Légumes en forme

Vous trouverez sans doute que mes tomates ont un air coquin …

Oui, sans doute, sans doute … mais avez-vous vu les pommes de terre que cultive Luc en Belgique ?

Je me demande vraiment ce qu’il se passerait si je cultivais les pommes de terre de Luc à côté de mes tomates !

« Amildia », un joli nom pour une tomate

J’ai eu la chance de rencontrer l’an passé Tom Wagner, l’hybrideur américain célèbre chez les jardiniers pour avoir obtenu 200 variétés de tomates, dont la fameuse « green zebra ». Ce stage se déroulait au château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire.

Plusieurs des participants à ce

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Le lent travail de sélection des variétés de tomates

Lorsqu’on croise deux variétés de tomates (je parlerai un jour de la technique employée pour cela), on obtient un hybride F1, c’est à dire un hybride de première génération. Tous les fruits issus de ces graines F1 sont homogènes, ils se ressemblent tous et ont des caractéristiques nouvelles que n’avaient pas leurs deux parents.

On a l’habitude de dire qu’on

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Ma boîte à graines « spéciale tomates »

Quand Michel et Pascale vous offrent quelque chose, c’est toujours très classe ! Il y a toujours la petite note personnelle. La boîte destinée à ranger mes graines potagères, qu’ils m’ont offerte il y a pas loin de quinze ans, n’échappe pas à la règle. Peinte à la main, décorée à souhait !


Depuis une quinzaine d’années, j’y range minutieusement mes graines. Et puis, mes envies de jardiner n’ayant pas de limites, la boîte s’est rapidement avérée trop petite. Alors, depuis trois ans, je la réserve uniquement au rangement de mes graines de tomates (plus de 160 variétés pour l’instant).


Il n’est pas facile de gérer correctement le renouvellement des graines. Comme celles de tomates gardent longtemps leur pouvoir de germination, on peut se contenter de ne les renouveler que tous les cinq ans (voir ici la méthode que j’utilise pour récolter mes graines). Ce qui veut dire qu’il me faut renouveler une bonne trentaine de variétés chaque année. Justement, la boîte est divisée en casiers, ce qui permet de pouvoir ranger toutes les graines d’une même année dans un même casier.  Ce n’est pas forcément facile à gérer, je suis loin d’avoir des tas aussi équilibrés d’un casier à l’autre, d’autant que j’ai tendance à augmenter chaque année le nombre de variétés que j’ai. Mais la « boîte à graines » m’aide à m’y retrouver.


Les graines récoltées au cours d’un été sont rangées dans la case « année zéro ». En janvier de l’année suivante, elles passent dans la case « année moins 1 » et ainsi de suite au fil des ans.


Quand elles arrivent dans la case « moins 6 et + », il est grand temps de les semer pour renouveler les graines.


C’est très simple …. et c’est très efficace !

Evidemment, quand Marie-Jo, Francisca, Christophe, Daniel ou Marjorie m’envoient par la poste de nouvelles variétés, ça fait gonfler le tas d’une année et ça fout le bordel dans la boîte ! Mais bon, que ne ferait-on pas pour la cause de la biodiversité ! :wink:

Tomates de décembre

Cueillir les tomates encore vertes juste avant la première gelée, les garder au sous-sol et ne les manger qu’en novembre/décembre, voilà une idée qui mérite d’être essayée ! Bien sûr, la qualité gustative n’est pas vraiment au rendez-vous, mais celles et ceux qui ont l’habitude d’acheter des tomates au supermarché les trouveraient sans doute « normales » et ne s’en plaindraient certainement pas. Et puis, réussir à manger des tomates du jardin six mois de l’année (de la fin mai au début décembre), en Franche-Comté surtout, ce n’était pas un pari gagné d’avance ! Les dernières ont été consommées ce jour.

tomates

Tomates d’arrière-saison

Amis de la tomate, bonjour !

Cet article a pour but d’introduire un article qui paraîtra lundi matin 19 octobre et qui sera un article de fond consacré au mildiou. J’ai déjà écrit un texte il y a longtemps sur ce sujet et je ressens le besoin de le réactualiser en fonction de ce que j’ai observé au jardin depuis la rédaction du premier article. Je commence à avoir des idées de plus en plus précises sur le sujet.

Mon expérience de la culture de la tomate a certainement connu son moment le plus fort cette année comme en témoignent les photos suivantes. En effet, je me suis hâté de faire quelques photos avant l’arrivée du gel que l’on annonce pour la fin de la semaine en Franche-Comté. Dommage cette arrivée du froid car sans lui, je me demande jusqu’où auraient grimpé mes pieds de tomate.

