L’oeuvre de Paul Géroudet

Il a été incontestablement le plus grand ornithologue européen du 20ème siècle. Paul Géroudet s’est éteint ce matin à l’âge de 89 ans. Les journaux n’en ont pas parlé. J’ai reçu vers midi un mail de Magalie qui m’apprenait la nouvelle qu’un oiseau lui avait sans doute donnée en passant.

Il y a trente ans, quand j’ai commencé de m’intéresser aux piafs, chaque fois que je voyais une espèce nouvelle, je me précipitais dans ce que l’on peut appeler « la bible » de l’ornithologue : « le Géroudet ». J’y trouvais toujours les renseignements scientifiques que je cherchais mais aussi et surtout beaucoup de poésie. J’étais à l’époque à l’université et la froideur toute scientifique avec laquelle certains enseignants et chercheurs abordaient le monde du vivant me faisait froid dans le dos. Seul mon prof et ami Roland avait su me montrer la nature sous un visage plus rieur et enchanteur.

La lecture de Géroudet est une véritable bouffée d’air frais. Le bonhomme est capable de vous parler d’une seule espèce sur une quinzaine de pages. L’écriture est parfaite. Quand vous avez commencé un article, vous allez forcément jusqu’au bout. Les ornithologues ne sont-ils pas prédisposés à avoir une bonne plume ?

geroudet.jpg

Son oeuvre est colossale : huit ouvrages, je crois, qui balaient l’ensemble du monde des oiseaux européens. Il faudra sans doute attendre au moins un siècle de plus pour trouver un vrai scientifique/naturaliste/écrivain doublé d’un vrai poète !

A vot’ santé !

Merde, merde et merde ! Je m’étais promis de payer une petite bière à la personne qui mettrait en ligne chaque millième commentaire de ce blog. Et puis, voilà-t-y pas que, sans faire exprès, c’est moi qui ai ajouté le 2000ème ! Me voilà donc contraint de boire ma petite mousse, tout seul, face à moi-même ! Mais bon, c’est pas la première fois que ça m’arrive !

biere.jpg

Alors à votre santé !
A celle de mes amis d’abord !
Et accessoirement à celle du monde !

Coup dur sur le disque dur !

Il est arrivé une panne très rare, très improbable : le disque dur du serveur qui gère ce blog a été détruit. Le blog n’était plus consultable une partie du week-end jusqu’à ce lundi midi.

Tout ce qui avait été sauvegardé sur un autre disque dur a été heureusement récupéré. Mais ce qui avait été écrit samedi matin a complétement disparu du blog. Heureusement, ma boîte aux lettres qui reçoit aussi les commentaires en a gardé certains en mémoire. J’ai essayé de les réinsérer. Je n’y suis pas arrivé complétement, il manque certaines des réponses que j’avais faites à ces commentaires. Je suis désolé pour ce problème technique.

Le matos, les engins, les ordi, c’est comme les gens, vous leur faites confiance et puis …. pschitt !!!

Discographie de Brassens (1)

Nous sommes une douzaine de personnes à nous retrouver tous les mois pour jouer et chanter Brassens : quelques jeunes mais aussi des vieux quinquas comme moi. Bah, on se dit pour se rassurer que le temps ne fait rien à l’affaire !

Le principe de nos soirées est assez simple : aborder chaque mois l’un des disques du maître. Même si les chansons de Brassens font partie de mon quotidien, j’aime bien cette idée de revisiter toute son oeuvre de manière systématique, sans mettre de côté une seule des chansons. Je crois que chacune d’entre elles fait partie d’un tout et le vrai personnage de Brassens ne prend toute sa cohérence qu’à la lecture de l’ensemble.

En marge de ces soirées entre copains, j’ai pensé qu’il pouvait être sympa aussi de parler sur ce blog de chacun des disques concernés. Oh je sais, les textes et les paroles des chansons de Brassens se suffisent à eux-mêmes et il n’y a rien, absoument rien, à rajouter. Mais ça peut permettre, en en parlant aussi avec d’autres, en dehors du cadre fermé de ces soirées, de donner un peu plus de corps et d’ouverture à ce projet. Peut-être que la tentative est vouée à l’échec, mais bon, essayons toujours … Tous les commentaires sont les bienvenus, qu’il concernent directement les textes eux-mêmes ou des anecdotes et des précisions sur la vie de Brassens à l’époque du disque traité.

