Et si on faisait les quatre cents coups ?

Vous l’avez sans doute remarqué, chacun de mes articles est classé dans l’une des rubriques « coups de … » selon les thème qu’il aborde. Quand je râle (ça m’est déjà arrivé 38 fois depuis la création de ce blog !), l’article est classé dans « coups de gueule », quand j’aime bien une musique, ça va dans « coup de coeur », les articles sur le jardin dans « coups de pioche »… et j’ai créé une rubique « coup par coup » (à défaut de mieux) pour ce qui n’est pas classable.

Mais ma classification ne me convient qu’à moitié. Déjà parce qu’il y a déjà trop d’articles dans certaines rubriques et qu’un article n’y est pas facile à retrouver. Et puis certains titres de rubriques ne correspondent pas tout à fait à ce que j’y mets. Ainsi la rubrique « coups d’ailes » est destinée aux articles consacrés à la nature, ce titre convient bien lorsque j’écris des articles sur les oiseaux ou les papillons mais « coups d’ailes » pour parler du blaireau ou du renard, c’est pas tout à fait ça (j’avais bien pensé à « coups de griffes » mais je réserve ça pour une éventuelle rubrique sur le sexe féminin !!!). Ma rubrique sur Dylan s’intitule « Coup de chapeau au Bob », je sais depuis le début que c’est un jeu de mot assez foireux pour faire cohabiter « chapeau » et « bob » et là aussi, ça ne me convient pas vraiment.

Vous l’avez peut-être compris dès le début de cet article, j’ai envie de réorganiser tout ça et de trouver d’autres titres de rubriques possibles.

En juillet dernier, les lecteurs de ce blog avaient recensé près de 250 expressions utilisant des noms de fruits et de légumes (voir les commentaires à l’article « avis de recherche » du 27 juillet et leur synthèse dans l’article « légumes et fruits en paroles » du 16 septembre dans la rubrique « coup par coup »). Je vous propose aujourd’hui ce même type d’exercice. Merci donc de m’aider à recenser toutes les expressions possibles utilisant le mot « coup ».

Nature morte ?

En quelques mois, le secteur entre Geneuille et Auxon a été complétement bouleversé par les travaux du futur TGV. Là où il y avait des prés et des champs se dresse depuis quelques semaines ce qui ressemble de plus en plus à un champ de bataille. D’immenses plaques de terres remuées et déplacées remplacent la verdure d’il y a quelques mois seulement.

Mais, et ce n’est là qu’une infime compensation, la roche décapée à nu par les travaux et la terre remuée ont des secrets à nous révéler. Le passé géologique de la zone nous apparaît au grand jour, encore faut-il un oeil aguerri pour interpréter ce que nous avons sous les yeux.

Bien que le TGV soit pour lui un véritable crève-coeur, notre ami Jean-Yves, qui habite à quelques centaines de pas du tracé, n’a pas résisté à l’envie de venir voir sur place ce que la terre pouvait bien accoucher comme révélations.

Au hasard de ses pérénigrations dans ce paysage quasi-lunaire, qui lui ont valu notamment de tomber sur des traces extraordinaires d’un écureuil ayant atterri dans la boue : UNE PHOTO. Ou plutôt une photo extraordinaire comme nous pourrions tous en faire, pour peu que nous sachions trouver un peu de poésie là où on ne s’attend pas à la trouver. Quelques feuilles éparpillées tombées au milieu d’un sol crevassé, quelques petites retouches minimes à l’ordinateur pour augmenter les contrastes ou bleuir la couleur des feuilles et nous avons là un magnifique tableau.

Nature morte ou au contraire nature qui s’affranchit de ses contraintes et de ses limites pour aborder le domaine de l’abstraction et de l’universalité ?

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(photo reproduite avec l’aimable autorisation de JYC)

Je me souviens d’une émission télé vue il y a plus de vingt ans, où Paco Ibanez, chanteur espagnol, parlait de Léo Ferré et disait combien il était bouleversé par sa poésie. Je n’ai pas la mémoire précise de ses propos, c’était il y a tellement longtemps (Ah, Altzheimer, quand tu nous tiens !), mais il disait qu’à la sortie d’un spectacle de Ferré, il était capable de trouver de la poésie au moindre caniveau croisé sur le chemin.

