Le « traquet de moulin », ça vous dit quelque chose ? C’est une petite latte de bois qui passe au travers de la trémie d’un moulin dont le mouvement fait tomber le blé sous la meule. Lorsqu’il bouge, ce petit clapet en bois fait trac trac.
Il existe une famille d’oiseaux dont les cris font aussi trac trac. Alors, en toute logique, on a donné aux oiseaux de cette famille le nom de traquets. Et comme l’un d’eux s’arrête en migration dans les champs labourés en y recherchant les mottes de terre les plus élevées, on l’a affublé du vocable de motteux (nos vieux d’autrefois étaient bien mieux inspirés que les chercheurs actuels du Museum d’Histoire Naturelle qui n’ont pas trouvé mieux que d’appeler la poule d’eau gallinule et la mésange à moustaches panure).
Le traquet motteux est un bel oiseau.
Son élément, c’est la végétation rase et la pierre, ce qui fait qu’on le trouvera aussi bien en bordure de mer, qu’en montagne ou dans la toundra nordique. C’est en Bretagne, près de Perros-Guirec, que j’ai réalisé il y a quinze jours toutes les images de cet article.
Le traquet motteux capture volontiers des insectes en vol mais c’est au sol que a plupart d’entre eux sont recherchés (coléoptères, diptères, hyménoptères, papillons et leurs chenilles, sauterelles…). La plage et ses abords sont souvent utilisés comme terrain de chasse.
Cet oiseau ne reste jamais longtemps sans retourner sur un perchoir (piquet, branche sèche …) ou sur une petite proéminence du terrain, le plus souvent un amas de pierre. Les deux photos suivantes illustrent bien les différentes de plumage entre mâle et femelle.
C’est en général dans une petite cavité sous des pierres avec un couloir d’accès étroit, sombre et tortueux, que le traquet motteux construit sont nid. Le lien familial semble assez fort et les jeunes, bien que sachant se nourrir très vite, restent assez longtemps avec leurs parents. La migration devient générale à partir de la mi-août.
Le traquet motteux hiverne dans toute l’Afrique tropicale et utilisant tous les milieux dénudés, à toute altitude. Les premiers mâles reviennent dès la deuxième quinzaine de mars. Les traquets motteux qui se reproduisent très au nord passent encore chez nous au début mai.