Jacques Bertin (2)

J’avais dit dans un premier article sur le sujet que je cultivais depuis 40 ans un petit jardin secret : les chansons de Jacques Bertin qui m’ont accompagné une bonne partie de ma vie.  Et j’avais annoncé que j’aimerais bien avoir le temps de lui consacrer quelques articles avant que le blog ne s’arrête.

Voici donc un deuxième article avec trois chansons (il ne s’agit pas de vidéos car il n’y a malheureusement que la bande-son).

La première chanson « Je voudrais une fête étrange et très calme » est la première chanson de Bertin que j’ai écoutée. Elle date de 1970. C’est pour moi l’une des plus belles oeuvres de la chanson française (désolé pour le sous-titrage anglais de la vidéo !).

Lorsque Bertin avait sorti cette perle, il avait déjà à son actif deux disques, le premier ayant été distingué en 1967 par l’académie Charles Cros. J’avais acheté par la suite les deux vinyles. Ces deux premiers disques n’ont été réédités en CD que dans le cadre d’une diffusion privée. Aujourd’hui ils semblent introuvables. Le ton de cette première période est plus léger que tout ce qui suivra. Voici par exemple « Revoilà le soleil » qui ouvre le disque 2 datant de 1968.

Une dernière chanson que je propose aujourd’hui. Il s’agit de « Ne parlez pas ». Nous sommes en 1972 et le discours de Bertin est déjà devenu plus grave.

La suite dans un autre article.

Petits coffrets Deutsche Harmonia Mundi (1)

Les amateurs de musique classique sont ravis : depuis quelques années, tous les labels sortent des coffrets à des prix très bas. En général, ces coffrets ne contiennent que les meilleurs disques des labels et on pourrait (presque) les acheter les yeux fermés. J’ai d’ailleurs pris l’habitude de parler sur ce blog de ces parutions mais uniquement (sauf en de rares exceptions) lorsque les prix sont inférieurs à 3 euros le CD.

Parmi les rééditions des dernières années, il y a une bonne partie du catalogue de Deutsche Harmonia Mundi (la petite soeur française de notre célèbre label français Harmonia Mundi) qui a été repris par Sony et qui est actuellement diffusé sous forme de petits coffrets thématiques de qualité remarquable. Tous les coffrets contiennent 10 CD, la plupart d’entre eux sont vendus à moins de 20 €, les autres sont vendus un peu plus chers (22 à 28 €). Le prix est donc plutôt faible et acceptable. On appréciera la très belle présentation des coffrets (carton satiné et pochettes individuelles personnalisées). Tous les interprètes des oeuvres sont de grands maîtres de la musique reconnus par la critique !

telemann
Parmi la vingtaine de

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Plaisirs du jazz à bas prix (1)

J’ai régulièrement parlé sur ce blog (souvent juste avant les fêtes de Noël) de coffrets de disques à bas prix (en général moins de 3 € par CD). La plupart du temps il s’agissait de musique classique (notamment musique baroque et musique ancienne).
Mais les bonnes affaires existent aussi dans le monde du jazz. Moi qui suis passionné par le jazz des années 50 (sans doute parce que ça donne bien plus la pêche que le jazz d’aujourd’hui), je découvre aujourd’hui des tas de musiciens extraordinaires de cette époque grâce à la réédition sous format économique de nombreux disques. Ces rééditions sont facilitées évidemment par le fait que ces musiques sont tombées dans le domaine public et sont exemptes de droits d’auteur.

La collection Real Gone Jazz est pour moi, depuis quelques années, source de grandes découvertes. Le principe de cette collection est très simple : sachant qu’à l’époque les disques vinyles faisaient moins de 40 mn, on peut en mettre deux par CD. Real Gone jazz propose donc des coffrets de 4 CD qui regroupent 8 disques (parfois 7). Le prix est en général très bas : entre 7 € et 12 €. A noter que tous les coffrets ne sont pas diffusés en France et que certains ne sont disponibles chez nous qu’en import avec un prix multiplié par deux, de l’ordre de 24 €. Mais je ne parlerai sur ce blog que des disques à moins de 12 € le coffret.

