Un scandale de plus, me direz-vous ! (1)

Il va falloir un jour que dans mon blog il y ait une rubrique du genre : « on nous ment », « on nous manipule » ou « on nous dit pas tout ».

Il y a des tas d’infos qu’on ne lit jamais dans les journaux classiques, il faut fouiller pour les trouver ou on les reçoit alors par des amis via internet.

Ainsi cette info scandaleuse, diffusée par un conseiller municipal de Montélimar, mais dont on ne nous parle pas à 20 H sur TF1 : Sainte Bernadette est venue recueillir les 200 kg de pièces jaunes qui avaient été collectées à Montélimar, ce qui représente la somme d’environ 10 000 €. Jusque là tout va bien. Sauf que la commune de Montélimar reconnaît avoir déboursé 80 000 € pour accueillir la brave dame. Sauf aussi qu’il faut rajouter à ce montant le prix de l’affrètement du TGV spécial, du détournement de plusieurs trains sur l’Ardèche et le coût du personnel des services techniques et de la police municipale. Sauf enfin, et c’est là le plus choquant, que les chambres et repas de la « première dame de France » et de sa suite de 130 personnes ont été réglés avec un chèque de l’association « Opération Pièces Jaunes ».

Notre république prend des allures de monarchie ! Je suis scandalisé ! Pour qui prend-on le populo ?

Faut-il des riches, faut-il des pauvres ? (3)

Aujourd’hui commence le 4ème forum mondial de l’eau à Mexico. L’occasion de rappeler qu’un milliard d’habitants n’ont pas accès à l’eau potable et que 2,7 milliards ne disposent pas d’évacuation de leurs eaux usées. Et tout ça va empirer, la ressource en eau se fait de plus en plus rare et de plus en plus précieuse.
Pendant ce temps, les plus riches de la planète prennent des bains de champagne dans leurs salles de bains dorées.

Autre info parue ce jour dans leMonde.fr : « Les grands groupes français ont connu un millésime 2005 exceptionnel. Les 39 entreprises du CAC 40 à avoir publié leurs résultats (Pernod Ricard a un exercice décalé) ont dégagé des bénéfices nets de 84 milliards d’euros, en hausse de près de 30 % par rapport à 2004. ».
Au moment où cette info paraît, certains osent critiquer des jeunes qui manifestent dans la rue pour réclamer des conditions d’embauche décentes … !

C’était la suite de notre rubrique « tout va bien dans le meilleur des mondes ».
A suivre.

Faut-il des riches, faut-il des pauvres ? (2)

Info parue hier dans le journal Forbes qui publie l’état des plus grandes fortunes de la planète : l’année 2005 a été une année exceptionnelle pour les milliardaires et vous serez probablement très contents d’apprendre que leur nombre vient de passer à 793 (soit 102 de plus qu’en 2004) et que leurs revenus cumulés sont supérieurs à celui du PIB de l’Allemagne (qui est quand même la 7ème puissance économique mondiale).

Sur un continent pauvre comme l’Amérique du Sud, le nombre de milliardaires augmente même très rapidement. Qu’ont-ils donc à toujours se plaindre, ces salauds de pauvres, voilà qu’ils commencent eux-aussi à avoir leur propres milliardaires ?

La pudeur de la violette, vous connaissez ?

Incroyable le texte d’un journaliste dans leMonde.fr de ce soir : « Alain Juppé a une pudeur de violette dès qu’on l’interroge sur son avenir politique, mais ses amis préparent activement son retour ». S’il avait le moindre soupçon de pudeur, pensez-vous qu’il oserait revenir ? Il vous manquait à vous ?

