Au pays des vautours (2)

Je n’ai pas attendu que le réveil sonne. A quatre heures et quart du matin, les coqs du village se sont mis à chanter. Au bout de quelques secondes j’étais hors du lit. Hélène m’avait préparé la cafetière, je n’ai eu qu’à appuyer sur le bouton (c’est quand même pratique l’électricité nucléaire, non ?). Un quart d’heure plus tard, je quittais le village à pied avec en arrière-plan le chant du petit-duc et celui des coqs. Il faisait nuit noire et j’ai quitté la route principale pour suivre un petit sentier juste au moment où une voiture arrivait. J’ai toujours aimé passer inaperçu et me glisser dans la nuit, je n’aurais pas aimé être vu dans la lueur des phares.

A cinq heures précises, j’étais assis confortablement dans mon petit affût. Il faisait encore bien nuit mais la caille chantait un peu en contrebas, l’alouette lulu s’est mise aussi de la partie, c’était très beau. Les premières lueurs sont apparues, un engoulevent s’est mis à faire son bruit de vélosolex, il semblait excité et j’ai entendu distinctement le claquement de ses ailes (chacun fait ce qu’il peut pour se faire remarquer par sa belle, n’est-ce pas ?). La hulotte a salué le début du jour, moment pour elle d’aller roupiller dans un trou d’arbre. Venus, toujours très proche du soleil, brillait de tous ses feux, elle me faisait de l’oeil a travers les branchages de mon affût.

etoile

Et puis tout est alors allé très vite : le chant du merle, de la grive musicienne, du rouge-gorge, de la fauvette grisette, du pouillot de Bonelli, … En quelques dizaines de minutes, tout ce beau monde était là, piaffant à qui mieux mieux.

Vers 6H30, alors qu’il faisait bien jour, une fauvette est venue chanter pendant cinq minutes à une cinquantaine de centimètres devant mes yeux. Elle ne me voyait pas dans ma pénombre à moi, je la devinais dans sa pénombre à elle mais je ne pouvais pas me permettre évidemment de mettre mes lunettes à ce moment-là. C’est donc avec des yeux de taupe que j’ai apprécié à sa juste valeur ce moment précieux. Il s’agissait d’un chant de fauvette, mais d’un chant que je ne connaissais pas. Mais je l’ai décrit avec suffisamment de précision pour qu’on me confirme le soir même qu’il s’agissait d’une fauvette passerinette.

A 7 heures précises un bruit de moteur  … Comme convenu, X… est apparu et a déposé devant moi, à 23 mètres exactement, 200 kg de viscères faisandés (il y en avait des seaux et des seaux) ainsi qu’une brebis morte.

misedechets

dechets

Nous avons échangé quelques mots mais nous ne nous connaissions pas jusqu’à ce moment-là (et encore, il n’a pas aperçu le moindre morceau du dupdup qui était caché dans son antre). Il m’a fait répéter certaines phrases qu’il avait du mal à comprendre, … comme quoi l’accent haut-saônois n’est pas ce qu’on fait de mieux pour communiquer !).

X … est reparti à 7H10. Cinq minutes plus tard, les premiers grands corbeaux sont arrivés, allant et venant sans cesse. La lumière était difficile car le soleil se levait en face et c’est avec un fort contrejour que j’ai fait mes premières photos.

courbeaux2

corbeaux1

Dix minutes plus tard, deux vautours fauves se sont posés sur un arbre devant moi mais je me suis interdit de les photographier à ce moment-là, je savais q’ils allaient certainement attendre des heures avant de venir au charnier et que le moindre mouvement de l’objectif, aussi minime soit-il, allait tout faire rater. Il ne restait donc plus qu’à attendre …

Au pays des vautours (1)

Pas facile la précédente devinette. 796, 87, 44 et 20 ? En fait, il s’agissait juste d’introduire ma série d’articles sur les vautours.
Il y a 4 espèces de vautours en France. Les effectifs sont très faibles (chiffres officiels 2007) :
– 796 vautours fauves
– 87 couples de percnoptères
– 44 couples de gypaètes
– 20 couples de vautours moines.
Aucun rapport donc avec les maths. Les matheux ont quand même trouvé un rapport entre tous ces chiffres. Je les admire … !

