Ça c’est de l’info !!!

J’ai déjà dit au moins une dizaine de fois (au bas mot) sur ce blog que les journalistes ne faisaient plus que répéter bêtement les dépêches de l’AFP, que tous les journaux finissaient par se ressembler, et que les journalistes ne faisaient plus de travail d’investigation.

La semaine dernière, l’annonce de la mort de Bernard Tapie a été un modèle du genre.

A cette occasion, je me suis amusé à faire des captures d’écran, juste pour étayer mes propos sur l’uniformisation de l’info dans notre pays.

25 médias ont à peu près tous dit la même chose.

Il y a eu ceux qui ont répété que Bernard Tapie avait eu six vies différentes : entrepreneuriale, politique, sportive, artistique, médidatique et judiciaire (personnellement, je me souviens surtout des épisodes judiciaires, peut-être simplement parce que c’est plus récent). Ils l’ont dit quasiment avec les mêmes mots. Exemples :

Et puis il y a eu ceux qui ont fait dans la surenchère, allant jusqu’à comptabiliser 1000 vies ! Je ne sais pas qui a eu l’idée de parler de ces milles vies, mais ça a fait un carton, tout le monde l’a répété ad nauseam (et pas que des journaux à la noix !).

 

 

Il y a eu Yahoo qui en a comptabilisé 1001, c’est sans doute faux (moi je n’en ai compté que 483 en compilant tous les articles parus depuis la naissance de Jésus-Christ), mais au moins ce média a au moins le mérite d’avoir essayé de nous faire prendre des lanternes pour des messies !

 

La palme revient au journal Le Point qui, en annonçant dans son titre que la cérémonie aurait lieu à la cathédrale de Marseille a cru bon d’annoncer juste au-dessous dans sa manchette, sans doute pour faire le buzz, qu’il serait inhumé dans la même cathédrale. Evidemment non, l’inhumation a eu lieu dans un cimetière et non dans une cathédrale. La ficelle pour amener sur le chemin de la sanctification une personne ayant eu affaire à la justice était quand même un peu grosse et les autres journaux n’ont pas repris cette fake-news. Et si le coup n’était pas volontaire et qu’il ne s’agissait que d’une erreur on se demande quand même comment ce type de bourde peut arriver dans un journal tel que Le Point.

 

Mais revenons à nos histoires de vies.

Six vies ou mille vies, perso je m’en tape.

Mais j’aurais aimé lire des choses différentes.

Evidemment, personne n’allait oser titrer « L’homme aux mille coups tordus », ce qui, là aussi, aurait donné une image trop erronée d’un personnage tout en ambiguïtés qu’on ne peut résumer d’une formule à l’emporte-pièce.

Et, dans ce pays, fort heureusement, il n’est pas question de parler de la vie privée des gens, on ne verra donc jamais, lors de la mort future de nos stars nationales, des titres tels que « L’homme aux mille vits ».

Et si on supprimait tous les journaux pour ne garder que l’AFP, ça serait un peu du pareil au même, non  !?!

Brassens, le sceptique

Brassens, homme libre par excellence, a toujours revendiqué le droit de vivre sa propre vie loin du troupeau. L’une des chansons des premiers disques, « la mauvaise herbe » le dit clairement.

Je me rappelle que le grand-père de Joëlle, dans les années 60, tombé comme beaucoup de personnes sous le charme du Brassens des années 50, ne lui avait pas pardonné le fait d’avoir écrit « La guerre de 14-18 ». Je comprends … mais on doit reconnaître bien évidemment le droit à Brassens d’avoir un avis contraire de celui de la majorité des gens (d’autant plus que, contrairement à la plupart des autres chansons, « la guerre de 14-18 » est à prendre au second degré. Et d’autant plus aussi que, fait peu connu, Brassens disait à ses amis que sans la guerre de 14-18, qui a tué le premier mari de sa mère, il ne serait jamais né). Ceci explique peut-être en partie cela.

Même si Brassens a été touché par le fait que sa chanson ait suscité une polémique, il a récidivé quelques années plus tard avec un texte de la même veine : « Les deux oncles ». Mettre dos à dos les Anglais (les alliés) et les Allemands (les attaquants), évidemment, ça n’allait pas faire l’unanimité, même si l’on était à une époque où la fibre patriotique était devenue rare. Et les mêmes personnes qui avaient réagi à « La guerre de 14-18 » lui en ont voulu une fois de plus. Je connais cette chanson par coeur, je la chante depuis 50 ans (j’en aime énormément la musique), mais comme cet été j’ai découvert un grand bonhomme (Jean-Pierre Arbon, dont je reparlerai dans un autre article), je vous la livre dans une version récitée, le fait de la réciter apportant, contre toute attente de ma part, un éclairage un peu différent (si vous n’avez pas le temps de regarder toutes les vidéos de cet article, regardez au moins celle-ci).