Notre groupe amateur ayant débuté de manière très originale par … le disque n°1 (notre référence est « l’intégrale classique » dont le premier vinyle est paru en 1965 et qui comprend 12 disques), commençons nous-aussi par ce disque qui comprend 12 titres. Dans l’ordre : La mauvaise réputation – Le fossoyeur – Le gorille – Le petit cheval – Ballade des dames du temps jadis – Hécatombe – La chasse aux papillons – Le parapluie – La marine – Corne d’aurochs – Il suffit de passer le pont – Comme hier.

brassens1.jpg

Ma chanson préférée du disque est incontestablement Le fossoyeur. J’aime cette chanson qui parle de la mort, « le » thème de prédilection de Brassens. Lorsque j’ai commencé ce blog en début 2006, j’avais écrit un article complet sur cette chanson avec un titre un peu osé « Brassens, bluesman ? ». Les nouveaux lecteurs de ce blog le retrouveront dans la rubrique « coups de coeur » ci-contre, l’article date du 5 février.

Ce qui me frappe dans le fossoyeur mais aussi dans plusieurs autres chansons de ce disque, c’est la facilité avec laquelle Brassens nous raconte une histoire, dresse un tableau, en très peu de mots. Quatre ou cinq couplets seulement et tout est dit. Cette concision est la marque de fabrique des débuts de Brassens. On la retrouvera encore sur les disques suivants, puis de plus en plus rarement. Dans l’eau de la claire fontaine (sur le 7ème disque) sera l’ultime chanson courte et cloturera définitivement cette époque. Viendra ensuite le temps des chansons-fleuves dont nous reparlerons bien plus tard. Plusieurs chansons de ce disque seront interdites à leur sortie. En se penchant sur les paroles du gorille, on comprend un peu pourquoi. Mais en écoutant la très touchante scène champêtre qu’est la chasse aux papillons, on reste dubitatif sur les raisons de son interdiction. Les années 50 et 60 étaient-elles répressives à ce point ? On a du mal à se l’imaginer aujourd’hui.

C’est vrai que les écrits de Brassens sont lourds de sens. C’est la première fois qu’apparaît sur la scène française des textes avec un tel poids des mots. La chanson le gorille est l’un des meilleurs exemples dans l’oeuvre de Brassens de cette force du verbe. Il n’y aura probablement plus jamais, dans une seule chanson française, une chute aussi puissante que ces quatre vers : Car le juge au moment suprême, Criait maman pleurait beaucoup, Comme l’homme auquel le jour même Il avait fait trancher le cou. Et c’était écrit dès 1946 ! Cette chanson est musicalement plutôt pauvre (alternance sur deux accords seulement) mais je crois qu’une musique plus aboutie aurait enlevé de la force aux mots. Pour que les paroles s’incrustent dans la tête de l’auditeur, il fallait cette sobriété, ce rythme qui ressemble plus à une marche militaire qu’à une chanson, et cette manière hachée de scander les mots. Pur génie de Brassens ?

J’ai un faible pour la chanson la Marine, écrite par Paul Fort. Je suis un inconditionnel des valses écrites par Brassens. Il en écrira malheureusement assez peu dans sa carrière. Dans notre petit groupe de musiciens amateurs, la marine est devenue notre chanson de ralliement, celle que l’on chante et joue à chaque fois, parfois plusieurs fois de suite et ce n’est pas un hasard. Car cette chanson s’impose par la simplicité et la force de sa mélodie.

Une Opinion fabriquée de toutes pièces

Je déteste les sondages. Tous les jours, il y en un sur le journal leMonde.fr (réservé aux lecteurs du journal) et la manière de formuler les questions y est toujours extrêmement orientée.

Ce même journal a mis en ligne un sondage CSA du 18 octobre dernier. Dans ce dernier sondage, les sondeurs demandent aux sondés leurs intentions de vote pour la prochaine présidentielle et de se prononcer sur … Segolène Royal et Nicolas Sarkozy alors que ceux-ci ne sont mêmes pas investis par leurs propres partis. Et de se prononcer sur d’autres qui ne sont pas officiellement candidats ou qui n’ont pas les 500 signatures nécessaires. VOILA COMMENT ON FABRIQUE L’OPINION ! Et l’opinion suit … ! Je crois infiniment plus à la dictature des médias qu’à celle des politiques !

