Petit appel de Régis jeudi dernier : “j’ai trouvé un dortoir de hiboux moyens-ducs, y’en a vingt ou trente, ça t’intéresse de venir ?”. Et comment, ça m’intéresse ! Depuis longtemps, je rêvais de voir ces rassemblements. Je savais que de telles concentrations d’oiseaux hivernants existaient, favorisées généralement par des pullulations locales de campagnols, mais je n’avais jamais eu l’occasion de repérer un seul dortoir. Pourtant, ce n’est pas faute de m’être baladé en hiver.
Avant-hier, nous nous sommes donc retrouvés, avec Anne et Nico, à l’entrée d’un petit village proche de Besançon. Avant même d’avoir garé ma voiture, j’avais remarqué deux formes allongées dans l’un des conifères. Après un examen rapide, nous avons pu comptabiliser rapidement cinq hiboux depuis le bord de la route, mais quelques autres se sont malheureusement envolés. Le feuillage était très dense et il est probable que beaucoup d’autres étaient encore cachés à l’abri des branches. Dans la longue-vue, l’image etait superbe, les hiboux nous fixaient avec attention, avec des yeux étonnés. Les conditions lumineuses étaient très mauvaises, je n’ai pas réussi à faire de bonne photo. Heureusement, Nico m’en a aussitôt adressé une qu’il m’a autorisé à publier sur ce blog.

Cela me rappelle une petite anecdote. C’est en février 79 que j’ai observé pour la première fois de ma vie cet oiseau, dans des circonstances plutôt particulières. Un moyen-duc épuisé était bizarrement en train de barboter dans une petite mare. Je l’ai pris délicatement, l’ai posé sur un piquet mais il n’a pas réussi à s’envoler.

Je me souviens avoir ramené l’oiseau chez moi et l’avoir passé au sèche-cheveux. Après plusieurs jours de nourrissage, l’oiseau avait repris des forces. Lorsqu’il a commencé de voler dans la cuisine et d’arracher les rideaux de la fenêtre, j’ai estimé qu’il était temps de le relâcher sur le site même où je l’avais trouvé. J’ai retrouvé tout à l’heure le cliché fait au moment de l’envol, il est de très très mauvaise qualité, abîmé en plus par des tas de poussières. Mais bon, c’était mon premier sauvetage d’oiseau !
