Jardiniers de France

LE COIN DU JARDINIER (42)
Il y a trois ans, je suis devenu « Jardinier de France ». En adhérant à cette association, j’ai rejoint une structure qui a déjà 130 années d’existence. Vous pouvez cliquer ici pour connaître l’histoire très intéressante de cette société. Parmi les dates qui ont jalonné son histoire, je retiendrai les années 20 au cours desquelles l’association s’est beaucoup impliquée dans le développement des « jardins ouvriers » et les années d’après-guerre marquées par une pénurie alimentaire. Dans ces années difficiles, l’association s’est donnée comme objectif d’assurer la subsistance des plus pauvres. Elle a alors créé sa fameuse « série n° 1 » qui permet à une famille d’assurer sa subsistance, pour une somme très modique, pour une année complète.

Soixante ans plus tard, cette fameuse série existe toujours. A notre époque qui voit le prix des sachets de graines augmenter de manière éhontée et sans justification (il existe de nombreux sachets de graines qui valent 4 ou 5 euros actuellement et qui valaient 4 ou 5 francs il y a quelques années seulement), cette série est précieuse. Pensez donc, vous avez 20 sachets de graines pour 12,50 euros seulement soit 62 centimes le sachets de graines (et en plus, il y a 5% de réduction si on est adhérent). J’achète cette série tous les ans. Elle ne contient que des variétés anciennes qui ont fait leurs preuves (tomates marmande, tomate St Pierre, carotte nantaise, radis de 18 jours, navet de Nancy, oignon jaune des vertus, mâche à grosse graine, poireau de Solaise, chou milan de Pontoise …).

graines

D’autres séries proposées sont très intéressantes, notamment les séries régionales. Il existe ainsi une série « Ouest » adaptée au climat océanique (12 sachets de légumes + une fleur pour 6,20 euros). On trouve aussi dans le catalogue des jardiniers de France une gamme de 60 variétés au prix de 95 centimes le sachet. Les frais de port s’élèvent à 8 euros mais on peut grouper les commandes (et cela favorise en plus les échanges entre jardiniers). De plus, les sachets contiennent une grande quantité de graines et on peut facilement partager leur contenu avec d’autres jardiniers.

A l’heure où le jardinage pourrait redevenir une nécessité absolue et vitale dans un contexte de crise durable, de telles offres ne peuvent être que les bienvenues. Cliquer ici pour accèder au site des Jardiniers de France.

Rock’n Rolex Attitude

LES CONSEILS A LA CON DU PROFESSEUR DUPDUP
Avez-vous une Rolex ? Non. Alors, vous avez sans doute raté votre vie. Désolé de vous l’apprendre mais c’est comme ça. C’est Seguala qui l’a dit. Et Séguala c’est pas un con. Quoique …! Car Pierre Desproges avait cru bon quand même de poser la question en son temps : « Jacques Séguéla est-il un con ? De deux choses l’une : ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m’étonnerait quand même un peu ; ou bien Jacques Séguéla n’est pas un con, et ça m’étonnerait quand même beaucoup !« .

Toujours est-il qu’un journaliste lui a posé une question pertinente à propos de MoiJe 1er. Cela se passait le 13 février dernier sur le plateau de France 2 : « l’image ostentatoire du président, ce côté Bling-bling de Nicolas Sarkozy, est-elle une erreur de communication ?« . Et notre aimable Jacques, le conseiller en communication des grands de ce monde, de répondre : « C’est une erreur journalistique. Comment peut-on reprocher à un président d’avoir une Rolex. Enfin … tout le monde a une Rolex. Si à cinquante ans, on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie ! ».

Triste constat donc : vous avez complètement raté votre vie. Que vous reste-t-il donc ? La pendaison ? Le gaz ? Que nenni ! Il vous reste la Rock’n Rolex Attitude. Comment, vous ne savez pas ce que c’est ? Normal, vous n’êtes pas les seuls, vu que j’ai inventé ce nouveau concept ce matin en me rasant.