Toutes les photos qui suivent ont été faites aujourd’hui 12 octobre en fin d’après-midi. Elles concernent des variétés qui se sont notamment distinguées des autres par leur vigueur et leur résistance au mildiou. D’abord deux petites tomates cerises, successivement mirabella cocktail clementine et piccolo (chez Dupdup on aime bien la bière et même le nom des tomates s’en ressent parfois).

mirabella

ceriserouge
Autre variété remarquable de par sa qualité gustative et par la taille du pied : délice du jardinier dont le plant a atteint 3,04 m de haut.

bernardtomate
Et enfin, le top du top : berao qui a atteint la taille record de 3,39 m.

berao

escabot
Je me demande vraiment comment je vais faire pour aller cueillir mes tomates quand je serai vieux !

Riche ! Incroyablement riche !

Vendredi dernier, 15 copains marseillais ont touché le jackpot au loto : 100 millions d’euros. Après avoir, j’imagine, bien arrosé la nouvelle, chacun à dû se sentir, le lendemain au réveil, riche. Incroyablement riche !

Hier soir, je suis revenu d’un stage encadré par le grand Tom Wagner, un américain passionné de tomates et obtenteur de centaines de variétés dont la célèbre Green Zebra. J’en suis revenu avec une cinquantaine de variétés de tomates que je ne connaissais pas, de quoi meubler sans doute mes vieux jours de jardinier. J’ai passé la journée à extraire les graines et à les faire sécher. Demain matin, elles seront toutes en sachets, dûment étiquetées, en attendant que la main du jardinier les sème un jour en terre.

Les tomates sauvages de la vallée des Andes sont des espèces mythiques, et qui me semblaient inaccessibles jusqu’à présent. Elles sont si précieuses, en tant qu’espèces-souches de nos milliers de variétés obtenues par l’Homme que les endroits où elles poussent encore à l’état sauvage (dans les Andes) sont aujourd’hui classées en réserves mondiales de biosphère. C’est dire leur importance ! (on pourra lire « l’histoire de la tomate » dans l’un de mes articles anciens, en cliquant ici).

Aussi, j’ai vraiment crû rêver quand j’ai vu hier devant moi, au conservatoire de la tomate du château de la Bourdaisière où se déroulait mon stage, quatre espèces de tomates botaniques sauvages, celles justement qui sont aujourd’hui considérées comme extrêmement précieuses car c’est sans doute de la combinaison hasardeuse de plusieurs d’entre elles (bien qu’elles appartiennent à des espèces différentes) qu’est née l’ancêtre de notre tomate domestique. J’ai cueilli quelques fruits de chacune de ces espèces et les ai ramenés à la maison dans le but de prélever leurs graines. Ci-dessous, successivement (dans le sens de la lecture normale, de gauche à droite et de haut en bas) les quatre espèces dont j’ai eu la chance de prélever les fruits : lycopersicon spontaneum, lycopersicon hirsutum, lycopersicon pimpinellifollium et lyscopersicon cheesmanii.

tomates-sauvages

Je me souviens vaguement que dans mon rêve de la nuit dernière, il était question de tomates et des vallées des Andes. Et ce matin, en me réveillant, en pensant à ces graines précieuses qui ont déboulé dans ma vie de jardinier, je me suis senti riche. Incroyablement riche !

Les tomates de la Bourdaisière

En allant cet été en Bretagne, nous nous sommes arrêtés à mi-chemin dans la vallée de la Loire à Montlouis.

Montlouis-sur-Loire, ça vous dit quelque chose ? Et bien moi oui, j’en rêvais depuis un moment. C’est en effet là qu’est installé un jardin-conservatoire de tomates.

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Le jardin est installé dans une grande propriété dont l’élément central est le château.

chateau

Je consacrerai sans doute un ou deux articles aux choses que j’y ai vues. Mais aujourd’hui, le thème de l’article est uniquement le jardin.

tonnelles

Le jardin contient des tonnes de choses, en particulier des fleurs, et je dois dire que l’alliance « légumes/plantes aromatiques/fleurs » est un vrai régal pour les yeux.

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Les tomates sont cultivées de manière très originale, trois par trois, sur des rames en bois reliées en haut à la manière d’un tipi.

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On peut admirer à loisir les nombreuses variétés de tomates sur pied mais on peut aussi en retrouver un certain nombre sur les étagères du château où elles sont exposées.

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Ce qui m’a le plus impressionné dans ce parc, c’est la compétence de Nicolas, le jardinier, qui a lui seul entretient tout cet espace, et sa grande disponibilité vis à vis des visiteurs.