Globalement, le son des disques est très bon. Seul inconvénient, on ne trouve sur la pochette que le strict minimum, à savoir le titre des disques et des morceaux, l’année d’enregistrement et quand même le plus important : le nom des musiciens. On peut pour un tel prix se satisfaire de cela. Ces disques ne semblent pas se trouver en magasin, alors je suis désolé si je ne peux vous donner que les références amazon.

Parmi les coffrets que j’ai achetés au cours des dernières années (une cinquantaine), seuls quelques artistes m’ont déçu. Evidemment, je ne parlerai que des musiciens que j’ai adorés (pour avoir accès à la présentation des coffrets, il suffit de cliquer sur le nom de chaque artiste). 5 coffrets aujourd’hui à l’honneur :

Lee Morgan tout d’abord. Considéré comme un très grand trompettiste, ce musicien verra sa carrière brutalement interrompue à l’âge de 33 ans (il fut refroidi d’une balle par son ex-femme). Il aura eu le temps d’enregistrer avant sa mort plusieurs dizaines d’albums (27 en tant que leader, 34 en tant que sideman de John Coltrane, Wayne Shorter, Art Blakey …). Je vous propose à chaque fois une vidéo afin que vous vous fassiez une idée sur l’artiste.

Gigi Gryce. Ce saxophoniste fut aussi

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Dix ans déjà !

Ce blog était en congés et ne devait reprendre que vendredi.
Mais je m’aperçois que c’est aujourd’hui le dixième anniversaire de la mort de Claude Nougaro.
Et je suis en pétard parce que les médias, dans leur grande majorité, n’en ont pas (ou presque pas) parlé.
Alors, pour finir la semaine, je vous propose ma chanson préférée : Rimes (ne pas hésiter à mettre en plein écran !).

Une belle histoire de la Musique

Allez , installez-vous confortablement devant votre écran (en ayant pris la peine auparavant de vous ouvrir une petite bière), mettez le son et regardez cette petite vidéo qui en vaut vraiment la peine (et n’oubliez-pas de la mettre en plein écran).

Nina Simone

Depuis quelques jours je suis plongé dans l’oeuvre de Nina Simone et notamment de ses enregistrements de la fin des années 60. Jusqu’à cette semaine, je connaissais peu de choses d’elle, juste une quinzaine de titres parus sur une compilation, dans laquelle on trouvait inévitablement le fameux My Baby Just Cares For Me, son morceau le plus célèbre.

http://www.youtube.com/watch?v=Os2CVTfTxFg

La carrière discographique de Nina Simone fut courte et

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1936 : « Un grand amour de Beethoven »

Plusieurs d’entre nous ont raconté sur ce blog leur attirance pour le cinéma en noir et blanc d’autrefois.
Nostalgie de vieux chnoques ? Peut-être !
L’impression que tout avait déjà été dit en ces temps-là par les pionniers du cinéma ? Peut-être aussi !

A mille lieues des prouesses techniques d’aujourd’hui, voici un extrait d’un très très vieux film datant de 1936. L’image est mauvaise, le son encore plus pourri, mais quelle classe ! (évidemment, on a affaire là à l’un des noms de réalisateurs les plus prestigieux de l’histoire du cinéma : Abel Gance !).

http://www.youtube.com/watch?v=_Y3xq6wdyZU

Le film retrace la tragédie de Beethoven. L’histoire est connue, bien qu’auréolée de nombreuses légendes. Le compositeur (dont le rôle est joué par Harry Baur) tombe amoureux de Juliette Guicciardi (rôle tenu par Jany Holt) mais leur amour est impossible. La jeune femme se marie puis fuit rejoindre Beethoven, lui même sur le point de se fiancer. Atteint de surdité, il n’épousera ni l’une ni l’autre et mourra triste et misérable malgré l’immense succès de sa Neuvième Symphonie.

