Nous avons un bon ministre

J’ai écrit la semaine dernière un article sur la manière dont nous sommes représentés par nos hommes politiques au Sénat.

Je tombe à l’instant sur un article du Monde qui nous donne aussi un aperçu du sérieux avec lequel nos hommes politiques, et pas des moindres – un ministre en l’occurence – nous représentent.

Faire le tour de la terre en allant au lycée

Il est très fréquent que les parents amènent leurs enfants en voiture à l’école, plutôt que de les laisser aller à pied ou prendre les transports collectifs.

Le lycée Ernest Perochon de Parthenay a fait l’objet d’une étude précise quant aux déplacements des élèves, des professeurs et du personnel, entre le domicile et le lycée. Ca n’a l’air de rien, mais un petit déplacement + un autre petit déplacement … ça finit par faire un gros déplacement. Ainsi, les 761 personnes qui vont au lycée (635 élèves, 72 professeurs et 54 autres membres du personnel) ont parcouru en voiture, de leur domicile au lycée, 2 870 000 km au cours d’une seule année scolaire, soit l’équivalent de 72 fois le tour de la terre.

72 fois le tour de la terre, ça fait un beau voyage ! Sauf que le rejet de CO2 par les véhicules dans l’atmosphère a été estimé à 166 tonnes-équivalent-carbone. Quant on sait qu’un arbre adulte est capable d’éliminer en moyenne 72 kg-équivalent-carbone par an, le calcul est vite fait : il faut 2 300 arbres pour éliminer la pollution induite par les déplacements domicile-lycée d’un seul établissement scolaire (et encore ! Le gaz carbonique n’est pas le seul rejet toxique des pots d’échappement, loin s’en faut !).

Un article sur l’étude réalisée au lycée de Parthenay est paru dans le journal Territoires (numéro de mars 2006), mais vous pouvez avoir accès à l’étude complète sur le site internet du lycée et la télécharger au format pdf.

Je me sens très concerné par ces chiffres, non pas que mes enfants soient encore en âge d’être amenés par leur père au lycée, mais simplement parce que dans ma vie de tous les jours, je prends facilement la voiture, par exemple pour aller jusqu’au village qui n’est qu’à 600 mètres (alors que je pourrais y aller à pied), pour aller à mon jardin qui est à 1,5 km (alors que je pourrais facilement y aller à vélo) … Moi qui ne suis pas un grand voyageur, je fais bien trop souvent le tour de la terre, finalement !

Et vous, ça vous inspire quoi ces chiffres ?

Les plantes s’aiment ou se détestent

LE COIN DU JARDINIER (5)
Il y a des gens qu’on aime et d’autres qu’on n’aime pas. Le monde est ainsi fait. Allez savoir pourquoi certaines personnes vous hérissent alors que vous vous sentez en harmonie avec d’autres. Les plantes connaissent elles-aussi aussi le même type de problèmes existentiels : le voisinage de certaines leur convient bien alors que d’autres plantes leur sont indésirables.

L’homme, doué d’intelligence, a toujours inventé des tas de solutions selon les personnes qu’il a en face de lui, qu’il aime ou qu’il n’aime pas selon le cas : insulter le voisin qu’il déteste et le forcer même à déménager, casser la gueule à un rival, draguer une personne avec qui il estime avoir des affinités … Les plantes n’ont pas toute cette panoplie à leur disposition. D’autant plus que l’absence de mobilité est un facteur limitant. Impossible d’aller casser la figure à la plante voisine par exemple. Elles ont alors recours à des moyens plus limités certes mais très spécifiques au monde des plantes.

Ainsi, de nombreuses plantes émettent par leurs racines (mais aussi parfois par leurs fruits) des gaz ou des acides qui ne sont pas problématiques pour certaines plantes voisines mais qui en perturbent d’autres. Par ailleurs, à l’opposé, le développement de certaines plantes favorise le développement dans le sol de micro-organismes qui ont plutôt un impact favorable sur d’autres plantes du voisinage. Les plantes entretiennent donc entre elles des relations qui sont soit favorables, soit néfastes, soit neutres.

Dans la nature, les plantes sont disposées de manière plutôt harmonieuse, les millénaires qui se sont succédés ayant bien régulé les choses, et l’on trouve souvent ensemble des plantes dont les influences réciproques sont plutôt favorables. Mais le jardinier, en imposant la présence de plantes à d’autres, perturbe cet ordre naturel et oblige certaines plantes « qui ne s’aiment pas » à cohabiter.

Depuis les premiers travaux de scientifiques publiés pour la première fois en 1908 par le biologiste allemand Küster, le jardinier possède cependant quelques éléments dont il peut s’inspirer pour aménager son jardin. Les connaissances se sont affinées pendant tout le 20ème sièce et l’on sait maintenant que l’on a intérêt à faire cohabiter le poireau et la carotte car le poireau éloigne la mouche de la carotte alors que la carotte éloigne le ver du poireau. A l’inverse, certaines associations défavorables sont aussi bien connues et il faut éviter par exemple de planter des haricots ou des pois à côté des oignons car les bactéries fixatrices d’azote qui se trouvent sur les racines des légumineuses sont inhibées par les composés sulfurés émis par les oignons.

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Ces effets bénéfiques ou au contraire indésirables durent dans le temps et il l’on peut utilement en tenir compte pour la rotation de ses cultures. Par exemple, on sèmera avantageusement de la salade dans un coin où il y aura eu des radis l’automne précédent et où l’on mettra l’année suivante des choux ou des concombres.

La liste de toutes les associations favorables ou défavorables est longue et c’est un peu compliqué (aussi compliqué que chez l’homme, ce n’est pas peu dire !). Un livre est paru sur le sujet : il s’agit d’un ouvrage de Hans Wagner, intitulé « le poireau préfère les fraises » aux éditions Terre vivante, qui permet de trouver tous les renseignements utiles sur le sujet. Coût : 14,48 euros. Mais si vous cherchez dans ce livre comment vous débarasser de certaines personnes, en émettant certaines substances particulières, sachez que le livre ne dit rien de tout ça. Dommage ! Tout ouvrage a ses limites !

