Quel mépris affiché par Xavier Darcos envers les enseignants de petite section de maternelle dont la fonction est, d’après le ministre « essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches » !
Adieu à Richard Wright
Après Syd Barrett, le premier musicien de Pink Floyd à avoir disparu (c’était il y a peu de temps, en juillet 2006), voici donc le tour de Richard Wright, le clavier du groupe, qui nous a quitté hier.
Voici quelques vidéos glanées sur Youtube. D’abord la deuxième partie de Echoes, joué ici dans les ruines de Pompeï (les deux autres parties 1 et 3 peuvent être trouvées également sur Youtube)
Vient ensuite l’un des plus grands tubes de Pink Floyd, The great gig in the sky, tiré de l’album Dark Side of the moon.
Et enfin un petit dernier. Allez, je vous laisse chercher le titre … !
Phrases volées aux lecteurs du Monde.fr (1)
Je lis le Monde.fr tous les jours mais apprécie très moyennement la qualité des articles. je trouve que le travail d’investigation journalistique a chuté au cours des dernières années. Il y a beaucoup d’articles qui sont très peu documentés et qui ne sont pas mis en perspective avec la situation plus générale et avec les faits historiques. Et il y a par ailleurs beaucoup d’erreurs et d’approximations (je ne m’en rends compte que sur les articles consacrés à l’environnement, mais j’imagine le reste …). Je suis parfois médusé par ce qui est écrit. Dire que des espèces disparaissent de la terre mais qu’il en a toujours été ainsi, sans rappeler que le rythme d’extinction est au moins 100 fois plus rapide qu’à l’échelle des ères géologiques, n’est pas du travail de journaliste. Seul Claude Allègre oserait, c’est vous dire !
Alors, pourquoi est-ce que je lis ce journal ? Simplement parce que les réactions des lecteurs sont d’un bon niveau et que leurs points de vue sont très contrastés. Et lorsqu’on a lu l’article en question + les dizaines et dizaines de réactions, on arrive au bout du compte à se faire une idée plutôt précise du sujet traité. C’est l’avantage de la version internet du Monde sur la version papier.
Ce soir, à la lecture des propos d’une personne ayant réagi à un article, l’idée m’est venue d’ouvrir une nouvelle rubrique consacrée aux réactions des lecteurs du Monde.fr. Ces réactions sont souvent plus brutales, mais tellement plus vraies que ce que peuvent écrire les journalistes dudit quotidien.
Tiens, ce soir, à propos de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers et de la chute de toutes les bourses (pas les miennes, que mes admiratrices se rassurent !), voici ce qu’a écrit un lecteur (François M.) :
“C’est encore une crise de révulsion du capitalisme qui condamne sans état d’âme le plus grand nombre aux profits des happy few, qui vont au final, comme de bien entendu, non seulement recouvrer leurs fonds, mais faire des affaires. Il y aura moins de riches, mais plus riches, et beaucoup plus de pauvres !…”
C’est court, incisif, sans détours, mais tellement vrai ! Je ne pense pas qu’un seul journaliste du Monde aurait pu écrire un truc de ce genre.
Grands bluesmen (3)
Tiens, ça fait longtemps qu’on n’avait pas parlé de blues sur ce blog. Après Sonny Boy Williamson et Willie Dixon, voici l’un des personnages les plus importants de l’histoire du blues : Skip James. Ceux qui ont vu sur écran The Soul of a man (2003) de Wim Wenders et Martin Scorsese se souviennent probablement de cette voix inimitable, très haut perchée, qui est unique dans l’histoire du blues.
Né dans une plantation de coton en 1902, abandonné très jeune par son père, Skip James a appris à jouer de la guitare à l’âge de 8 ans. C’est également à cet âge qu’il joue de l’orgue dans les églises. A l’adolescence, il vagabonde de ville en ville, se produisant ça et là dans les bars. Il subsiste ensuite en travaillant comme ouvrier dans la construction de routes.