Faut-il des riches, faut-il des pauvres ? (1)

Si l’on se fie aux vieux adages, « il faut de tout pour faire un monde », on peut alors admettre que nos sociétés vivent avec des gros et des maigres, des beaux et des laids, des gens cons et des gens qui le sont un peu moins (par exemple des gens qui regardent TF1 et les autres), des écolos et des chasseurs, des gens de gauche et des gens de droite, des hétérosexuels et des homosexuels, etc …Jusque là je suis évidemment d’accord. Mais des riches et des pauvres ? Oui, mais jusqu’à quel point ? Par exemple, gagner dix fois plus ? Comme je suis intimement persuadé que les choses les plus importantes de la vie ne peuvent pas s’acquérir avec de l’argent (l’amour, les amis, la santé, la culture…) ça ne me gêne pas plus que ça si certaines personnes gagnent dix fois plus que d’autres et, si ces personnes ont axé l’essentiel de leur vie sur l’acquisition de biens matériels, pourquoi pas, c’est avant tout leur problème ! Mais gagner cent fois plus ? Là, ça commence à poser question. Et mille fois plus ? J’entends déjà les lecteurs de mon blog qui sont persuadés que je vais parler des grands dirigeants d’entreprises dont les salaires et les stocks-options ont fait la Une des journaux au cours des dernières années et qui gagnent infiniment plus que nous, pauvres miséreux que nous sommes. Et bien même pas ! Je veux parler de ceux qui gagnent, non pas mille fois plus que d’autres, ni dix mille, ni cent mille, ni même un million mais DIX MILLIONS DE FOIS PLUS.

Vous allez me dire : « ce que tu nous dis là, Dupdup, c’est pas possible ! » Et bien « Si » : si les pouvoirs publics et les journalistes nous bassinent à longueur de journée avec le problème de la grippe aviaire, c’est peut-être pour qu’on ferme les yeux sur la triste réalité de ce monde, sur des problèmes infiniment plus importants et dont on ne veut surtout pas nous parler, à savoir que les écarts entre riches et pauvres n’ont jamais été aussi importants. Je vous donne l’information parue dans Télérama (n° 2923 de janvier dernier) : « la fortune des 225 personnes les plus riches est égale au revenu des 2,3 milliards les plus pauvres ». Oui, vous avez bien lu, mettez une deuxième paire de lunettes (si vous faites évidemment partie des riches de la planète qui ont les moyens d’avoir des lunettes), c’est bien un rapport de 1 à 10 millions qui existe entre les gens. Un chiffre à faire vomir.

Que vous inspire ce chiffre ? Les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres (y compris dans nos sociétés occidentales) mais n’a-t-on pas dépassé depuis longtemps le seuil de l’insupportable ? Vous et moi ne faisons pas partie des très riches de la planète mais encore moins des plus pauvres. Il faut bien l’admettre, nous dénonçons cet écart qui s’agrandit entre riches et pauvres, mais comme nous faisons partie, d’une certaine manière, des nantis de la planète, nous ne le disons pas trop fort … ! Jusqu’à quand celà peut-il durer ?

La culture du « risque zéro »

Yohann devait partir ces jours-ci avec les enfants de sa classe observer les oiseaux au bord du lac du Der en Champagne. L’éducation Nationale lui a interdit de partir, pour raison de grippe aviaire. Quand on connaît le lac du Der et le fait qu’aucun oiseau ne peut y être observé à moins de trois cent mètres (l’eau est très loin des zones d’observation), on reste sceptique quant au risque réel que représentent ces oiseaux. Mais bon, on est en pleine période de psychose collective et ceci explique sûrement cela !Cette anecdote soulève le problème plus général de la sécurité et du risque. Depuis de nombreuses années, notre société est obnubilée par le « tout sécuritaire » et nous voyons apparaître, dans tous les domaines, des normes et des réglementations de tous genres dont on peut douter de l’efficacité à long terme. Quand j’étais enfant, c’est en se brûlant au moins une fois que l’on apprenait que le feu est dangereux et c’était là une expérience – douloureuse certes – mais très formatrice et riche d’enseignements. Aujourd’hui, tout est devenu dangereux : le feu, l’eau, le moindre outil, la moindre aspérité, la moindre marche d’escalier … La peur s’installe partout et l’apparition de la grippe aviaire cristallise toutes ces peurs, de manière irrationnelle.