Nicolas
Nous aurions pu rester des heures à flâner dans ce jardin ou à discuter avec Nicolas. Mais une espèce de sexe bizarre qui domine le jardin et qui semble recouvert … d’algues vertes nous rappelle que c’est bien en Bretagne que nous nous rendons et qu’il nous faut reprendre la voiture !
(mais non, Yves, c’est une blague, la Bretagne est bien sûr la plus belle région de France, c’est juste pour faire une chute à mon article :wink: )

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Variations chez les tomates

Tiens, ça fait longtemps que je n’avais pas parlé de tomates sur ce blog ! Si vous croyiez avoir définitivement échappé aux articles sur ce légumes, c’est raté … car en voici un nouveau.

Cela a déjà été dit à plusieurs reprises sur ce blog : la récolte de graines de tomates ne peut se faire que s’il s’agit de variétés anciennes. Inutile de vouloir retrouver les caractères de la variété d’origine avec des graines issues d’hybrides F1, vous trouveriez à vos tomates des qualités différentes de celles que vous escomptiez. Ainsi, si la variété hybride d’origine était réputée résistante au mildiou, il y a peu de chance que vous retrouviez ce caractère à partir de votre propre récolte de graines.

Voici une petite expérience qui m’est arrivée et qui peut illustrer ces propos.

Pascale m’avait fait découvrir une cerise jaune succulente de son jardin. J’en ai récolté quelques graines. L’année suivante, alors que j’avais déjà fait mes propres semis, Pascale m’a appris qu’il s’agissait en fait d’une variété hybride. J’ai quand même mis en pleine terre deux plants, histoire de voir ce que ça allait donner (les hommes étant parfois aussi curieux que les femmes !).

Le premier plant donne des tomates cerises qui jaunissent bien, dont la peau est assez fine et dont le goût est plutôt bon.

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Le deuxième plant donne des tomates complètement différentes, les tomates sont plus grosses, la couleur reste verte à peine teintée de jaune, la peau est très dure et le goût est très moyen.

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Les deux graines ayant donné ces plants très différents sont pourtant issues du même fruit au départ. L’an prochain, je vais semer des graines de la première tomate que j’ai trouvée bonne mais rien ne me garantit que je vais pouvoir retrouver la même bonne tomate cerise jaune.

Il arrive aussi parfois que l’on ait des surprises avec des variétés anciennes. Thierry, que j’avais croisé lors du salon écobio de Besançon, m’avait donné à cette occasion quelques graines d’une variété de tomate africaine appelée « trèfle du Togo ». Je les ai semées, j’en ai gardé deux plants et j’ai donné les autres plants à des amis. L’un des pieds me donne de belles petites tomates rouges côtelées et qui correspondent bien à la description de l’espèce.

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Le deuxième plant me donne des tomates de la même forme, sauf que toutes les tomates de la plante deviennent oranges à maturité et non rouges.

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Il est certain que même les tomates anciennes ne sont jamais « fixées génétiquement » et qu’il existe des variations, souvent minimes, d’un fruit à l’autre. En étant observateur et en faisant preuve de beaucoup de rigueur, on peut mettre à profit ces petites variations, et obtenir, génération de tomates après génération de tomates, des fruits qui, à un moment donné, s’écarteront suffisamment de la variété type d’origine pour qu’on puisse alors parler de nouvelle variété. C’est ainsi que procédaient nos aïeux jardiniers.

Je me demande si l’évolution n’a pas franchi d’un seul coup un grand pas dans mon jardin en faisant apparaître spontanément ces fruits oranges. Nul doute que je vais conserver précieusement ces graines et les cultiver année après année jusqu’au moment où tous mes plants sélectionnés ne donneront que des fruits oranges. Je pourrai alors sans doute parler de la « trèfle du Togo orange ». A suivre donc.

Consommer plus longtemps des tomates ?

LE COIN DU JARDINIER (46)
C’est aujourd’hui qu’ont commencé les trois jours des saints de glace. La tradition populaire dit qu’il y a jusqu’à cette date des risques de gel et qu’il faut attendre que ces fameux 11, 12 et 13 mai soient passés pour mettre en pleine terre les plantes fragiles telles que tomates, poivrons, aubergines …

Ce que je pense des saints de glace ? Ma réponse tient en deux mots : bof bof. Il me semble que durant les 15 dernières années il n’a pas gelé une seule fois en mai dans la région plutôt habituellement froide que j’habite (Dan, toi qui es notre spécialiste météo, tu peux nous le confirmer ?). Je ne pense pas avoir vu de gel après la date du 26/27 avril. De toutes façons, je prends le risque chaque année et si jamais mes tomates venaient un jour à geler, ce n’est pas grave. Le jardinier qui fait ses propres semis n’en est pas à quelques plants près. Il en replante d’autres, c’est pas plus compliqué que ça !