A la fin des années 70, un film avait circulé dans la sphère naturaliste. Il s’agissait d’un documentaire des Frères Terrasse intitulé Le bal des charognards. Depuis, je rêvais d’assister à une véritable curée (c’est à dire au moment où les vautours se nourrissent enfin après de longs jours d’attente à tourner au-dessus de cadavres d’animaux).

C’est à cette intention que Joëlle et moi sommes descendus dans les Gorges de la Jonte en Lozère, pensant à tort que c’était le seul endroit où le vautour fauve se reproduisait en France (depuis, Jenofa a rétabli la vérité en me fournissant les chiffres officiels : sur les 796 couples de vautours fauves qui nichent en France, 525 le font dans les Pyrénées, c’est donc dans ce massif que se trouve la plus grosse partie des vautours fauves français).

Le premier jour, nous sommes allés sur la corniche située entre les gorges de la Jonte et les gorges du Tarn, côté Jonte.

falaises

bernard

Ce n’était pas un jour favorable, les vautours fauves volaient peu ce jour-là (sans doute les ascendances de chaleur étaient-elles mauvaises), nous avons quand même observé un jeune vautour sur son nid, mais globalement la journée a été moyenne, seuls quelques vautours nous ont timidement survolé (mais même d’assez loin, un oiseau de 2,70 m d’envergure, c’est plutôt impressionnant !).

vautour-fauve

Mais je ne connaissais aucune personne dans la région pouvant me faire bénéficier d’un affût auprès d’un charnier. C’est donc bien loin de la colonie (à 160 km à vol d’oiseau de là, c’est à dire à … près de quatre heures de route) que nous sommes allés pour observer et (essayer de) photographier les vautours auprès d’un charnier. Merci aux deux amis qui m’ont permis cette aventure.

Il était prévu que j’aille dans l’affût avant le lever du jour. Nous sommes arrivés évidemment la veille et j’ai eu le temps de prendre connaissance des lieux. La placette de nourrissage était située dans un lieu magnifique. On devinera sur la photo qu’un dispositif avec toile et fosse permet de récupérer d’éventuels jus qui viendraient à couler et donc à limiter les indicences sanitaires du nourrissage artificiel des vautours. Car il s’agit là d’un charnier officiel faisant l’objet d’une autorisation par l’administration.

placette

La veille de mon entrée dans l’affût, je suis allé repérer les lieux. Si le site est magnifique, la petite cabane à l’entrée donne une idée (peu ragoutante) de ce qu’ont mangé les vautours dans les derniers temps.

cranes

Et c’est l’occasion de découvrir pour moi le minuscule (mais confortable) affût dans lequel j’arriverai de nuit le lendemain matin. L’affût est bien camouflé, la tâche sombre dans le buisson indique l’endroit d’où je pourrai observer la scène. Très discret, non ?

affut

Et je me couche le soir très excité, au son du hibou petit-duc qui égrène son chant flûté, avec déjà une envie folle d’être au lendemain matin.

Durs de la feuille !

Depuis quelques années, j’entends très mal certaines fréquences. Il y a certains chants d’oiseaux que j’ai maintenant du mal à détecter. Joëlle aussi. Sauf que c’est pas les mêmes fréquences. Et c’est très pratique. Car à nous deux, nous arrivons à entendre toutes les espèces. C’est ça la complémentarité au sein des vieux couples !

Allez, un p’tit coup d’accordéon !

Je me rappelle des dimanches matins de mon enfance. Il y avait de l’accordéon qui passait à la radio. C’était du musette, je n’ai jamais aimé cette musique mais il me semble qu’elle donnait un petit air de fête à la maison.

Aujourd’hui, j’écoute souvent cet instrument (déjà parce que Sylvain en joue à la maison) mais dans des styles bien différents, jazz le plus souvent, tzigane parfois, chanson française et musique traditionnelle un peu plus rarement. Je vous propose aujourd’hui quatre morceaux (il s’agit, dans les quatre vidéos, de musiciens que j’ai tous eu l’occasion d’aller écouter en concert) :

Le premier est Tango pour Claude, joué par Richard Galliano et le Tangaria Quartet :

Bernard Lubat et André Minvielle ensuite interprétant le thème bien connu Indifférence :

Vient ensuite une improvisation à deux accordéons avec Michel Portal (l’un de mes musiciens préférés) et Bernard Lubat (c’est un peu lent à partir, mais après ça chauffe !) :

Et enfin Esperanza par Marc Perrone et André Minvielle :

Bon dimanche à tous.