La cuisine des courges « acorn »

DU JARDIN A L’ASSIETTE (1)
Je n’ai pas vraiment l’âme d’un cuisinier. A la maison, je suis le préposé « ès salades » et ma pratique de l’activité culinaire se borne donc bien souvent à la confection de salades, souvent différentes d’un soir à l’autre, d’une saison à l’autre. Mais ça m’intéresse de plus en plus au fil des années qui passent, d’autant que je commence à bien faire la relation entre jardin et cuisine, ce qui n’était pas évident pour moi il y a encore peu de temps. Viendra peut-être le temps où Joëlle pourra se reposer un peu sur moi, mais bon, rien n’est gagné d’avance ! Si j’étais d’elle, je ne parierais pas trop là-dessus !

Ce soir, j’ouvre une nouvelle rubrique « coup de fourchette », je ne sais pas trop si elle est vouée à un grand avenir, mais bon, ça ne mange pas de pain (enfin plutôt si !). Je propose non seulement d’écrire un article de temps en temps sur le sujet mais aussi de vous faire participer. Le principe est simple, si vous avez une recette à partager avec d’autres, il vous suffit de me l’envoyer et je la publierai (sous votre pseudo évidemment) sur mon blog. L’idéal serait que votre texte soit accompagné d’une ou de deux photos. Avec un numérique, c’est tellement facile maintenant ! Comment ça, vous n’avez pas encore de numérique ? Qu’à celà ne tienne, il suffit d’une petite invitation à manger pour que Joëlle et moi arrivions avec l’appareil photo qui vous manque !

Les courges acorn sont de drôles de courges. Il s’agit là d’une famille de courges américaines et leur nom veut dire « en forme de gland » (je ne savais pas que les américains avaient le gland aussi difforme ! Mais ma belle-soeur m’assure que si !). Leur culture est facile et il en existe plusieurs variétés. Les variétés vert foncé se gardent très longtemps, sont plus petites, mais sont très coriaces à éplucher. Cette année, j’ai cultivé pour la première fois une variété blanche Swan White Acorn qui a produit de beaux fruits.

courgeacorn.jpg

Pour 4 personnes, on râpe 400 grammes de courge après l’avoir épluchée et après avoir enlevé les pépins. Dans un saladier, on mélange de la farine (40 g), de la crème fraîche (12 cl), un oeuf et un peu de sel jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. On ajoute à ce mélange la courge râpée et de l’ail (ou de la ciboule). On aplatit ensuite l’ensemble sous forme de petites galettes que l’on fait cuire dans une poêle huilée (3 ou 4 mn de chaque côté). Lorsqu’on a retourné la galette une première fois, on pourra avantageusement y ajouter un peu de comté.

poele.jpg assiette.jpg

On peut changer la proportion des différents ingrédients, à mon avis c’est le genre de truc qui se fait plutôt au pif !

« Blonde on blonde » (2)

TRADUCTION LIBRE DE LA CHANSON “ABSOLUTELY SWEET MARY”

Nouvelle traduction d’une chanson de Dylan par notre ami Jean-Louis.

La chanson de ce mois, extraite donc du disque Blonde on Blonde s’appelle Absolutely Sweet Marie. Décidément, en ce moment, Jean-Louis donne dans le registre « amoureux » !

Voir le texte original en anglais et écouter 30 secondes de la chanson.

Marie absolument douce

Ouais, ta barrière de passage à niveau,
tu sais que je ne suis pas capable de la franchir.
Il y a des jours
où la visibilité est si mauvaise !
Alors, je reste là

Lire plus

« Blonde on blonde »

DISCOGRAPHIE DE BOB DYLAN (7)
Depuis son concert mémorable de juillet 65, Dylan a entrepris une longue tournée avec les Hawks et pris l’habitude de se faire huer partout. En Angleterre, c’est pire, les spectateurs venus pour écouter Blowin’ in the wind et non de la musique électrique, sortent par centaines à chaque concert. Dylan n’en a cure, il est bien décidé à propager sa musique comme il l’entend. Au milieu de la tournée, Dylan épouse Sarah (qui n’est pas intéressée par le monde de la musique et qui l’accompagnera rarement dans sa vie publique, ce qui convient bien à Dylan, décidé à préserver à tout prix, et plus que jamais, sa vie privée).

