Sur la toile

Voici quelques images de toiles d’araignées réalisées avant-hier au lever du soleil. C’est le genre de photo facile, les toiles étant chargées à cette heure-là de gouttes de rosée.

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En regardant les photos ce soir sur mon ordi, je me suis soudain rappelé que j’avais photographié une araignée de nuit il y a quelques semaines alors qu’elle était en train de tisser sa toile. J’ai fini par retrouver les photos qui étaient déjà passées aux oubliettes … !

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Vous avez remarqué que sur la dernière photo on voit nettement l’orifice qui produit le fil de soie ?

Mais que fait donc la police ?

Dupdup ferait-il de la bière en douce ?
Toujours est-il que dans un rayon de 50 mètres autour de chez lui, il y a un plant de houblon qui envahit chaque poteau électrique ou poteau téléphonique.

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Mais que fait donc la police haut-saônoise ?

Papillons nocturnes en Brenne (3)

Il y a beaucoup de choses à dire sur toutes ces espèces de papillons vues pendant mon stage en Brenne. Alors, je vais les distiller au compte-gouttes pendant tout cet été et probablement plus longtemps encore.

Les papillons que nous attirions avec la lampe au mercure se fixaient en général sur les draps blancs que nous tendions. Mais certains se posaient aussi dans la végétation proche de la lampe.

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J’ai été impressionné par ces papillons que l’on appelle « feuilles-mortes » et qui passent incognito dans la nature, tellement ils ressemblent à de véritables feuilles-mortes. Le deuxième soir du stage, nous avons eu la visite d’une feuille-morte du chêne (Gastropacha quercifolia), dénommé ainsi en raison de sa ressemblance avec les feuilles de cet arbre. Il s’agit-là d’une espèce censée être présente sur tout notre pays mais qui est devenue peu commune, voire rare dans la plupart des régions (elle semble même avoir complétement disparu de certaines régions françaises).

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Les adultes volent en juin-juillet. Les chenilles éclosent en fin d’été et vont se nourrir de feuilles de prunellier, de pommier, de poirier, de bourdaine, d’aubépine … mais pas de chêne ! Elles vont passer tout l’hiver à se les geler, plaquées contre un rameau.

La troisième nuit du stage, nous avons pu admirer une autre espèce : la feuille morte du peuplier (Gastropacha populifolia). Plus clair que sa cousine du chêne, ce papillon est inféodé aux zones humides où la chenille va se nourrir de feuilles de saules, de peupliers et de frênes. Cette feuille-morte vole entre juillet et août. Elle vit dans toute l’Europe (sauf dans les îles britanniques et en Espagne) mais là aussi, la régression de l’espèce est constatée partout.

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Comme la feuille-morte du chêne est revenue aussi cette même nuit, l’occasion était trop belle pour les stagiaires de photographier les deux espèces côte à côte ; il faut dire qu’avec un peu de délicatesse elles se laissent manipuler assez facilement (euh, les feuilles-mortes, pas les stagiaires !).

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Voila donc deux espèces qui m’étaient inconnues jusque-là et que j’espère trouver dans les temps qui viennent dans ma chère Franche-Comté.

Voir la vie en mauve

Il y a des gens heureux qui voient la vie en rose. D’autres encore qui broient du noir. D’autres encore qui se mettent au vert. Il arrive à certains de rire jaune ou même de voir rouge. Qui d’entre vous n’a jamais connu une peur bleue ?

Et bien moi, en ce moment, ma vie de jardinier je la vois en mauve !

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Petit dimanche musical avec Beirut (1)

Beaucoup de visites sur ce blog en ce moment (355 visites pour la seule journée de mercredi dernier, record absolu) mais pas forcément beaucoup de commentaires. Brind’paille partie en vacances, Christophe dans un petit havre de paix en Bourgogne, Luc de Belgique dans le sud, Etincelle qui part aujourd’hui pour 15 jours …. Tous des déserteurs du blogadupdup ! Il fut une époque lointaine où l’on fusillait les déserteurs … mais bon, les temps ont bien changé. Malheureusement ! :smile:

Mais le blog continue malgré tout. Et en musique comme chaque dimanche.