Petite devinette

Finalement, je vous fais bosser encore une fois. Une toute dernière fois. Après, j’arrête. Promis, juré.

796, 87, 44 et 20. Ils vous disent quoi ces quatre nombres ? (hou la la, je vois une prof de maths, familière de ce blog, qui va y réfléchir tout le week-end !).

Premier indice : cela n’a rien à voir avec les p’tites bêtes dont on a parlé toute la semaine.

Devoirs de rentrée (8)

Voilà, les « devoirs de rentrée » se terminent. Bravo et merci à tous ceux qui ont contribué à déterminer les p’tites bêtes que j’ai photographiées la semaine dernière en Lozère.

Allez, une toute dernière salve de petites bestioles à identifier :

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Et le dernier insecte n’est pas facile à déterminer, il est tombé ivre mort sur la nappe lors de la soirée anniversaire de Marie-Laure et de Jean-Paul  (on boit beaucoup dans le sud, autant qu’ailleurs probablement, mais on n’a pas la résistance des Franc-comtois et des Bretons pour ce genre de choses).

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Devoirs de rentrée (7)

Hou la la, à peine avais-je mis mon dernier article que le moindre papillon a été déterminé, pesé, emballé …. en deux coups de cuillère à pot ! Trop fort Yves, Oetincelleo et Christophe ! Va vite falloir que je vienne prendre des cours vers vous !

Un peu peu plus compliqué cette fois avec quelques « papillons de nuit » toujours photographiés en Lozère. On a coutume d’appeler « papillon de nuit » les papillons hétérocères (par opposition aux rhopalocères qui volent de jour). Mais tous les hétérocères de volent pas de nuit, loin de là. Certains d’entre eux butinent les fleurs à longueur de journée. Sauriez-vous identifier ces quatre là ?

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Devoirs de rentrée (6)

Bon, je continue dans cette idée de « devoirs de rentrée ». Ceux qui n’aiment pas les p’tites bêtes devront attendre le petit dimanche musical pour avoir un autre type d’article. Et j’espère qu’ils aiment les grosses bêtes, car dès lundi « direction vautours » !

J’ai remarqué qu’en Lozère, les papillons sont bien plus nombreux que dans l’Est de la France où j’habite (normal, on a déjà tout le reste, faut bien en laisser un peu aux autres !). La vallée de la Jonte m’a semblé particulièrement riche.

valleedelajonte

Mais c’est le long des petits chemins que la biodiversité m’a parue la plus grande.

chemin

Le premier jour (le samedi 16 mai), nous avons vu des milliers de belles-dames dont c’était le dernier jour de migration. Elles remontaient toutes vers le nord et semblaient avoir été bloquées les jours précédents par le mauvais temps.

belle-dame

Le flambé est l’un des papillons les plus fréquents de ces milieux chauds et ensoleillés et c’est aussi l’un des plus faciles à photographier, pour peu qu’on l’approche très doucement.

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Mais les autres papillons qu’on a rencontrés n’étaient pas tous aussi faciles à identifier. Par exemple, ces quatre là, ça vous dit quelque chose ?

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Allez, encore un petit effort. Après, je ne vous fait bosser plus que sur deux articles !

Devoirs de rentrée (5)

La série des « devoirs de rentrée » continue. Désolé pour celles et ceux qui n’aiment pas trop les p’tites bêtes !

Les insectes qui suivent ne sont pas facilement identifiables. Tout a été photographié la semaine dernière dans le petit pré qui est derrière le jardin de Corinne. Cela se passe dans le petit village de Gailhan dans le Gard. Il y avait dans ce pré, à moitié en friche, un beau petit parterre de fleurs jaunes. Il s’agissait  en très grande partie de potentilles rampantes (j’ai fait deux photos du parterre de fleurs, mais il s’avère qu’elles sont floues alors je ne les montre pas, il faut dire que les apéros qui avaient été servis le midi par le Russe étaient bien tassés, ceci expliquant sans doute cela).

La plupart des insectes qui étaient là en train de butiner étaient des coléoptères. A vous d’essayer de les déterminer !