En 1971, dans son avant-dernier disque, Brassens a sorti une chanson qui n’a pas été comprise par les mêmes personnes et qui a été critiquée par nombre de militants de tous bords : « Mourir pour des idées ». Mais malgré tout la chanson a eu, d’une certaine façon, son heure de gloire car bon nombre de chansons du disque XI ont été très diffusées à la radio (Brassens, à cette époque-là, était devenu une institution et il était hors de question de censurer ses propos, contrairement à la décennie précédente). Je vous présente une autre version, récitée elle aussi (mais en plus théâtral) de cette chanson.

Et enfin, pour continuer sur le scepticisme de Brassens vis à vis des grandes causes, une dernière chanson qu’il a composée juste avant sa mort, dans laquelle il enfonce encore le clou, et qu’il n’a pas eu le temps d’enregistrer : « Le sceptique ». Jean Bertola l’a chantée et fait connaître au public en 1982, deux ans après la mort de Brassens. Même si je reconnais le mérite énorme de Bertola d’avoir fait connaître cette chanson posthume au grand public, je préfère celle de LeForestier une dizaine d’années plus tard et celle également de Denis Ruelland (membre du trio « Le bon maître nous le pardonne »). Voici les versions, très différentes l’une de l’autre, de Bertola et de Ruelland :

Brassenssophile ou non, y a dans cet article matière à discuter sur l’engagement militant et sur le fait que si on regarde notre histoire, récente ou non, même les idées les plus nobles ont engendré énormément de morts. De quoi effectivement être sceptique !

Ma dernière ligne droite, mais au ralenti …

Le moment devait fatalement arriver.
Ce blog mourra de sa belle mort, d’une mort douce, au ralenti.
Je crois avoir dit à peu près tout ce que j’avais envie de dire, et mes sujets de prédilection, finalement, ne sont pas si nombreux que ça, je ne ressens plus le besoin de les développer, voire de ressasser un peu les mêmes choses.
Les vieux finissent tous par radoter, je préfère tirer ma révérence avant.
J’ai aussi un besoin vital (la vie est courte, hein !) de repartir sur d’autres projets.
Mais si je crois avoir dit l’essentiel de ce que je voulais dire sur des tas de sujets, je n’ai pas envie d’arrêter sans parler auparavant de quelques sujets musicaux qui me tiennent à coeur.
Car la musique est au centre de ma vie.
Donc, pour les derniers articles qu’il me reste à écrire, je parlerai des musiciens qui me tiennent le plus à coeur, Brassens surtout, mais peut-être aussi Dylan, Bach et Miles Davis (j’évolue constamment entre ces quatre énormes piliers de la musique).
Ce n’est que lorsque j’aurai épuisé ce que j’ai envie de dire sur Brassens que ce blog s’arrêtera (avec, j’imagine, un dernier article pour remercier celles et ceux qui m’ont accompagné dans ce projet de longue durée  … bientôt 16 ans !).
Donc, pour cette dernière ligne droite, un article sur deux au moins sera consacré à la musique, le reste se partagera sur les sujets habituels (jardinage, nature …) que je n’abandonne pas tout à fait complètement … mais presque.

Mais où sont passés les insectes ?

Reprise du blog après une période inactive de deux mois.
J’espère que l’été a été bon pour vous tous.
Et meilleur surtout que pour les insectes !
Peu de papillons à butiner sur les buddleïas, pas de sauterelles dans les prés, très peu de bourdons terrestres, quasiment pas de frelons, aucune guêpe autour de la table quand on est sur la terrasse …
Mis à part quelques rares constats positifs (par exemple l’abondance du lucane en juin, voir photo ci-dessous), c’est la cata semble-t-il.
Est-ce passager (lié seulement à la météo) ou en est-on à quelque chose de plus durable, un véritable point de rupture avec une chute rapide et inexorable de la plupart des espèces ?

Passion tomates

Ce blog est en congés pour tout l’été, le prochain article paraîtra le samedi 18 septembre. 