J’essaie sans arrêt d’allonger au maximum la période à laquelle on peut manger des légumes. Si beaucoup de personnes ne mangent leurs tomates que deux mois par an, je pense qu’on peut aisément en consommer pendant quatre mois, voire un peu plus (attention, tous les chiffres et dates dont je parle dans cet article s’appliquent seulement aux zones de plaine de Franche-Comté, à chacun de transposer pour les autres régions).

Comme je l’ai déjà raconté dans un article déjà ancien, on peut mettre ses plants de tomates en terre dès la fin mars en les protégeant d’un dispositif spécial qui s’appelle wallo water. Ce dispositif est à enlever à la fin avril ou au début mai quand les risques de gel ont disparu. Voici par exemple une photo faite il y a tout juste une semaine lorsque j’ai libéré mes plants de tomates de leur ceinture protectrice.

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Grâce à ce dispositif, les plants issus de mes premiers semis (réalisés le 20 janvier) ont aujourd’hui 60 cm de haut et deux d’entre eux ont déjà de petites tomates d’une taille assez respectable. Il s’agit de la variété sibérienne Kotlas qui est très précoce et dont je pourrai envoyer des graines cet été aux jardiniers intéressés.

tomates
tomates2
Mais il y a aussi une autre manière de consommer des tomates longtemps. Comme les vieux pieds de tomates attrapent facilement le mildiou à l’automne, on peut en semer de nouveau seulement en mai et avoir ainsi à l’entrée de l’automne des plants encore jeunes capables de mieux résister au mildiou. En utilisant une variété réputée comme étant assez résistante, on augmente ainsi ses chances. C’est pourquoi j’ai semé il y a trois jours 10 graines de la variété belle de Lorraine que le catalogue Baumaux présente comme étant la plus résistante au mildiou. Les premières graines devraient sortir après-demain si tout va bien, pour l’instant elles sont en train de s’étirer sous terre dans l’attente de leur vie au grand jour.

pot-de-fleur
Il s’agit là d’une petite expérimentation dont je reparlerai ultérieurement sur ce blog, que les résultats soient probants ou non. A suivre donc.

Voyager … en tomates !

LE COIN DU JARDINIER (44)
Au début mars, Marie-José m’a envoyé ces fameuses graines de « Petit moineau » dont elle avait parlé sur ce blog et qu’elle avait réussi à se procurer. Il s’agit là d’une variété de tomate québécoise. 15 graines ont germé et, en bon « militant de la biodiversité », j’ai diffusé la plupart des petites plantules auprès de mes amis. Peut-être est-ce là le début d’une colonisation de la France par les petits moineaux. Je n’ai gardé que deux plants pour moi, ils attendent au milieu des 42 autres variétés d’être repiqués en pleine terre, ce qui ne saurait tarder (samedi probablement).

tomates

Il y a trois semaines, Nicole m’a donné quelques graines de tomate que sa mère avait ramenées des Philippines. Cinq jours plus tard, les premières graines germaient. J’attends avec impatience de voir l’aspect de ces tomates.

philippines

Il y a une douzaine de  jours, je croise Thierry qui avait sur lui des graines d’une tomate spéciale (en forme de feuille de trèfle) qui provenait du Togo. 9 graines mises à germer, toutes sorties de terre six jours plus tard (avec Dupdup, ça ne rigole pas, les graines n’ont pas le choix, elles se lèvent toutes !).

togo

Mercredi dernier, je reçois une enveloppe d’Edwige. Qu’y avait-il à l’intérieur ? Non pas un mot doux, mais, mieux encore, quelques graines de tomate-arbre récoltées au Kenya. Elles n’ont pas l’air pressé de sortir de terre, mais j’attends la première germination d’un moment à l’autre.

kenya

Planter des tomates venant de pays lointains, c’est voyager à moindre frais, c’est amener chez soi un petit peu du Quebec, du Togo, des Philippines ou du Kenya.

Tiens, un truc à faire : demander à tous vos amis qui partent loin (en Thaïlande, en Inde, au Chili, en Patagonie, sur la lune …) de ramener à chaque fois quelques graines de tomates locales. Et comme cette idée vient de Dupdup, vous n’oublierez pas de lui payer les droits d’auteurs, à savoir quelques graines qu’il suffira de lui envoyer par la poste.