L’idée est simple. Vous allez sur tous les sites internet où l’on vend des Rolex. Vous allez vite constater que sur le web, les Rolex sont souvent soldées. Des Rolex qui valent 14 000 euros, vous pouvez les trouver facilement à 12 000. Normal, c’est souvent des contrefaçons. Mais contrefaçon ou non, ce n’est pas grave. L’important est d’en acheter. Car en achetant une Rolex à 12 000 euros au lieu de 14 000, vous gagnez 2 000 euros. Si vous en achetez sept dans le mois, vous avez gagné 7 X 2 000, soit 14 000 euros. Sans rien faire. Juste en cliquant avec votre souris. Il vous reste quand même à attendre que le facteur vienne, faut tout de même pas exagérer … on ne devient pas riche aussi facilement !

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14 000 euros dans le mois, ça fait une bonne petite somme quand même. Et en plus, c’est juste ce qu’il faut pour vous acheter … Acheter quoi ? Une Rolex, pardi ! Mais une vraie cette fois-ci. Que vous pourrez exhiber devant vos collègues (ou vos ex-collègues car avec 14 000 euros par mois, j’imagine que vous allez faire comme moi : arrêter de bosser).

Et en plus, vous n’aurez pas raté votre vie.

Elle est pas belle la vie ?

Rencontres musicales au sommet (4)

Il y a très longtemps que j’ai mis en stand-by cette rubrique consacrée aux rencontres entre les grands de la musique. Trois anciens articles ont montré des duos assez étonnants : Leonard Cohen jouant avec Sonny Rollins, Brassens avec Trenet et Pavarotti chantant avec James Brown.

Il n’est pas très fréquent finalement que de grands musiciens jouent ensemble sur scène. Bien sûr, cela arrive dans le domaine du rock ou de la chanson mais le résultat n’est pas toujours à la hauteur. Lorsque deux égos se retrouvent sur scène, la fusion entre les deux n’est pas fréquente, même l’espace de quelques minutes.

S’il y a un type de musique par contre où les musiciens de haut niveau ont l’habitude de jouer ensemble, c’est bien le domaine du jazz.

Pour ce petit dimanche musical, je vous propose quatre vidéos illustrant quelques rencontres jazz au sommet. Attention, il s’agit de documents qui datent tous de plus de quarante ans, alors soyez indulgents avec la qualité technique de ces vidéos.

D’abord, Miles Davis jouant So What avec John Coltrane

Coltrane toujours mais avec un autre grand du saxo : Stan Getz, et l’un des plus grands pianistes de l’histoire du jazz : Oscar Peterson.

Charlie Parker et Dizzy Gillespie ensuite :

Et pour finir, le trompettiste Don Cherry avec Sonny Rollins au saxophone :

La plotte à terre

Pierre Lasbordes, député et Président du groupe d’amitié France-Québec, est trop drôle. Lors de la réception du Premier Ministre québécois à Paris, sa femme lui avait conseillé de glisser dans la conversation une phrase québécoise, afin qu’il paraisse plus sympa.

Voilà-t-y donc pas que notre charmant député a accueilli le Premier Ministre Québécois avec ces mots « Monsieur le Premier Ministre, j’espère que vous n’avez pas trop la plotte à terre, comme on dit au Québec ». Regard effaré du Premier Ministre. Car au Québec, le mot « plotte » est un terme trivial consacré aux organes génitaux féminins. La phrase ne voulait pas dire, comme notre député l’avait cru, « J’espère que vous n’êtes pas trop fatigué » mais « J’espère que vous n’avez pas la chatte qui traîne par terre ». Il paraît que cette histoire fait fureur sur les sites internets de nos amis Québécois.

Encore merci au Canard Enchaîné de nous avoir rapporté cette scène.

La grande aigrette

Il y a trente ans, lorsqu’une grande aigrette était signalée en France, beaucoup faisaient le déplacement pour aller l’observer. Je me rappelle aussi qu’à cette époque, quelqu’un s’était arrêté vers moi en Camargue pour me signaler sa présence. C’est grâce à cet ornitho que j’ai pu admirer cet oiseau pour la première fois. La présence en France d’un oiseau du sud-est européen avait alors quelque chose de magique pour moi.

grandeaigrette
Aujourd’hui, la grande aigrette est partout.