Il y a quelques semaines, Yves nous avait proposé une vidéo de Beirut que j’avais beaucoup appréciée, ce groupe étant une véritable découverte pour moi. Mais le blog va si vite que les articles se recouvrent les uns les autres à une vitesse infernale et la vidéo était très vite passée en arrière-plan puis en arrière-arrière-plan …. Bref, nous sommes passés probablement beaucoup trop vite sur ce groupe.

Alors je me permets de remettre en ligne cette vidéo ainsi que trois autres émanant du même groupe. On admirera le charisme de Zach Condon, leader de cette formation musicale. De nombreuses influences traversent cette musique : pays de l’Est, folk américain, musique celtique, chanson …

Encore merci à Yves pour cette belle découverte.

Immigration clandestine

De nombreuses personnes ont remarqué la migration exceptionnelle des papillons « belles dames » qui ont eu lieu sur toute la France au cours du mois de mai dernier. Je n’ai pas réussi à trouver sur le net le nombre de papillons qui ont traversé la France mais il s’agit probablement de plusieurs centaines de millions d’individus. Le 16 mai, à notre arrivée en Lozère, les belles-dames étaient partout autour de nous. Quelque soit l’endroit où nous étions, des belles-dames arrivaient continuellement du sud (je n’ai jamais vu autant de belles dames se précipiter vers moi !). Il en est certainement passé quelques millions ce jour-là sur ce département.

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S’il arrive que les migrations de papillons prennent des allures spectaculaires, il en est d’autres, plus nombreuses, qui sont infiniment plus discrètes. Et notamment celles des papillons de nuit qui passent incognito.

On sait par exemple que les sphinx tête-de-mort remontent parfois plus au nord et arrivent parfois jusque chez nous en Franche-Comté (on m’avait d’ailleurs amené une chrysalide il y a quelques années et j’avais eu la chance de voir le papillon se métamorphoser un soir puis prendre son envol).

Avant-hier, Daniel, qui habite à côté de Besançon, m’a fait parvenir une photo de papillon que son épouse Monique a trouvé dans le jardin en tondant la pelouse avec … une tondeuse mécanique. Voilà donc un instrument pratique, qui entretient la forme, qui ne gêne pas les voisins par son bruit insupportable et qui laisse le temps au jardinier de regarder autour de lui et de découvrir parfois quelques petits trésors à ses pieds.

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C’est ainsi que Monique a trouvé ce magnifique sphinx.

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L’espèce a été facile à identifier, il s’agit du sphinx livournien (appelé aussi sphinx orangé), Hyles livornica, que je ne connaissais pas. Voici ce qu’en dit le guide des papillons nocturnes de France : « espèce africaine, migratrice en Europe. Commune dans le midi de la France et en Corse, beaucoup plus rare dans le nord ».

Voila donc une espèce exceptionnelle en Franche-Comté (je ne suis même pas certain qu’elle y ait déjà été signalée) et dont la présence dans le jardin de Daniel et de Monique est sans doute liée aux changements climatiques en cours.

Je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi ça me laisse rêveur ces petits êtres qui pèsent sans doute moins d’un gramme et qui arrivent à trouver l’énergie suffisante pour traverser la Méditerranée et venir jusque chez nous.

Oiseaux semeurs

Tiens, c’est quoi ce massif de tournesol qui pousse spontanément  sous la branche d’un pommier au milieu de ma pelouse ?

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Ah mais oui, ce sont juste des graines de tournesol que les oiseaux ont laissé tombées sous leur mangeoire et qui ont germé ce printemps.

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Papillons nocturnes en Brenne (2)

Le grand sphinx de la vigne (Deilephila elpenor) fut l’un des premiers papillons à venir sur notre drap blanc éclairé par la lumière artificielle. Je crois que nous l’avons observé chaque soir, généralement assez tôt car il s’agit là d’une espèce qui est active dès le crépuscule.

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Ce papillon est largement répandu en Europe et en Asie et on peut le rencontrer jusqu’au Japon ou en Corée. C’est l’un des papillons nocturnes les plus colorés que j’ai rencontré pendant ce petit séjour en Brenne.

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Les oeufs sont déposés un à un (parfois en petits groupes) sous les feuilles de plantes aussi diverses que la balsamine, l’épilobe en épi, les fuchsias, la salicaire, l’onagre ou la vigne (d’ou son  nom commun). L’adulte, lui, butine dès la nuit tombée des chèvrefeuilles ou des valérianes.