Des oiseaux, en veux-tu, en voilà ! (8)

SUITE ET FIN DE MON AVENTURE
Depuis quelques mois, je raconte l’histoire assez étonnante qui m’arrive avec les oiseaux du voisinage que j’ai habitués à venir manger sur ma main. Tout au long de l’hiver, je suis allé de surprise en surprise, avec l’arrivée d’espèces que je n’attendais pas. Les nouveaux lecteurs de mon blog pourront se reporter aux articles « des oiseaux, en veux-tu, en voilà », n°1 à 7 dans la rubrique ci-contre « coups d’ailes ».

Assez confortablement installé dans mon affût, les mains dépassant de la toile et les yeux pouvant observer, grâce à une petite visière, les oiseaux à moins de trente centimètres, j’ai pris l’habitude de noter au fur et à mesure, dès le début de l’hiver, le nombre et la liste des espèces qui sont venues et de reporter toutes mes données sur un fichier excel sur mon ordi.

Avec l’arrivée du printemps, ma petite aventure se termine pour cette année (elle se termine en beauté grâce à un véritable festival de gros-becs le week-end dernier). Voici donc le moment de faire le bilan de mes observations hivernales. Je vous livre les chiffres, tel que l’ordinateur les a additionnés, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois (pour les années après années, revenez faire un tour sur mon blog dans cinquante ans !) :

– les oiseaux sont venus mangés 23 125 fois (oui, oui, vous avez bien lu !) dans mes mains, soit une moyenne de presque 1000 fois chaque semaine (le week-end en général), avec un total de 15 espèces différentes.

– deux espèces se partagent le haut du tableau et représentent environ chacune 30% des données : la mésange bleue (7 080 fois ; 31,1%), la mésange charbonnière (6 668 fois ; 29,3 %)

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– quatre espèces se situent à environ 10% ou à peine moins et sont venues à peu près 2 000 fois chacune : le tarin des aulnes (2 284 fois ; 10%), la mésange nonnette (2 068 fois ; 9,1%), la sittelle torchepot (2 028 fois ; 8,9%) et la mésange boréale (1 915 fois ; 8,4%)

– le pic épeiche est venu régulièrement tout au long de l’hiver (434 fois ; 1,9%) (la peau de mon avant bras, écorchée par les griffes acérées du pic, se souvient bien du passage de l’oiseau)

– cinq espèces, dont un mammifère, sont venues de manière irrégulière et ne représentent au total qu’1% des données : le gros-bec (179 fois), le chardonneret (36 fois), l’écureuil (35 fois), le verdier (17 fois), le geai (16 fois).

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– enfin, trois espèces ne sont venues que très occasionnellement : le pinson du nord (3 fois), l’accenteur mouchet (1 fois) et la buse variable (1 fois) qui est sans doute l’oiseau le plus exceptionnel de la liste.

– virus H5N1 : zéro

Après l’hiver qui fût la période du nourrissage des oiseaux, voici le printemps qui est celle du jardinage. Allez, je file compter les vers de terre !

Débats au Sénat

Fin mars, un ami m’a fait passer un texte de Christian Velot, chercheur et enseignant en biologie à l’Université Paris-Sud et animateur de conférences sur les OGM. Christian Velot faisait partie de la délégation de militants anti-OGM qui est allée au Sénat écouter les débats sur le projet de loi et le compte-rendu qu’il en fait est assez édifiant. En voici le texte dans sa quasi-intégralité :

« Premier coup derrière les oreilles : le nombre de sièges vides. Sur 331 sénateurs, seulement 49 étaient présents en ouverture de séance, et il n’en restait plus que 35 après une demi-heure ! Je me dis alors qu’il doit au moins y avoir tous ceux qui sont (ou qui prétendent être) concernés par le sujet, et notamment qui sont censés défendre nos positions. On a bien cherché (c’était facile, ils n’étaient pas nombreux) : pas de Dominique Voynet, qui était pourtant venue le matin même faire de belles déclarations lors de la conférence de Presse ! Aucune présence non plus de Jean-Luc Mélenchon, proche de José Bové depuis la campagne contre le TCE, et pour lequel il est sans doute moins payant de venir faire son boulot au Sénat que se pavaner debout sur un banc du trottoir du boulevard Arago pour être certain de bien être remarqué pendant le passage de la manif anti-CPE de samedi dernier…

Au delà de cet absentéisme pitoyable, reste le déroulement des « débats » : à pleurer (ou hurler mais on ne pouvait pas) ! Un brouhaha incroyable ! Personne ou presque n’écoute l’intervenant qui fait (ou plutôt qui lit) son discours. Chacun parle dans son coin avec ses voisins ou y va de ses petites activités personnelles. J’ai dix fois moins de bruit dans un amphithéâtre de 200 étudiants d’une moyenne d’âge de 20 ans, et sans que j’ai besoin d’exercer la moindre autorité. L’intervenant pourrait s’adresser à la porte de ses chiottes, ça ferait le même effet.