dylan66.jpg

Pendant la tournée, Dylan écrit de nouvelles bribes de chansons. En janvier 66, il entre en studio pour un nouvel album Blonde on blonde entouré de musiciens de Nashville (+ Robbie Robertson et Al Kooper qui étaient sur le dernier disque) ! Une fois de plus, tout aurait pu foirer dans cet album : le groupe n’avait pas répété avant d’entrer en studio, les musiciens étaient des vrais pros de la country mais ont été engagés pour faire un disque rock et Dylan, bourré d’amphétamines, les faisait poireauter des nuits entières… le temps de finir d’écrire les chansons. Pourtant le disque sera magique et sera considéré par beaucoup comme le meilleur album qu’il ait jamais écrit.

blondeonblonde.jpg

Le disque, le premier double-album de l’histoire de la musique, sortira en mai. Il débute par un morceau très festif Rainy Day Women#12 & 35 qui échappe à toute classification (« en fond sonore s’agite un groupe éméché, des cuivres retentissent, des gens s’esclaffent et Dylan apprivoise le chaos ambiant », d’après Robert Santelli). Dylan y chante sa célèbre phrase « everybody must get stoned » (tout le monde doit se défoncer) mais se défend dans les interviews « Non, ce n’est pas une chanson sur la drogue, je n’en ai jamais écrit et je n’en écrirai jamais, je ne saurais même pas comment faire. C’est seulement une chanson vulgaire ».

Cette chanson sera un véritable succès (n°2 dans les charts alors qu’elle fut censurée par les stations de radio américaines et britanniques) ainsi que deux autres titres de l’album : New Morning au rythme enjoué et Just like a woman qui est peut-être ma chanson préférée de Dylan (pour des raisons essentiellement musicales d’ailleurs, j’adore le changement de ton au 3ème couplet).

J’aime aussi ce blues rageur qu’est Memphis Blues Again et le côté mélancolique du dernier morceau de l’album Sad Eyes Lady of the Lowlands (j’ai rencontré un jour quelqu’un qui m’a dit que ce morceau faisait fureur à l’époque car il s’agissait d’un slow de 11 minutes. Damned ! Un slow de 11 minutes ! C’est peut-être bien si on veut aller jusqu’à faire un bébé à la danseuse, mais on peut aussi s’y emmerder à mort !).

On peut écouter ici quelques extraits de 30 secondes des chansons du disque et lire quelques critiques d’internautes.

Dylan sort de ce disque épuisé. Il lance l’idée d’un film documentaire sur lui-même avec comme finalité de « déconstruire sa carrière en détruisant la mythologie qui s’est bâtie autour de sa personne, pour en créer une nouvelle ». « Un anti-documentaire pour forger une anti-mythologie ! » (Robert Santelli).

Epuisé donc, il prend sa moto pour rejoindre son épouse à Woodstock. L’accident le guette au milieu de la route. Dylan, finalement, s’en sortira bien. Il fait alors le choix délibéré de disparaître de la vie publique. Pendant longtemps, la rumeur enfle : Dylan aurait perdu la mémoire, serait paralysé, peut-être mort !

40 ans après, Dylan considère cet accident comme un point de rupture dans sa vie. Il est aujourd’hui convaincu que l’événement qui aurait pu lui coûter la vie l’a en fait probablement sauvé.

Le Dylan des années 60 a définitivement vécu ! Robert Santelli vient d’ailleurs d’écrire une biographie qui s’arrête à cette date fatidique de 1966.

Mais évidemment, un nouveau Dylan reviendra l’année suivante.

Il y a 25 ans : Brassens

Le 25ème anniversaire de la mort de Brassens a eu lieu dimanche dernier, 29 octobre. Je m’attendais à ce que les médias s’apesantissent sur l’oeuvre du bonhomme mais non, peu de choses ont paru dans la presse. La couleur de la jupe de Ségolène avait sans doute plus d’importance. Même Télérama n’a pas été de la fête ! Jusqu’à quand ce journal – le plus parisien de tous les journaux parisiens – va-t-il continuer de baisser dans mon estime ? Celà va t-il s’achever par le non-renouvellement de mon abonnement ?

brassens6.jpg

Signalons toutefois le dernier numéro de la revue trimestrielle Chorus, qui consacre 57 pages au maître. Je n’avais pas lu cette revue depuis plusieurs années, et je dois dire que j’ai d’abord été agréablement surpris par sa présentation très claire et bien illustrée. Et puis je m’attendais au pire car presque tout a été dit sur Brassens. Il faut dire que de son vivant, il était devenu au fil des années une véritable et vénérable institution, qu’il s’était « statufié » et que son « histoire officielle » s’est définitivement écrite dans les années 60 et 70. Histoire écrite dans le marbre. Plus rien donc à ajouter. Et puis Brassens est devenu tellement consensuel … !