Autre passage d’un pathétisme poignant : Beethoven se rend compte de sa surdité. Et quand il retrouve (momentanément) l’usage de l’ouie, les forces qui sont en lui se déchaînent.

http://www.youtube.com/watch?v=RfQZIdJzOOw

Helium Horse Fly (3)

A l’occasion de la sortie de leur dernier disque, Helium Horse Fly s’offre un clip mettant en scène l’un des morceaux phares de l’album : High On The Ground.

Celles et ceux qui connaissaient déjà le premier album retrouveront dans ce deuxième opus (« Fishing for Ghosts ») le même aspect sombre et le côté inclassable du groupe, traversé par de nombreuses influences allant de Radiohead à Sonic Youth en passant par King Crimson et peut-être même Jefferson Airplane (grâce à la voix de Marie Billy). Toutes les compositions sont de Stéphane, le guitariste.

Stéphane présentait le groupe et ce nouveau disque il y a quelques semaines sur Besançon.tv :

Vous pouvez trouver le disque sur Amazon, iTunes, la Fnac, … mais vous pouvez aussi l’écouter et le télécharger librement sur le site du groupe. Les paroles sont également disponibles sur le site. Le plus simple est encore d’écouter et de télécharger à partir de cet article.

Bon week-end à tous !

Youssou Ndour

LE TOUR DU MONDE EN MUSIQUE (2)
Le projet initial de réaliser collectivement une série d’articles sur les musiques du monde est un peu tombé à plat. Personne n’a finalement donné suite à ma proposition faite dans le premier article consacré à la musique du Rajasthan. Faut-il cependant abandonner l’idée ? Sans doute pas … Quelques articles pourraient donc voir le jour dans les temps qui viennent.
Direction « Sénégal » aujourd’hui !
Vous avez sans doute entendu cette annonce surprise du chanteur Youssou Ndour, homme d’engagement, de se porter candidat à la présidence de son pays. Il n’a sans doute pas beaucoup de chances, mais avec un président actuel qui commence à lasser le pays (85 ans, déjà deux mandats) et une vingtaine d’autres candidats incapables de s’entendre entre eux, on ne sait jamais … !
Mais c’est sa musique que nous écouterons aujourd’hui. Avec tout d’abord Jazz-Bamba

Seven Seconds, l’un de ses

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Dupdup se met à la musique contemporaine !

Ce que je raconte là s’est passé le 7 novembre dernier (j’ai d’ailleurs écrit ce texte ce jour-là pour ne pas dénaturer les faits après-coup).

Il était 17H40 et je roulais en voiture. La radio était branchée sur France-Musique. Le présentateur a annoncé un morceau de musique contemporaine d’une certain Andre (prononcer « Andre » et non « André », ce compositeur ayant décidé à un moment donné de sa vie de germaniser son nom) en précisant qu’il s’agissait d’un quatuor pour instruments à cuivre.

Je n’aime pas trop la musique contemporaine en général (non pas que les sons me heurtent, bien au contraire, je trouve simplement que cette musique est bien souvent froide et « sans âme ») et j’ai failli changer de radio (ce qui m’arrive très rarement, étant fidèle à France-Musique). Mais bon, j’ai insisté, étant plutôt curieux par nature (sur le plan musical tout du moins).

Et j’ai bien fait, car dès le début de l’écoute j’ai été conquis. Il y avait un motif répétitif, lancinant, une espèce de hanhan, qui rythmait la pièce musicale avec un certain côté hypnotique. J’ai écouté avec beaucoup d’attention, séduit par une telle trouvaille musicale. J’étais vraiment sous l’emprise de la musique. Et quand le morceau s’est arrêté  je suis resté encore un moment durant sous le charme de ma découverte.