Pour ce dernier article de la saison, encore une histoire de tomates !

Le projet couvait depuis plusieurs mois, il est opérationnel depuis ce matin.
Au cours des 6 années qui viennent, je présenterai sur le terre-plein qui est en face de la maison mes 400 variétés de tomates avec comme but de donner des graines à tous ceux qui le désirent (en espérant que je pourrai suivre le rythme, car la réalisation de graines et leur mise en sachet demandent beaucoup de temps).
C’est ma toute petite contribution à la défense et la promotion de la biodiversité cultivée.
L’idée m’est venue en voyant les tas de promeneurs pédestres qui passent sur la route et avec qui je discute parfois « jardinage ».
Et comme les abords de la route va être sécurisé en raison du nombre de promeneurs, je sais par avance que le nombre de personnes qui s’arrêteront au stand va être en augmentation.
Le petit texte de présentation explique la démarche.

Tout est installé depuis ce matin. Ça se passe au 18 route de Boulot (70190 BUSSIÈRES). Mon stand est tout petit, mais il est entièrement renouvelé toutes les semaines, soit 80 mini-expos au total.

Et, bien évidemment, si un habitué de ce blog venait voir l’une de ces expos, il suffit juste d’aller sonner à la maison en face pour se faire payer une petite bière ! :wink:

Bel été à vous !

Tout dépend du point de vue …

Tout dépend du point de vue où l’on se place …

J’avais lu un jour que Brassens, dans une interview, avait dit que l’objectivité n’existait pas. Je ne me rappelle plus exactement de sa phrase, mais ça disait à peu près ceci « C’est quoi un coup de pied au cul ? Celui qui le donne n’a pas la même définition pour ce mot que celui qui le reçoit. Et celui qui n’en n’a jamais donné ou reçu a sans doute encore un avis différent ». Effectivement, vu sous cet angle … !

Même ceux qui utilisent les mathématiques pour démontrer des choses soit-disant objectives, le font de manière très partiales, souvent juste par idéologie. Exemple : « L’espérance de vie ayant augmenté de tant d’années, il faut reculer l’âge de la retraite d’autant, c’est mathématique je vous l’dis ! ». Quelqu’un d’autre pourrait lui répondre « Les jeunes trouvant leur emploi bien plus tard qu’auparavant, il faut avancer le départ des Anciens d’autant, c’est mathématique je vous l’dis ». C’est à dire exactement le contraire en prenant lui aussi l’argument des maths … L’arithmétique, c’est du niveau CP, c’est le degré zéro des maths. Et quand on regarde n’importe quel problème sociétal, ou économique ou autre, on voit bien qu’on est quasiment tout le temps sur des équations à plusieurs inconnues car tout est évidemment multifactoriel, tout est très complexe, sans doute encore plus aujourd’hui qu’hier.

Dans la vie de tous les jours, on prend donc souvent la position qui nous arrange.

Ainsi celui qui fait du vélo le week-end trouve que les automobilistes sont dangereux. Mais quand à son tour il prend sa bagnole le lundi pour retourner au boulot, il râle contre les cyclistes qui sont très dangereux sur les routes, ne se souvenant déjà plus que la veille encore il était cycliste lui-même. Et je vous dis pas les propos qu’il tiendrait s’il avait aussi par ailleurs une moto, des rollers ou une trotinette !!!

Tout ça pour en arriver à ceci :

J’adore le Choucas des tours, son oeil vif, son intelligence exceptionnelle, sa capacité d’adaptation à notre monde moderne (et je sais d’ailleurs bien qu’il nous survivra, je n’ai aucun doute là-dessus !).


En tant qu’ornitho, cet oiseau me plait énormément, comme tous les autres d’ailleurs, chacun ayant sa place dans un écosystème aux règles complexes et qui est rôdé depuis des millénaires.

Mais ça, c’est juste mon point de vue …

Les agriculteurs d’ici ont un avis différent, ils sont passés du statut de « indifférent » (car jusqu’à présent ils ne connaissaient que le corbeau freux) au statut de « farouchement contre ». Il faut dire que le choucas est arrivé en masse à Bussières et cause de multiples dégâts (exemple : destruction complète de 150 000 grains de maïs dans un champ de mon neveu, déterrés et consommés par des dizaines de choucas ce printemps).