Justement, le premier article de Chorus (écrit par Bertrand Dicale) a pour titre « Brassens, en danger de consensus » et rappelle que Brassens n’est pas seulement l’auteur de textes que l’on trouve dans les livres de français et aux épreuves scolaires, mais aussi celui qui a écrit de véritables textes subversifs, tels que « les patriotes », que l’Education Nationale ne proposera jamais à la réflexion des élèves.

Un excellent article signé également de Bertrand Dicale s’appelle « la prière du mécréant » avec comme sous-titre « Et si Georges Brassens le mécréant avait conservé pour la religion de son enfance une nostalgie inavouée ? ». Là aussi, la question posée n’est pas habituelle et ce n’est pas pour me déplaire. Le contenu de l’article est à la hauteur de ce que semblait laisser espérer le titre.

Un autre article est consacré à une interview de Patachou, qui avait permis à Brassens de chanter pour la première fois en public en mars 1952. Patachou avait toujours refusé de parler de Brassens. Mais voilà qu’à 88 ans, elle se livre un peu au travers de deux petites phrases : « Mon histoire avec Brassens, ça se résume à peu de choses ….mais au fond je crois que c’était surtout l’histoire d’un homme et d’une femme qui se sont aperçus qu’ils avaient une furieuse envie l’un de l’autre. Ils ont fait ce qu’ils avaient envie de faire ensemble, pour le temps que ça a duré, c’est à dire un an, jusqu’à ce que je parte pour l’Amérique ». Tiens, tiens, c’était pas dans l’histoire officielle, tout ça… !

Parmi les autres articles de la revue, je retiendrai celui où des chanteurs actuels donnent leur sentiment sur l’oeuvre de Brassens. Parmi eux : Aldebert, Alexis HK, Benabar, Vincent Delerm, Jamait, ….

A acheter donc sans réserves, même si le prix (13 euros) est un peu élevé. Attention, la plupart des bureaux de tabac n’ont pas cette revue. Il faut donc chercher un peu avant de trouver.

J’ai toujours aimé Brassens pour la manière dont il traite la mort dans ses chansons. J’avais envie d’écrire un petit article sur le sujet mais voilà que leMonde.fr, qui me gonfle beaucoup en ce moment, s’est rattrapé hier, jour de la Toussaint, en publiant un excellent article de Francis Marmande. Avec un nom pareil – la marmande étant une super variété de tomate – je dois dire que j’ai lu l’article avec un a-priori plutôt positif !

Quand les pilotes d’avions jouent à Zorro

Très belle image dans le ciel lundi matin à 7H20. Trois avions se sont croisés en dessinant dans le ciel un superbe Z.

z.jpg

J’avais à peine fini la photo qu’un quatrième avion est passé plus haut et beaucoup plus en arrière plan, rajoutant un deuxième Z au premier (mais nettement moins visible que le premier, petite ligne blanche en haut de la photo).

zz.jpg

Décidément, on s’amuse bien dans les cieux !

Branle-bas de combat chez les Dupdup !

Branle-bas de combat hier à la maison Dupdup. En fin d’après-midi, j’aperçois sur le sol de la cave un liquide bleu-vert qui s’épanche sous le congélateur. Zut alors, c’est du liquide réfrigérant. Il va vite falloir trouver un congélateur pour nous dépanner et transvaser rapidement les aliments.

J’appelle Joëlle sur son portable qui arrête tout de go l’activité qu’elle était en train de mener avec sa chorale (à une dizaine de kilomètres) et qui se fait aussitôt ramener à la maison par une de ses copines. Entre temps, j’appelle de toute urgence (car on est samedi 17H45 et les magasins vont fermer) le dépanneur en électroménager du secteur. Merde, ça ne répond pas.

