Dans l’intimité du blaireau (3)

Les photos de mon précédent article sur le blaireau avaient été faites dimanche soir à la tombée de la nuit en forêt. Elles avaient été faites en lumière naturelle, dans de mauvaises conditions lumineuses. Ce soir-là, les blaireaux étaient sortis tôt, ce qui avait rendu les photos sans flash possibles.

Je suis évidemment retourné sur le site le lendemain soir. Lorsque je suis arrivé, un chevreuil s’est enfui devant moi et est passé en galopant au-dessus des terriers des blaireaux. Cela a dû perturber les blaireaux qui sont sortis plus tard que d’habitude. Il faisait sombre et impossible donc de faire une seule photo en lumière naturelle. Finalement, lorsque les blaireaux sont sortis de leur tanière, j’ai utilisé le petit flash de l’appareil. Mais il s’agit d’un petit flash minuscule, incorporé à l’appareil et j’ai dû utiliser une sensibilité élevée (1600 et 3200 iso). Les photos que j’ai ramenées ce soir-là ne sont donc pas bonnes (impossible de ne pas avoir des yeux brillants) mais illustrent bien le comportement des blaireaux à leur sortie du terrier : toilette, câlins, amusements, …

Une autre scène émouvante m’attendait lors du retour. Il faisait nuit. Un chevreuil a détalé devant moi dans le pré. Je n’ai vu qu’une tache blanche (celle de l’arrière-train) qui se déplaçait à grande vitesse dans le pré, produisant une courbe « en feston ». Cette tache blanche qui dansait dans le pré était magique.

Chevreuil en plein vol !

Hier soir, il faisait bien nuit lorsque j’ai quitté « mes » terriers de blaireaux habituels et je marchais à travers la forêt. J’ai entendu soudain un animal, venant de la droite, galoper devant moi. Par réflex(e), j’ai braqué l’appareil dans le noir en direction du bruit et j’ai appuyé sur le déclencheur. Par chance, mon vieux flash-torche sunpack  était encore allumé. Comme je l’ai aussitôt vérifié sur l’écran et comme je l’avais deviné, il s’agissait d’un chevreuil, très mal cadré car, dans la précipitation, je n’avais pas anticipé le mouvement. La photo est nulle, complètement nulle et floue de surcroît. Mais quelle majesté dans le mouvement du chevreuil !

Dans l’intimité du blaireau (2)

Il y a tout juste deux ans, j’avais consacré un premier article à mes observations nocturnes de blaireaux. Et puis je n’ai pas pris le temps d’écrire de nouvelles choses, c’était une époque où le blog allait très (trop ?) vite et beaucoup de projets d’articles étaient alors passés à la trappe. J’avais pourtant annoncé une suite … La voici au bout de deux ans seulement.

Je pars toujours en forêt les mains vides, sans appareil photo. J’ai l’impression de troubler la quiétude nocturne de la forêt lorsque le flash et l’appareil se déclenchent. Pourquoi a-t-il fallu qu’au dernier moment, avant-hier soir, je prenne mon appareil ? Je ne sais pas trop … Pourquoi a t-il fallu que je me poste juste devant un des terriers duquel je n’ai jamais vu sortir le moindre animal ? Je ne sais pas trop non plus … Mais mon intuition était bonne : il faisait encore un peu jour (20H18) lorsqu’une petite tête a émergé du terrier. Une puis deux, trois, quatre, cinq et six ! Au total deux adultes avec quatre jeunes. La famille au grand complet ! A ma grande surprise, alors que j’étais très près d’eux, aucun n’a réagi au bruit du déclenchement.