Il cultivera ensuite amoureusement toutes ces petites graines. Ce sera sa manière à lui de voyager … en tomates !

Créer sa propre variété de tomate ?

LE COIN DU JARDINIER (41)
Les graines ont quelque chose de magique. Chacune d’entre elles, aussi petite soit-elle, possède tout ce qu’il faut pour donner une plante adulte. La graine relève pour moi du miracle permanent. La fin d’hiver est pour moi une période très excitante car je me délecte à voir germer dans mon salon des tas de petites graines de salades, de poivrons, de choux … Je vais voir au moins dix fois par jour où en sont mes nombreux semis.

tomates

Je suis très impressionné aussi par la durée de vie des graines. Il y a dix jours, j’ai retrouvé de vieilles graines de tomates de la variété green zebra. Elles dataient de 2002 et provenaient de tomates que j’avais cultivées à l’époque. Il y avait 67 graines. Je les ai toutes semées, juste pour mesurer leur faculté à germer après une si longue période. Ce matin, 61 avaient déjà germé. 91% de germination au bout de 7 ans, c’est pas mal, non ? Cela veut dire que l’on peut se permettre de ne renouveler ses graines que très peu souvent. Peut-être qu’en gardant ses graines dans de bonne conditions de conservation, on pourrait se contenter de ne renouveler ses graines que tous les 10 ans.

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Je vais pousser plus loin l’expérience. Cette année, je vais garder des milliers de graines de tomates (de la variété green zebra) et j’en sèmerai tous les ans pour mesurer l’évolution dans le temps de leur pouvoir de germination. Je ne serais pas surpris que des graines arrivent encore à germer au bout de 15 ans. A suivre donc …

green-zebra

Tiens, puisqu’on parle de green zebra, une petite info intéressante : Tom Wagner, le génial obtenteur américain de cette variété et de centaines d’autres, sera en France en septembre et animera un stage pour inciter les jardiniers à créer eux-mêmes leurs propres variétés. Je participerai à ce stage au château de la Bourdaisière (ce même stage aura lieu aussi à Bruxelles et en Suisse).

Créer une ou deux variétés de tomates originales quand j’aurai un peu plus de temps, voila une idée intéressante pour le futur retraité que je suis. Après leblogadupdup, la tomatadupdup !

Semer ses tomates

LE COIN DU JARDINIER (39)
Les fenêtres bien ensoleillées sont précieuses pour le jardinier, elles permettent de cultiver certaines plantes potagères en plein hiver. Ainsi cette petite jardinière dans laquelle j’ai semé du basilic en septembre et qui me donnera de quoi agrémenter des salades jusqu’au printemps.

basilic

Mais c’est surtout pour les semis que les intérieurs des maisons sont précieux. Car les graines ont besoin de chaleur pour germer. De chaleur et d’humidité. Un rebord de fenêtre est un bon endroit pour la germination et les graines s’y développent vite.

Le principe de semis des tomates est simple : on recouvre les graines d’une très faible épaisseur (pas plus de 2-3 mm) de terreau très fin (que l’on appelle « terreau de semis », disponible dans n’importe quelle jardinerie). On maintient ensuite la terre légèrement humide. Ne semez que très peu de graines (gardez le reste pour les autres années), le taux de germination des graines de tomates atteint parfois les 100%. La germination se fait parfois en trois ou quatre jours (c’est par contre un peu plus long, de l’ordre de la semaine, pour les tomates cerises). Cette année, j’ai semé quelques pieds de tomates très tôt, dès le 20 janvier. Oui, je sais, c’est beaucoup trop tôt, mais comme j’aime faire des essais … !

semistomates

Mes petites tomates ont bien débuté leur carrière de tomate, et poussent plutôt bien jusqu’à présent. C’est un stade un peu fragile et un excès d’humidité peut les faire disparaître. Ne laissez surtout jamais les godets baigner dans l’eau de la coupelle, l’excès d’humidité peut provoquer le phénomène appelé « fonte des semis » et les petites plantules risquent de se flétrir et de disparaître en quelques jours.