Du balcon où nous étions situés, nous avions une vue plongeante sur les pupitres des sénateurs du groupe UMP. Pas un seul n’avait le projet de loi sous les yeux ! Raffarin et ses potes ont passé leur temps de présence (environ 30 minutes) à causer entre eux et se marrer, certains tournant carrément le dos à l’intervenant. D’autres remplissaient des dossiers, regardaient leur agenda. Deux sénatrices au fond de l’hémicycle (et donc juste en dessous de nous), après avoir regardé ensemble un album photo, s’échangeaient leur permis de conduire, leur pièce d’identité, sans doute pour mieux constater… les dégâts provoqués au cours du temps par les crèmes à l’ADN végétal de chez Dior. Un autre montrait à son voisin des photos d’une maison imprimées en couleur sur du papier A4, probablement la résidence secondaire qu’il vient de s’acheter avec les 120 000 euros annuels qu’il perçoit pour venir se gratter les couilles au Sénat, une autre encore réorganisait ses papiers et ses billets de 20 euros dans son portefeuille… Et le plus drôle (enfin, façon de parler), c’est qu’à la fin d’une intervention, et uniquement s’il s’agissait bien sûr d’un intervenant de leur groupe, ils applausissaient comme des automates.

En ce qui concerne les interventions elle-mêmes, les âneries de ceux qui défendaient le texte étaient à la hauteur de leur méconnaissance du dossier. Quand à ceux qui étaient censées intervenir dans notre sens, il est clair que je ne les choisirais pas comme avocats, à moins que je ne souhaite être assuré de faire de la prison à vie : mous du genoux sur le fond, monocordes et sans aucune conviction sur la forme. Eux non plus n’avaient probablement pas lu le projet de loi, …à moins qu’ils n’aient tout simplement pas vraiment envie de s’y opposer.

Bref, à pleurer vous dis-je … »

Voilà. Braves gens, vous pouvez dormir tranquilles, vos sénateurs ont le sens de leur responsabilité politique.

Un pari fou : une intégrale Bob Dylan !

Ca fait trois mois que l’idée d’écrire un article sur Bob Dylan me trotte dans la tête. Mais comment condenser tout ce qu’on a envie d’écrire en un seul article ? Et comment surtout éviter de ne dire que des généralités ? Il y a beaucoup trop de choses à dire sur ce personnage ambivalent et sur sa musique.

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Finalement, j’ai décidé ce soir de me lancer, tête baissée, dans une grande aventure : écrire un article sur chacune des productions de Dylan. J’ai donc en projet d’écrire une quarantaine d’articles sur ses disques + quelques autres sur ses DVD parus à ce jour.

Je n’irai pas vite, il va falloir que je réécoute toute son oeuvre, que je relise aussi quelques écrits. Le rythme d’un article par mois me semble faisable. A ce rythme, j’en aurai pour trois ou quatre ans. Vous n’avez pas fini de bouffer du Dylan !

Je parlerai de ses disques de manière chronologique, c’est la manière qui me semble la plus simple pour ne pas trop égarer le lecteur. Je crois que je vais faire une rubrique spéciale pour ranger ces articles : « coups de … « . Si vous avez des idées, elles sont les bienvenues … !

Le premier article paraîtra au début du mois de mai, il parlera du tout premier disque intitulé tout simplement « Bob Dylan » qui date de 1961. Si certains lecteurs ont l’occasion de l’écouter d’ici là, ça pourrait alimenter les conversations sur mon blog, non !

Me suivrez-vous dans ce pari fou ?

Ces vieux qui nous gouvernent

Devient-on un peu plus con, ou un peu moins con en vieillissant ? Brassens a donné son point de vue dans une chanson écrite à l’époque où il balançait entre deux âges : « le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con … ». Vous la connaissez peut-être !

Aujourd’hui, je n’ai pas un avis définitif et tranché sur la question, je pense qu’il n’y a aucun mérite, ni à être jeune, ni à être vieux (ni évidemment à être con !). Pourtant, il n’y a pas si longtemps encore, j’étais tenté de penser qu’en vieillissant on devait acquérir un peu de hauteur de vue, un peu de sagesse – le mot est un peu grand, disons « de bon sens » – mais quand j’écoute ou quand je lis les propos de vieux qui sont sous le feu de l’actualité, souvent des politiques, mais aussi des scientifiques, des responsables syndicaux, des journalistes, des hommes ou femmes du show-bizz … je me dis que Brassens devait avoir un peu raison quelque part, ces gens ne semblent pas s’être spécialement bonifiés en vieillissant, le temps ne fait effectivement rien à l’affaire.

Je n’ai évidemment rien contre les vieux (d’autant plus que j’y arrive à grandes enjambées !) mais je pense qu’actuellement ils sont beaucoup trop présents dans la vie publique (notamment dans la vie politique), qu’il pourrait y avoir un rééquilibrage en faisant une grosse place pour des gens nouveaux. J’aimerais entendre des gens différents à l’antenne, pendant les campagnes politiques, pendant les journaux télévisés (je dis ça, mais c’est un peu hypocrite, car de toute façon je ne regarde jamais). Vous n’avez pas envie d’un peu de fraîcheur, vous ?

Le journal « les Inrockuptibles » n° 537 du 14 mars dernier nous donne une info intéressante : en vingt ans, l’âge moyen d’un homme politique ou d’un responsable syndical est passé de 45 ans à 59 ans. Pendant le même laps de temps, le nombre de députés de moins de 45 ans est passé de 38% à 15%.

Ca vous inspire quoi ces chiffres ?

DVD « American Folk Blues Festival »

J’ai toujours écouté beaucoup de musique, mais je dois dire que celles qui me touchent le plus sont, la plupart du temps, des musiques très simples d’un point de vue musical. Peut-on trouver plus pauvre (musicalement parlant) que le blues ? La plupart du temps, trois accords (MI7, La7 et Si7), et c’est tout ! Mais cette forme simple, techniquement peu élaborée (c’est le moins qu’on puisse dire !), permet aux musiciens de s’exprimer sur un autre registre que celui de la richesse musicale, celui de l’émotion et du feeling. Le blues, ce n’est pas très beau, c’est quelque chose de rapeux, les voix sont généralement très hard (il y a du « grain » dans les voix), mais on sent derrière la musique une vraie vie qu’on ne retrouve pas forcément dans des musiques plus actuelles, plus « fabriquées » et plus neutres.