A un moment donné, un blaireau a grogné violemment. Ce grognement a été provoqué par l’irruption soudaine d’un renard qui a déboulé au milieu des blaireaux comme dans un jeu de quilles. Le renard est parti et les blaireaux ont continué de jouer tranquillement. Je ne ramène aucune bonne photo, les conditions de prises de vue étaient mauvaises, mes quelques photos ont été faites sans téléobjectif, sans flash et en haute sensibilité (3200 iso). Il ne s’agit donc que de documents …

Au bout d’un quart d’heure, un adulte un jeune sont rentrés au terrier. L’autre adulte et les trois autres jeunes sont partis en forêt.

Je suis reparti sur la pointe des pieds avec déjà l’idée de revenir dès le lendemain …

Le vieux lierre et l’écureuil

Les vieux lierres sont précieux. Toutes sortes de bestioles y trouvent refuge. C’est ainsi qu’en ce moment, et depuis le début de l’hiver, un petit groupe de moineaux a pris l’habitude de dormir chaque nuit dans l’énorme lierre qui entoure le bouleau à l’entrée de ma propriété. Mais ils ne sont plus les seuls depuis quelques jours : un écureuil est en train d’y construire son nid. Joëlle et moi l’avons vu à plusieurs reprises en train d’y transporter des matériaux. A chaque arrivée, l’écureuil en question passe sous ma voiture avant de grimper au tronc d’arbre et j’ai du mal à en comprendre la raison.

Mais le lierre est dense et je n’ai pas réussi à localiser le nid (ou le début de construction du nid), tant celui-ci semble caché.

Par contre, les écureuils sont bien moins discrets sur le rebord de la fenêtre de la cuisine où ils passent parfois plusieurs heures par jour, comme en témoignent ses nombreux restes de nourriture qui tombent sous la fenêtre.

L’écureuil est le mammifère sauvage que je vois le plus, tant il fait partie de ma vie quotidienne. Il se déplace sur les murs de la maison, s’agrippant au crépi avec une aisance déconcertante. Il m’est arrivé de le voir faire le tour entier de la maison, alors qu’il se déplaçait avec rapidité en diagonale sur le mur, pour échapper à mon regard alors que je faisais moi aussi le tour de la maison.

Plusieurs personnes ont du mal à croire qu’il peut se déplacer sur les murs avec aisance (pour peu que le crépi du mur soit un peu rugueux). Il suffit pourtant de regarder les griffes de l’animal pour se rendre compte que cela doit lui être extrêmement facile.

En direct de la nature estonienne (2)

Nos amis Estoniens continuent de nous offrir en direct sur leur site des images extraordinaires de leurs sangliers, élans, phoques et rapaces. De plus, ils se livrent à de belles expériences. L’autre jour, le type qui est venu apporter de la nourriture en forêt est resté assis sur le site et a attendu que les sangliers s’approchent de lui. C’était un beau moment.


Mais le document le plus exceptionnel est sans doute l’accouplement sur le nid de cet immense rapace qu’est le pygargue à queue blanche. EN CLIQUANT ICI puis en allant cliquer, une fois la page affichée, sur See video – March 11, vous prendrez sans doute beaucoup de plaisir au spectacle (mais sans doute moins que les pygargues eux-mêmes !).


De belles images en perspective pour ce printemps avec la naissance puis l’élevage des jeunes en direct !

En direct de la nature estonienne

Comme je l’ai annoncé dans mon dernier article, ce blog ne reprendra que le lundi 22 février.

En attendant, pour celles et ceux qui ne sont pas familiers de ce blog et qui le prendraient en cours de route, je rappelle qu’en cliquant ici on accède à un fabuleux site estonien (dont il est souvent question ici sur ce blog), qui permet d’observer en direct des animaux dans leur milieu. Pour accéder aux webcams, il faut aller dans la colonne de gauche et cliquer sur direct stream.