C’est en 1931 que tout commence : il participe à un concours de blues organisé par un commerçant du Mississipi et est auditionné par H.C. Speir, un découvreur de talents. Il enregistre en quelques jours 26 titres qui sont considérés aujourd’hui comme des morceaux fondateurs de l’histoire du blues et qui auront une influence profonde, quelques années plus tard, sur le grand Robert Johnson. 26 morceaux historiques pour … 40 dollars !
Fondant ensuite un groupe de gospel, Skip James tourne dans les églises. En 1935, il devient pasteur et disparaît complètement de la scène musicale. Les années passent et plus personne ne se souvient de lui. C’est près de trente ans plus tard que deux des membres du groupe Canned Heat le retrouvent malade dans un hôpital du Mississipi (alors qu’entre temps, il est redevenu simple employé dans une plantation de coton) et qu’ils le convainquent de reprendre la guitare. Il participe alors, en 1964 et en 1966, au grand « blues revival » américain où il obtient, à plus de soixante ans, son premier succès.
Mais Skip James est malade, très affaibli. Avant sa mort, en 1969, il prend le temps de réenregistrer ses morceaux mythiques, dans des interprétations identiques à celle de 1931, mais dans de bien meilleures conditions d’enregistrement.
Toutes les vidéos mises en ligne sur ce blog viennent de ce milieu des années 60. Le groupe Cream reprendra l’une des chansons de Skip James, I’m so glad, et les droits d’auteurs serviront à payer la note de l’hôpital où notre bluesman mourra d’un cancer.
Il existe peu de documents vidéos sur Skip James. Avec ces trois vidéos et les trois autres liens qui suivent, on a là, je crois, l’ensemble des documents existants : All night long, Skip’s Worried Blues et Cherry Ball Blues.
J’ai honte pour mon pays (2)
Petit texte qui vient de m’être envoyé par Brind’paille. Une histoire vraie. A lire jusqu’au bout.
Je m´appelle Patrick Mohr. Je suis né le 18 septembre 1962 à Genève. Je suis acteur, metteur en scène et auteur. A Genève je dirige une compagnie, le théâtre Spirale, je co-dirige le théâtre de la Parfumerie et m´occupe également du festival « De bouche à oreille ».
Dans le cadre de mes activités artistiques, je viens
Mes tomates de l’été 2008 (5)
LE COIN DU JARDINIER (35)
Mes tomates de l’été 2008. Ou plutôt de l’automne. Car, malgré une météo plutôt médiocre (au sens où on l’entend habituellement), mes tomates se débrouillent pas mal. Bien sûr, il y a un petit peu de mildiou sur les feuilles mais les pieds font plutôt bonne figure. Je crois que l’expérience que j’ai faite cette année, à savoir ne pas tailler les tomates et laisser le feuillage divaguer, est plus que concluante, au moins avec ces variétés anciennes qui sont à croissance indéterminée et qui poussent sans cesse. En tous les cas, je mangerai des tomates au moins jusqu’au début octobre et probablement bien plus.
Il y a seize ou dix sept ans, une personne m’a donné une tomate qu’elle avait ramené de Yougoslavie. La personne ignorait le nom de la variété, alors je l’ai appelée simplement « yougoslave ». Depuis, elle occupe chaque année une place de choix dans mon jardin et je renouvelle mes graines tous les cinq ans. C’est une tomate tardive (tiens, au fait, pourquoi les gens s’acharnent-ils à privilégier les précoces et oublient-ils de planter des tardives pour assurer une production d’arrière-saison ?) et la récolte de cette année bat son plein. J’aurais pu essayé de savoir d’où venait exactement cette tomate. Et peut-être aurais-je pu l’appeler serbe, croate ou kosovare … mais bon, ça me plait plutôt bien ce petit nom disparu de yougoslave.
Voilà une cinquième petite sélection de tomates que j’ai cultivées cet été. Dans l’ordre : Piccolo F1, Yougoslave, Spitz, Paul Robeson, Délice d’or et Striped cavern.
