Récolte de graines de tomates

LE COIN DU JARDINIER (23)
J’ai profité des journées pluvieuses des temps derniers pour renouveler mes semences de tomates. Avec une vingtaine de variétés dont les graines viennent d’être mises en sachet, me voici paré pour les cinq années à venir (les graines se conservent longtemps, il est donc inutile de les renouveler souvent).

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Les jardiniers intéressés pour produire leurs propres graines pourront se référer utilement à l’article que j’avais écrit le 12 août 2006 (à rechercher dans la colonne ci-contre à droite).

soirée « tomates »

Juste un petit rappel (il n’y en aura pas d’autres) : J’organise chez moi à l’intention des lecteurs de ce blog une petite rencontre autour du thème des tomates le mardi 21 août à 18H30 ouverte non seulement aux personnes qui mettent des commentaires mais aussi aux simples lecteurs réguliers. Le thème de la tomate n’est évidemment qu’un simple prétexte à une petite rencontre.

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Au programme, il devrait y avoir, si tout se passe vraiement bien (si le mildiou ne frappe pas trop fort d’ici là), la dégustation d’une vingtaine de variétés de tomates. Chacun amènera un petit truc à grignoter collectivement et de la boisson en conséquence. Les conjoints sont bien évidemment invités.

Première tomate

LE COIN DU JARDINIER (19)
L’alternance de pluie et de soleil métamorphose le jardin de jour en jour. Le jardin regorge de salades, les petits pois commencent de donner leurs premières gousses et la récolte des premiers choux et poivrons n’est pas loin.

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Les pieds de tomates, surtout les variétés dites « à feuilles de pomme de terre » se garnissent de fruits.

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Ma plus belle surprise de ce printemps sera sans doute la première tomate mûre à la fin mai. De ma mémoire de vieux jardinier, je n’ai jamais eu de récolte aussi précoce.

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Jusqu’à présent, j’étais toujours heureux de manger ma première tomate dès le 15 juin, ce qui me semblait déjà être un exploit en Franche-Comté, mais là je dois dire que je suis plutôt surpris. Plusieurs explications à ce phénomène : j’ai fait mes semis très tôt (dès février), j’ai protégé certains jeunes plants avec le water-wallo (se référer à mon article du 28 avril) et il n’y a pas eu de gelées tardives. Mais il y a aussi quelque chose d’un peu inquiétant derrière cette précocité et je pense que les chaleurs exceptionnelles d’avril et de mai y sont aussi pour quelque chose. Mais bon, ne boudons pas notre plaisir et dégustons cette première tomate avec toute la solennité qui s’impose. Certes, elle n’aura pas la saveur d’un fruit gorgé du soleil du mois d’août mais la dégustation de la première tomate échappe à ces considérations. La première tomate est toujours « la meilleure ». Forcément.

J’en profite pour rappeler que j’organise chez moi à l’intention des lecteurs de ce blog une petite rencontre autour du thème des tomates le mardi 21 août à 18H30 ouverte non seulement aux personnes qui mettent des commentaires mais aussi aux simples lecteurs réguliers (voir mon article du 20 février). Au programme, il devrait y avoir, si tout se passe bien, la dégustation d’environ 25 variétés de tomates (et évidemment, d’un certain nombre de boissons adéquates).

Colloque en vue !

Il y a quinze jours, j’ai semé vingt variétés de tomates différentes. Toutes sont déjà sorties de terre. Elles sont encore petites mais la vie est déjà bien là, qui ne demande qu’à grandir.

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Depuis quelques années déjà, j’ai envie d’organiser une petite dégustation de tomates, histoire de discuter un peu entre amis de saveurs, de couleurs et de tas d’autres choses !

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Depuis quelques mois, l’idée de réunir les personnes qui participent régulièrement à la vie de ce blog me trotte aussi dans la tête. Je ne sais pas si c’est une bonne chose que de faire se rencontrer des gens qui ont l’habitude de communiquer entre eux sans se voir et se connaître et qui ne mettent pas encore de visage en face des prénoms (ou des pseudos). Mais bon, j’ai quand même envie de tenter l’expérience.

En voyant pousser mes petites tomates, je me suis dit que je tenais là une bonne occasion de réunir tout ce beau monde : organiser une « dégustation de tomates pour blogueurs » (à ma connaissance, du jamais vu dans l’histoire de l’humanité, je viens de vérifier dans mes livres d’histoire !). Et comme il faut donner un peu de sérieux à cette rencontre, je propose que le thème scientifique de notre colloque soit de déterminer si chacune des variétés de tomates est compatible avec le vin blanc, le rosé, le rouge et la bière, voire plus si affinités. Le principe est simple, j’amène les tomates, chacun des participants amène l’équivalent d’une bouteille (ou plus, en fonction du nombre d’expérimentations scientifiques qu’il compte faire dans la soirée).

La date serait dans la première quinzaine d’août (j’hésite entre le samedi 4 et le samedi 11 mais ça peut être aussi un autre jour) . Alors si notre ami russo-sicilien avait quelques vélléités de fuir sa Sicile adoptive (qui doit être caniculaire l’été), si Mag avait envie de revoir les paysages franc-comtois, si Roland pouvait se passer en été de son très beau haut-jura le temps d’un week-end, … ça pourrait se faire, non ? Merci de donner vos préférences et vos contraintes que je puisse organiser tout ça !