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Ce gros papillon se laisse déplacer facilement, pour peut qu’on soit délicat, lorsqu’il est près de la lampe.

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Lorsque l’année est favorable, deux générations d’adultes se succèdent : la première en mai-juin, l’autre en août-septembre.

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Hou la la, j’ai commencé par l’un des plus faciles à déterminer, ça va vite se compliquer !

Papillons nocturnes en Brenne (1)

Je suis revenu il y a une quinzaine de jours d’un stage sur les papillons nocturnes que je réalisais dans un cadre professionnel. Cela se passait en Brenne, dans une belle région parsemée d’étangs.

Avec cinq autres stagiaires, j’ai passé quatre nuits à attirer et observer des petites bestioles nocturnes attirées par une lampe spéciale aux vapeurs de mercure. La lampe est généralement placée à côté de deux draps.

L’un des draps est placé horizontalement sous la lampe, de nombreux insectes venaient se plaquer dessus mais c’était au sol et pas très pratique pour l’observation (pour des vieux comme moi qui ont le dos cassé je veux dire).

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Le drap vertical était plus confortable pour l’observation, les papillons venaient se plaquer à hauteur des yeux.

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Je n’ai pas encore fait le compte de tout ce qui a été vu, probablement aux environs de 250 espèces dont certaines étaient observées pour la première fois dans l’Indre.

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J’ai passé beaucoup de temps à photographier les papillons (j’avais du temps, les nuits sont longues entre 22H et 5H du matin). Il ne me reste plus qu’à déterminer avec précision le nom des espèces en étant muni de bons guides d’identification. De belles soirées d’hiver en perspectives !

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Je présenterai quelques espèces au cours des semaines qui viennent.

Marque-page (2)

Je vous rappelle juste que le mardi 4 août, nous discuterons sur ce blog du livre « l’automne à Pékin » de Boris Vian et qu’il est encore temps de vous le procurer si vous souhaitez participer aux échanges.

Et si vous avez besoin d’un marque-page pour ce livre ou pour tout autre ouvrage, en voilà un réalisé à partir d’une photo faite il y a quelques semaines dans la Brenne. Il ne vous reste plus qu’à l’imprimer !

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Musiques déjantées

Proposé par Stéphane.
Le premier groupe dont je vais parler pour ce petit dimanche musical axé sur les musiques étranges/déstructurées/déjantées, ou peu importe comme vous les qualifierez, est Extra Life.

Malheureusement, de ce magnifique groupe, on ne trouve que des vidéos de mauvaise qualité sur Youtube. Je vous invite donc à aller voir leur Myspace et à y écouter les titres « I don’t see it that way », « Blackmail Blues » et « The Refrain ».

Plutôt que de vous vanter maladroitement les mérites de cet O.V.N.I., je laisse les personnes dont c’est le métier en parler : Chronique de Secular Works

Deuxième groupe maintenant Battles. C’est d’ailleurs ce dernier qui a découvert et fait connaître Extra Life. Deux petites vidéos :

Pour terminer, un classique, Mr Bungle. Si vous ne connaissez pas, malheureusement on ne trouve pas de vidéo de bonne qualité sur Youtube, mais vous pourrez écouter leurs deux meilleurs albums (California et Disco Volante) en intégralité en cliquant ici.

Bon dimanche !

Devinettes potagères (2)

Vous aviez été très forts pour déterminer le nom des légumes de la première série de « devinettes potagères ».

Serez-vous aussi forts aujourd’hui pour identifier, uniquement à partir de leur feuillage, ceux de la deuxième série ? Tous ces légumes sortent tout droit du jardin expérimental à Dupdup.

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Comprendre la psychologie féminine

Une petite histoire drôle qu’on m’a envoyée les jours derniers. Je la dédie à Jenofa, Etincelle, Claudine, Bind’paille, Marie-Jo… et à toutes les filles de ce blog. Mais aussi aux mecs finalement, ils en ont bien besoin …

Un type est en train de marcher le long de l’Adour à Bayonne et il trébuche sur une vieille lampe. Il la ramasse, la frotte et un génie en sort. Le génie, lui dit : « Tu peux être ravi : je t’accorde un voeu ! »

Le type s’assoit et pense longuement… Au bout d’un moment, il se décide et demande : « J’ai toujours rêvé d’un voyage à Tahiti, malheureusement j’ai peur de l’avion et j’ai le mal de mer. Pouvez-vous me construire un pont jusqu’à Tahiti, pour que je puisse m’y rendre en voiture ? »