Dans quelques semaines, je mettrai en ligne la liste des variétés dont j’ai récolté les graines et que je mets à disposition des lecteurs de ce blog.
Liberté bafouée (3)
Le fichier de police Edvige ?
C’est quoi ce truc qu’on nous érige ?
« Le début de la fin » vous dis-je.
Foutue loi, faut qu’on la corrige !
Une sarkonnerie de plus, Edvige ?
Non : la liberté qu’on tue ! Tu piges ?
Faisons de ces ploucs des vestiges !
Quant à MAM ? … Je m’en bats la tige.
Good night. Je vous fais de groches bijes !
Sur le mur, à la lueur d’une lampe (4)
Je découvre sans cesse de nouveaux visiteurs attirés par la lampe extérieure de la maison. Moi qui ne m’étais jamais intéressé aux papillons nocturnes, je suis servi … ! J’ai l’impression de découvrir un nouveau monde dont j’avais à peine conscience de la richesse.
La doloire (appelée aussi Phalène linéolée, Plagodis dolobraria) me fait parfois l’honneur d’une visite. Le dessin des ailes est typique et il est difficile de la confondre avec d’autres espèces.
La chenille de ce papillon est difficile à trouver car elle ressemble à une brindille morte. C’est sur les rameaux de chêne pédonculé, de hêtre, de tilleul ou de prunellier qu’il faudrait la chercher. Le papillon adulte adore les pentes broussailleuses et semble encore assez commun en France.
Un autre papillon est étonnant. Il s’agit du ptérophore blanc (pterophorus pentadactylus). Vous ne trouvez pas qu’il ressemble à une réincarnation du Christ ou plutôt à son fantôme ? Heureusement qu’il y a la vitre entre nous … !
Il s’agit là aussi d’un papillon commun. Ses oeufs sont pondus sur les feuilles de liseron. Les chenilles se développent parfois très vite et donnent une nouvelle génération d’adultes dès le mois d’août, mais la plupart du temps elles ne se nymphosent (ressuscitent ?) qu’au printemps suivant (à Pâques ?).
Variations autour de « All along the Watchtower »
Je ne suis pas certain que la chanson All along the watchtower qu’a composée Dylan en 1965 serait passée à la postérité si Jimi Hendrix ne l’avait pas mise à sa sauce électrique. En voici une version live enregistrée en 70.
Toujours est-il qu’un grand nombre de rockers se sont ensuite appropriés ce morceau devenu mythique. Ainsi récemment Keziah Jones.
Depuis quelques temps, on assiste à une nouvelle popularité de ce morceau et de nombreuses versions peuvent être trouvées sur le net. En voici quelques unes : U2, Eric Clapton et Lenny Kravitz, Yul Anderson, Bryan Ferry, Paul Weller, Neil Young et Bruce Springsteen, Dave Matthews, John Mellencamp et Earl Stevenson. Sans oublier, bien sûr, Dylan, l’auteur de cette chanson.
En ce qui concerne les amateurs, nous retrouvons notre habituel Malvasio et un très jeune prodige (quel âge vous lui donnez ?), Sungha Jung, dans une belle version acoustique.
A chaque chose malheur est bon …
Depuis plusieurs années, le marronnier qui est derrière la maison est attaqué par un parasite appelé caméraria. Les feuilles brunissent dès juin et tombent en juillet. En août, l’arbre se retrouve sans feuilles, nu comme un ver (on reconnaîtra au passage, sur la photo, un nichoir à chouette hulotte accroché au tronc).
Finalement, les branches dénudées du marronnier ont leur avantage. Car les gobemouches recherchent de manière privilégiée les rameaux sans feuilles qui leur permettent d’avoir des perchoirs bien dégagés pour repérer leurs proies aériennes (de petits insectes volants). Et, la semaine dernière a été marquée par la présence de gobemouches noirs et de gobemouches gris derrière la maison (il y en avait quatre ou cinq). Et ceci grâce probablement aux dégâts provoqués par le parasite du marronnier…
C’est la deuxième fois seulement en huit ans que j’observe ces deux espèces sur le site (la photo de gobemouche noir m’a été prêtée par Fred, car je n’ai jamais réussi à photographier cet oiseau. Quant à celle du gobemouche gris, j’ai puisé dans mes anciennes photos).