Le présentateur a continué son émission en continuant de parler de ce compositeur. Et je me suis aperçu au bout d’un moment que ce fameux hanhan continuait en arrière-plan sonore. Alors j’ai compris ma méprise : ce qui m’avait fasciné et qui avait donné le côté irrésistible à la musique, c’était tout simplement … les caoutchoucs usés de mon essuie-glace qui frottaient sur le pare-brise.

J’ai éclaté de rire tout seul dans la voiture.

Et en arrivant chez moi, je me suis précipité sur un disque de Haendel (l’oratorio Israël in Egypt). La musique contemporaine, c’est bien beau, mais quand même !

Idée de cadeau de Noël (10)

Et s’il ne fallait garder qu’un seul jazzman, qui serait-il ?
Bien évidemment, la question ne se pose pas en ces termes et personne ne sera jamais réduit à un choix aussi drastique. Mais s’il le fallait vraiment ?
J’ai beau retourner dans ma tête la question, un seul nom reste : Miles Davis.
Cela m’embête d’ailleurs de dire ça car je n’ai jamais trop aimé le personnage. Mais bon, impossible de ne pas reconnaître le génie immense de cet artiste mort il y a tout juste vingt ans. Miles Davis n’a pas seulement été la figure la plus marquante du jazz du 20ème siècle, il a été aussi l’un des plus grands créateurs de la musique tout court, tous genres musicaux confondus.

 Et s’il ne fallait garder qu’un

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Recuerdos de la Alhambra

Il y a quarante ans, alors que j’étais au lycée, nous étions en « autodiscipline » (un concept nouveau à l’époque). Le lycée où j’étais était très vaste, il y avait des salles partout, ce qui fait que le soir les internes se répartissaient en salles d’étude par tous petits groupes et par affinités. Je ne me rappelle pas vraiment y avoir bossé un seul devoir. Mais par contre je me rappelle des lectures des grands auteurs russes, des discussions où l’on refaisait le monde… et des soirées guitare.

C’est dans ces salles d’études que je me suis familiarisé avec les partitions de Leonard Cohen et celles de Brassens. Nous n’étions en général que trois dans notre salle d’étude. Et parmi les deux copains, il y avait « le Splotch ». Le Splotch jouait aussi la musique de Cohen mais surtout de la guitare classique à merveille. Il jouait notamment un super morceau dont je n’ai jamais su le nom car je n’avais jamais pensé à le lui demander. Il y a comme ça des morceaux qui vous restent ainsi dans la tête, même longtemps après. Pendant vingt ans, j’ai gardé ce morceau-là dans un coin de ma tête, et puis plus tard, bien plus tard (au bout de 20 ans), je l’ai enfin réentendu sur un disque que je me suis acheté et j’en ai enfin découvert l’auteur. Il s’agit du Recuerdos de la Alhambra, une oeuvre de Francisco Tarrega, qui est finalement un des morceaux les plus joués en guitare classique, sans doute à cause de cette fameuse technique toute en trémolos. Il en existe de nombreuses versions sur le net. En voici une, celle de Johannes Moller :

Stéphane (l’aîné des Dupdup) étant devenu

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Idée de cadeau de Noël (9)

Poursuite de ma petite rubrique consacrée aux coffrets de disques à petits prix (moins de 5 € le CD, beaucoup moins si possible) que l’on peut offrir (ou s’offrir soi-même) en cette période de fêtes. Rubrique essentiellement destinée aux amateurs de musique ancienne.

Aujourd’hui, quatre coffrets que j’aime beaucoup (et que je peux prêter, avis aux personnes qui habitent près de chez moi).

Le premier est consacré à

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Idée de cadeau de Noël (8)

Les habitués de France-Musique connaissent l’orchestre Philharmonique de Liège (OPL), l’une des plus grandes formations musicales européennes dont les enregistrements passent très souvent sur cette radio. Joëlle et moi avions eu l’occasion d’écouter l’OPL l’an dernier à Liège lors d’une belle soirée consacrée aux ouvertures et préludes de Wagner.

A l’occasion du 50ème anniversaire de cet orchestre est sorti hier 16 décembre un coffret de 50 CD retraçant les grands enregistrements qui ont jalonné la vie de cette formation.