Le génie ne dit rien pendant quelques secondes, puis éclate de rire : « C’est impossible ! Pense à ce qu’il faut utiliser pour soutenir un tel pont, pense au béton qu’il faudra faire couler, aux tonnes d’acier…  Je suis un génie, OK, mais je ne peux pas faire de miracle…  Il faut tout de même rester dans le domaine du raisonnable !! Non, demande-moi autre chose, c’est trop compliqué ! »

Le type se remet à réfléchir. Au bout de quelques minutes il trouve autre chose : « J’ai été marié et j’ai divorcé 4 fois.  Mes femmes m’ont toujours dit que je ne m’intéressais pas à elles et que j’étais insensible. Alors, ce que je voudrais, c’est… comprendre les femmes. Savoir ce qu’elles ressentent, et ce qu’elles pensent lorsqu’elles sont silencieuses… Savoir pourquoi elles pleurent, ce qu’elles veulent vraiment dire lorsqu’elles disent non… Pouvoir les rendre heureuses… Bref, comprendre leur psychologie. »

Le génie le regarde, puis demande : « Le pont, tu le veux avec 2 ou 4 voies ? »

Rouges-queues en tracteur !

Les oiseaux ont une capacité d’adaptation étonnante et j’ai déjà trouvé des nids dans des lieux inhabituels. Ainsi ce nid de troglodyte photographié il y a deux mois dans un atelier.

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Samedi dernier, Guy, un habitant du village m’appelle pour venir voir de petits oisillons dans un nid construit … dans la cabine de son tracteur !

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Jusqu’à présent, j’avais déjà vu des nids d’oiseaux installés dans des endroits insolites, aussi n’ai-je guère été surpris qu’un tracteur ait pu être utilisé par un rouge-queue noir (avant d’arriver sur le site, j’avais déjà deviné qu’il ne pouvait s’agir que d’un rouge-queue noir).

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Mais là où j’en suis resté « sur le cul », c’est d’apprendre que depuis des mois, Guy part en forêt tous les mercredis et tous les samedis pour faire son bois. Depuis deux mois, il a tenu ce rythme et deux fois par semaine, le voilà donc parti à plusieurs kilomètres de là pour débarder des arbres, fendre du bois avec la fendeuse attachée au tracteur, … emmenant avec lui, et sans le savoir, les oeufs des rouges-queues puis les jeunes oisillons. Les oiseaux bénéficiaient même de musique, Guy ayant installé des hauts-parleurs tout près du nid (il a même rechangé un haut-parleur la semaine dernière sans se rendre compte que des jeunes oiseaux étaient juste à côté).

Chaque fois que Guy partait en forêt, les parents rouge-queues se séparaient de leur progéniture et ne la récupéraient que trois ou quatre heures plus tard. Guy ne s’est aperçu de la présence des jeunes que vendredi, alors qu’il était en train de jardiner près de son tracteur et que son attention a été attirée par les cris des jeunes lors du nourrissage par les parents.

Samedi, j’ai pu constaté, installé à une dizaine de mètres, l’arrivée de la femelle, insectes au bec, qui venait sur le nid et j’ai entendu les piaillements des jeunes. Je n’ai fait qu’une photo rapide du nid, sachant qu’on ne peut en voir l’intérieur, le nid étant au ras du plafond de la cabine (sur la photo on devine juste deux petites touffes de plumes sombres qui dépassent à peine).

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Hier soir mercredi, soit quatre  jours plus tard, Guy m’a appelé pour me signaler que les rouges-queue venaient de quitter le nid (il a vu la femelle nourrir trois d’entre eux hors du nid). Il a vu une couleuvre lovée sur le nid et pense qu’un ou deux jeunes rouge-queues ont pu être croqués par le reptile.

Vu la durée d’incubation des oeufs (14 j) et la durée moyenne du séjour au nid (17 j), j’ai calculé qu’au rythme exact de deux voyages hebdomadaires en forêt, les oeufs et les jeunes ont chacun été trimballés de la sorte quatre fois.

Les rouge-queues auront-ils pris goût aux voyages en tracteurs et reviendront-ils nicher là l’an prochain ?