Il est des jours où …
Il est des jours où certaines phrases, certaines citations résonnent fortement en vous. Ainsi, aujourd’hui, ces quelques lignes extraites du Prophète de Khalil Gibran :
« Vous voudriez connaître le secret de la mort.
Mais comment les trouverez-vous sinon en cherchant au cœur même de la vie ?
La chouette, dont les yeux faits pour la nuit sont aveugles au jour, ne peut dévoiler le mystère de la lumière.
Et si vous voulez vraiment contempler l’esprit de la mort, ouvrez grand votre cœur au corps de la vie.
Car la vie et la mort sont un, de même que le fleuve et l’océan sont un ».
Mes tomates de l’été 2008 (4)
LE COIN DU JARDINIER (34)
Malgré l’alternance soleil/pluie qui favorise le développement du mildiou, les pieds de tomates que je cultive résistent plutôt bien. Le soleil très fort des derniers jours a accéléré le murissement des fruits. La moisson continue donc.
Certaines variétés ont mes préférences. C’est ainsi que j’aime les tomates de couleur verte et particulièrement la green zebra qui est l’une des plus belles qui soit.
Voici une nouvelle sélection de variétés cueillies hier avec, de gauche à droite et de haut en bas : White beauty, Borodinsky, Russian lime, Liberty bell, Orange queen et Apéro F1.
En fin d’été, lorsque cette petite série sera terminée, je donnerai la liste des variétés dont j’ai récolté les graines et que je pourrai diffuser auprès des visiteurs de ce blog.
Petit dimanche musical avec Jean Boyer
Finies les vacances ! Demain, je reprends le chemin du bureau.
Tiens, en parlant de bureau, me revient en mémoire une vieille chanson de Jean Boyer (un cinéaste, auteur par ailleurs de très nombreuses chansons populaires d’avant-guerre) qui s’appelle Pour me rendre à mon bureau. Je connaissais cette chanson grâce à Brassens qui l’a interprétée à la fin de la vie en 1978 et j’avais d’ailleurs trouvé le texte très humoristique. Et je viens de tomber sur une version récente, sous forme d’un clip pas mal monté du tout, chantée par le groupe Les Petites Bourrettes.
Et comme je parle de Jean-Boyer, rappelons qu’il est l’auteur d’autres chansons qui eurent leur heure de gloire comme Mimile (« Un gars d’Ménilmontant ») et surtout Comme de bien entendu, extraite ici du film Circonstances atténuantes (1939) de Jean Boyer lui-même, et qui est chantée par Henri Dodane (surnommé Dorville) et l’inimitable Arletty.
On peut avoir ici un extrait beaucoup plus long (avec entre autres la présence de Michel Simon) et la chanson complète du film.
Sur le mur, à la lueur d’une lampe (3)
Merci à Stéphane qui a amélioré l’utilisation de ce blog. Désormais, les articles et surtout les commentaires les plus récents sont directement accessibles dans la colonne de droite. Cela permet plus facilement la discussion, notamment sur des articles déjà assez anciens. Quand au code de sécurité, vous avez sans doute remarqué qu’il est beaucoup plus facile d’utilisation.
Mais venons-en au sujet de ce jour.
Je continue ma découverte des petites bêtes qui viennent le soir sur le mur de la maison, dès que j’allume la lampe extérieure.
Je viens de découvrir un truc (j’aurais pu le découvrir avant mais vu que c’est encore les vacances, j’ai le neurone un peu fatigué), c’est que lorsque j’éteins la lampe extérieure, certaines des bestioles viennent aussitôt se coller contre la vitre, attirées par la lumière de la cuisine ou du salon. Ce qui me permet de faire d’autres photos des mêmes insectes, mais vus du dessous …
Voici par exemple la belle chrysope aux yeux d’or (chrysoperla carnea) qui se tient cachée sous les feuilles la journée durant et qui s’active au crépuscule.