Le blues est arrivé tardivement en France, au début des années 60, propulsé par des musiciens blancs tels que les Stones ou John Mayall, mais aussi par l’arrivée de bluesmen noirs authentiques sur notre vieux continent. Je me souviens ainsi avoir découvert en 69 les disques de Big Bill Broonzy et de Memphis Slim, deux musiciens qui avaient choisi de s’exiler en Europe (le blues ne faisant plus recette outre-Atlantique, mais y a-t-il jamais vraiment fait recette ?).

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(image copyright Terry Cryer) © Terry Cryer

De 1962 à 1969, des concerts réunissant les plus grands musiciens noirs américains de l’époque, furent donner en Europe occidentale. Ces tournées intitulées « American Folk Blues Festival » contribuèrent beaucoup à faire connaître le blues, non seulement en France, mais dans le monde entier. La tournée européenne durait un mois chaque automne et réunissait des musiciens illustrant tous les courants du blues, aussi bien rural qu’urbain.

Les amateurs de blues connaissent probablement les disques qui retracent cette aventure. Ils ont été réédités en CD depuis longtemps. Avec l’arrivée du DVD, nous pouvons redécouvrir ces concerts sous un nouvel aspect (je suis très amateur de DVDs musicaux, je trouve que l’image apporte souvent beaucoup d’émotion à la musique). A ce jour, trois DVD sont déjà parus et s’intitulent tout simplement American Folk Blues Festival, vol. 1, 2 & 3. Tous sont en noir et blanc, un type d’image qui sied bien aux musiciens de blues ou de jazz. Les images sont très expressives (ainsi les gros plans sur le visage de John Lee Hooker ou la manière de filmer Willie Dixon en contre-plongée) ; elles permettent de mettre des visages sur les voix très connues de musiciens tels que Mississippi Fred McDowell, Big Joe Williams, Lonnie Johnson …, musiciens dont on possède peu d’images, aussi bien photographiques que cinématographiques (les bluesmen ont souvent été dédaignés de leur vivant).

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Le volume 1 permet d’admirer, outre les 5 musiciens cités ci-dessus, les plus grands musiciens de l’époque : T.Bone Walker, Sonny Terry & Brownie McGhee, Memphis Slim, Otis Rush, Sippie Wallace, Eddie Boyd, Junior Wells, Sonny Boy Williamson, Otis Spann et bien entendu Muddy Waters. J’ai particulièrement apprécié la profondeur du blues chanté par Willie Dixon à la guitare (je ne le connaissais que comme contrebassiste), la joie communicative d’Otis Spann, le final joué et chanté par une dizaine de musiciens et l’émotion qui se dégage de tous ces vieux bluesmen.

Je parlerai plus tard des volumes 2 et 3, mais ils peuvent de toute façon être achetés les yeux fermés car cette musique fait partie, d’une certaine façon et malgré sa provenance d’un autre continent, de notre héritage musical.

Une scène spectaculaire à quelques mètres !

Il y a quelques semaines, j’ai écrit un petit article sur la nécessité de continuer le nourrissage hivernal des oiseaux jusqu’au mois d’avril, ce mois étant particulièrement difficile pour tous les oiseaux de la famille des fringilles (verdiers, chardonnerets, tarins, gros-becs…). Comme pour confirmer mes propos, le nombre d’oiseaux qui viennent à mes mangeoires augmente de jour en jour. Hier matin, il y avait une trentaine de gros-becs (en vingt-cinq années de nourrissage hivernal, je n’en avais jamais vu autant !). Ce nombre est passé à 50 aujourd’hui en début de matinée puis à 90-100 vers midi. A chaque alarme due à un danger quelconque, la troupe s’envole et c’est un spectacle rare de voir un groupe aussi important de gros-becs en vol.

Ce matin, vers 11 H, j’étais dans le jardin en train d’éliminer mes « mauvaises herbes », une oreille toujours à l’écoute des sons de la nature, et j’ai brusquement levé la tête, attiré par des piaillements inhabituels d’oiseaux, qui me semblaient particulièrement excités. Dans le ciel, un milan noir passe, puis un autre rapace qui me semble être un busard des roseaux, mais mes yeux fatigués de quinquagénaire ne me permettent pas de l’identifier avec certitude (dommage, ça aurait été la centième espèce vue depuis la maison et j’ai promis qu’à 100 j’ouvrais une bouteille de champagne !).

C’est au moment ou j’observe un autre petit rapace, haut dans le ciel, l’EPERVIER, que je comprends pourquoi les petits oiseaux poussaient des cris d’alarme (je suis habitué à la présence de l’épervier, il attaque régulièrement chaque hiver les petits passereaux à mon poste de nourrissage, parfois plusieurs fois par jour). Au moment où une petite troupe de verdiers affolée passe au-dessus de moi, l’épervier qui est encore haut dans le ciel, fonce soudain dans ma direction en battant fortement des ailes, puis se laisse d’un seul coup tomber comme une masse, les ailes plaquées contre le corps, ce qui lui permet de prendre beaucoup de vitesse. Je suis alors persuadé qu’il va s’en prendre à la troupe de verdiers partis en direction de la vallée, mais non, il arrive à sept-huit mètres de ma tête à une vitesse qui me semble vertigineuse, et capture de plein fouet un chardonneret perché au-dessus de moi sur le bouleau. La capture est précédée d’un gros bruit, dû à une décélération violente, à la suite de l’ouverture subite des ailes pour limiter la violence de l’impact.

Jusqu’au moment de la capture, je n’avais pas remarqué qu’une petite bande de chardonnerets s’était réfugiée au-dessus de moi. Celui qui a été capturé n’a pas eu le temps de voir venir l’épervier, il a quasiment été « cueilli » sur la branche, sans avoir eu le temps de fuir. L’épervier est parti aussitôt, sa proie entre les serres. Une minute plus tard, verdiers, chardonnerets et gros-becs revenaient progressivement au poste de nourrissage, ils savaient que l’épervier avait eu sa proie et qu’ils avaient maintenant quelques heures devant eux avant qu’une nouvelle attaque ne se produise.