Vous avez ainsi accès à deux sites forestiers qui sont intéressants surtout la nuit et parfois dès la fin de l’après-midi (des projecteurs éclairent les deux sites en nocturne), en raison d’importantes bandes de sangliers. Voici par exemple deux images que j’ai « capturées » sur mon écran (c’est très facile avec la touche « Imp écr. Syst », il suffit ensuite d’aller coller l’image dans n’importe quel logiciel genre photoshop) :

Il arrive régulièrement que d’autres animaux passent devant la caméra en pleine journée ou à la tombée de la nuit. Ainsi ces chevreuils et ces élans :

Comme chaque hiver, un poste de nourrissage permet à des rapaces de venir se nourrir. Depuis quelques jours, la nourriture a été placée très près de la caméra (« Winter White-Tailed Eagle Camera ») et de superbes observations peuvent être faites en cours de journée, mettant en scène le grand corbeau, la pie bavarde, la corneille mantelée et cet énorme rapace qu’est le pygargue à queue blanche. Hier matin, trois pygargues étaient sur le site.


Bonnes observations !

Chauves-souris à l’honneur

Difficile pour les amateurs de chauve-souris de trouver un bon ouvrage illustré traitant de leur thème de prédilection. Et pour cause ! Il n’existe pas beaucoup de personnes qui s’intéressent à ce thème et ceci explique sans doute la pauvreté de la littérature sur nos amies de la nuit.

Il y a deux ans, en 2007, paraissait un très bel ouvrage en langue allemande, intitulé Handbuch der Fledermaüse Europas et réalisé par trois auteurs : Christian Dietz, Otto van Helversen et Dietmar Nill. Mais cet ouvrage était hors de portée de celui qui ne maîtrise pas la langue germanique !

Les éditions Delachaux et Niestlé (la référence en matière d’ouvrages sur la nature) ont eu la bonne idée d’en faire une édition en langue française et c’est ainsi que je l’ai découvert la semaine dernière en flânant dans une librairie. Il venait tout juste d’être mis en rayon.

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L’ouvrage français s’intitule L’encyclopédie des chauves-souris d’Europe et d’Afrique du Nord. Il fait 400 pages, dont 125 pages de présentation générale de ce groupe d’animaux, 25 pages constituées d’une clé de détermination et 250 pages pour la présentation des 51 espèces de chauves-souris. C’est un très bel ouvrage et son prix est en conséquence (49,90 €). Il va donc falloir, comme d’habitude, que je demande au Père Noël de repasser en cours d’année (par expérience, je sais qu’il peut passer jusqu’à dix fois par an, il suffit juste de se faire livrer les cadeaux à 10 adresses différentes ; contrairement aux Impôts, il n’est pas encore informatisé et ne se rend pas compte de la supercherie !)

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Chaque espèce est traitée de manière très précise : noms (en différentes langues), caractères distinctifs (insistant sur les risques de confusion avec d’autres espèces), cris (avec précision sur les différentes fréquences de son émises), répartition, habitat, comportement, reproduction, mode de chasse, régime alimentaire, longévité, déplacements et migrations, menaces, mesures conservatoires  et bibliographie spécifique.

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Pour chacune des espèces, il existe même une rubrique intitulée « questions en suspens ». Hé oui, il reste encore beaucoup à connaître sur ces animaux mystérieux !

Petite surprise au lever du jour

Petite surprise ce matin au lever du jour : un chevreuil était derrière la maison. Juste le temps de faire quelques photos avant qu’il ne s’en aille.

Bon, c’était à près de 30 mètres, les photos ont été faites à travers la vitre, à haute sensibilité (3200 iso), c’est donc plutôt mauvais question qualité mais tant pis, même la mauvaise qualité on l’ose sur ce blog !

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A vos paniers !

2009 est une année à noisettes. Il y en a tellement que les écureuils en auront largement trop pour subvenir à leurs besoins habituels. D’ailleurs, une bonne partie de ces fruits pourrira sans être utilisée.

Les noisettes sont si nombreuses cette année qu’elles sont bien plus petites que les autres années. L’intérêt pour l’alimentation humaine est alors limité. Mais pas pour les écureuils.