Dès que les tomates ont atteint le stade de quelques feuilles (comme sur la photo ci-dessus), je les repique une par une dans des petits godets.  Le premier repiquage est un acte douloureux pour moi, il y a toujours trop de plants par rapport à ce que je peux garder et de nombreuses petites plantules finissent sur le tas de compost (si je n’ai pas trouvé de preneur à ce moment-là).

tomatesrepiquees

La conduite des petits pieds de tomates s’avère très difficile en appartement, l’excès de chaleur (et le fait que la température baisse peu la nuit) entraîne une croissance trop rapide des plants, ils ont tendance à « filer » (c’est à dire à devenir trop grêle, trop haut). Il faut alors avoir recours à une serre ou à une véranda un peu froide. Il faut donc transplanter les petits godets de tomates dans ces lieux le plus vite possible. Voila pourquoi les semis de tomates en février ne sont réservés qu’à ceux qui peuvent bénéficier d’une serre ou d’une véranda.

serre
Pour ceux qui ne disposent ni de l’une ni de l’autre, ce n’est pas grave du tout, il suffit d’attendre la deuxième quinzaine de mars pour faire ses semis.

Quel est le secret pour avoir des pieds de tomates qui soient beaux au moment où on les repique ? C’est très simple à mon avis : il faut auparavant les avoir repiqués deux ou trois fois au moins dans des pots de plus en plus large (avec un mélange de terreau et de terre de jardin). Il ne faut jamais que les racines soient en manque d’espace. Un pied de tomate dont les racines s’enroulent en faisant le tour du pot  ne sera jamais un beau pied de tomate.

A noter un problème que rencontrent ceux qui ont une serre : les plantes peuvent griller au soleil dans la serre, celle-ci doit donc être plus ou moins ouverte la journée, selon la présence ou non de soleil. Dans une serre, l’excès de chaleur est bien plus difficile à gérer que le froid. Gare à celui qui est parti le matin au boulot en avril en ayant oublié d’ouvrir la serre avant de partir !

Je parlerai un peu plus tard dans la saison de la plantation en pleine terre et de la manière de les cultiver.

« déstockage » de graines de tomates

LE COIN DU JARDINIER (38)
Allez, je l’avais promis : vous trouverez à la fin de cet article la liste des variétés de tomates dont je peux donner les graines. Avis donc aux jardiniers et jardinières désireux de faire quelques essais !

Petites précisions :
– les variétés notées (*) ont des noms erronés. Il s’agit en général de variétés que je cultive depuis si longtemps que j’ai égaré en cours de route les noms d’origine. Alors je leur ai donné un nom qui me permet simplement de me repérer et je dois dire que je n’ai pas fait preuve de grande originalité en les appelant « grosse jaune » ou « moyenne orange ».
– Il serait fastidieux pour moi de donner les caractéristiques de chacune des variétés. Alors sachez que certaines d’entre elles sont photographiées dans certains de mes articles, vous pouvez donc utilement vous reporter à la série n°1, série n°2, série n°3, série n°4, série n°5 et série n°6.
– Comme je reçois (en tant qu’administrateur du blog) vos adresses e.mail (pour ceux qui mettent leur vraie adresse), je prendrai contact avec les personnes intéressées par mail pour leur demander leur adresse postale et leur envoyer ensuite les graines désirées.
– Je ne mettrai que 5 à dix graines par sachet. C’est peu mais il suffit qu’une seule graine germe (et en général elles germent presque toutes) pour que vous puissiez ensuite reproduire les variétés les années suivantes (là aussi, on pourra utilement se reporter à mon article sur la récolte de graines).

– Evidemment, c’est gratuit. A nous tous de militer, chacun à notre façon, pour la sauvegarde et la diffusion de la biodiversité cultivée.

tomates

Liste des variétés disponibles : Andine cornue orange – Anna russian – Auriga – Berao – Black cherry – Black ethiopian – Blue fruit – Borodinsky – Caro rich – Carrée rayée rouge et jaune – Cœur de bœuf Akers – Cœur de bœuf – Coeur de boeuf jaune – Cœur de bœuf orange – Corbarino – Délice du jardinier – Délice d’or – Dorothy green – Galina – Green zebra – Grosse blanche – Grosse jaune (*) – Ingegnoli – Julia – Kotlas – Large pink Bulgarian – Liberty bell – Matina – Matt’s wild cherry – Moldovian green – Mortage lifter rieger – Moyenne jaune (*) – Noire de crimée – Olive jaune – Orange flammée – Orange queen – Paul Robeson – Pêche blanche – Poire jaune – Prune – Purple calabash – Raisin vert – Ronde des Andes -Rose de Berne – Russian lime – Russian persimmon – Sibérienne – Snowberry – Spitz – Striped cavern – Surprise siberia – Tigerella – White beauty – Winnersnaper – Yougoslave (*).

Robert se propose aussi de donner des graines de poivrons. Je crois qu’il s’agit de la variété « champion ».