Récolter ses graines de tomates

LE COIN DU JARDINIER (10)

Le summum pour un jardinier, c’est de participer au cycle complet de la plante : non seulement semer des graines plutôt que d’acheter des plants, mais aussi produire ses propres graines. La production de graines est peu facile pour la plupart des légumes (en raison d’hybridations possibles entre différentes variétés) mais c’est relativement aisé de le faire avec ses tomates. D’abord, la fleur de la tomate est autoféconde mais elle a aussi une configuration particulière qui empêche généralement toute fécondation croisée lors des visites d’insectes pollinisateurs. Mais attention : quand on veut produire soi-même sa propre graine (enfin, la graine de ses tomates … !), on ne peut le faire qu’avec des variétés anciennes, car les hybrides modernes F1 sont conçus pour ne pas pouvoir être reproduits par le jardinier.

Ce matin, j’ai entrepris de récolter les graines d’une superbe variété de tomate orange qu’on vient juste de me donner (et qui est probablement la variété de tomate yougoslave dont j’avais perdu la graine il y a quinze ans).

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Il faut savoir que dans la tomate au jardin, toutes les conditions sont réunies pour que la graine germe dans le fruit car il y a de l’humidité, de la chaleur et de l’obscurité … sauf que la nature fait bien les choses et que les graines ont une enveloppe protectrice qui contient des composés chimiques qui empêchent la germination. Le jardinier qui veut conserver ses graines doit donc au préalable se débarrasser de cette enveloppe protectrice. La première méthode est un peu longue : après avoir ouvert la tomate, on fait fermenter quelques jours les graines dans très peu d’eau jusqu’à l’apparition d’une moisissure en surface indiquant que l’enveloppe a été détruite. Il ne reste ensuite qu’à faire sécher les graines.

La deuxième méthode que j’expérimente depuis quinze ans avec succès, que j’ai trouvée tout seul comme un grand, est beaucoup plus rapide, c’est une méthode de fainéant et elle a donc, de ce fait, ma préférence. Je frotte vigoureusement les graines dans une petite passoire à mailles fines sous le robinet, ceci pendant une période de cinq bonnes minutes.

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Je fais sécher ensuite les graines sur du papier journal (par exemple le Canard Enchaîné qui permettra ensuite aux tomates de bien commencer dans la vie, riches d’un certain bagage intellectuel et d’un certain esprit critique, ce qui n’est pas négligeable par les temps qui courent).

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Attention de bien déplacer souvent les graines sur le papier journal, pour éviter qu’elles ne collent entre elles. Lorsque les graines sont très sèches (j’insiste sur le « très sèches »), les conserver dans une enveloppe, dans un local sec, après avoir indiqué sur l’enveloppe le nom de la variété et l’année de récolte.

Les graines ayant une durée germinative minimale de 5 ans mais pouvant aller bien au-delà (jusqu’à 10 ans, voire plus), j’ai l’habitude de récolter environ 150 graines de chaque variété et de n’en semer qu’une partie chaque année, ce qui me permet de ne renouveler la graine que tous les cinq ans et de minimiser ainsi les faibles risques de dégénérescence génétique des tomates ou les rares cas d’hybridation au jardin entre variétés différentes.

Tomates : variétés anciennes ou modernes ?

LE COIN DU JARDINIER (9)

La tomate me passionne et il se peut que d’autres articles lui soient consacrés dans les prochaines semaines.

Les légumes que nous consommons sont tous issus d’espèces botaniques sauvages que l’Homme a su, au fil des millénaires, « domestiquer », améliorer et diversifier. Témoins de cette diversification due à l’Homme : des milliers de variétés de tomates qui existent aujourd’hui et qui sont toutes issues de la même espèce sauvage de départ.

Le 19ème sièce a été l’âge d’or de la sélection des variétés de légumes, grâce à des jardiniers passionnés qui ont su mettre tout leur talent, leur savoir et leur capacité d’observation au service de l’amélioration des variétés cultivées (exemple du jardinier Vilmorin). Il existe quelques domaines où le 20ème siècle a, lui aussi, apporté sa contribution à l’amélioration des variétés de légumes (exemples des salades, des haricots, potirons…).

Mais s’il est un domaine où les sélectionneurs de variétés ont régressé, c’est bien celui des tomates. En effet, la tomate d’aujourd’hui est insipide et sans attrait.

Comment a-t-on pu en arriver là ?

Jusqu’au début du 20ème siècles, les tomates avaient un type de croissance normal, elles étaient dites « à croissance indéterminée », c’est à dire qu’elles grandissaient tant que les conditions météo étaient bonnes et que le mildiou les laissait vivre. La production de tomates s’étalait ainsi sur plusieurs mois.