J’ai gardé précieusement un texte relevé dans le courrier des lecteurs de Télérama (en date du 25 octobre 2003), écrit par un enseignant de Lyon, qui soulève ce problème du risque avec beaucoup d’ironie et des mots très forts. 

Voici ce texte : “RISQUE ZERO : Parents, soyez tranquilles ! Je suis un des rares instits de France qui veillent encore sur la sécurité de vos enfants. Il paraît que le risque zéro n’existe pas. Foutaises. Ce n’est qu’une question de volonté. Il y a belle lurette que je me suis débarrassé des sorties et autres vétilles qui mettent en péril vos chérubins. Plus de gymnase à l’extérieur de l’école, plus de spectacles ou d’animations à la médiathèque. La rue est trop dangereuse. Les classes vertes et autres excursions de fin d’année ne font plus partie de mon vocabulaire. Faute d’ascenseur, je me suis battu pour ne plus avoir ma classe à l’étage. Malheureusement, quelques marches d’escalier attendent encore traîtreusement vos enfants trop pressés. Haro donc sur les déplacements inutiles et les distractions. Les salles de sciences, d’informatique, d’arts plastiques, de musique ne sont plus fréquentées. Les récréations durent dix minutes montre en main. Ils n’ont plus le temps de jouer, donc de se blesser. On a enlevé tout ce qui pouvait fâcheusement blesser vos enfants : cages, paniers de basket, jeux extérieurs. Les arbres ont été rasés, les ballons sont en mousse, les colles sont bio, les ciseaux en plastiques (et tant pis, si ça ne coupe pas), les compas interdits. Les fenêtres sont toujours fermées même avec 34°. J’évite d’envoyer les élèves au tableau. Un jour un élève a trébuché contre un pupitre et s’est cassé une côte contre le dossier d’une chaise qui n’était pas aux normes. Et puis zut ! Tant qu’à faire, gardez vos enfants chez vous … Ils auront vingt fois plus de chances d’être accidentés, mais moi au moins, je serai irréprochable et vous n’aurez pas à monnayer votre deuil devant un tribunal.” 

Y’en a qui doutent de rien !

Je viens de découvrir par hasard un journal intitulé « Ecologie responsable » que je ne vous recommande absolument pas.

Dès les premières pages, on se rend compte que les articles concernant les problèmes d’environnement sont traités de manière plutôt ambigüe, par exemple en ce qui concerne les OGM (les opposants aux OGM y sont même traités « d’opposants au progrès ») et le nucléaire. Ainsi, concernant justement le nucléaire, nous trouvons dans le journal ce titre édifiant « fusion nucléaire : mettre le soleil en bouteille ». Ah, c’est beau le nucléaire, remettez-moi-z’en un carton de 12 bouteilles, s’il vous plait !

Et puis, le comble du comble est l’article consacré à la convention Ecologie de l’UMP (vous aviez peut-être déjà deviné de quels « écologistes responsables » il pouvait s’agir). Je cite un passage du texte en question, ça vaut son pesant de cacahuètes (cacahuètes OGM, naturellement) : « Dans la perspective de 2007, M. Sarkozy a proposé d’engager en cinq ans les actions nécessaires pour que tous les problèmes écologiques de la France soient résolus d’ici une génération » ou « deux pour le climat » a t’il concédé ». Y’en a qui doutent de rien !

Enfin, voilà, vous pouvez être rassurés : l’Union pour une Merveilleuse Planète veille sur nous et nos enfants. Vous pouvez dormir tranquille !

Et dire que je m’étais promis de ne pas faire allusion à la politique dans ce blog ! Enfin, j’aurai quand même tenu 31 articles, un exploit !

Et vive la Pologne !

Vendredi matin à la radio, un homme politique disait que la nouvelle directive Bolkenstein était une avancée pour notre pays, non seulement parce que le plombier polonais ne viendrait plus concurrencer notre plombier français mais aussi parce que le plombier français pourrait, lui aussi s’il est au chômage, aller travailler en Pologne.