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Une petite idée : profitez de ce surplus qu’offre la nature pour aller en ramasser des paniers à leur intention. Il suffira alors de leur redonner ces noisettes en fin d’hiver lorsqu’ils en auront vraiment besoin ou, mieux, l’hiver suivant. Car il y a peu de chances que cette année d’abondance soit suivie d’une autre année d’abondance.

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Alors, plutôt que de perdre votre temps en allant voir les petits dimanches musicaux du blobadupdup (  :devil: )  prenez un panier dimanche matin et allez courir les bois … Et cela vous permettra de belles observations à savourer plus tard au coeur de l’hiver.

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Une belle paire de fesses au réveil

Je suis certain qu’il ne vous arrive jamais de voir le matin, au réveil, une belle paire de fesses sur votre fenêtre. Hé bien moi si. Et pas seulement quand j’ai trop picolé la veille ou trop fumé la moquette.

Ce matin, il y avait sur la fenêtre de la cuisine, comme cela arrive parfois, ce petit tableau devant mes yeux :

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Et quand le tableau s’est mis à bouger, la petite figure pointue d’un petit mulot est apparue.

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Belle image pour commencer la journée !

Dans l’intimité des renardeaux

Il y a quelques semaines, j’avais parlé des blaireaux installés dans une ancienne mine. J’avais ensuite raconté dans un commentaire sur cet article (le 25 avril à 21H45) le peu d’activités des blaireaux le soir de ce premier affût. Et j’avais parlé aussi dans ce commentaire d’un animal que j’avais entendu trotté derrière moi, alors qu’il faisait déjà nuit, j’avais dit qu’il s’agissait probablement d’un renard, vu la légèreté du trot.

Avant-hier soir jeudi, je suis retourné « au blaireau » (c’est le « terme consacré » que j’ai pris l’habitude d’employer). Comme chaque fois, je suis arrivé à 20H20 devant les terriers (les blaireaux sortent souvent autour de 20H45 mais ils peuvent sortir dès 20H30, aussi je m’arrange toujours pour être installé dix minutes avant).

Dès que je suis entré en lisière de forêt, j’ai regardé, tout en marchant très doucement et sans bruit, le premier terrier devant moi. J’ai vu un petit renardeau qui est alors rentré précipitamment dans la gueule du terrier. Dix secondes plus tard, j’étais installé debout et immobile contre le tronc d’un gros arbre. J’étais à peine installé qu’un petit renardeau est ressorti d’une autre entrée du terrier, suivi d’un deuxième, d’un troisième, … Il en sortait un toutes les trente secondes. Et pour finir, six petits renardeaux étaient là, à tout juste vingt mètres de moi. Pendant une demie-heure, ils se sont amusés, se mordillant, montant les uns sur les autres, se courant les uns après les autres, faisant des roulades … J’ai remarqué qu’ils jouaient presque toujours deux par deux.

Mon coeur battait à 200 à l’heure. L’un des renardeaux est venu à environ cinq mètres de moi. Il aurait pu venir encore un peu plus près. Mais un adulte est arrivé. Probablement la femelle car elle avait une tête plutôt fine. Son pelage, entrevu dans la pénombre de la forêt, m’a semblé plus sombre que la moyenne. Elle n’avait rien dans la gueule, ne semblait ramener aucune nourriture. Elle n’est pas allée directement au terrier, mais est venue dans ma direction. Le renardeau qui était venu près de moi s’est aussitôt précipité vers elle. Arrivée à dix mètres environ, juste à l’endroit où j’étais passé une demie-heure plus tôt, la renarde a perçu mon odeur, elle a grogné un coup mais pas très fort. Le renardeau a filé à toute vitesse au terrier mais arrivé devant celui-ci, il s’est arrêté net et s’est mis à jouer avec ses frères et soeurs comme s’il ne s’était rien passé. Plus aucun signe de présence de la renarde qui a dû s’esquiver en douce.