Je l’ai vue arriver dans la vallée de l’Ognon il y a cinq ou six ans peut-être. Et depuis, chaque hiver, je l’observe ça et là. Plusieurs personnes m’ont déjà demandé « C’est quoi ce héron blanc ? ». Le 15 novembre dernier, j’étais au Lac du Der en Champagne et j’ai vu un rassemblement de 84 grandes aigrettes à quelques centaines de mètres de moi.

Pour la première fois, l’une d’elle vient dans les prés qui sont face à la maison. Elle y vient tous les jours depuis une semaine. Et elle est devant mes yeux, à l’heure où j’écris cet article.

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La grande aigrette  ne niche pas en Franche-Comté. Elle n’y vient qu’en hiver mais deux individus sont restés tout le printemps 2008 dans la basse vallée de l’Ognon. Un jeune couple encore immature ? Signe d’une nidification prochaine ? A surveiller donc (notamment en amont de Pesmes).

Merci à Christophe de m’avoir prêté les deux photos de cet article.

« La vierge froide et autres racontars »

J’ai relu hier La vierge froide et autres racontars de Jorn Riel. Il s’agit d’une suite de petite anecdotes qui mettent en scène des personnages vivants dans l’extrême nord.

Que dire sur ce livre afin de lancer une éventuelle discussion ?

Il y a eux et il y a les autres. Eux, ce sont les membres d’une petite communauté de trappeurs vivant dans des conditions matérielles très difficiles. Il sont là comme s’ils l’avaient toujours été et font partie du paysage. Les autres, ce sont les nouveaux, ceux que la Compagnie envoie chaque année pour relever de leur fonction ceux arrivés l’année précédente.

Les hommes qui vivent là vivent par deux dans des cabanes misérables. L’ancien est le maître des lieux. Le nouveau qu’on lui envoie doit s’adapter à ce monde étrange fait de glace, de nuit et de solitude. Chaque petit groupe de deux vit dans l’isolement et le dénuement. Chacun des groupes vit éloigné des autres, souvent à plusieurs journées de traineaux. Mais il s’agit là, malgré l’éloignement, d’une véritable communauté. La communauté possède ses propres règles, ses codes, son histoire, sa vie sociale … Elle semble immuable, centrée sur elle-même, et rien ne semble avoir prise sur elle.

De drôles de personnages, avec de drôles d’idées, font irruption dans ce petit monde clos. Chaque année, au mois de novembre, le bateau Vesle Mari amène un ou deux nouveaux qui semblent égarés sur ce monde polaire : Joenson le tatoueur qui débarque du bateau, une cafetière émaillée à la main ; le lieutenant Hansen, militaire zélé, qui veut créer une milice ; Laurits qui a l’idée saugrenue de construire des WC, les premiers WC du Groenland.

Pour moi, il s’agit là d’un livre non frelaté avec des mots authentiques. Les personnages sont vrais, hauts en couleur, pitoyables parfois mais profondément humains. Mais qui sont-ils vraiment, tous ces personnages décalés qui ont choisi de vivre en marge du monde civilisé ? Des solitaires. Des gens blessés (on sent chez beaucoup d’entre eux des blessures enfouies qui ne se sont jamais refermées). Des gens qui ont le sentiment de faire partie d’un monde qui n’a plus cours. Des gens ivres de silence.

C’est un monde très masculin dans lequel la femme est rarement évoquée et pèse par son absence. Alors on invente Emma, la femme idéale. « Emma, tiens, c’est comme elle était faite rien qu’avec des beignets aux pommes. Les fesses, les seins, les joues et tout et tout. Rien que des beignets, mon garçon. Et au milieu de toute cette pâtisserie, deux yeux bleu ciel et une moue rouge ».

viergefroide1(merci à Oetincelleo pour cette magnifique photo de la vierge froide)

Un monde de pudeur et de tendresse. Mais de dureté aussi. La solitude est de mise. La nuit aussi. La nuit polaire recouvre l’âme d’une couche sombre.