Ce point de vue est choquant. D’abord parce qu’il laisse entendre que notre société se résume à un système économique dans lequel les gens n’ont qu’une valeur marchande et peuvent être déplacés comme des pions en fonction des besoins du marché. Mais aussi et surtout parce qu’il fait abstraction de la valeur humaine de la personne et des conséquences, sociales et familiales, qu’aurait la délocalisation de ce plombier au chômage. Qui, parmi les lecteurs de ce blog, accepterait de renoncer à sa vie familiale, à ses amis, à son quartier, à son village, pour aller travailler à plusieurs milliers de kilomètres ? Je n’en connais pas.

Mais allons jusqu’au bout du raisonnement de ce brave homme. Et si on appliquait la même méthode aux politiques ? Par exemple à tous ceux qui se retrouvent sans mandat parce que le peuple n’a pas voulu d’eux lors d’un scrutin ! Vous imaginer un organisme de type « Assedic » mais réservé aux hommes politiques, qui dirait à ces messieurs : « Monsieur, vous étiez sénateur, vous n’êtes plus rien, vous êtes sans travail politique. Si, dans les six mois, vous n’avez retrouvé aucun mandat, ne serait-ce que comme simple conseiller municipal dans un trou perdu en Haute-Saône (j’ai pris cet exemple au hasard, excusez-moi), nous vous proposerons une circonscription vacante en Pologne, où il vous faudra passer le stade de l’entretien d’embauche (les urnes). Vous avez évidemment le droit de refuser, mais deux fois seulement, sinon vous êtes rayé des Assedic (c’est-à-dire de la vie politique, à jamais)».

Et vive la Pologne où l’on pourrait envoyer tous ces beaux messieurs ! Je suis sûr que vous et moi aurions des tas de noms à proposer.

On a le droit de rêver, non !

Le chevreuil et la fourmi

Mon article intitulé « la retraite offensive du météorologue » et la réaction à cet article de Roland, avaient permis d’aborder un problème plus général, celui de la responsabilité des scientifiques dans les informations mises (ou non mises) à disposition du public.

Aujourd’hui, des tas de rumeurs circulent, sans réel fondement scientifique, et arrivent à s’installer parfois durablement dans le public. Ainsi, on entend parfois dire (il n’y a encore pas si longtemps à la radio) que des espèces disparaissent de la planète mais qu’il en a toujours été ainsi. Il doit y avoir probablement des milieux scientifiques autorisés (comme dirait Coluche) qui cautionnent ce genre d’affirmation. Effectivement, vu sous cet angle, l’affirmation est vraie. Simplement, il y a aujourd’hui une espèce animale qui disparaît toute les vingt minutes de la surface du globe, ce rythme n’a donc aucune mesure avec ce qui se passait pendant les périodes géologiques passées car on considère qu’il est aujourd’hui, au minimum, cent fois plus rapide. On est dans la même erreur de raisonnement que pour les changements climatiques, à propos desquels certains disent encore très facilement qu’il y a toujours eu des excès climatiques – ce qui est vrai – mais oublient de préciser que c’est la fréquence de ces excès qui augmente à la vitesse grand V.

Mais revenons à nos espèces, qu’elles soient animales ou végétales et dont la survie est aujourd’hui – au moins pour certaines – très compromise. D’une manière générale, l’homme est peu attentif à ce qui l’entoure et, à moins que ne disparaissent de grosses espèces comme le cerf ou le sanglier, ne se rendrait pas compte des disparitions de toutes petites bestioles qui font partie intégrante de son environnement. Les habitants de nos villages se sentiraient probablement concernés par l’éradication complète du chevreuil mais seraient complètement insensibles à la disparition d’une espèce de fourmi.