Je m’attendais à retrouver dans ce coffret les oeuvres rabâchées que tout orchestre se croit obligé de devoir jouer : les grandes symphonies de Beethoven, Mozart … Et bien non, finalement, à ma grande et heureuse surprise, bon nombre des oeuvres jouées sortent des sentiers battus et sont peu connues, comme vous pourrez le constater en cliquant sur ce lien. Et quant au prix (38 € le coffret de 50 CD sur le site de Abeille-Musique), évidemment rien à dire ! Je tenais juste à signaler la sorte de ce coffret aux mélomanes de ce blog.

Idée de cadeau de Noël (7)

Allez savoir pourquoi, mais quand j’associe Noël à la musique, c’est la musique ancienne qui m’arrive aussitôt à l’esprit : chants grégoriens, danses du moyen-âge, chants de la renaissance, cantates baroques … Les articles que j’ai écrits les deux années précédentes à la même période vous le confirmeront : Dupdup est un vieux ringard qui écoute des trucs « vieux comme mes robes » (comme le dit Joëlle) !

Je ne parle dans cette rubrique que de coffrets de disques dont le coût unitaire est de moins de 5 € par disque (voire parfois beaucoup moins), considérant qu’au-delà C’EST DU VOL ! Ainsi mes six articles précédents : 1, 2, 3, 4, 5, 6. Je persévère dans cette rubrique, même si assez peu de lecteurs de ce blog sont sensibles à ce type de musique.

Aujourd’hui, parmi les cadeaux que vous pouvez offrir (ou vous offrir vous-même), la musique de l’Espagne antique (Espana Antigua) par le grand Jordi Savall accompagné par la soprano Montserrat Figueras (je crois d’ailleurs que tous deux sont mariés). Ce coffret est extraordinaire, il est une bonne synthèse de la musique pratiquée en Espagne pendant la période 1200-1700, période qui se ressent d’une longue influence arabe. C’est une époque espagnole riche sur le plan historique (l’avènement de Charles Quint, la découverte de l’Amérique par Colomb, la reddition de Grenade qui vit ensuite l’expulsion des Maures et des Juifs, l’Inquisition, les grands pèlerinages de Compostelle et de Montserrat, …).

Je conseillerais à l’auditeur qui ne connait pas la musique de cette époque d’écouter ce coffret de 8 disques en commençant au n° 3 et de garder les deux premiers, sans doute plus ardus, pour la fin. Quand au prix, il est bas et c’est à la fnac qu’on le trouve au prix le plus bas (23,78 € pour le coffret de 8 CD) (tiens, je me rends compte que la fnac devient moins chère qu’Amazon, alors qu’avant c’était l’inverse). Je peux prêter ce coffret aux amis de ce blog qui habitent sur le secteur de Besac.

Idée de cadeau de Noël (6)

En cette période de fêtes, je voulais vous parler de nombreux coffrets de disques que j’aime (du côté de la musique ancienne) et qu’on trouve à un prix abordable (moins de 5 € par disque, c’est la limite que je me suis fixée). Et puis le temps passe vite, Noël approche et il reste maintenant peu de temps pour mon projet. Voici donc un dernier article avant les fêtes.

L’une des grandes nouveautés de cette saison discographique est la parution d’un très beau coffret consacré à la musique sacrée par Harmonia Mundi (voir ici l’article que j’avais déjà consacré à ce label). Avec un coût de 1,40 € par CD, le prix du coffret défie toute concurrence. Comme à l’habitude chez Harmonia Mundi, les interprètes sont de très grande qualité (William Christie, Philippe Herreweghe, René Jacobs, …). Bien sûr, l’essentiel de la musique sacrée ne peut pas se résumer aux oeuvres présentées ici, mais je crois qu’il s’agit là de la meilleure entrée qu’on puisse rêver pour découvrir ce monde musical extraordinaire et qui échappe encore à certains.