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Devoirs de rentrée (4)

Bravo à Yves. il s’agissait bien, sur l’article précédent, des oeufs du bombyx de la ronce. Mais dans quelles circonstances ce papillon est-il venu pondre sur un vêtement ?

C’était samedi soir, il était presque minuit. Nous étions quelques dizaines en Dordogne à fêter les 90 ans (40 + 50) de Marie-Laure et de Jean-Paul. Un papillon est entré dans la salle des fêtes, s’est posé sur la manche du T. shirt de Jean-Pierre et il est resté là plus d’une heure à pondre ses oeufs.

bombyx1
Pendant cette longue heure, Jean-Pierre a bougé comme si de rien n’était, est allé se servir du vin, a mangé, est allé de nouveau tirer du vin au tonneau, a remangé, est reparti au tonneau (enfin, j’exagère un petit peu …) sans que le papillon ne bouge (les effluves du vin ?).

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Une bonne heure plus tard, le papillon est reparti, laissant là de magnifiques oeufs pour marque de son passage.

personnes
Pourquoi un bombyx était-il entré là ce soir-là ? parce que nous faisions bombance, pardi !

Devoirs de rentrée (2)

Oui, le drôle d’insecte de l’article précédent, mi-papillon mi-libellule (mais qui n’est aucun des deux), était bien un ascalaphe soufré (libelloides coccaius pour les intimes). Bravo à Jean-Louis pour l’identification. Je suis certain qu’avec un peu de recherche vous le trouverez dans votre région. Il aime notamment les pentes rocailleuses et chaudes et c’est là qu’il vole de manière élégante , à faible hauteur, par les journées ensoleillées, à la recherche d’insectes. Ce petit insecte coloré replie ses ailes dès qu’un nuage passe devant le soleil.

Vous aviez remarqué qu’il s’agissait de deux mâles ? Chacun possède une pince incurvée au bout de l’abdomen, celle-ci sert à saisir la femelle. Bon, je ne suis pas sûr que je vais utiliser un tel outil et tester cette méthode peu délicate avec nos comparses humaines ! Enfin si quelqu’un veut s’y risquer (Yves ? Luc ? Christophe ?), vous nous raconterez …

Deuxième petit devoir de rentrée avec des insectes photographiés dans la vallée de la Jonte (surmontée ici par le Causse Méjean).

jonte
Les photos qui suivent sont consacrées à une famille de papillons assez difficiles à déterminer avec précision. Peut-être que certains de ces papillons appartiennent à la même espèce, mais peut-être que non. A vous de vous pencher sur vos livres et de nous en dire plus … !

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Oui, je sais, c’est dûr de vous faire bosser avec cette chaleur … Mais les papillons bossent bien, eux !

Devoirs de rentrée (1)

Pendant mes vacances, je me suis dit que j’aurais dû vous faire bosser en mon absence. Mettre par exemple une ou deux petites devinettes « à la dupdup », dures à élucider. Moi en vacances, vous en train de bosser sur le blog (en plus de votre travail habituel), ça aurait été un peu sadique et je m’étonne même de ne pas y avoir pensé en temps voulu.

Alors, pour me rattraper, je vous propose non pas des « devoirs de vacances » (puisqu’il est définitivement trop tard) mais des « devoirs de rentrée ». A vous de déterminer tout au long de la semaine quelques petites bêtes que j’ai croisées au hasard de mes balades, par exemple sur le Causse Méjean, un lieu aride.

caussemejean
La première bestiole que je vous propose d’identifier est plutôt facile, bien connue des naturalistes qui vont se balader dans les lieux secs, au sud surtout mais aussi ça et là plus au nord.

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Au cours de ce petit séjour, j’ai eu la chance de rencontrer cette espèce sous une autre forme, bien plus rare, dans laquelle la couleur jaune est remplacée par le blanc.

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A vos guides d’identification !

Les immortels peuvent bien attendre une semaine de plus, non ?

Hou la la, j’en ai des choses à raconter à propos de mon petit périple dans le sud !

Je viens de lire rapidement les commentaires mis sur le blog en mon absence. Suite à la proposition de plusieurs d’entre vous, la discussion sur le livre « les immortels d’Agapia » est retardée d’une semaine afin de laisser le temps à chacun de pouvoir le lire. La mise en ligne de l’article aura lieu le mardi 9 juin seulement.