Or, il n’y a pas d’échelle de valeur à appliquer au monde vivant. Au regard de la vie même, aucune espèce n’est supérieure à une autre (même si l’homme croit pouvoir s’affranchir des lois de la nature). Il faut aujourd’hui considérer que la disparition de n’importe quelle espèce, qu’elle soit animale ou végétale, ou qu’il s’agisse même d’un hybride naturel comme la fougère d’Albert, est un drame irréparable. Une espèce qui disparaît, c’est une espèce disparue à jamais ! Une espèce qui est rayée de la carte toutes les vingt minutes, c’est un coup de poignard que nous recevons en pleine panse toutes les vingt minutes. Certains trouveront dommageables que certaines espèces disparaissent en raison de la place qu’elles occupaient dans l’écosystème et les équilibres naturels. Ce n’est pas là l’essentiel. Les êtres vivants n’ont pas à justifier leur existence par une quelconque utilité. Ils existent tout simplement.

Le miracle de la vie est la seule idée forte qui devrait nous guider en ces temps troublés. Regardons donc l’insignifiante fourmi avec le même regard que celui porté sur le chevreuil qui galope dans le pré.

Le chêne de Noirefontaine, digue digue dondaine !

Depuis le début de l’hiver, j’ai vu circuler des tas de mails concernant le projet d’abattage d’arbres sur la commune de Noirefontaine, dans le secteur de Montbéliard (de St Hippolyte plus exactement). Ce projet d’abattage visait en particulier un très vieux chêne remarquable, qui borde un chemin et gêne le passage de gros engins (contrairement au « vieux chêne » de Brassens qui « vivait à l’écart des chemins forestiers, ce n’était nullement un arbre de métier … »). Le maire du village, peut-être tout simplement parce qu’il ne comprend pas vraiment qu’un vieil arbre plusieurs fois centenaire fait aussi partie du patrimoine communal, au même titre que le serait une vieille fontaine ou un monument, a longtemps maintenu son projet. Je n’ai pas signé la pétition qui a circulé (qu’aurait valu une signature de plus ?) mais j’avais envie d’apporter une contribution minime, et surtout différente, à la lutte contre le projet. Un soir, j’ai pris ma plume, enfin plutôt le clavier, et tapé un petit texte consacré à ce vieux chêne. Et puis les semaines ont passé…

J’ai appris récemment que le vieux chêne, contrairement aux autres arbres visés par le projet, serait épargné (ça reste au subjonctif, est-ce si certain que ça ?). Finalement, même si mon texte est très imparfait, je préfère le publier sur mon blog plutôt que de le laisser dormir au fond de mon ordi. Car d’autres arbres de bords de route sont menacés en Franche-Comté et le combat demeure.

Ce texte est écrit un peu comme une chanson, avec un refrain, mais je n’ai pas les capacités d’écrire une petite musique et laisse à la municipalité de Noirefontaine le soin de le faire. En scie majeure ou en scie mineure ?

Aux arbres, citoyens !

Dans le secteur de Montbé
Des arbres vont tomber,
Décision malheureuse !
Parmi eux, un vieux chêne
Va passer sous la chaine
D’une gross’ tronçonneuse.

Aux arbres citoyens !
Le chêne, ce doyen
Va-t-il donc rendre l’âme ?
Ce vieil arbre débonnaire
Plusieurs fois centenaire,
Va périr sous la lame.

Le chên’ de Noir’fontaine
Digue digue dondaine
Est-c’ que nous le gardons ?
Digue digue dondon

« Faut élargir la route,
Vaill’ que vaill’, coût’ que coût’
Mais l’arbre nous fait chier ! »
Alors, pour le trafic
Des camions et leur clique,
Il faut le sacrifier !

Aux arbres citoyens !
N’y a-t-il pas moyen
D’empêcher ce carnage ?
Pour la terre, notre mère
Opposons-nous au maire,
Evitons l’abattage !

Le mair’ de Noir’fontaine
Digue digue dondaine
Est-c’ que nous le vidons ?
Digue digue dondon

Ce chêne est un vieil homme
Aux racines difformes,
Il a l’air d’un vieux sage.
Le maire est un autr’ homme,
Son cœur n’a pas de forme :
Triste sir’ d’un autr’ âge !