Mes tomates de l’été 2008 (6)

LE COIN DU JARDINIER (36)
La saison n’est pas encore finie pour le jardinier. Jusqu’à la fin de l’automne, il y aura profusion de carottes, choux, salades, endives, choux-navets, artichauts, poireaux… Mais pour les tomates, ça tire à sa fin. Le mildiou est en train de mettre un terme rapide à leur culture. Mais pas de regrets, l’année 2008 a été très bonne et la culture d’une cinquantaine de variétés de tomates m’a permis de découvrir cette année de nombreuses variétés. Un ancien article explique dans quelles circonstances je me suis lancé dans une culture aussi folle alors que j’avais plutôt décidé de lever le pied.

Les tomates de la fin septembre sont précieuses, elles sont un peu moins belles que celles du plein été, un peu tachées, mais c’est un véritable luxe que de pouvoir encore les déguster.

Ma série d’article sur « mes tomates de l’été 2008 » se termine donc. Voici une sixième et dernière sélection des variétés que j’ai cultivées. Avec, dans le sens de lecture (de gauche à droite et de haut en bas) : Purple calabash, Grosse blanche, Anna Russian, Pêche blanche, Ingegnoli et Raisin vert.

Dans quelques semaines je mettrai un article qui fera le point sur les variétés dont j’ai récolté les graines et que je pourrai envoyer aux différents blogueurs intéressés par leur culture.

Mes tomates de l’été 2008 (5)

LE COIN DU JARDINIER (35)
Mes tomates de l’été 2008. Ou plutôt de l’automne. Car, malgré une météo plutôt médiocre (au sens où on l’entend habituellement), mes tomates se débrouillent pas mal. Bien sûr, il y a un petit peu de mildiou sur les feuilles mais les pieds font plutôt bonne figure. Je crois que l’expérience que j’ai faite cette année, à savoir ne pas tailler les tomates et laisser le feuillage divaguer, est plus que concluante, au moins avec ces variétés anciennes qui sont à croissance indéterminée et qui poussent sans cesse. En tous les cas, je mangerai des tomates au moins jusqu’au début octobre et probablement bien plus.

Il y a seize ou dix sept ans, une personne m’a donné une tomate qu’elle avait ramené de Yougoslavie. La personne ignorait le nom de la variété, alors je l’ai appelée simplement « yougoslave ». Depuis, elle occupe chaque année une place de choix dans mon jardin et je renouvelle mes graines tous les cinq ans. C’est une tomate tardive (tiens, au fait, pourquoi les gens s’acharnent-ils à privilégier les précoces et oublient-ils de planter des tardives pour assurer une production d’arrière-saison ?) et la récolte de cette année bat son plein. J’aurais pu essayé de savoir d’où venait exactement cette tomate. Et peut-être aurais-je pu l’appeler serbe, croate ou kosovare … mais bon, ça me plait plutôt bien ce petit nom disparu de yougoslave.

Voilà une cinquième petite sélection de tomates que j’ai cultivées cet été. Dans l’ordre : Piccolo F1, Yougoslave, Spitz, Paul Robeson, Délice d’or et Striped cavern.

Dans quelques semaines, je mettrai en ligne la liste des variétés dont j’ai récolté les graines et que je mets à disposition des lecteurs de ce blog.

« Comme promis … »

Il y a quelques semaines, un lundi matin, je suis allé à mon travail « la mort dans l’âme ». Non pas parce que je n’avais pas envie d’aller bosser – j’ai cet immense privilège de faire un travail passionnant – mais parce que c’était au moment où les relations ont été tendues sur ce blog.

Et puis avant d’entrer dans mon bureau, je suis allé à la boîte aux lettres de l’association pour relever le courrier qui était arrivé le samedi. Et là, miracle, il y avait au courrier une petite lettre sympa d’un monsieur que je ne connaissais pas. Claude B…. m’envoyait par la poste, « comme promis » disait-il, des graines de tomates. Il y avait dans l’enveloppe cinquante petits sachets préparés minutieusement, un vrai petit travail d’orfèvre avec un texte me décrivant toutes les variétés. Et je ne connaissais quasiment aucune de ces variétés (j’en ai pourtant cultivé plus de 120 variétés jusqu’à présent), mis à part quelques-unes que j’avais cultivées vingt ans auparavant mais dont je n’avais pas pris la précaution à l’époque de sauvegarder les graines.