J’ai aussitôt quitté le lieu avec la plus grande discrétion, ne voulant pas continuer à jouer le rôle d’intrus. J’ai regardé ma montre en sortant de la forêt, j’avais vécu exactement une demie-heure de pur bonheur.

Les renards sont bien plus susceptibles que les blaireaux, ceux-ci restant fidèles à leurs terriers même lorsqu’il y a du danger. Le renard peut par contre déménager ses jeunes en cas de dérangement, le blaireau non. Aussi, je ne retournerai devant ce terrier que bien plus tard, lorsque les jeunes renards auront quitté le domicile parental.

Je ne ramène évidemment pas de photos de cette soirée. Voici par contre trois images de Chipie, la renarde que Joëlle et moi avions élevée il y a tout juste douze ans.

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Hou la la, que de souvenirs !

Des blaireaux qui ont bonne mine

Le village d’à côté s’appelle Boulot. Et je le traverse tous les jours, … en allant au boulot justement. Je ne sais pas si les gens qui  y habitent sont plus bosseurs qu’ailleurs. Mais les blaireaux non. Moins fouisseurs qu’ailleurs. En témoignent d’immenses terriers qui ont été creusés par l’Homme lui-même et non par les blaireaux. Il s’agit-là d’anciennes mines de fer que le blaireau a pris l’habitude d’utiliser, se contentant de creuser juste l’entrée qui donne directement dans la mine.

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Le lieu-dit s’appelle « les minières », on y extrayait autrefois de gros rognons de fer. Les blaireaux qui se sont installés là ont sans doute à leur disposition d’immenses chambres souterraines. Les entrées de cet immense terrier sont d’ailleurs éloignées les unes des autres, le blaireau pouvant circuler sous terre  très rapidement dans de belles galeries qui ont probablement au moins la hauteur d’un homme. Particularité du site : les entrées des terriers de blaireaux sont, pour la plupart situées en plein champ, ce qui est assez exceptionnel.

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L’une des entrées du terrier est située à 200 m de la lisière de la forêt la plus proche.

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Le champ vient d’être passé au Round Up. Lorsque j’y suis allé, l’herbe avait déjà jauni mais la piste du blaireau demeurait bien verte. On remarquera sur la photo que la piste du blaireau est souvent hésitante, il s’agit là de l’une des caractéristiques de cet animal.

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A 200 mètres de là, d’autres entrées de terrier, de forme plus classique, sont à l’intérieur de la forêt et sont situées elles aussi sur le site de l’ancienne mine.

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Ces entrées de terrier situées en forêt sont sans doute reliées à celles qui sont en plein champ par un beau réseau souterrain de galeries. Un vrai luxe. Cinq étoiles.

Et nul doute que les blaireaux de la mine ont une santé de fer !

Pelote et repelote !

L’écureuil fait partie de mon quotidien. Il y a dix ans, j’avais fait quelques tentatives pour l’apprivoiser. Tentatives à moitié réussies seulement car si l’écureuil avait pris l’habitude de venir sur moi, il ne m’a jamais vu bouger et je ne sais pas quelle aurait été sa réaction dans ce cas.

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Il y a huit ans, j’ai déménagé en bordure de forêt. Depuis, l’écureuil m’est devenu familier et j’en vois deux ou trois tous les matins, à trente centimètres de mes yeux, sur le rebord de la fenêtre. Mais j’ai déjà parlé sur ce blog de l’écureuil pépiniériste et de l’écureuil qui fait les soldes.

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Ce matin, sur mon lieu de travail, j’ai observé depuis mon bureau un écureuil qui grimpait sur le mur voisin, entrait dans le grenier en passant sous les tuiles du toit et en ressortait avec une magnifique pelote de … laine de verre, coincée dans la gueule. Il est parti cacher la grosse boule je ne sais où, est revenu quelques minutes plus tard, et ainsi de suite. Cela a duré près d’une heure. Je pense que le nid que l’écureuil est en train de se construire sera très bien isolé.