Joëlle arrive à la maison un peu plus tard. Elle constate les dégâts mais s’aperçoit rapidement qu’il ne s’agit pas de liquide réfrigérant. En rangeant la cave, j’avais malencontreusement renversé à côté du congélateur un bocal qui contenait un reste de bouillie bordelaise (c’est aussi un liquide bleu-vert). Et puis j’apprends dans la soirée que les congélateurs ne contiennent pas de liquide réfrigérant mais simplement un gaz ! Hilarant !

Bières artisanales

Aujourd’hui, de très bonnes bières peuvent être achetées dans la plupart des magasins d’alimentation. Il existe maintenant un large public d’amateurs pour cette boisson. Et évidemment, j’en fais partie ! Comme plusieurs lecteurs de ce blog d’ailleurs !

L’engouement pour la bière bat son plein depuis une dizaine d’années et s’accompagne de la naissance de nombreuses brasseries aux quatre coins de la France. Certaines d’entre elles connaissent une large audience régionale (ainsi la brasserie Rouget de l’Isle, de Lons-le-Saunier, qui produit une quinzaine de bonnes bières).

A côté de ces grosses brasseries qui deviennent parfois quasi-industrielles, c’est d’ailleurs le cas de la Rouget de l’Isle, existe une multitude de petits producteurs, très artisanaux, dont la commercialisation est généralement plutôt confidentielle. La dynamique est très forte en Franche-Comté où il semblerait qu’il existe ainsi une cinquantaine de petits brasseurs, dont la plupart sont en activité depuis peu. Si certains lecteurs de ce blog en connaissent, ça m’intéresse de savoir où elles sont situées. Et si on commençait un recensement entre nous ?

J’ai eu l’occasion de goûter de nombreuses bières ces dernières années et, comme tous mes amis, je constate que la qualité est (presque) toujours au rendez-vous. Il faut dire malheureusement que la hauteur du prix, elle aussi, est (presque) toujours au rendez-vous.

Cet été, lors d’un petit séjour en Bretagne, j’ai visité une petite brasserie au nord de Brest. Trois bières plutôt classiques et très agréables sont produites dans ce lieu et portent le nom de Mutine. Ma préférence va à trois autres bières de la brasserie, plus typées, dont une bière à base d’algues. Ces six bières peuvent s’acheter sur place au 2 avenue de Portsail à la brasserie des abers à Ploudalmézeau. Alors, si jamais vous allez en Bretagne … !

bieresbretonnescuisine.jpg

Autre lieu, autres bières : lors de mon séjour il y a quelques semaines sur l’île Texel aux Pays-Bas, j’ai bu (et rebu) pour la Nième fois la bière locale produite sur cette île. Là encore, la qualité est au rendez-vous. Si vous avez un jour la chance d’aller sur cette île, vous y trouverez ces bières un peu partout.

bierestexel.jpg

Hier, j’ai dégusté une bière fabriquée sur l’île de Ré, que l’on m’avait offerte. Très étonnante car possède un fort goût de caramel ! Déguster cette bière est une sage occupation qui devrait permettre à notre Lionel national, désormais « retraité à vie de l’île de Ré », qui s’est un peu grillé – pour ne pas dire qu’il est même politiquement caramélisé lui aussi – de passer une bonne et heureuse retraite !

« Bianco y negro » par Bebo & Cigala

L’expression « noir et blanc » est souvent utilisée pour qualifier une chose qui est sans nuances. Exemple de phrase entendue : « le monde n’est pas noir et blanc, il est bien plus nuancé que ça ». S’il est un domaine où le noir et blanc est au contraire synonyme de nuances, c’est bien celui de l’image. La photographie et le cinéma en noir et blanc, par exemple, offrent toute une gamme de nuances que la couleur est incapable de proposer. Quel plaisir que de contempler le visage de vieux jazzmen ou de vieux bluesmen que la pellicule de l’époque – forcément en noir et blanc – a immortalisé ! N’avez-vous pas remarqué que les photos en noir et blanc de Brassens dégagent beaucoup plus d’émotion que celles qui ont été faites en couleur ?

En ce moment, je regarde quelques vidéos musicales dont les artistes (il s’agit d’artistes actuels) ont délibérément opté pour le noir et blanc. Par exemple celle du chanteur belge Arno dont je parlerai un jour sur ce blog. Et celle de Bebo & Cigala … !

