Les oiseaux de nos campagnes sont adaptés à passer l’hiver. Bien sûr, le froid et le manque de nourriture vont avoir raison d’une partie de la population mais les survivants seront ceux qui permettront aux effectifs des différentes espèces de se reconstituer dès le printemps. D’un point de vue purement naturaliste et scientifique, rien ne sert donc de nourrir les oiseaux pendant la saison hivernale.
Mais à partir du moment où l’on commence de mettre des graines à leur disposition, on créé des conditions inhabituelles de concentrations d’oiseaux. La situation devient très artificielle, il y a alors sur un espace restreint beaucoup plus d’oiseaux que ne peut en contenir cet espace en temps normal. L’arrêt brutal du nourrissage crée alors une situation qui peut être fatale à certains oiseaux.
La situation est d’autant plus difficile que le mois de mars et le début d’avril sont des périodes charnières pour tous les oiseaux de la famille des fringilles qui se nourrissent de graines (chardonnerets, verdiers, tarins, bouvreuils…). Certes, il fait souvent déjà meilleur à cette époque, mais le stock de graines disponibles dans la nature est épuisé ou presque. Pour ces espèces, la jonction est difficile à faire entre l’hiver et le printemps (la transition est par contre plus facile pour les mésanges qui trouvent déjà quelques chenilles et insectes à leur disposition). C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il vaut mieux nourrir les oiseaux de janvier à avril (plutôt que de novembre à février comme le font la plupart des gens).
Le mauvais temps de ces jours-ci (il neige ce matin) aggrave la situation déjà tendue en temps normal. Si vous faites partie de ceux qui nourrissent les oiseaux en hiver et que vous habitez en Franche-Comté, prolongez cette activité au moins jusqu’au 10 avril et diminuez les quantités de graines progressivement.




