Saurons-nous, comme Léo ou comme Jean-Yves, magnifier et transfigurer ainsi le réel et le porter au rang d’oeuvre d’art ? Ou la nature n’est-elle, par sa réalité même, qu’une immense oeuvre d’art dans laquelle nous pourrions puiser à l’infini ?

Belote et rebelote !

BELOTE
Il y a un mois et demi, le Canard avait révélé une info très cocasse sur la manière dont notre ministre de l’économie a mis en scène sa propre promotion médiatique en vue des journaux télévisés du soir. Petit rappel : Thierry Breton est allé faire le plein en biocarburant le 9 octobre à la Porte d’Orléans. Il est arrivé au volant de son véhicule (alors que les réglements de sécurité l’obligent à avoir un chauffeur), s’est servi lui-même en carburant vert sous les caméras et les micros d’une myriade de journalistes. Passage le soir sur les chaînes de télé.

Le lendemain, surprise : les automobilistes, venus en nombre à la suite des infos télévisées, n’ont pas eu droit à leur biocarburant, la POMPE ETAIT VIDE ! Evidemment, puisque celui-ci ne pourra être légalement vendu au mieux qu’en 2007 ! Sauf que le ministère de l’intérieur avait permis d’alimenter la station de la Porte d’Orléans, en produit illicite, juste pour satisfaire les appétits médiatiques du ministre de l’économie. Ce sont les douanes qui sont venues, dès le départ du ministre, exiger du pompiste qu’il vide sa cuve ! Quel grand art de la mise en scène !

REBELOTE
Moins de quinze jours plus tard, belote et rebelote ! Jean-François Coppé a monté de toute pièce quasiment le même type d’opération de comm’. Le 16 octobre, il s’est rendu dans un petit café à Saint-Ouen (en zone sensible, comme par hasard !), suivi par le cortège habituel des photographes, micros et caméras. Coppé était accompagné par des représentants de la Confédération française des jeux automatiques. But de la manoeuvre : vanter le projet d’abaissement de la taxe sur les flippers, les baby-foot, les billards et les fléchettes, baisse qui n’interviendra qu’en 2007. Les images du soir à la télé montrent Copé jouant au flipper, tutoyant la patronne du bar « hé, Marie-Lou, tu m’payes une partie, dis ! ».

Enquête du Canard quelques jours plus tard : là-aussi surprise, la société de jeu du coin qui avait prêté le matos était venue récupérer le flipper et le baby. A leur place, il n’y avait plus qu’une petite table et un bouquet de fleurs. Autre surprise, le journaliste du Canard a appris que le bar est toujours fermé le lundi et qu’il n’avait été « réquisitionné » ce jour-là que pour permettre à notre cher ministre de faire son numéro. Et puis, ça faisait longtemps que les propriétaires du bar avaient abandonné les jeux bruyants. Leur truc à eux c’est le tarot, les échecs et la belote !

Carottes multicolores

LE COIN DU JARDINIER (15)
J’ai toujours aimé cultiver des légumes aux formes et aux couleurs variées. Impossible pour moi de me cantonner aux tomates rouges, aux potirons orange ou aux carottes oranges. C’est plus fort que moi, ce n’est pas dans ma nature, j’aime trop la diversité. Et comme il fut un temps, il y a quelques années, où l’on me volait (me « carottait ») mes légumes les plus classiques mais qu’on dédaignait mes belles tomates jaunes et mes beaux potirons bleus, ce fut une raison de plus pour continuer à planter des trucs bizarres.

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Ainsi, cette année, presque toutes les variétés de carottes que j’ai cultivées étaient claires, pour la plupart blanches ou jaunes. En cultivant de telles variétés, je ne fais que renouer avec la tradition car pendant très longtemps les gens n’ont mangé que des carottes blanches. La carotte rouge existait cependant déjà en Syrie au 4ème siècle, elle a été introduite beaucoup plus tard par les arabes en Andalousie mais elle n’était pas assez charnue pour concurrencer nos grosses carottes blanches.