Après l’intériorisation forcée vient l’urgence d’aller se vider auprès des amis. Les amis, ça peut être un coq ou même un cochon. L’important est de trouver quelqu’un à qui se confier. Et quand un ami décède, il faut tout mettre en oeuvre pour que la mort devienne fête. Attacher un mort sur un traineau, lui mettre sa pipe entre les dents, et aller une dernière fois faire la tournée des copains, voilà l’une des scènes les plus inattendues de cet ouvrage. Bien sûr, quand le mort fléchit et vacille à table, on le sort vite pour qu’il se redurcisse dans le froid polaire avant de le ramener à table. Et la table est pleine de cadavres de bouteilles d’eau de vie. Car lorsque vient la mort, la fête doit être complète.

Pourquoi ce livre marque-t-il autant ? Sans doute parce qu’il est marqué du sceau de l’authentique et des vérités vraies… Il n’y a rien d’artificiel dans ce monde là.

« Il y aura de la place pour nous tous parce que dans ce temps-là, Lasselille, ce sera fini avec l’Histoire là-bas en bas. Ils seront tous tellement pareils qu’ils pourront tenir sur la même ligne dans une parenthèse. Ils seront sans Histoire. Prends bien note de ce que j’dis, c’est le chemin que ça prend. Ils vont découvrir que l’Histoire qu’ils ont écrite jusqu’à présent n’est que du remplissage et du bavardage d’un bout à l’autre et pas du tout quelque chose qui peut  nous en apprendre. A ce moment-là, ils seront bien obligés de tourner leur regard vers le Nord ».

Dans un mois sur ce blog : « Qui se souvient des Hommes … »

Demain, nous parlerons d’un premier livre : « la vierge froide et autres racontars » de Jorn Riel. Il s’agit là d’un premier essai de discussion autour d’une oeuvre. Voir l’article que j’avais écrit à ce propos.

Le livre annoncé pour le mois d’avril (pour le mardi 7 exactement) est Qui se souvient des Hommes… de Jean Raspail. Il nous est proposé par Oetincelleo. Voici la petite présentation qu’elle nous en fait :

Les Alakalufs, un petit peuple sans cesse repoussé jusqu’aux limites du monde, dans l’environnement le plus inhospitalier qui soit. Un peuple dont Darwin parlait en ces termes :
« Il s’agit des créatures les plus abjectes et misérables que j’ai jamais rencontrées. Regardant ces hommes, il parait difficile de croire qu’il s’agit d’êtres humains habitant notre monde à nous. »
Un peuple dont le langage ne possède pas de mot pour exprimer le bonheur où la joie.
Un peuple disparu, oublié de tous …
Oublié de tous ?
Non, pas de ceux qui ont lu Qui se souvient des hommes de Jean Raspail.
Impossible d’oublier Lafko l’Alakaluf ! »

alakaluf
En espérant que beaucoup d’entre nous auront pris le temps de lire cet ouvrage d’ici le 7 avril !

Didier Malherbe et son Hadouk Trio

Il sera question un jour sur ce blog de la musique underground des années 70 dont je me suis longtemps nourri. Soft machine, Caravan, Gong, Matching Mole, Magma … auront un jour leur petit dimanche musical sur le blogadupdup. Mais ne soyons pas pressé, j’ai des dizaines de projets d’ici là.

Qui se souvient de Gong aujourd’hui ? Pourtant le groupe se produit encore et les deux principaux musiciens-fondateurs du groupe, Daevid Allen et Didier Malherbe, se retrouvent régulièrement.