Moi qui jardine en plein champs, je suis aux premières loges pour voir l’ampleur du problème dans les cultures  des paysans, je me dis que « quand même on n’aurait jamais dû en arriver à cultiver autant de maïs ». Et quelque part je me dis que ces dégâts occasionnés par les choucas, c’est juste l’un des grains de sable de l’agriculture d’aujourd’hui, l’une de ses contreparties obligatoires (aucun système n’ayant que des avantages). Et je suis persuadé que je dis cela de la manière la plus neutre possible.

Mais voilà-t-y pas qu’après avoir avalé le maïs, les choucas s’en sont pris à mes tomates qui sont toutes éventrées les unes après les autres.

Je vais passer de la paire de jumelles à l’arme atomique (je vais d’ailleurs écrire à Manu pour lui demander une autorisation) !

Je vous le disais au début de l’article : « tout dépend du point de vue où l’on se place » …

Le sens du partage

Je discute tous les jours (ou presque) avec des jardiniers. Chacun à ses propres manières de faire, et toutes les méthodes sont bonnes me semble t-il, pour peu qu’elles aient été éprouvées par le temps et par l’expérience.
Et je me pose parfois la question : « Au delà de la méthode, différente d’un jardinier à l’autre, c’est quoi un vrai jardinier ? ».
J’ai discuté de tout cela avec quelques personnes venues à mes animations « jardin » au cours des journées précédentes.
Et finalement, la réponse, à laquelle je ne m’attendais pas forcément, pourrait être la suivante :  » ce qui différencie un vrai jardinier d’un autre, ce n’est pas la méthode de jardinage, c’est le sens du partage ».
Et, effectivement, ça me renvoie à une époque très ancienne (voire ancestrale pour moi, celle des années 50-60, la période de mon enfance), au cours de laquelle les gens donnaient facilement des légumes, des fruits, des graines, voire de simples conseils, … à leurs proches, à leurs voisins.
Vous en pensez quoi ?

A huis clos …

Un article proposé par Humeur grivoise
Après les matches à huis clos, les réunions à huis clos, les procès à huis clos, les conseils municipaux à huis clos, les conseils d’aministration et assemblées générales à huis clos, … on apprend aujourd’hui que les prochains jeux olympiques auront lieu à huis clos.
Vous pensez, vous, qu’à ce train-là ils vont finir par réouvrir les maisons closes ? :smile: :wink:

Le faucon crécerelle (7)

Dans mon dernier article consacré au faucon crécerelle, j’avais mis l’accent sur les jeunes faucons et leurs différentes attitudes au nid (baillement, étirement, battement des ailes …).

Pour continuer avec ce rapace le plus commun de France (sauf en Franche-Comté où il est supplanté par la buse variable), quelques images du nourrissage des jeunes, ayant assisté lors de la même séance à trois venues des adultes. Un premier nourrissage par le mâle :



Un deuxième extrêmement bref (une ou deux secondes seulement, le temps de déposer à toute vitesse un campagnol) …

… et enfin la femelle qui, elle aussi, est restée très peu de temps.


Peut-être que dans les temps qui viennent je mettrai sur ce blog une vidéo faite ce jour-là.

Le Guillemot de Troïl (3)

J’ai des envies de mer en ce moment ! Alors un petit article sur le sujet, ça va nous changer des rapaces franc-comtois !

Les falaises rocheuses du Nord de la Bretagne possèdent une faune qui leur est propre.


J’aime y aller au printemps en période de reproduction pour y

Lire plus

La buse variable, encore et encore …

J’ai pris l’habitude depuis quelques années de nourrir les rapaces à la fin juin et au début juillet. J’ai repris hier, ce fut très calme, une seule buse est venue quelques minutes.


Pourquoi nourrir à cette période de l’année ? Simplement parce que

Lire plus

Le faucon crécerelle (6)

J’ai raconté il y a déjà longtemps sur ce blog que j’avais construit un nichoir pour faciliter l’installation du faucon crécerelle. La nidification avait marché la première année, puis plus rien … Chaque année un couple est là mais il n’y a jamais de jeunes, alors que j’observe tous les ans des parades nuptiales, des accouplements, des offrandes de nourriture entre mâle et femelle …


Je ne sais pas vraiment où est le problème … !

Mais, une chance extraordinaire, mon ami Bruno m’a fait

Lire plus

Moutardes asiatiques

Dans mon article précédent présenté sous forme de devinette, la photo représentait des fleurs de coriandre. Un jardinier comme Christophe ne pouvait passer à côté ! Idem pour Béatrice qui m’a envoyé un mail pour donner la bonne réponse. Etincelle n’était pas bien loin de la réponse.