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N’ayant pas l’habitude d’avoir mon matériel photo dans mon bureau, je n’ai fait aucun cliché de la scène. Les images utilisées pour cet article sont donc d’anciennes photos réalisées il y a une vingtaine d’années déjà.

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Trop drôle !

J’ai passé des centaines de soirées d’observation en forêt auprès des terriers de blaireaux. J’ai souvent emmené des amis en forêt pour leur faire découvrir cet animal. Mais si mes « invités » ont pu voir le blaireau presque « à coup sûr », il est arrivé parfois (à quelques reprises seulement) que le blaireau s’esquive rapidement du terrier et que je sois le seul à le voir. Et quand venait la question « alors, tu l’as vu ? » et qu’on me répondait « euh, non, de quel blaireau tu parles ? », j’étais désolé des faibles capacités d’observation de la personne que j’avais emmenée en forêt. Bon, me disais-je, tout le monde n’a pas l’oeil de lynx de Dupdup …

Hier soir, j’étais avec Cécile en forêt. C’était la première fois qu’elle avait la possibilité d’observer le blaireau en direct. Un renard a crié derrière nous. Une chevrette est passée à une dizaine de mètres dans la pénombre. Mais pas de blaireaux ! Mais quand nous avons quitté la forêt, Cécile m’a parlé … des quatre blaireaux. « Mais de quels blaireaux tu parles ? ». Effectivement, Cécile a vu à sa gauche quatre petites têtes qui se sont rapidement éloignées dans la forêt. Et le supposé oeil de lynx n’a rien vu … Trop drôle !

Dans l’intimité du blaireau (1)

Le blaireau est l’animal que je connais le mieux. J’ai passé des centaines de soirées à l’observer devant son terrier. En 1992, alors que ma passion du blaireau était à son point le plus fort, j’ai consacré plus de 150 soirées cette année-là à son observation. J’ai même envisagé de lui consacrer une thèse. Mais à partir du moment où j’ai commencé à noter sur papier ce que je voyais et à avoir une approche scientifique, je n’y ai plus trouvé de plaisir. Je me suis alors rendu compte que j’étais surtout à la recherche de belles images (dans ma tête) et d’émotions fortes mais que le reste n’avait aucune importance.

1992, c’était à Brussey. Dans les années 95, toujours à Brussey, « mes » terriers habituels sont devenus un peu déserts (peut-être ont-ils été victimes de destruction) et je n’ai jamais retrouvé le niveau d’activité du début des années 90. Alors, le blaireau est un peu sorti de ma vie.

Depuis huit ans, j’habite de nouveau dans le village de mon enfance et j’ai pris l’habitude d’aller quelques fois par an observer le blaireau devant d’autres terriers. Mais là aussi, mes observations ont été plutôt décevantes, les conditions ont été souvent difficiles et le blaireau n’a pas été au rendez-vous chaque soir.

Cela fait donc plusieurs années que je rêve de retrouver de bonnes conditions d’observation.

Et puis, il y a quelques semaines en me rendant en journée auprès de terriers que je connais, j’ai été enthousiasmé par les traces d’activités sur le site. Les entrées de terriers étaient récemment remuées par l’animal et il y avait surtout un endroit où le sol était largement piétiné. Il s’agissait là visiblement d’une aire de jeu et j’en ai conclu que de nombreux jeunes étaient nés.

Il m’a semblé évident que je tenais enfin « le » terrier que je n’osais plus espérer. J’ai donc construit un petit affût très sommaire et j’ai créé un petit sentier qui y mène, éliminant sur 50 mètres la moindre feuille morte ou branchette pour pouvoir y accéder le soir sans le moindre bruit.