51jzDiJG2bL._SL500_AA240_Voici par ailleurs, en vrac, quelques coffrets dont je connais tous les disques et qui méritent le détour, toujours pour des prix modiques (enfin, comparé aux prix habituels …). Il suffit d’aller cliquer sur les noms des coffrets pour accéder aux fiches descriptives (beaucoup de ces disques viennent du label Brilliant Classics, dont j’ai déjà parlé, et sont diffusés par Abeille Musique) :

Du côté de la musique instrumentale d’abord :
Purcell : intégrale musique de chambre (7 CD, 28 €)
Arcangelo Corelli : l’oeuvre intégrale (10 CD, 38 €)
François Couperin : musique de chambre (7 CD, 28 €)
Musique Europénne 1550-1650 par Jordi Savall (5 CD, 15 €).

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Du côté de la musique vocale ensuite :
Mysterium Laudis (chant grégorien) (3 CD, 15 €)
Thomas Tallis : l’oeuvre intégrale (10 CD, 38 €)
A sei Voci (musique de Josquin Desprez) (6 CD, 32,70 €)
Domenico Scarlatti : cantate de camera (2 CD, 10 €)
Telemann : cantates (2 CD, 10 €).

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Bonnes fêtes de Noël en musique !

Idée de cadeau de Noël (5)

Le legato, ça vous dit quelque chose ? C’est l’absence de silence entre les notes. Une manière donc de passer en douceur d’une note à l’autre, un liant entre chacune d’entre elles. Cela donne de la musicalité aux oeuvres de musique.

Le legato, Glenn Gould, lui, ne sait pas ce que c’est. Ou très peu. Ses notes sont presque toujours jouées bien séparées les unes des autres et donnent une impression de musique assez mécanique. Un peu comme la musique de Bach à qui beaucoup reprochent aussi le côté mécanique de l’écriture. Alors un « Bach mécanique » joué par un « Glenn Gould mécanique », je vous explique pas ! Plus mécanique que ça tu meurs ! Mais c’est de la mécanique bien huilée !

Autant vous dire que Glenn Gould on l’aime ou on le déteste. Moi j’aime. Comme beaucoup d’ailleurs.

Glenn Gould est un miracle : pourquoi une interprétation aussi glacée, aussi distanciée par rapport à Bach, sans nuance (presque pas d’utilisation de la pédale du piano), « sans états d’âmes » disent certains, qui semble jouée « à la hâte », laisse-t-elle une impression aussi forte sur beaucoup d’auditeurs ?

Il arrive souvent qu’avec les années qui passent, le prix des coffrets en vienne à diminuer. J’avais lorgné il y a cinq ans le coffret de l’édition Glenn Gould joue Bach. Et je l’ai acheté il y a une quinzaine de jours en m’apercevant qu’il était descendu au prix de 34 € (ce qui est peu pour un coffret de 12 disques).

41GB7ENNARL._SL500_AA240_En préparant cet article, je m’aperçois que cet article n’est plus dans les rayons de la fnac (ou alors d’occasion au prix de 64 €) mais qu’on peut le trouver sur Amazon au prix de 37,95 € (cliquer ici pour accéder à l’offre).

Quelques renseignements en vrac sur ce coffret : les enregistrements sont très soignés (y compris ceux des années 50). Il y a là l’essentiel de ce qu’a enregistré Gould sur Bach (dont deux versions différentes des Variations Goldberg séparées de 26 ans) mais n’y figurent pas les deux livres du clavier bien tempéré.

Quoi de mieux pour terminer cet article qu’une petite vidéo sur l’artiste. Ah, cette vidéo ! De l’apesanteur vous dis-je ! C’est enregistré en 81, un an avant la disparition de Gould. Mais à regarder la vidéo, Glenn Gould est-il si froid qu’on le dit ? Est-il si détaché que ça de l’oeuvre qu’il joue ? Moi, je le trouve plutôt, au contraire, extraordinairement « dedans ».