Ah, Bebo et Cigala … ! Le concert live débute par une superbe intro à la guitare. Un visage apparaît dans l’obscurité, celui de Bebo qui chante une magnifique mélodie en espagnol, d’une très belle tristesse. Les paroles ne sont pas très joyasses : « Il est un lieu où les arbres pleurent et où je pleure sans fin ». L’image noir et blanc convient à merveille à cette ambiance de tragédie. Et puis d’un seul coup, changement de rythme, le piano prend le relais dans un registre plus festif, très inspiré de la musique cubaine et joué par un vieux monsieur qui semble avoir 80 ans, qui possède de longues mains démesurées incontestablement faites pour le piano, et dont le visage ressemble à celui d’un criquet (vous savez : le criquet qui est dans le film Pinocchio !), d’où j’imagine son nom de Cigala. La voix et le piano se rejoignent majestueusement, la guitare restant au deuxième plan. Le percussionniste et le contrebassiste sont ensuite de la partie et le morceau qui s’achève est un parfait modèle d’équilibre entre les différents instruments.

bebocigala.jpg

Dans un commentaire sur ce blog, Vincent avait proposé une soirée chez lui autour de la musique de Nougaro. Nous nous étions retrouvés à quatre en juillet à Besançon pour une belle soirée consacrée aux textes très émouvants du chanteur toulousain.

Aujourd’hui, je reprends momentanément l’idée de Vincent (en espérant que d’autres se l’accapareront aussi par la suite) et propose une petite soirée à la maison, à une douzaine de kilomètres de Besançon, à la frontière de la Haute-Saône. Je ne sais pas encore ce qu’il y aura exactement au programme : des extraits de concerts en noir et blanc de Bebo & Cigala, peut-être Arno, quelques vieux bluesmen des années 60 et puis probablement quelques extraits du DVD Swinging Bach dont j’avais parlé au tout début de ce blog, en janvier dernier. Le rendez-vous est à 19H30 mardi prochain 31 octobre (le lendemain, c’est férié !). Je prévois quelques petites bricoles à grignoter, quelques bières évidemment.

Ceux qui ne me connaissent pas peuvent simplement mettre un commentaire disant qu’ils viendront. Comme leur adresse e.mail m’est systématiquement transmise par ailleurs, je leur enverrai les renseignements pour trouver la maison. Il n’y a pas beaucoup de place mais on peut toujours se serrer. Avis donc aux amateurs ! C’est un peu expérimental comme type de soirée mais bon, on verra bien ce que ça donne !

La récolte des potirons

LE COIN DU JARDINIER (14)
Je me suis longtemps désintéressé des récoltes de légumes. Pour moi, être jardinier, c’est avant tout semer, travailler la terre, regarder pousser les plantes, les soigner, les observer dans tous leurs détails, … et je n’éprouvais autrefois qu’un plaisir très limité à récoter les fruits de ce labeur. Il s’agissait même pour moi d’une véritable corvée. Et puis les années ont passé et j’ai commencé à apprécier pleinement ce moment où je pouvais faire mes « provisions pour l’hiver ».

Ce matin, je suis allé au champ récolter mes derniers potirons. Ce sont peut-être les légumes que je préfère par la beauté de leurs formes et celle de leurs couleurs. Cette année, j’ai cultivé un peu plus de variétés que d’habitude. J’ai mes préférées naturellement, que je cultive année après année mais j’en teste quelques nouvelles tous les ans.

melangepotirons.jpg

Les potirons se récoltent en général vers le 15 octobre, l’idéal serait même de le faire un peu plus tard, le temps de laisser les fruits venir tous à maturité (surtout cette année car les fruits se sont formés tardivement), mais il faut dans ce cas surveiller de très près la météo et les enlever avant les premiers risques de gelée.

Contrairement à une idée répandue, les potirons se conservent mal en cave où ils pourrissent facilement. Un endroit sec et même chaud (de 10 à 20°C) leur convient bien. Il semblerait que les potirons se gardent mieux lorsqu’on les retourne la queue en bas (je n’en connais pas l’explication exacte, peut-être qu’il se désèchent moins ainsi). Avec un peu d’habitude, on finit par connaître les variétés qui se gardent peu (on les consomme alors en début d’hiver) et celles que l’on peut consommer tardivement jusqu’au début du printemps.

Il y aurait des tonnes de choses à dire sur ces fruits magnifiques, qu’il s’agisse de leur histoire, de leur valeur alimentaire, de leurs nombreuses utilisations… Après ce premier texte sur la manière de les récolter et de les conserver, je devrais donc leur consacrer une série d’articles dans les temps qui viennent.