Cette devinette était un prologue à une série d’articles que j’aimerais écrire sur le thème des plantes aromatiques. J’ai d’ailleurs déjà commencé d’en écrire quelques-uns sur ce blog, mais c’était il y a si longtemps qu’il va me falloir reprendre tout à zéro !

Les plantes aromatiques ont une place importante en cuisine, et notamment dans les salades. Que serait une laitue sans l’échalote ou tout autre plante aromatique qui la met en valeur ? Et ces plantes sont si faciles à cultiver !

On dispose d’un arsenal phénoménal de plantes qui réhaussent la valeur des plats. Chacun d’entre nous pourrait en citer des dizaines. Mais qui connaît les moutardes asiatiques ?

Je consomme abondamment, en salade principalement, trois sortes de moutardes : verte ou rouge à feuilles découpées, ou vert/rouge à larges feuilles.


L’emploi de ces plantes en cuisine est  très simple : c’est le même type d’utilisation que la roquette : on en ajoute dans les salades, tout simplement (je parle de la vraie roquette, celle qui a du goût et qu’on cultive chez soi, et non pas de la roquette qu’on achète). Les moutardes asiatiques partagent aussi d’autres caractéristiques avec la roquette : tout comme cette dernière, elles ne supportent pas les fortes chaleurs, elles aiment la fraîcheur, elles poussent rapidement et on doit donc renouveler régulièrement ses semis. Dans les salades, tout comme la roquette, c’est un délice ! Le goût est moutardé (bien évidemment) et il n’y a pas beaucoup de différences gustatives entre les trois variétés que j’ai présentées.

Comme les moutardes n’aiment pas les chaleurs et qu’elle apprécient la fraîcheur et mêle le froid assez intense, on ne les sèmera qu’à l’automne. De toute façon, c’est la seule saison possible car ces plantes, qui sont des crucifères (qu’on appelle maintenant brassicacées)  sont détruites irrémédiablement par les altises à la belle saison. En faisant deux semis à cette saison (octobre et novembre par exemple), on peut consommer ces moutardes tous les jours en hiver. Et c’est aussi pour cette raison que cette plante est très précieuse, car finalement dans ma région (dans l’Est de la France), il n’y a pas tant de verdure que ça à consommer en janvier/février. Les moutardes asiatiques peuvent être cultivées tout l’hiver en pleine terre ou en serre, peu importe.

Il est enfantin de faire des graines de moutardes, il suffit de laisser monter un pied ou deux, c’est d’ailleurs assez spectaculaire, en voici photographiées il y a deux mois (depuis elles ont encore doublé de volume).


A noter que les moutardes se ressèment toutes seules au jardin et j’ai des amis qui ne récoltent jamais les graines, ils se contentent de les laisser tomber au sol.

La raison de cet article, c’est aussi parce que je vais récolter des dizaines de milliers de graines dans les temps qui viennent et que je peux en donner aux habitués de ce blog (durée germinative des graines : 5 ans, il suffit donc de laisser monter en graines un pied tous les cinq ans pour conserver ces variétés).

Avis aux amateurs !

Petite devinette

Il y a longtemps que je ne vous ai pas fait bosser et votre dernier pauvre petit neurone me semble très endormi en ce moment, voire en léthargie complète  :tongue: :wink:  il a besoin d’être stimulé, déconfiné.
Alors une petite devinette s’impose.

C’est quoi cette plante ?

C’est juste pour inaugurer une série d’articles qui devrait débuter la semaine prochaine.

Et je ne donnerai aucun indice cette fois-ci, ça c’est mon côté sadique ! :devil:

Le pic noir (3)

Ce printemps, j’ai décidé de passer deux heures auprès de chaque cavité d’arbre récemment creusée que je trouvais. J’avais follement envie de photographier les pics dans cette forêt de Bussières que j’adore et que je connais bien (même s’il m’arrive encore parfois de m’y perdre).


J’espérais au départ trouver le nid du pic épeiche et, avec un peu de chance, celui du pic vert. Et je n’ai rien trouvé avec cette méthode-là, alors que j’ai passé un temps fou, immobile au pied d’un arbre, une une ou deux écharpes de camouflage autour de moi, à quelques dizaines de mètres des arbres que je surveillais.