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J’ai déjà assisté à une dizaine de captures de passereaux par l’épervier, celle-ci a sans doute été la plus spectaculaire de toutes.

Ah, si nous étions des chardonnerets et si la mort était aussi prompte !

Antony & the Johnsons (1)

Question musique, j’essaie d’être à l’affût de nouveautés, mais je dois dire que j’ai du mal à trouver, dans la production actuelle, des disques qui retiennent vraiment mon attention. J’ai l’impression que le jazz tourne un peu en rond (malgré le flirt avec les musiques du monde et la musique électronique), que la chanson française a du mal à se démarquer de Bénabar, Sanséverino, les Têtes raides & Co. Mes coups de coeur des dernières années sont peu nombreux, ils s’appellent Devendra Banhart, Sufjan Stevens, Anouar Brahem, Bright Eyes … et c’est à peu près tout !

Cette semaine, Steph m’a prêté un petit bijou : le disque s’appelle « I am a bird now » d’Antony & the Johnsons.

Dès les premières notes, on est conquis par la charge émotive de la voix. Celle-ci est étonnante, faite de fragilité et de délicatesse, toujours un peu « sur le fil du rasoir ». C’est une voix androgyne, on sent tout au long du disque la personnalité troublante d’Antony. Sur le site d’Amazon, un auditeur écrit : « Par bien des aspects, l’intensité des chansons d’antony n’est pas sans rappeler la douleur des lieds de Schubert, hantés par la quête de l’amour et le sentiment de ne pas appartenir au monde (voir le Voyage d’Hiver). Et le choix d’avoir mis en musique le poëme d’Edgar Poe « The Lake » me semble confirmer cette filiation avec les romantiques du XIXème siècle. »

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De multiples influences traversent ce disque. Les premiers mots chantés m’ont aussitôt fait pensé à Tracy Chapmann mais très vite, j’ai senti une filiation directe avec la voix et la manière de chanter de Bryan Ferry, dans ses premiers disques avec Roxy Music. Le climat qui s’installe est aussi celui que l’on trouve sur les disques de Robert Wyatt. On sent aussi une fêlure, quelque chose de très fragile, qui n’est pas sans rappeler Tom Waits ou Devandra Banhart (qui est l’une des mes découvertes de la dernière année et qui est d’ailleurs un ami d’Antony). Antony est donc un chanteur « sous influence », mais malgré toutes ces références à d’autres artistes, on sent derrière sa voix et sa musique une personnalité hors du commun, faite « de douleur et de quête d’identité » (référence au texte du même auditeur).

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Si vous aimez les voix qui racontent quelque chose, attardez-vous auprès d’Antony & the Johnsons, vous ne pouvez qu’être conquis(e) !

La Cantillon, une bière d’exception !

Je suis tranquillement devant mon pc en train de siroter une bière, offerte aujourd’hui par la compagnie Mag & Mat à l’occasion de mon anniversaire. Eh oui, les années s’entassent : 52 au compteur, mais bon, on va faire avec ! La bière est très bonne, belge (comme il se doit), bien titrée en alcool (évidemment), avec une troisième refermentation en bouteille (d’où le nom de triple), très ancienne (fabriquée depuis le 17ème siècle) et brassée dans un cloître de Carmes, d’où son nom de Tripel Karmeliet.

En buvant cette bière, il me revient en mémoire une petite escapade faite à Lyon il y a un mois. J’avais fait la connaissance d’une charmante blonde (une bière, il va de soi) dans un endroit extraordinaire et je m’étais promis de faire un petit article sur elle. Et puis le temps a passé, rien n’est advenu, et l’idée d’un petit article me revient seulement ce soir. Jusqu’à présent, j’ai écrit 65 articles sur mon blog, sans parler une seule fois de bière (bien qu’Albert, dans un de ses commentaires, m’ait un peu titillé la-dessus) : un exploit ! Mes amis, qui lisent régulièrement mon blog, se demandaient même si c’était bien moi qui écrivais. Voilà donc un article qui va rassurer certains.

Le Palais de la Bière à Lyon (tout près de la place des Terreaux) est un endroit étonnant. Le mot « palais » me faisait craindre un endroit un peu prétentieux, tout en paillettes. Non, le lieu est plutôt sobre et très sympa. Mais que choisir ? Je ne me rappelle plus du nombre de bières différentes que l’on peut y boire, mais je sais que ce nombre est de plusieurs centaines (il me semble que c’était 300, mais la soirée était trop arrosée pour que je m’en souvienne avec précision). Devant tant de choix, j’opte pour une solution : me diriger d’emblée vers une valeur sûre, genre Orval, Chimay ou Westmalle. Sauf qu’au Palais de la Bière, ce n’est pas possible ! Car si le serveur met tout en oeuvre pour cerner vos goûts personnels, il fait aussi le maximum pour vous emmener vers l’inconnu ! Et ça marche, tellement il est persuasif : on se laisse donc conduire avec délectation en territoire nouveau. J’ai d’abord bu deux bières très fruitées (dont j’ai malheureusement oublié le nom), goûtant aussi au passage d’autres bières dans le verre de mes voisins (dont la Bourgogne des Flandres que m’avait conseillée Albert, il faudra que j’en parle un jour … de la bière, pas d’Albert, quoique !).