Le vendredi 4 avril, le jour J est arrivé. Me voilà confortablement installé dès 20H20 devant le terrier. L’ambiance est habituelle, la grive musicienne s’en donne à coeur joie, le rouge-gorge égrène ses notes cristallines et le silence finit par se faire. Quand tout à coup, cinq têtes rayées apparaissent dans la pénombre devant moi. Mais la suite est une autre histoire…

Nouvelles images d’écureuil

Depuis plusieurs années, les écureuils du voisinage se donnent tous rendez-vous à la maison Dupdup. Ce matin, d’eux d’entre eux étaient en train de rechercher des noix qu’ils avaient enterrées dans le sol (pour rappel : voir l’article de mai 2006 dans lequel j’avais déjà relaté ce comportement). Depuis ce début d’année, les écureuils (habillés de neuf suite aux soldes) restent attablés plusieurs heures chaque matin à ma mangeoire, se délectant de noix, noisettes et graines de tournesol. Voici deux photos qu’a réalisées Boris (alias « le Russe ») lors d’un petit week-end passé à la maison il y a quinze jours.

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Retrouvailles photographiques (3)

Je continue l’exploration de mes diapos retrouvées au fond d’un placard, longtemps après les avoir perdues. Je viens juste de retrouver mes diapos de chien viverrin, photographié au zoo de Gramat dans le parc des Causses.

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Je me rappelle qu’en 1998, Christian M……, membre de la FRAPNA, était venu me demander si le chien viverrin existait dans la vallée de l’Ognon car il avait trouvé en forêt une touffe de poils qu’il avait identifiée comme appartenant à cette espèce. Je connaissais vaguement le nom de chien viverrin mais sans plus. Mais voilà qu’à ma grande surprise, après avoir cherché à me renseigner sur la bête en question, j’apprends que la Fédération de chasse de Haute-Saône a fait empailler de jeunes chiens viverrins tués à la suite d’une destruction de terriers de renards. Cet animal est donc bien présent en Haute-Saône.

En farfouillant dans la bibliographie, j’apprends l’histoire de cet animal et son arrivée récente en Europe occidentale. Le chien viverrin est un animal sauvage de l’Est asiatique (Mandchourie, Chine et Japon). En 1928, il a été importé et lâché dans la nature à l’Est de Moscou en raison de la valeur de sa peau. Dans les décennies qui ont suivi, le chien viverrin a commencé de s’étendre vers l’Ouest. Il a été présent très tôt en Allemagne et c’est en 1982 que la première observation ont a lieu en France (dans l’Aisne). Cet animal est très discret, nocturne, ne vit que de peu de choses (des petites bestioles en général, un peu comme le blaireau mais se contente parfois de simples racines, de baies, de champignons et même de charognes), son observation est très difficile.

Quelques mois plus tard, on était en avril 98, deux observations fugitives me font penser au chien viverrin. La première concernait un petit animal sombre entr’aperçu à la tombée de la nuit dans la forêt de Brussey, la deuxième le même genre d’animal observé en fin de journée dans un coin humide de la forêt de Ruffey-le-Château. Les deux observations ne correspondaient à aucun animal connu pour moi. Cela aurait pu être le chien viverrin mais cela aurait pu être aussi un autre animal.

C’était donc pour me faire une idée précise de l’aspect de cet animal que j’étais allé au zoo de Gramat dans le parc des Causses (à l’occasion d’un petit séjour dans ce secteur). J’en garde le souvenir d’un animal très doux et très calme et je l’ai d’ailleurs touché à travers le grillage sans qu’il réagisse. Mais cela ne m’a pas aidé à déterminer si oui ou non j’avais réellement vu cet animal dans la nature. Le doute subsistera toujours.

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Maintenant que je connais à peine mieux ce « raccoon-dog » (nom donné en raison d’une certaine ressemblance avec le raton-laveur), j’espère être capable de l’identifier si par bonheur il venait à croiser mon chemin lors de mes balades forestières crépusculaires.