Aux arbres, citoyens
Ce chêne, c’est notre bien.
Il va être sanglant,
Mais ses fruits resteront,
Car toujours nous serons
Gouvernés par des glands !

Moralité : (s’il y en a une !)
Les gens de Noir’fontaine
Digue digue dondaine
Sont pris pour des dindons
Digue digue dondon.

Coups de gueule en réserve

17H51. Le dernier coup de feu résonne dans la campagne. Juste après, le merle noir a poussé une espèce de rire. Sait-il donc, lui aussi, que c’est le dernier week-end de chasse ? Eh oui, je n’ai vraiment réalisé que maintenant que la pitrerie était finie. Il va donc falloir attendre septembre prochain pour que ma rubrique « coups de gueule » puisse s’étoffer d’un ou deux articles sur le sujet.

Déjà, la semaine dernière, j’avais mis mon blog en ligne trop tard, quelques jours après la fin du Paris-Dakar. Là aussi, va falloir maintenant que j’attende un an !

Heureusement, il reste bien d’autres sujets. Tiens, par exemple, ceux qui sont obsédés par les arbres le long des routes et qui ne rêvent que de tronçonneuses ! M’est avis qu’il pourrait bien y avoir, à leur propos, quelques « coups de gueules » dans les semaines qui viennent !

La retraite « offensive » du brave météorologue

L’Est Républicain du mercredi 25 janvier relate la tenue du Forum sur l’Education à l’Environnement et le Développement Durable à Dole. Belle initiative évidemment et bravo aux organisateurs de ce forum ! Sur la même page, le journal publie une interview de J.L., ancien directeur de Météo-France, qui a donné une conférence sur les changements climatiques lors de ce même forum. Bravo aussi à ce monsieur qui ose venir dire ce qui va nous arriver en pleine figure dans les décennies qui arrivent.

Mais je m’interroge quand même sur cette pratique, devenue habituelle, de parler tardivement, trop tardivement peut-être. Je m’explique. Avec ses 6000 personnes (dont beaucoup de chercheurs), on se doute que Météo France sait, depuis très longtemps, énormément de choses sur les changements climatiques en cours (d’autant plus que ces changements climatiques, Monsieur J.L. l’a confirmé, ont commencé dès le début de l’ère industrielle). Mais vous avez déjà vu, vous, un responsable météo venir nous parler, à la télé, des véritables problèmes ? Voilà donc un monsieur extrêmement compétent (il a aussi dirigé la recherche à l’organisation mondiale météorologique) qui, une fois en retraite, vient vendre une prestation de conférencier en présentant devant un parterre de gens convaincus les problèmes à venir. C’est très courageux. Mais n’aurait-il pu dire les mêmes choses, à l’ensemble du grand public, alors qu’il était encore en place et qu’il était payé pour ça ? Ou alors, et c’est pour moi une véritable interrogation, n’avait-il pas le droit de parler à l’époque ? La muselière imposée par le pouvoir ? Le poids des lobbies de tous genres et notamment industriels ? L’indifférence des médias ? Ou tout simplement du grand public ?

Ce type de questions concerne finalement l’ensemble du fonctionnement de notre société, car c’est bien de ça qu’il s’agit n’est-ce pas ? Que disent aujourd’hui les responsables en place ? Pas grand-chose. Pourtant, de grands chercheurs doivent d’ores et déjà savoir que certains produits mis sur le marché, commencent à causer des cancers à la pelle. Est-ce que ça fera comme l’amiante (car on savait tout depuis des décennies) ? On nous annoncera donc en 2030 seulement que depuis l’année 2000, tel produit phytosanitaire est responsable de 3000 cancers par an.

Mais non, je me trompe, tout va bien dans le meilleur des mondes et si Monsieur J.L. n’avait jamais parlé auparavant, c’était évidemment de sa seule responsabilité, le pouvoir n’avait rien à voir avec ça. Et s’il vient aujourd’hui parler devant un cercle restreint, ce n’est que l’illustration … de remords tardifs ! Vous pouvez donc dormir en paix, brave gens, nos dirigeants veillent !