Des années 70 aux années 90, je n’ai pas suivi le parcours de ces musiciens. Et puis, ce devait être au cours de l’hiver 96-97, je suis allé avec Steph écouter Didier Malherbe qui se produisait à D’Jazz au bistrot à Saint-Claude dans le Jura. Je l’ai retrouvé dans un autre répertoire, fait de mélange de musiques du monde et de jazz. Le lieu était très sympa. Quoi de mieux comme conditions d’écoute que de boire une bonne bière (du Jura), attablé devant la scène. Ce soir-là, j’avais pu admirer la facilité avec laquelle Malherbe pouvait passer du saxophone soprano au sopranino, à la clarinette, alto à la flûte, à l’ocarina ou au doudouk. Il était accompagné ce soir-là par Loy Ehrlich aux claviers.

Depuis, Didier malherbe s’est entouré d’un autre grand musicien (Steve Shehan aux percussions s’est ajouté à Loy Ehrlich) pour former le Hadouk Trio.  Je vous propose trois petites vidéos de ce trio qui est en train de conquérir la scène internationale (nomination aux victoires de la musiques jazz en 2007, disque d’or avec Utopies sorti en 2006).

Il y aura dans quelques semaines (ou quelques mois, ou quelques années) un deuxième dimanche musical consacré à ce trio.

Créer sa propre variété de tomate ?

LE COIN DU JARDINIER (41)
Les graines ont quelque chose de magique. Chacune d’entre elles, aussi petite soit-elle, possède tout ce qu’il faut pour donner une plante adulte. La graine relève pour moi du miracle permanent. La fin d’hiver est pour moi une période très excitante car je me délecte à voir germer dans mon salon des tas de petites graines de salades, de poivrons, de choux … Je vais voir au moins dix fois par jour où en sont mes nombreux semis.

tomates

Je suis très impressionné aussi par la durée de vie des graines. Il y a dix jours, j’ai retrouvé de vieilles graines de tomates de la variété green zebra. Elles dataient de 2002 et provenaient de tomates que j’avais cultivées à l’époque. Il y avait 67 graines. Je les ai toutes semées, juste pour mesurer leur faculté à germer après une si longue période. Ce matin, 61 avaient déjà germé. 91% de germination au bout de 7 ans, c’est pas mal, non ? Cela veut dire que l’on peut se permettre de ne renouveler ses graines que très peu souvent. Peut-être qu’en gardant ses graines dans de bonne conditions de conservation, on pourrait se contenter de ne renouveler ses graines que tous les 10 ans.

tomatesjaunes
Je vais pousser plus loin l’expérience. Cette année, je vais garder des milliers de graines de tomates (de la variété green zebra) et j’en sèmerai tous les ans pour mesurer l’évolution dans le temps de leur pouvoir de germination. Je ne serais pas surpris que des graines arrivent encore à germer au bout de 15 ans. A suivre donc …

green-zebra

Tiens, puisqu’on parle de green zebra, une petite info intéressante : Tom Wagner, le génial obtenteur américain de cette variété et de centaines d’autres, sera en France en septembre et animera un stage pour inciter les jardiniers à créer eux-mêmes leurs propres variétés. Je participerai à ce stage au château de la Bourdaisière (ce même stage aura lieu aussi à Bruxelles et en Suisse).

Créer une ou deux variétés de tomates originales quand j’aurai un peu plus de temps, voila une idée intéressante pour le futur retraité que je suis. Après leblogadupdup, la tomatadupdup !

Le chevalier de la terre plate

Il y a quelques années, j’avais suivi la polémique incroyable entre Claude Allègre et le Canard Enchaîné à propos du temps que mettent une boule de pétanque et une balle de tennis pour tomber. Claude Allègre s’était complètement ridiculisé au fil des mois et les numéros du Canard de l’époque sont des numéros d’anthologie que j’aurais bien fait de conserver, je suis sûr qu’ils doivent valoir un prix d’or aujourd’hui sur le marché de l’occasion.

L’an passé, il y avait eu un début de discussion sur ce blog à propos de Claude Allègre. La discussion n’était pas allée bien loin, faute sans doute d’arguments sérieux pour défendre la position de notre chercheur en mal de reconnaissance par ses pairs et qui, pour cette même raison sans doute, a une soif inextinguible d’exister médiatiquement.