L’histoire de nos salades

L’HISTOIRE DES FRUITS ET DES LEGUMES (5)
Cet été, je teste des tas de variétés de salades dans mon jardin (plusieurs d’entre elles m’ont été données par Dan, Didier et Frédéric avec qui je pratique des échanges de graines). Je vais en profiter pour mettre en ligne, tout au long de l’été, des articles consacrés à ce légume (voir ici et les deux premiers articles que j’ai écrits à ce propos).

Aujourd’hui, il est question d’un peu d’histoire. D’où nous viennent toutes ces salades ? Après avoir donc parlé sur ce blog de l’histoire de la tomate, de l’endive et de la carotte, voici quelques éléments nous permettant de mieux comprendre l’histoire des salades, notamment des laitues (image 1) et des chicorées (image 2).

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Le terme de « salade » est un terme générique. Botaniquement parlant, il ne veut rien dire et il n’y a rien de commun entre la mâche, la laitue, le pissenlit ou le cresson qui appartiennent tous à des familles de plantes différentes.

La tradition de cueillir des salades à l’état sauvage remonte à très loin, bien avant l’apparition de l’agriculture. Cette lointaine habitude subsiste encore de nos jours, et on en a un bon exemple avec le pissenlit que l’on continue de cueillir dans les prés au tout début du printemps. Cette consommation d’herbes sauvages concernait aussi, dans des temps plus ou moins lointains, la mâche, le cresson ou la roquette.

Deux formes de salades ont une origine assez semblable. Il s’agit des laitues et des chicorées. Il existe différentes espèces sauvages de laitues et de chicorées en Europe mais il est probable que l’origine de leur culture vient de l’Orient et du Moyen-Orient. C’est là qu’on lieu, plusieurs millénaires avant JC les premières sélections de salades. Car il y a un monde entre les salades sauvages et les salades d’aujourd’hui. Les salades sauvages ne pommaient pas, elles montaient en graines rapidement, elles étaient plus amères et portaient des petits poils peu agréables à manger. Il a ainsi fallu plusieurs millénaires de cultures pour débarrasser cette plante de ces défauts. Ce sont donc des salades déjà un peu améliorées (par rapport au type sauvage) qui sont arrivées en Grèce et chez les Romains 4 siècles avant JC. Lors de la conquête de la Gaule par les Romains, nos ancêtres se mettent eux-aussi à cultiver leurs premières salades.

Les Italiens continuent à sélectionner de nombreuses variétés et la culture de la salade reste avant tout une affaire méditerranéenne. Plus au nord, la consommation de salade n’est pas vraiment rentrée dans les moeurs et la littérature agricole française du Moyen-âge ne cite que cinq variétés : « la petite, la commune, la crépue, la têtue et la romaine ».

Mais la Renaissance arrive et l’influence de l’Italie va avoir lieu dans tous les domaines, dans le domaine des arts surtout mais aussi dans le domaine du jardin (tout ce qui venait d’Italie était « le must » de l’époque). C’est à partir de la Renaissance que la gamme de salades va se développer. Plus tard, la Quintinie, le célèbre jardinier du roi Louis XIV, cultivera dans son jardin royal une quinzaine de variétés de laitues (« la Perpignanne », « la capucine », « l’impériale » …). Le nombre de variétés disponibles va augmenter, grâce à la sélection de jardiniers amateurs et professionnels, et nous aurons, au XIXème siècle, un catalogue de salades qui préfigure ce qui existe aujourd’hui.

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Les salades européennes avaient traversé l’Atlantique dès Christophe Colomb et ont continué pendant plusieurs siècles de déferler sur le continent américain. C’est un fait important, car dans les années 1920, ce seront les producteurs de semences américains qui donneront un nouvel essor aux salades en développant des variétés modernes résistantes au mildiou et à la rouille.

La rouille ! Quand je cultive ces salades modernes, résistantes à la rouille, j’ai quand même le dos cassé à force de les travailler au pied et l’impression d’être complètement rouillé. Vous n’auriez pas un jardinier sélectionneur américain parmi vos connaissances ?

Des parasites qui vous sucent de l’intérieur !

Suite à mon article Trop trop fort ces Anglais, Jean-Louis Romand avait écrit un commentaire sur cette fameuse chenille de Cerula vinula qu’il avait trouvée parasitée par ce que l’on appelle des endo-parasitoïdes.

