Je lis le Monde.fr tous les jours mais apprécie très moyennement la qualité des articles. je trouve que le travail d’investigation journalistique a chuté au cours des dernières années. Il y a beaucoup d’articles qui sont très peu documentés et qui ne sont pas mis en perspective avec la situation plus générale et avec les faits historiques. Et il y a par ailleurs beaucoup d’erreurs et d’approximations (je ne m’en rends compte que sur les articles consacrés à l’environnement, mais j’imagine le reste …). Je suis parfois médusé par ce qui est écrit. Dire que des espèces disparaissent de la terre mais qu’il en a toujours été ainsi, sans rappeler que le rythme d’extinction est au moins 100 fois plus rapide qu’à l’échelle des ères géologiques, n’est pas du travail de journaliste. Seul Claude Allègre oserait, c’est vous dire !
Alors, pourquoi est-ce que je lis ce journal ? Simplement parce que les réactions des lecteurs sont d’un bon niveau et que leurs points de vue sont très contrastés. Et lorsqu’on a lu l’article en question + les dizaines et dizaines de réactions, on arrive au bout du compte à se faire une idée plutôt précise du sujet traité. C’est l’avantage de la version internet du Monde sur la version papier.
Ce soir, à la lecture des propos d’une personne ayant réagi à un article, l’idée m’est venue d’ouvrir une nouvelle rubrique consacrée aux réactions des lecteurs du Monde.fr. Ces réactions sont souvent plus brutales, mais tellement plus vraies que ce que peuvent écrire les journalistes dudit quotidien.
Tiens, ce soir, à propos de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers et de la chute de toutes les bourses (pas les miennes, que mes admiratrices se rassurent !), voici ce qu’a écrit un lecteur (François M.) :
“C’est encore une crise de révulsion du capitalisme qui condamne sans état d’âme le plus grand nombre aux profits des happy few, qui vont au final, comme de bien entendu, non seulement recouvrer leurs fonds, mais faire des affaires. Il y aura moins de riches, mais plus riches, et beaucoup plus de pauvres !…”
C’est court, incisif, sans détours, mais tellement vrai ! Je ne pense pas qu’un seul journaliste du Monde aurait pu écrire un truc de ce genre.