Pendant quelques temps, j’ai fait des recherches sur internet et je suis tombé sur des tonnes de données à propos de notre lascar. Je me rappelle que toutes les données allaient dans le même sens. J’ai toujours eu envie de faire une synthèse de ce que j’avais lu mais ça me semblait compliqué. Et puis le temps a passé …

Anne et Christophe m’ont envoyé

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Quand les côtes de porc volent …

Il n’est pas facile de gérer la nourriture que l’on met dans un congélateur de type « bahut ». Il y a certains aliments qui sont placés dans le fond du congélateur, recouverts ensuite par d’autres, et on finit par ne plus avoir accès à ce qui est tout au fond. Alors, sans le faire exprès, on oublie parfois un ou deux sachets. La nourriture qui est ainsi oubliée devient périmée au bout de quelques années. Mais toute cette viande n’est pas perdue pour tout le monde, loin s’en faut. Il m’est arrivé plusieurs fois qu’on me donne de la viande périmée pour que j’en fasse profiter les buses qui viennent derrière la maison. Il y a trois semaines, j’ai récupéré par exemple trois vieux poulets que ma mère avait oublié depuis de nombreuses années au fond de son congélateur. Comme il faisait très froid, ces poulets ont sans doute permis à quelques buses affamées de survivre à ce moment-là.

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Vendredi je suis allé chez des amis. Sachant que je suis toujours à la recherche de déchets de viande pour nourrir « mes » buses, ils m’ont donné de la viande qui était depuis pas mal de temps dans leur congélateur. Il y avait notamment quelques vieilles côtes de porcs que j’ai mises sur le terrain.

Dimanche matin, alors que j’étais devant mon ordinateur, j’ai entendu un énorme bruit du côté de la cuisine. Je suis vite allé voir, il y avait un grosse tache rougeâtre sur la vitre. J’ai aussitôt pensé qu’un épervier s’était scratché en poursuivant un petit oiseau. Mais deux buses étaient en train de se chamailler en vol. Et quand j’ai regardé le rebord de la fenêtre, juste sous la tache, il y avait une belle côte de porc. L’une des deux buses venait donc de la lâcher en plein vol. Le choc avait été violent mais ma fenêtre avait résisté.

Une côte de porc qui vole, ce n’est pas bien courant. Enfin, ça m’étonnerait fort que vous ayez déjà assisté à ce spectacle. Si j’étais sorti juste à ce moment, peut-être que j’aurais terminé ma vie à la manière d’Eschyle, le poète grec. On dit qu’un gypaète (rapace) a laissé tombé une tortue sur sa tête, prenant son crâne chauve pour un caillou. Eschyle est mort sur le coup.

Mais bon, voir écrire sur la tombe à Dupdup « victime d’une côte de porc », y’a quand même mieux comme épitaphe, non ?

Semaine vénitienne (8)

Dernier article consacré à Venise.
Venise est construite sur une centaine d’îlots marécageux. Il a fallu beaucoup d’ingéniosité à ses habitants pour réussir à construire une véritable ville sur l’eau. Le défi était énorme : comment bâtir sur des pieux sans que la cité finisse tôt ou tard par s’enfoncer. Le travail réalisé est titanesque.

photojoelle

Tous les pieux installés avant le 20ème siècle ont été posés à la main selon une technique qui a peu varié au cours des siècles. On entourait d’abord la zone à construire de gros caissons afin d’assécher la zone et l’on enfonçait ensuite des pieux de chêne, de chêne rouvre ou de mélèze dans le sol. Le travail était fait entièrement à la main, il fallait de nombreux hommes pour enfoncer chaque pieu et ce travail se faisait au rythme d’un chant monotone. Quand les pieux ne pouvaient être enfoncés plus profondément, on les mettait à niveau, on les reliait par d’énormes madriers transversaux. On recouvrait ensuite ces madriers de planches qui étaient agglomérées entre elles par un mortier fait de chutes de pierres, de marbre et de brique. Il a ainsi fallu un million de pieux pour supporter la basilique Saint-Marc.basilique

La solidité des pieux est éprouvée par le temps et, mis à part la chute du campanile de Saint-Marc en 1902 (le plus haut campanile de Venise), il n’y a pas eu beaucoup d’effondrements.