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En 1914 est apparu spontanément sur un plant de tomate un nouveau type de croissance. La sève s’épuise en montant dans la plante et celle-ci s’arrête de grandir. C’est ce que l’on appelle la « croissance déterminée ». Autre caractéristique : les boutons de fleurs se forment en même temps et la production de tomates est très groupée : quelques semaines seulement, ce qui est un avantage énorme pour le professionnel (mais évidemment pas pour l’amateur). Les sélectionneurs de l’époque ont mis à profit cette découverte et se sont mis à ne sélectionner que des tomates issues de ce nouveau pied à croissance déterminée, délaissant des dizaines de variétés qui avaient fait leurs preuves. Au fil des décennies, seuls les critères d’ordre économique ont été pris en compte : production groupée, résistance au transport, calibrage des fruits, aspect rouge brillant qui doit plaire au consommateur de base… Jamais l’aspect gustatif n’a été pris en compte. De toute façon, il n’est pas certain que rendement et qualité gustative aillent de pair, il n’est pas certain non plus qu’une tomate qui résiste au transport puisse être, par principe, très bonne.

Les tomates anciennes ont par contre tous les avantages : qualité gustative, diversité de goût, diversité de formes et de couleurs (voir la galerie d’images que j’ai consacrée à la tomate), longue période de production de fruits… De plus, elles peuvent être facilement reproduites d’année en année si l’on prend soin de conserver les graines (ce qui est impossible avec les variétés modernes hybrides). La résistance au mildiou est un argument souvent avancé par les sélectionneurs de variétés modernes mais c’est de la publicité quasi-mensongère (j’ai déjà testé une centaine de variétés modernes et anciennes et ne constate aucune différence significative entre des deux groupes quant à la résistance au mildiou (j’y consacrerai peut-être un article prochainement, tellement le phénomène du mildiou me semble complexe).

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J’ai lu il n’y a pas longtemps que les producteurs, constatant une baisse de la consommation, se désespèrent de la qualité gustative de leurs tomates et qu’ils engloutissent de grosses sommes d’argent dans la recherche pour retrouver le goût de la « tomate d’autrefois ». Or, pourquoi se fatiguer ? Ces tomates d’autrefois existent bel et bien encore aujourd’hui, conservées par des jardiniers amateurs qui se les transmettent de main à la main ou par des associations qui militent pour leur sauvegarde (exemple de Kokopelli). Simplement, on l’aura compris, les professionnels se doivent d’obtenir des variétés nouvelles afin de les breveter et de se remplir les poches au détriment du consommateur acheteur de graines ou de fruits. L’enjeu n’est donc qu’économique, une fois de plus !

Plantons des tomates

LE COIN DU JARDINIER (7)
Je viens tout juste de mettre en ligne une première série d’images consacrée à la tomate et illustrant leur diversité. D’autres séries d’images viendront plus tard dans la saison.

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Les tomates varient beaucoup dans leurs formes, leurs couleurs et évidemment leur goût (les jaunes sont moins acides, les vertes ont une saveur souvent délicate et particulière, ce sont mes tomates préférées). Pourquoi se passer de cette diversité qui nous est offerte ? Aujourd’hui, plusieurs producteurs de semences proposent des graines de nombreuses variétés. Mais c’est auprès de Kokopelli, militant de la défense de la biodiversité cultivée, que l’on trouvera les variétés les plus intéressantes.

Mais il est tard dans la saison et voici le moment, non pas de semer, mais de repiquer des plantes. Les jardineries et les maraîchers proposent souvent quelques variétés originales de couleur, mais pas forcément parmi les meilleures. Pour trouver à cette saison un grand éventail de variétés de tomates, on pourra utilement se rendre à la foire aux plantes de Bezouotte en Côte d’Or le week-end du 13-14 mai (y aller surtout le samedi matin, on risque sinon d’avoir du mal à circuler au milieu de la dizaine de milliers de visiteurs). Pour les francs-comtois lecteurs de ce blog, Bezouotte n’est pas très loin, c’est l’un des premiers villages de la Côte d’Or, situé entre Pontailler-sur-Saône et Mirebeau-sur-Bèze.

QUELQUES CONSEILS POUR PLANTER VOS TOMATES
Il est conseillé de mettre une poignée d’orties au fond du trou de plantation pour favoriser les défenses naturelles des plantes. Planter le pied de tomates assez profondément car il se formera des racines supplémentaires utiles au développement de la plante (on peu même incliner, voire coucher, la partie inférieure de la plante dans le sol pour augmenter la longueur de la tige en terre).

Choisir de préférence des variétés anciennes, dites « à croissance indéterminée » qui donneront des fruits plus tard à l’automne (tant que la saison le permet) alors que les variétés modernes, dites à croissance déterminée, s’arrêtent de grandir dès que la plante a atteint un certain développement et leur durée de production de fruits en est nettement moindre (eh oui, il n’y a pas encore de CPE chez les tomates, les contrats sont très classiques et restent à durée déterminée ou inderminée. Par ailleurs, le gel à l’automne ne serait pas compatible avec une période d’essai de deux ans).

Contrairement à une idée répandue, on peut planter les tomates plusieurs années au même endroit car les racines développent des substances anti-mildiou qui vont rester dans le sol l’année suivante.