LE COIN DU JARDINIER (28)
J’aime bien les petites astuces que connaissent les jardiniers. Il en existe des tas qui sont, pour beaucoup, vouées à disparaître. Car la mémoire collective orale, qui se transmet de bouche à oreille, fout le camp et beaucoup de savoir-faire disparaissent ainsi progressivement.
Le ver du poireau est une plaie. Pour s’en débarrasser il existe plusieurs méthodes, notamment celle qui consiste à jardiner en mélange carottes et poireaux. Chaque plante tire alors de cette cohabitation un bénéfice réciproque : le poireau éloigne la mouche de la carotte et la carotte éloigne le ver du poireau. Je n’ai pas testé cette méthode, ne semant pas ces plantes aux mêmes époques mais il semblerait que son efficacité soit toute relative.
Les vieux de mon village trempent les racines de leurs poireaux dans de l’eau légèrement javellisée avant de les repiquer et il semblerait que ce soit assez efficace.
Le ver du poireau étant en fait une chenille (la chenille d’un papillon appelé « teigne »), on pourra empêcher le papillon adulte de venir pondre ses oeufs en plaçant un voile de forçage sur les poireaux lors de leur repiquage. C’est probablement la méthode la plus efficace qui soit connue.
Mon ami Robert utilise quant à lui une méthode inédite et très originale : il met trois grains de poivre dans chacun des trous juste avant le repiquage du poireau. L’odeur du poivre serait-elle suffisamment forte pour empêcher les papillons de venir pondre ? Ou les papilles de chenilles seraient-elles beaucoup trop délicates pour supporter le goût du poivre ? Je n’ai pas la réponse précise mais comme cette méthode semble très bien marcher, je vais m’empresser de l’appliquer dès ce printemps … !
(ma récolte de ce matin)



