Au cours des derniers siècles, une variété orange apparue en Hollande a été à l’origine de l’obtention de nombreuses variétés très colorées. Les carottes oranges se sont alors progressivement imposées, reléguant les variétés traditionnelles dans l’oubli le plus complet. Dommage, car les variétés jaunes et blanches, par leur qualité gustative et leur rendement, peuvent largement rivaliser avec leurs modernes cousines !

Comme je laisse mes carottes en terre au champ la plus grande partie de l’hiver, je vais les récolter au fur et à mesure des besoins. Ainsi, quelques variétés récoltées ce matin, dont « la jaune du Doubs » (à gauche) et « la blanche de Küttingen » (à droite) :

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Aussitôt récoltées, aussitôt servies à table, pour le plus grand plaisir des yeux et des papilles !

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Si ce type de variétés originales vous intéresse, vous pouvez vous renseigner auprès de l’association Kokopelli ou auprès des Graines Baumaux.

L’oeuvre de Paul Géroudet

Il a été incontestablement le plus grand ornithologue européen du 20ème siècle. Paul Géroudet s’est éteint ce matin à l’âge de 89 ans. Les journaux n’en ont pas parlé. J’ai reçu vers midi un mail de Magalie qui m’apprenait la nouvelle qu’un oiseau lui avait sans doute donnée en passant.

Il y a trente ans, quand j’ai commencé de m’intéresser aux piafs, chaque fois que je voyais une espèce nouvelle, je me précipitais dans ce que l’on peut appeler « la bible » de l’ornithologue : « le Géroudet ». J’y trouvais toujours les renseignements scientifiques que je cherchais mais aussi et surtout beaucoup de poésie. J’étais à l’époque à l’université et la froideur toute scientifique avec laquelle certains enseignants et chercheurs abordaient le monde du vivant me faisait froid dans le dos. Seul mon prof et ami Roland avait su me montrer la nature sous un visage plus rieur et enchanteur.

La lecture de Géroudet est une véritable bouffée d’air frais. Le bonhomme est capable de vous parler d’une seule espèce sur une quinzaine de pages. L’écriture est parfaite. Quand vous avez commencé un article, vous allez forcément jusqu’au bout. Les ornithologues ne sont-ils pas prédisposés à avoir une bonne plume ?

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Son oeuvre est colossale : huit ouvrages, je crois, qui balaient l’ensemble du monde des oiseaux européens. Il faudra sans doute attendre au moins un siècle de plus pour trouver un vrai scientifique/naturaliste/écrivain doublé d’un vrai poète !

A vot’ santé !

Merde, merde et merde ! Je m’étais promis de payer une petite bière à la personne qui mettrait en ligne chaque millième commentaire de ce blog. Et puis, voilà-t-y pas que, sans faire exprès, c’est moi qui ai ajouté le 2000ème ! Me voilà donc contraint de boire ma petite mousse, tout seul, face à moi-même ! Mais bon, c’est pas la première fois que ça m’arrive !

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Alors à votre santé !
A celle de mes amis d’abord !
Et accessoirement à celle du monde !

Coup dur sur le disque dur !

Il est arrivé une panne très rare, très improbable : le disque dur du serveur qui gère ce blog a été détruit. Le blog n’était plus consultable une partie du week-end jusqu’à ce lundi midi.

Tout ce qui avait été sauvegardé sur un autre disque dur a été heureusement récupéré. Mais ce qui avait été écrit samedi matin a complétement disparu du blog. Heureusement, ma boîte aux lettres qui reçoit aussi les commentaires en a gardé certains en mémoire. J’ai essayé de les réinsérer. Je n’y suis pas arrivé complétement, il manque certaines des réponses que j’avais faites à ces commentaires. Je suis désolé pour ce problème technique.

Le matos, les engins, les ordi, c’est comme les gens, vous leur faites confiance et puis …. pschitt !!!

Discographie de Brassens (1)

Nous sommes une douzaine de personnes à nous retrouver tous les mois pour jouer et chanter Brassens : quelques jeunes mais aussi des vieux quinquas comme moi. Bah, on se dit pour se rassurer que le temps ne fait rien à l’affaire !