A la troisième bière (la dernière de la soirée, j’ai rarement été aussi sérieux !), le serveur, sûr de son coup, m’amène une Cantillon. Je ne connais pas cette bière. A la première gorgée, je ne regrette pas de ne pas la connaître, car elle me semble être plus proche du vinaigre que de la bière. La deuxième gorgée me fait déjà changer d’avis, elle a quand même un « goût de reviens-y », comme on dit chez nous autres en Franche-Comté. Tous les gens de la tablée goûtent dans mon verre et tout le monde (sauf Mélanie) trouve cette bière plutôt mauvaise, voire même infecte.

Les gorgées passent les unes après les autres, à un rythme très lent, à cause peut-être de l’acidité mais aussi parce que le goût reste très longtemps en bouche, une saveur très particulière que je ne saurais décrire (c’est dur de décrire avec des mots des saveurs !). Et puis une idée fait progressivement son chemin au fil de la dégustation : il ne peut s’agir que d’une bière d’exception !

Rentré le lendemain en Franche-Comté, je me précipite sur mon ordi où je me souviens avoir enregistré il y a quelques années un fichier excel réalisé par je ne sais qui et qui présente plusieurs centaines de bières, dûment décrites et notées. Et là, surprise (ou plutôt demi-surprise), la Cantillon est classée la meilleure des bières (classée 18,5/20) parmi un choix de 642. La Cantillon y est décrite avec les mots suivants : « arôme exceptionnel acide, boisé, aux tons verts de pommes et de miel mêlés, structuré et complexe. Saveur évolutive, acidité douce. Paradoxe du goût brut et fin. Alliance de saveur sublime ».

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Cette bière exceptionnelle se garde plus de vingt ans, elle fait partie de la famille des lambics, une famille de bières particulières que l’on obtient uniquement autour de Bruxelles. Plutôt que de cultiver, comme pour les autres bières, une souche particulière de levures, les lambics sont obtenues en ouvrant les fenêtres de la brasserie à certaines périodes de l’année : ce sont ainsi les levures atmosphériques, à l’origine d’une fermentation dite « spontanée », qui vont ensemencer le « brassin ». C’est en mélangeant plusieurs lambics (des jeunes, des vieux) et en procédant à un assemblage savant que l’on obtiendra les bières de la famille des gueuzes (la Bécasse, la Mort Subite …) qui sont des bières n’ayant – me semble-t-il – pas un grand succès dans notre pays. La Cantillon est obtenue par mélange de 5-6 lambics plutôt jeunes, ce qui explique probablement ce côté très décapant.

La Cantillon vaut le détour ! Mais plus encore, c’est le Palais de la Bière qui, à lui seul, vaut que l’on s’arrête à Lyon. Alors, dans quelques mois peut-être … !

L’actualité vibrante

Quand l’actualité est morrose – et ça arrive souvent ces temps-ci – on aimerait entendre de temps en temps aux infos un petit truc rigolo, qui nous fasse sourire. Il doit quand même bien se passer des choses humoristiques dans notre bon vieux pays, non ?

Le Canard enchaîné a relevé un truc sympa dans « le Progrès » du 23 mars dernier. Il y est fait état d’une opération entreprise par 15 militaires et le service de déminage de la Préfecture du Rhône en raison d’une alerte à un colis piégé au bureau de poste d’Eculy. En fait, il ne s’agissait que d’un vibro-masseur qui s’est mis en marche dans le bureau de poste à l’intérieur du colis. J’imagine la gueule hilare des mecs qui ont ouvert le colis. Le Canard a publié un entrefilet sur cette affaire sous le titre de « Oh, my Gode ! ».

Des infos comme ça, donnez-nous-en tous les jours. Je suis sûr qu’en cherchant bien, il y en aurait des tonnes !

Un drôle d’oiseau !

Non, non, Vincent, si tu as cru qu’avec un titre pareil j’allais parler de toi, c’est raté. Ce sera pour une autre fois. Je veux simplement parler d’un petit volatile que peu de personnes connaissent. Sans être fréquent, il n’est pourtant pas rare : il s’agit du torcol fourmilier.

Ce petit oiseau a sensiblement la taille du moineau. Il est étonnant mais il faut avoir la chance de l’observer de près. Etonnant d’abord par son plumage finement chamarré qui est une extraordinaire tenue de camouflage. Etonnant aussi par les mouvements de la tête, l’oiseau ayant la possibilité de tourner la tête à 180°, tel un jouet articulé, d’où son nom de torcol. Vous aurez compris aussi que c’est un mangeur de fourmis, son nom complet le précise.

Le chant du torcol est très particulier, on ne peut le confondre avec aucun autre, ça ressemble à une série de cris de pics mais en très nasillard, on peut le traduire par kin kin kin kin kin kin … (on dirait un pic épeichette qui aurait trop écouté Bob Dylan ! Mais peut-on trop écouter Dylan ?).

Samedi matin, au lever du jour, j’ai crû entendre un cri de torcol depuis mon jardin. La veille encore, il n’était pas encore revenu d’Afrique, j’en suis quasiment sûr, je l’aurais sans doute remarqué, étant très habitué à entendre son chant et j’avais passé la journée entière dans le jardin. Une heure plus tard, un torcol se met à chanter à tue-tête à une dizaine de mètres. C’est bien lui, il est enfin là. Plus tard dans la matinée, je passe à côté d’un nichoir à oiseaux et me dis que je ferais bien de le nettoyer, avant que les oiseaux ne s’y installent. A peine ais-je touché le nichoir qu’une tête affolée de torcol passe par le trou d’ouverture du nichoir puis y retourne précipitamment.

Je suis stupéfait de voir qu’un oiseau qui était encore absent la veille puisse aussitôt reprendre possession de ses anciens quartiers aussi rapidement. Car il s’agit bien entendu du même torcol que l’an passé et qui aura fait un petit séjour en Afrique entre temps ! Cette facilité à revenir sur les mêmes lieux, année après année, est étonnante, elle m’impressionne à chaque printemps. On pourrait écrire des pages et des pages sur les mystères de la migration.

