LES OISEAUX AU POSTE DE NOURRISSAGE HIVERNAL (1)
L’hiver est l’une des saisons que je préfère. Peut-être parce que j’aime la force des éléments naturels et que le vent, le froid, la pluie sont bien plus présents en hiver qu’aux autres saisons. Mais aussi parce que les oiseaux font de l’hiver la saison la plus animée. Mésanges, sittelles et verdiers voltigent en continu devant les fenêtres et ce ballet bariolé nous rappelle qu’il n’y a pas de morte saison et que la vie est toujours là.
Habituellement, je commence le nourrissage hivernal des oiseaux fin novembre ou début décembre. Les mésanges sont toujours les premières à trouver la nourriture, parfois au bout de quelques minutes seulement. Mais peut-être s’agit-il des « vieilles mésanges » de l’année précédente qui ont encore un vague souvenir de la table à Dupdup. La mésange charbonnière est invariablement la première à trouver la nourriture.

Très reconnaissable à son ventre jaune coupé en deux par une barre noire (fine chez la femelle), la mésange charbonnière peut venir en nombre chercher des graines de tournesol mais il est impossible de savoir combien exactement viennent se nourrir. Car les mésanges arrivent, prennent une graine, et repartent aussitôt. Une seule graine de tournesol à chaque voyage. Ce qui explique leur ballet incessant.

Les mésanges font partie des oiseaux qui ont un régime alimentaire alterné. A la belle saison, elles se nourrissent essentiellement d’insectes. Mais dès que l’hiver approche, plutôt que de partir en Afrique comme le font d’autres oiseaux insectivores, elles adoptent un régime alimentaire différent, composé presque uniquement de graines.
La charbonnière est un oiseau placé sous le signe de la diversité : diversité des milieux fréquentés (forêts, parcs boisés, abords des maisons, jardins, haies), diversité du régime alimentaire (chenilles, pucerons, coléoptères, petits papillons nocturnes, sauterelles, abeilles, araignées, mille-pattes, graines de pins, pépins de pommes pourries, céréales, graines d’arbres divers, amandes, noisettes, faines, jeunes pousses, boutons en fleurs, …) et surtout diversité du chant (en 1961, Gompertz a identifié une quarantaine d’émissions vocales différentes, soit un vocabulaire presque aussi riche …que les titulaires du baccalauréat d’aujourd’hui !).

Si vous ne connaissez pas cet oiseau, n’hésitez pas à installer quelques graines de tournesol sur le rebord de votre fenêtre. Il est probable qu’une charbonnière découvrira la nourriture en quelques jours ou, au plus tard, quelques semaines, même si vous habitez en ville (pour peu qu’il y ait quelques arbres).