Le principe de nos soirées est assez simple : aborder chaque mois l’un des disques du maître. Même si les chansons de Brassens font partie de mon quotidien, j’aime bien cette idée de revisiter toute son oeuvre de manière systématique, sans mettre de côté une seule des chansons. Je crois que chacune d’entre elles fait partie d’un tout et le vrai personnage de Brassens ne prend toute sa cohérence qu’à la lecture de l’ensemble.

En marge de ces soirées entre copains, j’ai pensé qu’il pouvait être sympa aussi de parler sur ce blog de chacun des disques concernés. Oh je sais, les textes et les paroles des chansons de Brassens se suffisent à eux-mêmes et il n’y a rien, absoument rien, à rajouter. Mais ça peut permettre, en en parlant aussi avec d’autres, en dehors du cadre fermé de ces soirées, de donner un peu plus de corps et d’ouverture à ce projet. Peut-être que la tentative est vouée à l’échec, mais bon, essayons toujours … Tous les commentaires sont les bienvenus, qu’il concernent directement les textes eux-mêmes ou des anecdotes et des précisions sur la vie de Brassens à l’époque du disque traité.

Notre groupe amateur ayant débuté de manière très originale par … le disque n°1 (notre référence est « l’intégrale classique » dont le premier vinyle est paru en 1965 et qui comprend 12 disques), commençons nous-aussi par ce disque qui comprend 12 titres. Dans l’ordre : La mauvaise réputation – Le fossoyeur – Le gorille – Le petit cheval – Ballade des dames du temps jadis – Hécatombe – La chasse aux papillons – Le parapluie – La marine – Corne d’aurochs – Il suffit de passer le pont – Comme hier.

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Ma chanson préférée du disque est incontestablement Le fossoyeur. J’aime cette chanson qui parle de la mort, « le » thème de prédilection de Brassens. Lorsque j’ai commencé ce blog en début 2006, j’avais écrit un article complet sur cette chanson avec un titre un peu osé « Brassens, bluesman ? ». Les nouveaux lecteurs de ce blog le retrouveront dans la rubrique « coups de coeur » ci-contre, l’article date du 5 février.

Ce qui me frappe dans le fossoyeur mais aussi dans plusieurs autres chansons de ce disque, c’est la facilité avec laquelle Brassens nous raconte une histoire, dresse un tableau, en très peu de mots. Quatre ou cinq couplets seulement et tout est dit. Cette concision est la marque de fabrique des débuts de Brassens. On la retrouvera encore sur les disques suivants, puis de plus en plus rarement. Dans l’eau de la claire fontaine (sur le 7ème disque) sera l’ultime chanson courte et cloturera définitivement cette époque. Viendra ensuite le temps des chansons-fleuves dont nous reparlerons bien plus tard. Plusieurs chansons de ce disque seront interdites à leur sortie. En se penchant sur les paroles du gorille, on comprend un peu pourquoi. Mais en écoutant la très touchante scène champêtre qu’est la chasse aux papillons, on reste dubitatif sur les raisons de son interdiction. Les années 50 et 60 étaient-elles répressives à ce point ? On a du mal à se l’imaginer aujourd’hui.

C’est vrai que les écrits de Brassens sont lourds de sens. C’est la première fois qu’apparaît sur la scène française des textes avec un tel poids des mots. La chanson le gorille est l’un des meilleurs exemples dans l’oeuvre de Brassens de cette force du verbe. Il n’y aura probablement plus jamais, dans une seule chanson française, une chute aussi puissante que ces quatre vers : Car le juge au moment suprême, Criait maman pleurait beaucoup, Comme l’homme auquel le jour même Il avait fait trancher le cou. Et c’était écrit dès 1946 ! Cette chanson est musicalement plutôt pauvre (alternance sur deux accords seulement) mais je crois qu’une musique plus aboutie aurait enlevé de la force aux mots. Pour que les paroles s’incrustent dans la tête de l’auditeur, il fallait cette sobriété, ce rythme qui ressemble plus à une marche militaire qu’à une chanson, et cette manière hachée de scander les mots. Pur génie de Brassens ?

J’ai un faible pour la chanson la Marine, écrite par Paul Fort. Je suis un inconditionnel des valses écrites par Brassens. Il en écrira malheureusement assez peu dans sa carrière. Dans notre petit groupe de musiciens amateurs, la marine est devenue notre chanson de ralliement, celle que l’on chante et joue à chaque fois, parfois plusieurs fois de suite et ce n’est pas un hasard. Car cette chanson s’impose par la simplicité et la force de sa mélodie.