Et puis le miracle s’est produit ! Alors que j’attendais un hypothétique pic mar qui n’est jamais venu, j’ai aperçu à travers les mailles de mon écharpe de camouflage deux pics noirs qui se poursuivaient en se chamaillant et en criant. Comme je n’avais jamais vu un tel comportement et qu’on était en avril, début de la période de nidification, j’en ai déduit qu’une telle scène ne pouvait avoir lieu qu’à proximité immédiate du nid. Je me suis levé, j’ai cherché et j’ai trouvé le nid en moins de cinq minutes. Effectivement il n’était qu’à une trentaine de mètres de l’endroit où je m’étais camouflé. Je me suis caché, le mâle est arrivé au nid au bout de cinq minutes.

Un couple de pic noir a un domaine vital immense, pouvant aller à 800 hectares, et qui se réduit en période de nidification à un territoire de 20-40 hectares (voir l’article que j’ai écrit récemment sur ces notions de domaine vital et de territoire). Donc évidemment, je n’espérais jamais trouver le nid. Et puis, hop là, sans avoir l’intention de le chercher et en moins de cinq minutes … ! Je vais finir par croire en Dieu ! Ou au diable !

A partir des jours suivants, je suis revenu deux heures tous les matins. Le nid était très haut dans un foyard, les conditions de prise de vue n’étaient pas très bonnes mais par moments, le matin, l’arbre bénéficiait d’une très bonne lumière. Je n’ai pas fait beaucoup de photos car chaque arrivée au nid était très rapide, parfois l’oiseau ne restait que quelques secondes contre le tronc. Et quand un oiseau ne vient que toutes les deux heures et qu’il arrive sans un seul bruit, autant dire que si on n’a pas l’oeil dans le viseur à ce moment précis, il faudra attendre deux heures de plus !

Et puis il y a eu une période de très mauvais temps, froide et pluvieuse, et de ce fait j’ai quasiment loupé toute la période où les jeunes se montraient « à la fenêtre ». Et surtout, ils se sont envolés bien plus vite que je ne le pensais et extrêmement tôt dans la saison (le 14 ou le 15 mai). Voici quelques images, présentées de manière chronologique, essentiellement faites au moment où mâle et femelle se relaient au nid, parmi le peu que j’ai réalisé. La dernière image est la seule où l’on voit un jeune. On peut cliquer sur les images pour les agrandir un peu.

A noter que le pic noir n’est plus vraiment l’oiseau mythique du fond des forêts tel que l’a décrit Paul Géroudet (« une expression des forces primitives de la forêt sauvage »). L’espèce possède une dynamique incroyable qui lui a permis de coloniser d’autres milieux naturels et d’autres régions. Au 19 ème siècle, cet oiseau n’a jamais été signalé en plaine, il n’était cantonné qu’aux forêts d’altitude. En 1976/77, quand j’ai commencé à m’intéresser aux oiseaux, il était déjà bien présent dans la forêt de Bussières. Depuis cette période, d’une part il a progressé vers l’ouest, jusqu’à atteindre la Bretagne (il n’est pas allé plus loin, sans doute que les bières, le cidre et le chouchen breton l’ont convaincu qu’il était enfin arrivé là où il fallait !). Et il a pris l’habitude d’aller dans des milieux plus ouverts, à tel point qu’il niche parfois sur des aires d’autoroute (notamment sur l’aire du Jura). D’ailleurs, à Bussières sur les trois couples que compte la commune, l’un des couples est dans une ripisylve (forêt riveraine) le long de l’Ognon, loin du massif forestier.

A tout bientôt pour un article sur une autre espèce de pic.

La webcam aux ours

Ma webcam préférée de l’année 2021 !
Il s’agit d’un très beau lieu en Roumanie où sont attirés avec de la nourriture bon nombre d’animaux sauvages et notamment des ours. C’est le soir qu’ils arrivent, parfois même dès la fin de l’après-midi. J’adore observer leur comportement. La webcam n’est pas fixe, elle suit les mouvements des animaux, alternant plans larges et zooms. Elle offre aussi l’avantage pour le spectateur, de pouvoir revenir en arrière sur les douze dernières heures (en bougeant simplement le curseur). Au programme également : renards, chevreuils, cerfs, sangliers, huppes, …

J’espère que vous aurez autant de plaisir que moi à regarder de très belles scènes.