Blog en congés

Les activités de ce blog cessent pendant une dizaine de jours. Nous voici, Joëlle et moi, en train de nous préparer à partir dans les Gorges de la Jonte pour une petite escapade au pays des vautours et des circaètes.

Je rappelle que nous parlerons sur ce blog, sur proposition de Christophe, du livre « les immortels d’Agapia » le mardi 2 juin et qu’il est encore temps, pour celles et ceux qui auraient envie de participer à la discussion, de commander ce bouquin (il semblerait que sur Amazon les délais de livraison soient assez longs).

Et puisque voici venir la semaine de l’Ascension, scrutez bien le ciel jeudi prochain en mon absence, c’est le moment de la migration de l’esprit saint. Et tachez de le voir cette fois-ci, bande de mécréants ! Moi je l’avais vu il y a tout juste trois ans  (cliquer ici) !

eglise

Bonne semaine à tous. Le prochain article paraîtra le lundi 25 mai.

Une belle paire de fesses au réveil

Je suis certain qu’il ne vous arrive jamais de voir le matin, au réveil, une belle paire de fesses sur votre fenêtre. Hé bien moi si. Et pas seulement quand j’ai trop picolé la veille ou trop fumé la moquette.

Ce matin, il y avait sur la fenêtre de la cuisine, comme cela arrive parfois, ce petit tableau devant mes yeux :

fessemulot
Et quand le tableau s’est mis à bouger, la petite figure pointue d’un petit mulot est apparue.

mulot
Belle image pour commencer la journée !

Tout est dans les termes employés

3% de baisse du PIB annoncée pour 2009.
« Le gouvernement va revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour 2009 » ais-je entendu ce matin sur France-Inter.
Euh…, il va plutôt revoir à la hausse ses prévisions de décroissance, non ?

Poules en liberté

Quand j’étais gamin, les poules de la ferme n’étaient enfermées que la nuit. Toute la journée, elle étaient en liberté, déambulant dans la rue car nous habitions en plein village. Les rares voitures qui circulaient s’arrêtaient pour les laisser passer. On n’était pas pressé à l’époque.

J’ai toujours aimé la présence des poules en train de vaquer autour des maisons. Nostalgie d’une époque révolue ?

Il y a trois ans, je me rappelle avoir dit à mon frère paysan « Tu ne pourrais pas ouvrir la porte du poulailler la journée ? ». Proposition d’autant plus faisable que la ferme de Claude est à l’écart du village. Il a hésité un peu, craignant sans doute pour les semis du jardin, mais a fini par le faire. Depuis, les poules profitent de leur liberté et j’aime les voir lorsque je passe devant la ferme.

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poules2

Les poules vont partout : dans les prés, dans le jardin (avec quelques dégâts occasionnés mais finalement assez faibles), au milieu du matériel agricole et même dans l’étable au milieu des veaux et des vaches.

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Ce type de scène est devenu rare aujourd’hui. Quel dommage !

Guides d’identification des insectes (2)

Beaucoup d’entre vous ont l’œil attiré par les papillons ces jours-ci. Il faut dire que la migration des belles-dames prend des allures exceptionnelles cette année, des millions d’entre elles traversant actuellement la Franche-Comté mais aussi sans doute une bonne partie de notre pays.

Le mois de mai est une période riche au cours de laquelle la plupart des espèces de papillons peuvent être observées.

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Mais comment déterminer avec précision les espèces que l’on rencontre au cours de nos promenades ? Avec quel guide ? Le choix est d’autant plus difficile à faire qu’il existe de très nombreux ouvrages sur le sujet.

L’an passé j’avais entrepris de parler des guides d’identification de nos amies les p’tites bêtes, faciles à utiliser. Quand je dis « facile », c’est parce qu’il existe par ailleurs des ouvrages très spécialisés mais qui ne présentent qu’un intérêt limité pour les blogueurs profanes que nous sommes. Le premier article que j’avais écrit était consacré à un ouvrage général, le Guide Vigot des insectes, que je trouve très bien fait et d’une bonne facilité d’emploi.

Concernant les papillons, je possède pas mal de guides de détermination mais celui auquel je me réfère le plus souvent est le guide Nathan intitulé tout simplement « Quel est donc ce papillon ? ». L’auteur de ce livre est Heiko Bellmann.