Une Opinion fabriquée de toutes pièces

Je déteste les sondages. Tous les jours, il y en un sur le journal leMonde.fr (réservé aux lecteurs du journal) et la manière de formuler les questions y est toujours extrêmement orientée.

Ce même journal a mis en ligne un sondage CSA du 18 octobre dernier. Dans ce dernier sondage, les sondeurs demandent aux sondés leurs intentions de vote pour la prochaine présidentielle et de se prononcer sur … Segolène Royal et Nicolas Sarkozy alors que ceux-ci ne sont mêmes pas investis par leurs propres partis. Et de se prononcer sur d’autres qui ne sont pas officiellement candidats ou qui n’ont pas les 500 signatures nécessaires. VOILA COMMENT ON FABRIQUE L’OPINION ! Et l’opinion suit … ! Je crois infiniment plus à la dictature des médias qu’à celle des politiques !

La cuisine des courges « acorn »

DU JARDIN A L’ASSIETTE (1)
Je n’ai pas vraiment l’âme d’un cuisinier. A la maison, je suis le préposé « ès salades » et ma pratique de l’activité culinaire se borne donc bien souvent à la confection de salades, souvent différentes d’un soir à l’autre, d’une saison à l’autre. Mais ça m’intéresse de plus en plus au fil des années qui passent, d’autant que je commence à bien faire la relation entre jardin et cuisine, ce qui n’était pas évident pour moi il y a encore peu de temps. Viendra peut-être le temps où Joëlle pourra se reposer un peu sur moi, mais bon, rien n’est gagné d’avance ! Si j’étais d’elle, je ne parierais pas trop là-dessus !

Ce soir, j’ouvre une nouvelle rubrique « coup de fourchette », je ne sais pas trop si elle est vouée à un grand avenir, mais bon, ça ne mange pas de pain (enfin plutôt si !). Je propose non seulement d’écrire un article de temps en temps sur le sujet mais aussi de vous faire participer. Le principe est simple, si vous avez une recette à partager avec d’autres, il vous suffit de me l’envoyer et je la publierai (sous votre pseudo évidemment) sur mon blog. L’idéal serait que votre texte soit accompagné d’une ou de deux photos. Avec un numérique, c’est tellement facile maintenant ! Comment ça, vous n’avez pas encore de numérique ? Qu’à celà ne tienne, il suffit d’une petite invitation à manger pour que Joëlle et moi arrivions avec l’appareil photo qui vous manque !

Les courges acorn sont de drôles de courges. Il s’agit là d’une famille de courges américaines et leur nom veut dire « en forme de gland » (je ne savais pas que les américains avaient le gland aussi difforme ! Mais ma belle-soeur m’assure que si !). Leur culture est facile et il en existe plusieurs variétés. Les variétés vert foncé se gardent très longtemps, sont plus petites, mais sont très coriaces à éplucher. Cette année, j’ai cultivé pour la première fois une variété blanche Swan White Acorn qui a produit de beaux fruits.

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Pour 4 personnes, on râpe 400 grammes de courge après l’avoir épluchée et après avoir enlevé les pépins. Dans un saladier, on mélange de la farine (40 g), de la crème fraîche (12 cl), un oeuf et un peu de sel jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. On ajoute à ce mélange la courge râpée et de l’ail (ou de la ciboule). On aplatit ensuite l’ensemble sous forme de petites galettes que l’on fait cuire dans une poêle huilée (3 ou 4 mn de chaque côté). Lorsqu’on a retourné la galette une première fois, on pourra avantageusement y ajouter un peu de comté.

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On peut changer la proportion des différents ingrédients, à mon avis c’est le genre de truc qui se fait plutôt au pif !

« Blonde on blonde » (2)

TRADUCTION LIBRE DE LA CHANSON “ABSOLUTELY SWEET MARY”

Nouvelle traduction d’une chanson de Dylan par notre ami Jean-Louis.

La chanson de ce mois, extraite donc du disque Blonde on Blonde s’appelle Absolutely Sweet Marie. Décidément, en ce moment, Jean-Louis donne dans le registre « amoureux » !