Météo: « c’est tout ou rien ! »

Dans la vallée de l’Ognon où j’habite, la pluviométrie annuelle n’est pas très importante : un peu plus de 1000 mm (1036 mm exactement, d’après Didier qui a fait la moyenne précise des années 2008 à 2020). C’est moins que ce qu’il tombe dans le reste de la Franche-Comté (plus montagneuse, donc plus arrosée) et sans doute dans la moyenne de ce qu’il tombe en France (à noter, pour ceux qui ne le savaient pas, que globalement il pleut significativement plus dans la moitié sud de la France que dans la moitié nord, voir la carte).

Ici, dans mon secteur, la pluviométrie a l’avantage d’être régulière et c’est une bénédiction : globalement, à 10% près, il tombe la même quantité d’eau chaque mois. Mais ce schéma de régularité, idyllique pour moi qui suis jardinier (encore que ! il ne pleut jamais assez à mon gré), n’a plus cours.  Cette régularité, c’est de l’histoire ancienne ! Tout est devenu très capricieux et cette année encore plus. Excès et pénuries se suivent et c’est devenu la règle.

Le mois de mai est terminé et on peut déjà analyser ce qu’il s’est passé pour les cinq premiers mois de l’année. C’était très cahotique, en dents de scie. Voici les chiffres, relevés quotidiennement à mon pluviomètre et totalisés par mois :

  • janvier : 154,5mm (+ 78% par rapport à la moyenne mensuelle)
  • février : 99 mm (+ 14%)
  • mars : 70mm (- 19%)
  • avril : 40mm (- 54%)
  • mai : 168,5 mm (+ 95%)

Certaines périodes ont été très excessives, dans les deux sens. Deux exemples : moins de 20 mm entre le 20 mars et le 20 avril, 149 mm en 18 jours entre le 6 et le 23 mai.

Quand j’écoute les gens parler de météo, j’entends souvent cette expression : « maintenant, c’est tout ou rien ! ». Effectivement … !

Et chez vous ? En Bretagne ? Dans la Drôme ? En Suisse ? En Belgique ? … ?

La cabane aux oiseaux, 2021 (1)

Je vais mettre en ligne prochainement une série d’articles sur les oiseaux que j’observe depuis ma « cabane », un lieu où je nourris des rapaces régulièrement depuis plus de 40 ans (j’ai déjà écrit pas mal d’articles sur cette cabane, on peut les retrouver sur ce lien).

J’ai vécu ce printemps quelque chose d’extraordinaire, je n’avais jamais vu autant de milans sur le site. Disons même qu’en trois semaines j’ai vu autant de rapaces sur mon lieu de nourrissage qu’en plusieurs décennies. Entre le 25 mars et le 15 avril, c’était de la folie !

Les photos que j’ai faites à cette occasion et que je vous montrerai dans mes prochains articles ne peuvent pas traduire ce que j’ai vécu, elles ne sont qu’un pâle reflet de ce que j’aimerais montrer. Par contre, Philippe Parolini (Fifitoucourt pour les habitués de ce blog) est venu, l’espace d’une matinée, dans la cabane. Voici un petit bout de film qu’il a fait ce matin-là et qui vous donnera une idée de la chose.

Et voici la même scène, au ralenti !

Et bientôt, un article sur le milan noir.

Happy birthday Bob !

80 piges aujourd’hui, c’est quand même kèk’chose !!!

Je n’ai pas pris le temps d’écrire quelque chose, tout a déjà tellement été dit et redit sur Dylan …

Au départ, je voulais proposer 6 vidéos, une par décennie. Mais finalement, je suis resté « accroché » aux vidéos de la tournée Rolling Thunder Revue, tournée assez délirante comprenant près de 50 concerts entre l’automne 75 et le printemps 76 à travers les Etats-Unis et le Canada. Le Dylan de ces années-là n’était pas le même que le Dylan des années 60, ni le même que les nombreux Dylan qui suivront, année après année, disque après disque, jusqu’à ce moment extraordinaire du confinement 2020 où un nouveau Dylan nous a abreuvé d’un disque crépusculaire, intemporel. Sans doute que depuis, il est reparti dans son univers intérieur, pour de nouveaux chemins de traverse, et que dans quelques années il nous amènera encore, comme à chaque fois, dans son nouveau monde, toujours là où personne ne l’attend.

Mais pour l’instant, retour sur cette fin d’année 1975.

Bonne écoute à tous.