Mais la question de la survie de Venise demeure. Même si les pieux s’avèrent intacts pour la plupart, protégés par une gangue de boue, jusqu’à quand tiendront-ils ?

La montée des eaux met en danger cet équilibre fragile. Le phénomène d’acqua alta est de plus en plus fréquent, la plupart des rez-de-chaussées de maisons ne sont plus habités.

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L’idée de mort est déjà fortement ancrée dans la ville de Venise elle-même car la ville vit de la splendeur de son histoire. Venise est presque entièrement tournée vers son glorieux passé. A cette idée de mort vient s’ajouter l’idée d’une mort programmée : Comment faire face à l’usure inévitable des pieux qui supportent la ville ? Comment faire face à la montée inéluctable des eaux ? Comment éviter le tourisme envahissant .) Il est évident que le tourisme de masse tue Venise. Mais sans tourisme à Venise, que serait aujourd’hui cette cité ?

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Tout voyage à Venise est forcément empreint de nostalgie, nostalgie d’un certain âge d’or, nostalgie d’un idéal artistique, nostalgie d’un monde qui n’est plus. Mais ainsi en est-il de toutes choses : naissance, vie et mort. Venise n’échappe pas à la règle.

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Venise la mort, Venise la nuit, le jardin de Venise, Venise couleur, Venise l’eau, Venise la pierre … et pour finir de nouveau Venise la mort. Ainsi la boucle est bouclée. Ainsi s’achève ce petit voyage.

Semaine vénitienne (7)

Ce petit dimanche musical qui termine une semaine complète d’articles consacrés à Venise, se devait de faire l’honneur aux musiciens de cette ville.

Monteverdi d’abord qui fut le plus grand musicien de son temps et qui écrivit l’Orfeo, le premier chef d’oeuvre de l’opéra. Monterverdi fut la charnière entre la musique de la Renaissance et la musique baroque. L’extrait que je vous propose, Ohimé ch’io cado, est interprété par Philippe Jarroussky, l’une des grandes voix de contre-ténor de notre époque.

Mais le grand musicien de Venise, celui est est joué dans toutes les églises de la ville, c’est bien entendu Antonio Vivaldi. Vivaldi est surtout connu pour ses centaines de concertos, le concerto Les quatre saisons étant devenu universellement connu. Pourtant, Vivaldi excella dans la musique vocale, sacrée ou profane. Nous retrouvons de nouveau Philippe Jarrousky qui interprète Se in ogni guardo (extrait de l’opéra Orlando).

Vivaldi toujours, mais sous une autre forme, en jazz par Jacques Loussier Trio :

Et pour finir, Que c’est triste Venise, par Charles Aznavour :

Semaine vénitienne (6)

On ne peut qu’être séduit par l’architecture de Venise. Chaque maison a son propre caractère. Il suffit de regarder de part et d’autre du Grand Canal (la « grand’ rue » de Venise) pour se rendre compte de la richesse architecturale de la ville.

gondoles

Il y a des « passages obligés » à Venise. Difficile de ne pas être tenté d’aller visiter, malgré la foule, la basilique Saint-Marc ou le palais de Doges.

doge

Le dernier jour de notre petite semaine, nous sommes allés à l’église des Frari (« Santa Maria Gloriosa dei Frari » plus exactement), sans doute la plus riche de toutes les églises.

eglisefrari
C’est un véritable musée à lui tout seul. C’est là que se trouve face à face le tombeau du Titien et le Monument à Canova. La moindre petite chapelle latérale réserve des trésors artistiques.