Chipie la renarde

Beaucoup d’amis me parlent du film « le renard et l’enfant ». Le simple fait de me parler du scénario de ce film m’a replongé dans une histoire incroyable qui nous est arrivée, à Joëlle et à moi, et qui s’est terminée il y a tout juste dix ans.

C’est en effet en janvier 1998 que nous avons définitivement perdu la trace de Chipie, la renarde que nous avions élevée en complète liberté. Les amis de cette époque se souviennent de ce petit « bout de chou » que nous est arrivé un jour de mars 97 et que nous avions décidé de sauver de l’euthanasie. Elle avait été récupérée auprès d’un terrier détruit par des « déterreurs de renards » (ben oui, ce genre de personnages existe dans nos campagnes) dans une forêt du Jura et amenée au zoo de la Citadelle de Besançon. Evidemment, le zoo n’a pas vocation à élever tous les bébés animaux sauvages qu’on leur apporte et j’imagine qu’il n’y a bien souvent pas d’autre alternative que l’euthanasie.

Je me souviens de ce soir là, j’étais revenu tard dans la soirée, j’étais allé observé des blaireaux devant leur terrier. Lorsque je suis rentré, Joëlle m’a dit « Le zoo de la Citadelle vient d’appeler et demande si ça t’intéresse d’élever un renardeau. Tu peux les appeler tard ce soir, ils sont en réunion, mais je te préviens c’est Non ». J’ai appelé la Citadelle pour décliner leur offre mais mon interlocuteur m’a dit « Enfin, si tu changes d’avis, appelle demain avant 10 H, on ne le tuera qu’à ce moment là ». On dit que la nuit porte conseil. Et effectivement, le lendemain matin au lever du jour, j’étais à la Citadelle. Joëlle a craqué devant cette petite renarde. Et pendant neuf mois, nous avons vécu une aventure extraordinaire que peu de gens ont eu l’occasion de vivre. Il s’est passé beaucoup de choses entre le moment où ont été prises ces deux photos, celle de l’accueil et celle du départ :

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Sur ma galerie d’images, cinq séries d’images, avec un total de 85 photos, retracent cette aventure (vous pouvez cliquer sur chacune des photos pour les avoir en grand format ou même en format fond d’écran).

La première série nous montre Chipie à son arrivée à la maison, ses repas goulus et ses premiers pas à l’extérieur.

La deuxième série est consacrée aux premiers jeux et à la découverte de l’environnement proche.

Puis vient la période de la liberté complète, un risque que nous avons pris lorsque Chipie est devenue invivable et avant que l’intérieur de la maison ne soit complétement détruit.

Dans la troisième série, « notre » renarde est encore dépendante, elle vit autour de la maison mais reste encore à proximité de nous.

La quatrième série est celle de l’émancipation. Désormais, Chipie chasse pour elle-même. Elle nous a même ramené un jour à la maison une énorme poule et un très beau ragondin. Je me rappelle qu’elle était très fière de ses premières proies.

La dernière série nous montre Chipie revenant le soir à la maison pour nous faire un petit coucou avant de repartir chasser dans la nature. A cette époque, elle n’approchait plus que sa famille d’adoption et fuyait le reste de la société humaine (aurait-elle déjà vécu quelques mauvaises expériences ?). Ce seront les dernières images. Au début décembre 1997, Chipie est restée une semaine sans revenir puis est réapparue comme par miracle. Ce sera la dernière fois.

Vers la fin janvier 1998, j’ai senti l’odeur très forte de la renarde dans la cour. J’ai appelé, personne n’est venu. L’espoir a disparu progressivement au fil des mois puis des années. La renarde était devenue une vraie renarde, indépendante de l’homme mais vivant dans un environnement hostile : maladies, piégeage, chasse, déterrage, empoisonnement, voitures … Lequel de ces dangers a-t-il eu raison d’elle ?