Des bestioles qui vous bouffent de l’intérieur, qui pompent tout ce qui est en vous (votre « substantifique moelle  » en quelque sorte) avant d’aller à l’air libre pour « se coconiser  » et vivre leur propre vie,  voila qui a de quoi faire frissonner !

La chenille avait été trouvée dans la nature, l’émergence (la métamorphose) des ichneumons parasites a  eu lieu ensuite dans une boîte après la récolte de la chenille.

Voici donc les photos que Jean-Louis m’a envoyées.

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La dernière photo représente la femelle d’ichneumon, munie de son appareil de ponte qui lui permettra d’aller, comme l’avait fait sa mère à la génération précédente, pondre ses oeufs dans une autre chenille (pas forcément de Cerula vinula d’ailleurs). Entre temps, il lui faudra trouver un mâle. Mais si les mâles de son espèce sont aussi coopérants que ceux de l’espèce humaine, elle n’aura pas trop à attendre !!!!!!!!!!!!!

Les haricots : quand les semer ?

LE COIN DU JARDINIER (49)
Le jardinier a souvent tendance à semer trop de graines à la fois alors que la réussite au jardin passe par l’étalement des semis sur une période la plus longue possible.

En ce qui concerne les haricots par exemple, inutile d’en semer beaucoup. 10 à 12 « poquets » de 7-8 graines chacun suffiront pour donner de quoi faire un petit plat tous les deux jours (les haricots verts se cueillent en général avec cette périodicité de deux jours).

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Si l’on veut en récolter à longueur de saison, c’est très simple, il suffit de semer les petites quantités citées ci-dessus tous les mois. Le 20 de chaque mois est une bonne date pour les jardiniers de l’Est de la France qui sèmeront ainsi leurs graines à quatre dates programmées à l’avance : 20 avril, 20 mai, 20 juin et 20 juillet. C’est facile à retenir. Le deuxième date est importante car si l’on veut avoir une récolte importante en été dans le but de faire des conserves, c’est à cette deuxième date (le 20 mai) qu’on sèmera un nombre important de graines. Evidemment, il ne s’agit là que d’indications, chaque jardinier applique sa propre méthode. Mais le débutant pourra avantageusement tenir compte au départ de ces dates là, quitte à les affiner par la suite en fonction de sa région, de la nature de son sol, du choix de ses variétés …

Je suis scrupuleusement cette règle depuis plusieurs années et les résultats correspondent chaque fois à mes attentes.

Ce matin, j’ai arraché les pieds de haricots de la première série, que j’avais semés le 20 avril, pour les donner aux lapins. Cela faisait un mois qu’ils donnaient des haricots.

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Je commence à cueillir ceux de la deuxième série, qui avaient été semés le 20 mai, et la récolte s’annonce extrêmement bonne, cette année 2009 étant particulièrement favorable, du fait de l’alternance pluie et soleil, à la culture du haricot vert.

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Dans le rang d’à côté, d’autres pieds sont encore petits. Ce sont ceux de la troisième série, qui ont été semés le 20 juin et qui ne donneront des haricots qu’à partir du début août.

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Et il y a enfin ceux de la quatrième série, qui sont encore sous forme de graines. Celles-ci attendent d’être semées. Elles le seront le 20 juillet prochain et ce sera là le dernier semis de l’année.

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Vous avez, vous aussi, des expériences de ce type avec d’autres légumes et des conseils à donner en matière d’échelonnement des semis ?

Félix Leclerc, la nature et l’humanité

Un article proposé par Christophe

« Nous sommes tous nés, frères et sœurs, dans une longue maison de bois à trois étages, une maison bossue et cuite comme un pain de ménage, chaude en dedans et propre comme de la mie. »
Ainsi parle l’artiste de son enfance dans « Pieds nus dans l’aube », disponible en CD.
Ses chansons tiennent une grande place dans mon répertoire du cœur, et pas seulement en raison de cette voix chaude, basse, ni de ce si sympathique accent québécois : c’est un grand poète.

Félix Leclerc chante avec subtilité l’amour

L’ordre de l’homme dans la nature

La souffrance des siens

De nombreuses chansons témoignent de la vie dans le quotidien, où se mêlent le cocasse, la poésie, mais aussi la politique, l’engagement…

Une autre citation pour finir : « Comme du grain en terre, laisse pourrir ton idée. Une tige en sortira peut-être. »