Cette petite anecdote m’a donné envie de mettre en ligne aujourd’hui, sur ma galerie photos, une petite série d’images consacrée à ce drôle d’oiseau.

Avril : mois difficile pour certains oiseaux !

Dan me fait savoir ce soir qu’il y a beaucoup d’oiseaux à son poste de nourrissage, des verdiers, des tarins, et notamment huit gros-becs. Beaucoup de gens pensent qu’il faut arrêter de nourrir les oiseaux aux premiers rayons de soleil et c’est ainsi que beaucoup ont cessé cette activité juste après la période de neige du début mars. Erreur ! Car s’il est des mois difficiles pour nos amis les zoziaux, c’est bien les mois de fin d’hiver et de début de printemps.

S’il ne fallait nourrir que quatre mois, ce ne sont surtout pas les mois de novembre, décembre, janvier et février mais bel et bien ceux de janvier, février, mars et avril. Il y a un groupe d’oiseaux, regroupés au sein de la famille des FRINGILLES, qui souffrent beaucoup en fin d’hiver. Font partie de cette famille les verdiers, les chardonerets, les gros-becs, les tarins … en gros ceux qui ont un bec puissant et s’en servent pour décortiquer des graines. Ce sont donc des granivores et ils vont donc avoir énormément de mal à faire la jonction avec la belle saison. Les mésanges, elles, pourront toujours se nourrir des premiers insectes printaniers. Mais les bouffeurs de graines : tintin ! Vous remarquerez d’ailleurs que le nombre de verdiers, chardonnerets … augmente avec le déroulement de l’hiver. Les fringilles sont bien plus nombreux aux mangeoires en mars qu’en décembre.

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En temps normal, je nourris ces oiseaux à longueur de journée jusqu’en fin mars, puis réduis progressivement l’apport de nourriture, en ne mettant plus que quelques poignées de graines au lever du jour. Mais cette année, il y a deux raisons supplémentaires pour continuer à pratiquer le nourrissage des oiseaux un peu plus longtemps que d’habitude :

1 – l’automne passé a été marqué par une quasi-absence de graines dans la nature, 2005 ayant été une des années les plus pauvres en fruits, baies et graines. De ce fait, l’hiver a été rude pour beaucoup d’oiseaux qui ont dû fuir plus au sud (exode sans retour pour la plupart !).

2 – cet hiver est particulièrement long (il a beaucoup neigé aujourd’hui alors que nous sommes le 5 avril) et les fringilles en souffrent d’autant plus.

En résumé : absence de graines + hiver long font de l’hiver 2005-2006 l’un des plus durs pour la faune sauvage et notamment pour la famille des fringilles, la plus exposée.

Alors, faisons comme Dan, continuons encore un peu à nourrir ces oiseaux. Et comme c’est pour le plus grand plaisir des yeux, ça ne gâte rien !

Armstrong, « le roi du bottin » !

Quand on prononce le nom d’Armstrong, 95 % des gens pensent bien sûr à Lance, le cycliste, celui que certains admirent et élèvent au rang d’un dieu et que d’autres accusent de se shooter à des substances illicites non détectables. Il y aura 4% des gens qui penseront plutôt à Neil, ce premier homme à avoir marché sur la lune en 1969. Et puis, il ne restera peut-être que 1% des gens à penser à Louis, le musicien, chanteur et trompettiste de jazz, qui fut l’un des plus grand musiciens du 20ème siècle. Je fais partie de ce 1%, non pas que j’ignore les exploits de Lance et de Neil, mais la musique d’Armstrong revient tellement souvent sur ma platine !

Il y a bien sûr le son et les notes qu’Armstrong tire de sa trompette. Les biographes disent qu’Armstrong a appris tout seul à jouer de cet instrument. Il était alors adolescent et avait été placé en maison de redressement pour coup de feu prohibé en pleine rue. C’est donc au sein de cet établissement peu fréquentable qu’il découvre le cornet (c’est un peu l’ancêtre de la trompette) et apprend seul à s’en servir, ce qui explique le son particulier qu’il en tire, n’ayant pas appris à plaquer correctement les lèvres sur l’instrument.

Cette manière de composer et de jouer de la trompette influencera considérablement le jazz, Armstrong pouvant être considéré comme l’un des pères de cette musique et en tous ces cas, celui qui sortit la musique des ghettos de la Nouvelle Orléans pour en faire cette musique universelle que le jazz est ensuite devenu.

Il faudra attendre trente ans pour qu’un autre musicien donne à la trompette de nouvelles lettres de noblesse : Miles Davis qui influencera tellement le jazz que l’on peut considérer qu’il y a un « avant Miles Davis » et un « après Miles Davis ». Encore aujourd’hui, cinquante ans après l’arrivée de Miles sur la scène musicale, tous les trompettistes ou presque se réclament de lui … même si évidemment le son et le phrasé de Miles Davis se reconnaissent dès la première note et ne peuvent être imités. Mais ceci est une autre histoire.
Revenons donc à Louis Armstrong. Il y a surtout la voix de Louis. Une voix incroyable, reconnaissable entre mille, chaleureuse et expressive comme jamais le jazz n’en a connu. Evidemment, les puristes préféreront la période des années 30 où Louis était accompagné par les Hot Five (groupe qu’il fonda en 1925), avant qu’il n’aborde, dans les années 50 et 60 (il est mort en 71) une musique plus commerciale, flirtant un peu avec la variété (Mack the Knife, Hello Dolly, La vie en rose …). Mais même dans sa dernière période, certes moins riche sur le plan musical, la voix d’Armstrong suffit à hisser sa production de l’époque à un très haut niveau, celle des plus grands. J’aime aussi ces dernières années de sa vie, même si, en général, je n’aime pas trop ce qui s’approche de la variété. Dans les années 60, la musique d’Armstrong était encore si appréciée que la chanson Hello Dolly a même réussi à détrôner, en pleine effervescence rock en 1964, can’t buy me love des Beatles, au hit parade. Un exploit quant on sait que les Beatles y occupaient la première place, quasiment en permanence ! Le succès posthume qu’a connu a wonderful world dans les dernières années est une illustration de cette période « variétés », assez éloignée de l’esprit du jazz, mais ô combien émouvante, grâce à l’émotion qui passe dans la voix.