Le comportement de la chrysope en période de reproduction est étonnant. Avant l’accouplement, le mâle agite rythmiquement son abdomen, ce qui fait vibrer le substrat de ponte (une feuille en général) à une fréquence particulière. Les vibrations sont perçues par le partenaire qui va répondre. D’après les recherches récentes, il semblerait que chaque espèce possède son code particulier et que l’on envisage bientôt de distinguer plusieurs espèces là où l’on en connaît qu’une seule aujourd’hui. Etonnant, non ? (mais pas très drôle finalement car si on ne peut plus se tromper de personne pour s’accoupler …).
Autre espèce : un petit papillon nocturne de la famille des pyralidés qui s’appelle la phycide incarnat et dont le petit nom intime est Oncocera semirubella. Ce papillon qui vit sur les pentes bien exposées au sud est la petite bête la plus fréquente autour de mon réverbère. Il est petit, mais vu de près, les détails sont magnifiques. Surtout lorsque la soudaineté du flash l’oblige à s’envoler et à dévoiler le dessous des ailes.
Surchauffe dans le Haut-Jura (4)
Dom, qui a fait partie de notre petite expédition jurassienne, me disait qu’à la lecture des mes articles, je donnais l’impression que ça baisait partout sur les hauteurs jurassiennes, que ce n’était peut-être pas tout à fait la réalité et qu’il y avait peut-être autre chose … ! Peut-être. Sauf que mon oeil n’a vu que ce qu’il a voulu voir et que mon cerveau, déformé comme l’est je dois dire une bonne partie des cerveaux masculins, n’a guère retenu que les scènes d’accouplement des petites bêtes… Allez Dom, encore une petite photo d’accouplement de demoiselles (agrion jouvencelle coenagrion puella) et après j’arrête la série. Promis … Après, je passe à la surchauffe dans le Haut-Doubs … Ou dans la Haute-Saône. Hé hé, il s’en passe aussi des choses en Haute-Saône …
Investiture « à l’américaine »
Effectivement, comme plusieurs le rappellent sur ce blog, l’ensemble de la vie sociale et politique est victime d’une certaine peopolisation (pour ne pas dire disneylisation, comme nous le rappelle Robert). Nous n’en sommes pas encore à Carla poussant la chansonnette au congrès de l’UMP mais le fait que son disque ait été distribué au conseil des ministres par le Président lui-même montre que la tendance est là.
Le spectacle est aussi de mise à chaque élection américaine et le grand barnum qui s’est déroulé à Denver pour l’investiture d’Obama est dans la logique des choses, ce serait le contraire qui nous aurait surpris. J’aurais aimé un peu plus de retenue chez les démocrates …
Au-delà du côté guignol de ces investitures, n’en demeurent pas moins les discours. Et si les médias français ont surtout retenu le côté show-bizz de cette investiture, marquée notamment par le soutien d’Edward Kennedy dont c’est peut-être le dernier grand discours (son cancer ne lui laissera peut-être pas le temps de voir le résultat de cette élection), il n’en demeure pas moins que le combat se fait avant-tout au niveau des idées. Car c’est bien deux conceptions de l’Amérique qui s’affrontent. Notamment sur la question de la santé. Car le système de santé américain, que certains portent aux nues, est un échec cuisant. Edward Kennedy lui-même, qui est ce que l’on appelle un « libéral pur jus » a axé une partie de son discours sur ce désastre patent et pense que l’enjeu d’aujourd’hui est de « garantir que tout Américain bénéficie de soins de qualité, que l’assurance-maladie soit un droit fondamental et non plus un privilège réservé aux mieux lotis ».