Voir le texte original en anglais et écouter 30 secondes de la chanson.

Marie absolument douce

Ouais, ta barrière de passage à niveau,
tu sais que je ne suis pas capable de la franchir.
Il y a des jours
où la visibilité est si mauvaise !
Alors, je reste là

Lire plus

« Blonde on blonde »

DISCOGRAPHIE DE BOB DYLAN (7)
Depuis son concert mémorable de juillet 65, Dylan a entrepris une longue tournée avec les Hawks et pris l’habitude de se faire huer partout. En Angleterre, c’est pire, les spectateurs venus pour écouter Blowin’ in the wind et non de la musique électrique, sortent par centaines à chaque concert. Dylan n’en a cure, il est bien décidé à propager sa musique comme il l’entend. Au milieu de la tournée, Dylan épouse Sarah (qui n’est pas intéressée par le monde de la musique et qui l’accompagnera rarement dans sa vie publique, ce qui convient bien à Dylan, décidé à préserver à tout prix, et plus que jamais, sa vie privée).

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Pendant la tournée, Dylan écrit de nouvelles bribes de chansons. En janvier 66, il entre en studio pour un nouvel album Blonde on blonde entouré de musiciens de Nashville (+ Robbie Robertson et Al Kooper qui étaient sur le dernier disque) ! Une fois de plus, tout aurait pu foirer dans cet album : le groupe n’avait pas répété avant d’entrer en studio, les musiciens étaient des vrais pros de la country mais ont été engagés pour faire un disque rock et Dylan, bourré d’amphétamines, les faisait poireauter des nuits entières… le temps de finir d’écrire les chansons. Pourtant le disque sera magique et sera considéré par beaucoup comme le meilleur album qu’il ait jamais écrit.

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Le disque, le premier double-album de l’histoire de la musique, sortira en mai. Il débute par un morceau très festif Rainy Day Women#12 & 35 qui échappe à toute classification (« en fond sonore s’agite un groupe éméché, des cuivres retentissent, des gens s’esclaffent et Dylan apprivoise le chaos ambiant », d’après Robert Santelli). Dylan y chante sa célèbre phrase « everybody must get stoned » (tout le monde doit se défoncer) mais se défend dans les interviews « Non, ce n’est pas une chanson sur la drogue, je n’en ai jamais écrit et je n’en écrirai jamais, je ne saurais même pas comment faire. C’est seulement une chanson vulgaire ».

Cette chanson sera un véritable succès (n°2 dans les charts alors qu’elle fut censurée par les stations de radio américaines et britanniques) ainsi que deux autres titres de l’album : New Morning au rythme enjoué et Just like a woman qui est peut-être ma chanson préférée de Dylan (pour des raisons essentiellement musicales d’ailleurs, j’adore le changement de ton au 3ème couplet).

J’aime aussi ce blues rageur qu’est Memphis Blues Again et le côté mélancolique du dernier morceau de l’album Sad Eyes Lady of the Lowlands (j’ai rencontré un jour quelqu’un qui m’a dit que ce morceau faisait fureur à l’époque car il s’agissait d’un slow de 11 minutes. Damned ! Un slow de 11 minutes ! C’est peut-être bien si on veut aller jusqu’à faire un bébé à la danseuse, mais on peut aussi s’y emmerder à mort !).

On peut écouter ici quelques extraits de 30 secondes des chansons du disque et lire quelques critiques d’internautes.

Dylan sort de ce disque épuisé. Il lance l’idée d’un film documentaire sur lui-même avec comme finalité de « déconstruire sa carrière en détruisant la mythologie qui s’est bâtie autour de sa personne, pour en créer une nouvelle ». « Un anti-documentaire pour forger une anti-mythologie ! » (Robert Santelli).

Epuisé donc, il prend sa moto pour rejoindre son épouse à Woodstock. L’accident le guette au milieu de la route. Dylan, finalement, s’en sortira bien. Il fait alors le choix délibéré de disparaître de la vie publique. Pendant longtemps, la rumeur enfle : Dylan aurait perdu la mémoire, serait paralysé, peut-être mort !