chapelle

Joëlle avait pris un audioguide. Moi non. Je déambulais un peu au hasard dans l’église sans parcours précis. Joëlle faisait la visite de manière systématique. A un moment donné, elle est venue vers moi et m’a dit « va vite prendre un audioguide et reviens à la station n° 4. Tu n’as rien vu ? ». J’ai bien senti qu’il y avait quelque chose d’important. Je suis donc retourné à la caisse prendre un audioguide, j’ai fait les stations dans l’ordre, l’une après l’autre. Et j’ai tout de suite vu en arrivant devant la 4ème station de quoi il s’agissait : le tombeau de Claudio Monteverdi. J’avais écrit un jour sur ce blog que Monteverdi représentait, plus que Bach encore, mon idéal musical. C’est dire l’émotion que j’ai eue en me trouvant devant le tombeau du maître.

monteverdi
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Tiens, Monteverdi est une bonne transition pour notre petit dimanche musical de demain…

Semaine vénitienne (5)

A Venise, l’EAU est partout. Elle irrigue toute la cité.

canal

A venise, on prend le vaporetto presque comme on prend le bus ou le métro à Paris.

Dans la lagune, on fait tout en bateau : le menuisier livre ses planches en bateau, l’ambulancier se déplace à toute vitesse sur les canaux, les flics aussi, on transporte les corps jusqu’au cimetière de San Michele en bateau-corbillard, on vend sa marchandise depuis une embarcation et certains canaux sont parfois bien encombrés.

bateaux

ambulance

transporteur

encombrement

Robert disait, dans l’un de ses commentaires, qu’au XVIIème siècle les producteurs de légumes venaient de Sant’ Erasmo au petit matin pour y vendre leur production sur des barques-étals. L’habitude semble être restée ça et là. Mais d’où viennent les légumes ?

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Pendant notre séjour, l’eau a submergé la place Saint-Marc mais nous étions ailleurs à ce moment-là et je n’en ai pas rapporté de photos. Ce phénomène appelé acqua alta est de plus en plus fréquent et laisse peut-être présager un avenir difficile pour Venise.

Semaine vénitienne (4)

Quatrième article consacré à Venise et à sa lagune. Après Sant’ Erasmo, je vous parlerai encore d’une île ce soir : l’île de Burano dont le nom vient sans doute de bora, ce vent violent qui souffle sur le golfe de Trieste. Tout comme sa voisine Murano, réputée pour ses souffleurs de verre, l’île de Burano vit de sa gloire passée. Car la confection de la dentelle qui a fait la renommée de cette île dans le monde entier n’a plus vraiment cours aujourd’hui. Ou si peu. La marchandise vendue dans toutes les échopes se confectionne ailleurs. Et si quelques magasins proposent encore de l’authentique, c’est au-dessus de nos possibilités financières, il faut des centaines d’heures, parfois des années, de travail de brodeuses pour réaliser certaines pièces.

Quand on est à Burano, est-on encore à Venise ? « Oui » disent sans conteste les guides touristiques. « Pas si sûr » disent certains. Car Burano a une longue histoire d’indépendance vis à vis de Venise et les Buranelli de souche ne se disent Vénitiens que du bout des lèvres (et les Buranellettes – c’est un terme que j’invente à l’instant – ayant de belles lèvres, on les croit forcément sur parole !).

Je n’ai pas trop aimé tous ces magasins qui vendent tout ce qu’un touriste peut être capable d’acheter. Mais par contre, j’ai flashé sur ces maisons colorées que l’on trouve à la périphérie du bourg.

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Je ne sais pas d’où vient cette habitude de peindre régulièrement ces maisons, de manière concertée semble-t-il, mais je dois dire que l’effet est garanti sous un ciel pluvieux.

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Sur la photo précédente, Claude, Manu et Joëlle ont leur regard attiré par un écriteau? Qu’y a t-il donc sur cette petite pancarte qui attire ainsi l’oeil ?

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« Il colore come la musica ». « Color is like music ». Belle formule qui résume à elle seule l’île de Burano.

Alors que nous approchons de l’embarcadère pour repartir dans la cité des Doges, un homme passe à côté de nous. Trop drôle … !

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