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La présentation est de qualité, les photos sont très bonnes (concernant les insectes, je préfère de loin les photos aux dessins), le contenu scientifique est irréprochable (pour autant que je puisse en juger). Quant à son utilisation, elle est facile, les espèces étant classées par famille.

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Et puis l’ouvrage aborde également les papillons nocturnes. Bien sûr, le monde des papillons de nuit est si vaste, qu’il est illusoire d’arriver à déterminer, avec quelque ouvrage que ce soit d’ailleurs, l’ensemble des espèces que l’on rencontrera. Petite colle par exemple : si vous arrivez à identifier ce papillon qui était sur ma vitre en septembre dernier, vous êtes vraiment fort … !

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Enfin, la fin de l’ouvrage est consacrée aux plantes hôtes et ce chapitre aide grandement à la détermination des chenilles (les chenilles de la plupart des espèces sont illustrées dans le livre).

Enfin, critère important : le prix qui est très abordable pour ce genre d’ouvrage (21 €).

En résumé : un livre dont l’amoureux des papillons peut difficilement se passer. Et dont je ne me passe pas.

Consommer plus longtemps des tomates ?

LE COIN DU JARDINIER (46)
C’est aujourd’hui qu’ont commencé les trois jours des saints de glace. La tradition populaire dit qu’il y a jusqu’à cette date des risques de gel et qu’il faut attendre que ces fameux 11, 12 et 13 mai soient passés pour mettre en pleine terre les plantes fragiles telles que tomates, poivrons, aubergines …

Ce que je pense des saints de glace ? Ma réponse tient en deux mots : bof bof. Il me semble que durant les 15 dernières années il n’a pas gelé une seule fois en mai dans la région plutôt habituellement froide que j’habite (Dan, toi qui es notre spécialiste météo, tu peux nous le confirmer ?). Je ne pense pas avoir vu de gel après la date du 26/27 avril. De toutes façons, je prends le risque chaque année et si jamais mes tomates venaient un jour à geler, ce n’est pas grave. Le jardinier qui fait ses propres semis n’en est pas à quelques plants près. Il en replante d’autres, c’est pas plus compliqué que ça !

J’essaie sans arrêt d’allonger au maximum la période à laquelle on peut manger des légumes. Si beaucoup de personnes ne mangent leurs tomates que deux mois par an, je pense qu’on peut aisément en consommer pendant quatre mois, voire un peu plus (attention, tous les chiffres et dates dont je parle dans cet article s’appliquent seulement aux zones de plaine de Franche-Comté, à chacun de transposer pour les autres régions).

Comme je l’ai déjà raconté dans un article déjà ancien, on peut mettre ses plants de tomates en terre dès la fin mars en les protégeant d’un dispositif spécial qui s’appelle wallo water. Ce dispositif est à enlever à la fin avril ou au début mai quand les risques de gel ont disparu. Voici par exemple une photo faite il y a tout juste une semaine lorsque j’ai libéré mes plants de tomates de leur ceinture protectrice.

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Grâce à ce dispositif, les plants issus de mes premiers semis (réalisés le 20 janvier) ont aujourd’hui 60 cm de haut et deux d’entre eux ont déjà de petites tomates d’une taille assez respectable. Il s’agit de la variété sibérienne Kotlas qui est très précoce et dont je pourrai envoyer des graines cet été aux jardiniers intéressés.

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Mais il y a aussi une autre manière de consommer des tomates longtemps. Comme les vieux pieds de tomates attrapent facilement le mildiou à l’automne, on peut en semer de nouveau seulement en mai et avoir ainsi à l’entrée de l’automne des plants encore jeunes capables de mieux résister au mildiou. En utilisant une variété réputée comme étant assez résistante, on augmente ainsi ses chances. C’est pourquoi j’ai semé il y a trois jours 10 graines de la variété belle de Lorraine que le catalogue Baumaux présente comme étant la plus résistante au mildiou. Les premières graines devraient sortir après-demain si tout va bien, pour l’instant elles sont en train de s’étirer sous terre dans l’attente de leur vie au grand jour.

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Il s’agit là d’une petite expérimentation dont je reparlerai ultérieurement sur ce blog, que les résultats soient probants ou non. A suivre donc.