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Je n’ai absolument aucun souvenir de ce monsieur qui m’écrit « comme promis ». Peut-être l’ais-je rencontré lors de la conférence que j’ai donnée sur l’histoire de la tomate l’automne dernier mais honnêtement, je ne me rappelle pas que quelqu’un s’était engagé à m’envoyer un tel trésor (je me demande si je ne commence pas, à 54 ans, à avoir justement le cerveau comme de la sauce tomate). Car c’est bien d’un trésor qu’il s’agit. Des variétés anciennes venues probablement de tous les pays du monde.

Et le plus drôle, c’est que je venais de décider de mettre enfin un frein à cette irrésistible envie qui me pousse, chaque année depuis vingt ans, à planter dix fois plus de variétés que je ne peux en consommer. Je m’étais donc promis de ne mettre cette année que des tomates-cerises et de ne semer aucune autre variété. Grâce à (ou à cause de) ce monsieur inconnu, me voilà donc engagé cette année, contre mon gré, dans une aventure qui va s’avérer, je le sais déjà, passionnante.

Les graines de tomates peuvent encore germer au bout de cinq ou six ans mais comme les sachets de Claude B… ne contiennent que 3 ou 4 graines seulement, j’ai en effet intérêt à les semer dès ce printemps pour bénéficier au maximum de leur pouvoir germinatif encore intact et pour pouvoir me constituer cet été (à partir des tomates que je récolterai) une vraie réserve de graines pour les années suivantes. Il me faut donc absolument semer ces graines dès cette année.

Pour les franc-comtois que je connais et qui souhaitent m’aider dans ce projet de conservation de graines, je pourrai leur donner fin avril des replants d’autant de variétés qu’ils le désirent (5, 10 , 15…). La seule contrepartie est de me redonner cet été deux tomates de chaque variété, l’une pour la dégustation, l’autre pour la récolte de graines. Avis donc aux amateurs. Pour les jardiniers qui habitent ailleurs, je pourrai dès l’an prochain puiser des graines dans ma réserve ainsi faite et leur envoyer par la poste.

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Et encore un grand merci à ce brave monsieur qui m’avait rendu ce lundi si doux et si facile à digérer.

Utiliser la tomate contre l’altise

LE COIN DU JARDINIER (25)
L’altise est une drôle de petite bestiole que les jardiniers n’aiment pas. Car celle que l’on nomme « la puce de terre » est responsable des innombrables petits trous que l’on remarque dans le feuillage des plantes de la famille des crucifères. Avec elle, les radis, navets, choux et choux-fleurs n’ont pas belle allure et leur développement s’en trouve perturbé. Il arrive même que les plantes meurent, leur capacité à renouveler leur feuillage étant inférieure au rythme de destruction des feuilles par l’altise.

En matière de lutte contre les insectes, je répugne à utiliser les insecticides même « bio » car certains d’entre eux, comme la roténone, s’avèrent toxiques semble-t-il, même s’il s’agit d’extraits de plantes (il existe actuellement une polémique à ce sujet). Je préfère de loin les répulsifs mais je n’en avais pas encore trouvé contre l’altise. C’est donc avec un peu de sceptissisme que j’ai lu « un truc » proposé par un lecteur des Quatre saisons du jardinage : il suffirait de faire tremper pendant 24 heures des « gourmands » de tomates dans de l’eau et de pulvériser, sans le diluer, le liquide obtenu sur les plantes que l’on veut protéger. J’ai essayé à trois reprises cette année et je dois dire que ça marche très bien (sachant toutefois que l’année n’était pas très chaude et que les attaques d’altise ont été plutôt limitées). Si vous connaissez d’autres astuces de ce genre …

J’en profite pour annoncer que je donne une petite conférence ce vendredi 7 septembre à 18H sous chapiteau au marché bio de Mesmay sur le thème de la biodiversité au jardin. J’ai choisi l’exemple de la tomate pour illustrer ce thème. Mesmay est situé à quelques kilomètres en aval de Quingey le long de la Loue.

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(tomate « banana legs » que j’ai cultivée en 2002)

Le fléau du mildiou

LE COIN DU JARDINIER (24)
J’avais promis à Michèle que j’écrirais un texte sur le mildiou. C’est vrai que ce champignon est un fléau redouté par les jardiniers, notamment lors d’années humides comme 2007. Car le mildiou se développe en raison de l’alternance pluie/soleil qui va favoriser toutes les maladies dites « cryptogamiques ».

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Alors que cette année, les pieds de tomates de la plupart des jardiniers ont quasiment tous rendu l’âme, ceux de mon jardin sont pratiquement exempts de mildiou. Mais je touche du bois, ça m’étonnerait que ça dure encore longtemps, j’ai quelques signes de présence de ce champignon depuis quelques jours.

Le mildiou est un truc très compliqué que j’ai du mal à comprendre.

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