Ce que je raconte là s’est passé le 7 novembre dernier (j’ai d’ailleurs écrit ce texte ce jour-là pour ne pas dénaturer les faits après-coup).
Il était 17H40 et je roulais en voiture. La radio était branchée sur France-Musique. Le présentateur a annoncé un morceau de musique contemporaine d’une certain Andre (prononcer « Andre » et non « André », ce compositeur ayant décidé à un moment donné de sa vie de germaniser son nom) en précisant qu’il s’agissait d’un quatuor pour instruments à cuivre.
Je n’aime pas trop la musique contemporaine en général (non pas que les sons me heurtent, bien au contraire, je trouve simplement que cette musique est bien souvent froide et « sans âme ») et j’ai failli changer de radio (ce qui m’arrive très rarement, étant fidèle à France-Musique). Mais bon, j’ai insisté, étant plutôt curieux par nature (sur le plan musical tout du moins).
Et j’ai bien fait, car dès le début de l’écoute j’ai été conquis. Il y avait un motif répétitif, lancinant, une espèce de hanhan, qui rythmait la pièce musicale avec un certain côté hypnotique. J’ai écouté avec beaucoup d’attention, séduit par une telle trouvaille musicale. J’étais vraiment sous l’emprise de la musique. Et quand le morceau s’est arrêté je suis resté encore un moment durant sous le charme de ma découverte.
Le présentateur a continué son émission en continuant de parler de ce compositeur. Et je me suis aperçu au bout d’un moment que ce fameux hanhan continuait en arrière-plan sonore. Alors j’ai compris ma méprise : ce qui m’avait fasciné et qui avait donné le côté irrésistible à la musique, c’était tout simplement … les caoutchoucs usés de mon essuie-glace qui frottaient sur le pare-brise.
J’ai éclaté de rire tout seul dans la voiture.
Et en arrivant chez moi, je me suis précipité sur un disque de Haendel (l’oratorio Israël in Egypt). La musique contemporaine, c’est bien beau, mais quand même !