Il en est souvent ainsi avec le libéralisme. On fait miroiter que le fait de transférer au privé quelque chose qui est d’intérêt public (la santé, l’énergie…) va améliorer le fonctionnement et le résultat s’avère souvent catastrophique. Pis : lorsque ça ne va plus, le privé fait appel à la puissance publique pour résoudre ses problèmes. Il en sera probablement ainsi dans les mois qui viennent et l’on parle déjà de la probable nationalisation des deux plus grandes banques américaines qui ont bu le bouillon avec la crise des subprimes. Et il n’est pas inutile de rappeler qu’en France aussi, contrairement à l’idée répandue, ce sont bien les entreprises qui bénéficient le plus des largesses de l’Etat… « Je veux bien être libéral, oui, mais quand même, un peu d’assistanat au patronat, ça ne fait pas de mal … »
La cistude d’Europe
Bravo à BF15 et à Jordane qui avaient deviné que le « Cékoissa ? » du dernier article était un naseau de tortue. Oetincelleo n’est pas tombée dans le petit piège que j’avais tendu en donnant un faux titre caché à l’image.
Il s’agit en fait de la cistude d’Europe qui est une tortue aquatique et que j’ai photographiée en Corse en avril dernier.
C’était la première fois que je voyais cette petite tortue qui est menacée partout. Il semblerait que là où elle existe encore, elle subit la lourde concurrence de la tortue de Floride que bon nombre de personnes achètent en animalerie puis relâchent dans la nature lorsqu’elle devient encombrante.
La cistude d’Europe semble très sociable et le petit étang Corse où nous l’avons observée était très peuplé et les tortues s’y comptaient par dizaines.
Cette tortue est très farouche mais quand les naturalistes franc-comtois veulent l’observer de très près, tous les moyens sont bons et la fin justifie parfois les moyens…
Quelques minutes d’observation et notre cistude va retrouver sa liberté. Elle s’éloignera d’autant plus vite de nous qu’elle est une très bonne nageuse.
Le chou-rave
LE COIN DU JARDINIER (34)
Tout aussi méconnu que son cousin le chou-navet (appelé aussi rutabaga et dont il sera question dans un autre article), très souvent confondu avec lui, le chou-rave pourrait avoir l’honneur de notre table car c’est un excellent légume. Mais il semblerait qu’il soit plutôt inféodé aux pays du Nord et de l’Est de l’Europe et que sa consommation n’ait pas beaucoup pris dans notre pays.
Malgré son apparence, le chou-rave appartient à la même espèce botanique que les autres choux. Il est d’ailleurs étonnant de constater que le chou de Bruxelles, les choux pommés, le chou-navet, le chou brocoli, le chou-fleur, le chou chinois… sont tous dérivés d’une seule et unique espèce de chou sauvage Brassica oleracea qui pousse sur de nombreux rivages maritimes et notamment en Sicile d’où semblent provenir nos choux cultivés. Il a fallu des centaines de générations pour arriver à ces diversités de formes et on estime que la domestication de l’espèce sauvage a débuté il y a sept mille ans sur la partie ouest du bassin méditerranéen. Le chou (ou plutôt la « tribu » des choux) pourrait être le légume le plus anciennement cultivé de la planète.
Je cultive des choux-raves pour la deuxième année consécutive et leur culture ne présente pas de difficulté majeure. Encore faut-il trouver des graines car les semences de choux-raves sont peu vendues en France. On les sème de mars à juillet, on les repique 4 ou 5 semaines plus tard à 20 cm l’un de l’autre. Ils n’aiment pas le sec et l’année 2008 a donc été une bonne année pour la culture du chou-rave. J’ai cultivé plusieurs variétés cette année, dont une variété rouge.
Les choux-raves peuvent être consommés aussi bien crûs (râpés comme des carottes) que cuits (il faut les cueillir avant qu’ils ne deviennent fibreux) mais, pour l’instant, Joëlle et moi n’avons pas de recettes suffisamment originales pour vous les proposer. Peut-être plus tard dans un autre article … Mais avec Google, vous pouvez trouver des idées, comme par exemple le chou-rave glacé au miel ou la râpée de chou-rave aux pommes. Je ne pense pas que le chou-rave soit facile à trouver sur les marchés.