Blogue toujours, tu m’intéresses !

95 % des blogs ne sont jamais lus.
95% des blogs sont truffés de fautes d’orthographe.

Les deux chiffres sont les mêmes, y-a-t-il un rapport direct entre ces deux constats ? On peut se poser la question. Car comment un moteur de recherche peut-il trouver des choses très mal orthographiées ?
Exemple, je recherche comment planter des poireaux dans mon jardin, je tape avec Google les mots « planter » « poireaux » et « jardin », je vais tomber immanquablement sur les sites de Leroy Merlin, de Willemse France ou de Vilmorin. Mais comment pourrait-on arriver sur un blog où quelqu’un de probablement très compétent parle de « plenter des poirots dans sont jardain ». Et même si j’arrivais, par un hasard extrême, sur un blog où l’on parle « d’aler à la pèche aux brochais dans la riviaire », je crois que j’aurais vite fait, dès la première ligne, de replier mes gaules.

Ah, que vienne le temps où tout le monde, ou presque, fera des phautes d’autographes ! Quand je taperai un mot-clé méconnaissable, car truffé de conneries, il y aura toujours, statistiquement parlant, des tas de personnes qui l’auront écrit exactement comme moi. 95 % des blogs seront alors lus, 5% seulement ne le seront plus. Ce sera enfin l’avènement de l’ère de la communication !

Il pleut dans leur tête !

J’écris ce soir le premier texte de mon blog. C’est un bon jour. Non pas à cause du blog (c’est peut-être une aventure vouée à l’échec car 95% des blogs ne sont jamais lus, paraît-il) mais parce qu’il pleut. Et comme il y a une rubrique « coups de gueule » dans ce blog, la pluie me donne envie de pousser mon premier cri de colère.

La pluie est attendue partout, probablement beaucoup plus à la campagne où les gens vivent plus près de la nature, car il n’est quasiment rien tombé depuis l’automne, même en Franche-Comté. Et voilà qu’hier soir, le présentateur météo de Canal + (que je n’ai jamais regardé, pourquoi a-t-il fallu que la télé soit allumée à ce moment-là) prend une tête de circonstance, une mine déconfite de dernier de la classe, pour annoncer le malheur qui va s’abattre sur nos têtes : demain il va pleuvoir. Aujourd’hui, effectivement, c’est le drame, il pleut, assez faiblement mais de manière continue toute la journée. Et les réactions vont bon train : « ça va ? Mieux que le temps, j’espère », « et dire qu’ils ont annoncé le même temps pour demain », « on vit dans une région pourrie » et patati et patata. Le répondeur météo de Besançon a même classé cette journée, tenez-vous bien, en « vigilance verte, attention si vous pratiquez des activités sensibles à ce risque météorologique ».

La pluie n’est plus considérée comme un élément qui donne la vie, elle est devenue – mode de vie moderne oblige ! – un élément incontrôlable du destin qui nous empêche tous de vivre. Avec l’époque qu’on vit, a-t-on besoin de ça en plus ? La sentence est unanime, partout les réactions sont les mêmes, il suffit de tendre l’oreille dans la rue. Et je ne vous explique pas la tête dégoûtée des gens que l’on croise ! Et que dire de ceux (celles) qui marchent sur la pointe des pieds pour réduire à la surface minimale la zone de contact entre leurs chaussures et l’affreux liquide qui gît sur le sol !

Je dois être un peu anormal, j’adore marcher dans la rue avec une pluie fine qui me mouille le visage, je trouve qu’il y a infiniment plus de poésie et de beauté dans des nuages qui passent que dans un ciel bleu lavasse, j’aime les ronds que font les grosses gouttes de pluie sur le calme de l’eau d’un étang, les éclairs qui déchirent le noir opaque de la nuit … !

Il pleut ? Et si c’était dans leur tête à eux ?