Pics : territoire et domaine vital

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser aux oiseaux (1976/1977), les premières espèces que j’ai vues sont les pics. Dans ma première semaine d’observation j’ai vu les cinq principales espèces de mon village, l’année suivante je voyais le pic cendré. Il m’est resté de cette époque-là une sorte de fascination pour ces oiseaux qui donnent l’impression d’être montés sur ressorts et semblent jouer à cache-cache avec vous.


Au niveau des observations ornithos, cette année 2021 est particulièrement riche pour moi, elle l’est encore plus au niveau photographique, le démon de la photo (et de l’affût surtout) m’ayant repris après quasiment trois années d’interruption (mis à part quelques photos d’oiseaux faites en vacances).

Conséquences de cela, je me prépare à écrire une série d’articles sur les trois espèces de pics que j’ai suivies cette année, lors de l’élevage de leurs jeunes.

Mais avant de mettre en ligne le premier article, un petit préambule sur les notions de « territoire » et de « domaine vital » qui sont deux notions différentes.

On pense que les oiseaux sont très territoriaux et défendent leur « pré-carré » becs et ongles, à coup de vocalises surtout. En fait la réalité est à nuancer. Il y a un espace proche du nid qui est effectivement défendu avec ardeur mais souvent les domaines de vie des oiseaux au sein d’une même espèce se recoupent (mêmes lieux de recherche de nourriture, même zones pour s’abreuver …) plus ou moins largement selon les espèces (je vois quatre mâle de fauvettes à tête noire qui viennent actuellement s’abreuver en même temps, alors que nous sommes en pleine période de nidification de cette espèce).

Chez les pics, ceci est encore plus vrai.

En effet, chez les pics, il faut distinguer le domaine vital et le territoire lié à la nidification. Explication : d’une part les pics sont des oiseaux sédentaires et doivent affronter des périodes difficiles, notamment en hiver (nourriture moins abondante, deux fois moins de temps la journée pour se nourrir, besoins en nourriture accrus à cause de la baisse des températures). Ils ont donc besoin d’un vaste espace, qui leur procure la nourriture suffisante pour affronter cette période difficile. Au contraire, au printemps lorsqu’il faut nourrir des jeunes oisillons tous les quarts d’heure, les adultes doivent trouver leur nourriture à faible distance du nid et ne peuvent se permettre d’aller la chercher à l’autre bout de leur espace de vie habituel. Au printemps, qui est par ailleurs une « saison d’abondance », l’espace utilisé est donc beaucoup plus restreint.

Il faut donc distinguer le territoire proprement dit, lié à la nidification, que l’oiseau défend contre l’intrusion de ses congénères, et le domaine vital, beaucoup plus vaste, qui va permettre aux oiseaux de subvenir à leurs besoins en nourriture pendant la période internuptiale (c’est à dire en dehors de la période de reproduction). Ceci est la règle générale pour tous les pics. A noter aussi que chez toutes les espèces de pics, mâle et femelle mènent une vie indépendante en dehors de la reproduction.

Deux exemples chez les pics (mais différents l’un de l’autre) pour illustrer cela :

– Chez le pic noir « le domaine vital d’un couple couvre généralement de 350 à 800 hectares, selon la qualité du milieu ambiant et notamment l’abondance de nourriture. Le territoire proprement dit, c’est à dire la zone défendue contre les congénères étrangers au couple, occupe seulement de 20 à 40 hectares autour du nid » (Michel Cuisin, 1998). Quand on voit la quantité de pics noirs présents dans certaines forêts franc-comtoises, on devine aisément que les domaines vitaux de ces oiseaux se recoupent donc assez largement.

– C’est sans doute chez le pic épeichette que la différence de surface entre domaine vital et territoire est la plus grande : « Le premier occuperait une surface moyenne de 200 à 500 hectares, le second ne ferait que quelques hectares, les parents ne s’éloignant pas à plus de 150-200 m du nid, la plupart du temps dans un rayon de 70 m ». (Pynnöyen, 1939). Par contre, dans le cas du pic épeichette, les domaines vitaux se recoupent peu et les nids sont souvent distants de plusieurs kilomètres (et effectivement, sur le terrain, on constate toujours une très faible densité de cet oiseau, qui n’est jamais abondant et dont les territoires semblent assez clairsemés).

Comme je parlerai souvent, dans les articles à venir, de domaine vital et de territoire, il me semblait utile d’amener ces précisions.