L’éthylisme du vulcain

PAPILLONS DE NOS JARDINS (7)
Les pluies du début octobre ont été extrêmement importantes et je ne me souviens pas avoir vu la rivière grimper aussi rapidement à cette période de l’année. En une semaine seulement, il est tombé une centaine de litres d’eau (soit l’équivalent de 10 arrosoirs) par mètre carré. C’est la quantité qu’il tombe habituellement en un mois et demi.

Le soleil est largement revenu il y a une quinzaine de jours, pour une très belle période que seul l’automne peut nous offrir. Aussitôt, quelques espèces de papillons se sont alors montrées. Je reste toujours impressionné par la faculté qu’ont ces bestioles à ressurgir après la pluie (à laquelle s’était, cette fois-ci, ajoutée une mini-tempête) comme s’il ne s’était rien passé.

Le premier papillon qui a pointé le bout de ses antennes a été le vulcain. Parmi les nombreuses espèces qui ont les trois couleurs orange, blanc et noir, ce papillon est celui qui est certainement le plus reconnaissable, de loin, grâce à ses ailes sombres traversées d’une large bande orangée.

vulcain.jpg

Le vulcain est un véritable migrateur, c’est même l’un des papillons dont la migration est la mieux connue. Les premiers migrants nous reviennent en avril mais le gros de la troupe n’arrive qu’en mai et juin. Aussitôt arrivés, aussitôt accouplés ! Les oeufs vont être pondus isolément sur des feuilles d’orties. La chenille va se confectionner un petit nid en enroulant autour d’elle une feuille qu’elle maintient avec quelques fils de soie. C’est dans cet abri que la chenille va se transformer en chrysalide puis en papillon ailé.

Les adultes de la deuxième génération vont repartir vers le sud à l’automne pour hiverner dans les bois et les rochers. Ceux qui tentent d’hiverner plus au nord (dans l’Est de la France par exemple) ont peu de chance de passer l’hiver.

Joëlle a été la première à remarquer la réapparition des vulcains après la pluie. Elle a surtout observé un comportement étonnant : les vulcains venaient se nourrir sur des grains de raisin fermentés que la pluie avaient abîmés ; ils avaient un vol tellement papillonnant qu’ils semblaient complétement saouls. Effectivement, après avoir vérifié sur le livre de Heiko Bellmann Quel est donc ce papillon ?, le vulcain a l’habitude à l’automne de venir fréquenter les jardins et les vergers à la recherche de fruits en état de décomposition avancée. Il s’agit même sûrement là de leur nourriture habituelle en cette saison car j’ai observé, toute cette dernière semaine, de nombreux vulcains qui passaient tout leur temps affalés sur des pommes pourries et sur les derniers raisins de l’automne.

Et c’est donc le ventre plein de jus fermenté, complétement bourrés, que nos vulcains vont prendre la route en direction du sud (en prenant les chemins de traverse pour éviter les contôles). Pas étonnant donc qu’une partie seulement des vulcains nous revienne au printemps suivant !

La leçon de démocratie de Jean-Louis Debré

Belle initiative que d’avoir créé, juste après les événements qui ont vu brûler les banlieues en novembre 2005, un collectif pour agir contre la dégradation de la situation et les risques de nouveaux dérapages. Ce collectif a pris le nom d’AC LE FEU (Association du Collectif Liberté, Egalité, Fraternité, Ensemble et Unis) et s’est donné pour but de recueillir les doléances des cités françaises et de faire « remonter la parole des habitants des quartiers auprès des institutions supérieures ». Bilan au bout de trois mois de visites dans 120 villes de France : plus de 20 000 doléances recueillies.

12 000 de ces doléances ont été analysées, ce qui a nécessité un travail considérable, et les membres du collectif espéraient remettre la synthèse de ce travail en mains propres, le 25 octobre prochain, à Jean-Louis Debré, à l’issue d’une grande marche citoyenne organisée ce jour-là jusqu’à la Chambre des députés.

Le Président de l’Assemblée Nationale a fait savoir qu’il ne donnerait pas suite à l’audience demandée en raison d’un « emploi du temps particulièrement chargé ». Mais ce Monsieur est bien gentil : il a quand même gentiment invité ces gueux de banlieusards à déposer leurs doléances … auprès des gardiens-surveillants du Palais-Bourbon !