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Je ne sais plus qui a dit que même si Armstrong chantait le bottin (l’annuaire), ça serait génial. Je le crois volontiers.

Mais revenons à la case départ : quand on écoute certains morceaux déjantés comme la version de basin street blues de 1933, dans lesquelles Armstrong donne libre cours à sa voix, on se demande si lui aussi, n’était pas, comme son homonyme Lance 70 ans plus tard, lui aussi shooté à l’EPO. Vous ne croyez pas ?

Au rythme des saisons

Ce matin, dès 9H30 des coups de fusil en série éclatent de l’autre côté de la rivière. Ah oui, j’avais oublié, le ball-trap hebdomadaire du dimanche matin recommence, et ce, jusqu’à septembre prochain (jusqu’à l’ouverture de la chasse à vrai dire). Qu’il est doux le son du fusil qui vient faire taire, le temps de quelques instants, le vacarme assourdissant des oiseaux qui nous cassent les oreilles. J’aime ces sons de 22 long riffle et de carabines qui marquent le rythme des saisons.

Le bruit des balles marque le rythme saisonnier avec une grande précision. Il suffirait que je ferme les yeux, en m’imaginant coupé du monde sans la moindre notion du temps, pour que j’arrive à deviner, grâce aux sons des fusils, quel mois, quel jour de la semaine et même parfois quelle heure de la journée on est. Des coups de feu qui recommencent après plusieurs mois d’absence ? Facile : nous sommes en septembre, la chasse à réouvert. Des coups de feu qui durent 24H sur 24 ? Nous sommes assurément en octobre, le Dédé est à la passe aux canards jour et nuit, même aux heures illégales. Ca tiraille de partout : aucun doute, c’est la fin janvier, les gars sont énervés car c’est le dernier jour de chasse et ils tirent sur tout ce qui bouge ! Des tirs continus deux jours consécutifs ? Ce sont les deux jours de tournoi de ball-trap du 15 août. Aucun tir dans la journée ? Nous sommes donc vendredi (jour de fermeture hebdomadaire de la chasse). Des tirs qui s’arrêtent brusquement ? il est 11H30, quelqu’un a dû crier “apéro !” au ball-trap.

D’autres personnes, écolos rêveurs probablement , affirment sans rire que le rythme des saisons est plutôt marqué par les cris et le chant des oiseaux. Fadaises que tout ceci : il arrive que la mésange se mette à chanter en septembre alors que l’on ne s’y attend point, que la poule d’eau se mette à crier en pleine nuit et que l’étourneau en mars imite le chant du loriot du moi de mai. Non, non, les oiseaux ne sont pas fiables, ce ne sont pas de bons indicateurs saisonniers. Alors qu’avec les armes à feu : la précision horlogère d’une mécanique bien huilée !

Des statistiques qui en disent long …

A la fin de chaque mois, je consulte les statistiques de mon blog pour voir un peu comment ça évolue au niveau fréquentation. C’est fou ce que c’est intelligent ce machin qui vous dit tout, jour par jour, mois par mois. Ainsi, pour le mois de mars, il y a eu 1028 consultations du site, 321 visiteurs différents (chacun effectuant en moyenne 3,21 visites par mois et restant en moyenne plus de 12 minutes) etc …

Mais le plus rigolo, c’est de voir comment les gens sont parvenus sur mon blog. Ainsi un internaute y est arrivé en tapant avec google les deux mots clés « photos nues ». Alors mec, pas trop déçu d’y trouver beaucoup de bêtes à plumes et aucune à poil ?

Bonnes et mauvaises herbes

LE COIN DU JARDINIER (4). Le printemps amène son lot de bourgeons et de fleurs, mais aussi son tas de … mauvaises herbes ! Le jardinier passe beaucoup de temps à les éliminer ou tenter au moins de les contenir à un niveau acceptable. Toutes les herbes réputées mauvaises ne le sont pas vraiment toutes, et d’ailleurs le concept de « mauvais » ou de « nuisible » n’est plus, à mon sens et dans un contexte de diminution de la biodiversité, à employer aujourd’hui. D’autant plus que les jardiniers modernes se mettent aujourd’hui à parler de « bonnes mauvaises herbes », allez donc vous y retrouver !

Mais bon, là n’est pas mon propos d’aujourd’hui, il est plutôt de vous apprendre à reconnaître de manière facile et imparable si une herbe est « mauvaise » ou « bonne ». C’est un véritable scoop car les jardiniers se la posent, mais sans la résoudre avec certitude, depuis des millénaires. En fait, la réponse est très simple, il suffit d’arracher la plante. Si elle repousse, elle était forcément « mauvaise ». Intéressant comme technique, non ?

J’imagine d’ici la tête de celui qui est sceptique quant à la méthode employée, mais j’imagine aussi le regard allumé et malicieux de celui qui a compris toutes les applications qu’on peut en tirer. Je l’entends déjà me dire avec un sourire en coin « et si j’extrapole et que j’utilise ta méthode pour faire la différence entre mauvaises gens et bonnes gens ? ». En un sens, je comprends sa question car je remarque qu’il arrive à beaucoup de mauvaises gens de mourir mais qu’il en revient toujours autant. Et je lui répondrais tout de go « Extra, Paul ! Mais sache que je décline toute responsabilité quant à la méthode employée ».

Je ne tiens tout de même pas à me retrouver face à un procès, pour un simple conseil en jardinage !