Le monde de la distribution du disque classique a subi un electrochoc l’an passé avec la mise sur le marché, par les éditions Brilliant, de l’intégrale Mozart. Non pas qu’il s’agisse d’une deuxième intégrale Mozart, ce qui est déjà un événement en soi, mais à cause et surtout de son prix incroyable : 99 euros pour 170 CD, mettant le CD à moins de 60 centimes.
La surprise a été aussi du côté de la qualité : les critiques ont été quasiment unanimes pour saluer la richesse des interprétations (supérieure même à celles de la première intégrale Phillips, parue en 1991 lors du bicentenaire de la mort de Mozart) et la qualité technique des enregistrements. Le succès a été au rendez-vous malgré quelques critiques venant de quelques « coincés-du-cul » pour qui il est proprement inadmissible que l’on mette Mozart à la portée de la plupart des bourses, voir à ce propos un article intéressant du directeur des éditions Abeillemusique.com.

En février 2006, 100 000 coffrets Mozart étaient déjà distribués en France et il semblerait aujourd’hui que le nombre de disques de cette intégrale vendus soit supérieur à tout ce qu’il se vend comme disques de musique classique. Le marché du disque classique en a été boosté comme jamais. Bon nombre de personnes qui n’avaient jamais écouté Mozart se sont vues offrir un coffret à Noël. Espèrons au moins qu’elles auront la curiosité de mettre un disque sur la platine… !
Bien sûr, on peut se poser la question de la nécessité de cet achat qu’on mettra toute une vie à digérer (d’autant plus que 2006 étant le 250ème anniversaire de la naissance de Mozart, nous sommes tous un peu victimes d’indigestion, non ?) et sur cette nouvelle manie, très liée à notre époque, de « consommer de la musique au kilomètre » (et malheureusement je ne suis pas le dernier !).
Les éditions Brilliant ont récidivé, avec un coffret consacré à ce grand compositeur qu’est Chostakovitch (assurément le plus grand symphoniste depuis Beethoven, bien que je sois plutôt un accro de ses quatuors pour cordes) : 27 CD pour 63 euros environ. Il ne s’agit pas là d’une véritable intégrale car il y manque les oeuvres vocales, les oeuvres pour piano solo et les opéras.
Tout ça pour vous signaler un nouvel événement discographique : les éditions Brilliant sortent demain 31 août une « intégrale Jean-Sébastien Bach », la première sur le marché : 155 CD pour un prix de 89 euros. L’événement est de taille, il était annoncé depuis un an.

Bach étant moins facile, moins « immédiat », moins médiatisé aussi que Mozart, on peut se demander si le succès sera aussi au rendez-vous. Il y a pourtant tellement plus de modernité dans Bach !