40 ans après, Dylan considère cet accident comme un point de rupture dans sa vie. Il est aujourd’hui convaincu que l’événement qui aurait pu lui coûter la vie l’a en fait probablement sauvé.

Le Dylan des années 60 a définitivement vécu ! Robert Santelli vient d’ailleurs d’écrire une biographie qui s’arrête à cette date fatidique de 1966.

Mais évidemment, un nouveau Dylan reviendra l’année suivante.

Il y a 25 ans : Brassens

Le 25ème anniversaire de la mort de Brassens a eu lieu dimanche dernier, 29 octobre. Je m’attendais à ce que les médias s’apesantissent sur l’oeuvre du bonhomme mais non, peu de choses ont paru dans la presse. La couleur de la jupe de Ségolène avait sans doute plus d’importance. Même Télérama n’a pas été de la fête ! Jusqu’à quand ce journal – le plus parisien de tous les journaux parisiens – va-t-il continuer de baisser dans mon estime ? Celà va t-il s’achever par le non-renouvellement de mon abonnement ?

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Signalons toutefois le dernier numéro de la revue trimestrielle Chorus, qui consacre 57 pages au maître. Je n’avais pas lu cette revue depuis plusieurs années, et je dois dire que j’ai d’abord été agréablement surpris par sa présentation très claire et bien illustrée. Et puis je m’attendais au pire car presque tout a été dit sur Brassens. Il faut dire que de son vivant, il était devenu au fil des années une véritable et vénérable institution, qu’il s’était « statufié » et que son « histoire officielle » s’est définitivement écrite dans les années 60 et 70. Histoire écrite dans le marbre. Plus rien donc à ajouter. Et puis Brassens est devenu tellement consensuel … !

Justement, le premier article de Chorus (écrit par Bertrand Dicale) a pour titre « Brassens, en danger de consensus » et rappelle que Brassens n’est pas seulement l’auteur de textes que l’on trouve dans les livres de français et aux épreuves scolaires, mais aussi celui qui a écrit de véritables textes subversifs, tels que « les patriotes », que l’Education Nationale ne proposera jamais à la réflexion des élèves.

Un excellent article signé également de Bertrand Dicale s’appelle « la prière du mécréant » avec comme sous-titre « Et si Georges Brassens le mécréant avait conservé pour la religion de son enfance une nostalgie inavouée ? ». Là aussi, la question posée n’est pas habituelle et ce n’est pas pour me déplaire. Le contenu de l’article est à la hauteur de ce que semblait laisser espérer le titre.

Un autre article est consacré à une interview de Patachou, qui avait permis à Brassens de chanter pour la première fois en public en mars 1952. Patachou avait toujours refusé de parler de Brassens. Mais voilà qu’à 88 ans, elle se livre un peu au travers de deux petites phrases : « Mon histoire avec Brassens, ça se résume à peu de choses ….mais au fond je crois que c’était surtout l’histoire d’un homme et d’une femme qui se sont aperçus qu’ils avaient une furieuse envie l’un de l’autre. Ils ont fait ce qu’ils avaient envie de faire ensemble, pour le temps que ça a duré, c’est à dire un an, jusqu’à ce que je parte pour l’Amérique ». Tiens, tiens, c’était pas dans l’histoire officielle, tout ça… !

Parmi les autres articles de la revue, je retiendrai celui où des chanteurs actuels donnent leur sentiment sur l’oeuvre de Brassens. Parmi eux : Aldebert, Alexis HK, Benabar, Vincent Delerm, Jamait, ….

A acheter donc sans réserves, même si le prix (13 euros) est un peu élevé. Attention, la plupart des bureaux de tabac n’ont pas cette revue. Il faut donc chercher un peu avant de trouver.

J’ai toujours aimé Brassens pour la manière dont il traite la mort dans ses chansons. J’avais envie d’écrire un petit article sur le sujet mais voilà que leMonde.fr, qui me gonfle beaucoup en ce moment, s’est rattrapé hier, jour de la Toussaint, en publiant un excellent article de Francis Marmande. Avec un nom pareil – la marmande étant une super variété de tomate – je dois dire que j’ai lu l’article avec un a-priori plutôt positif !

Quand les pilotes d’avions jouent à Zorro

Très belle image dans le ciel lundi matin à 7H20. Trois avions se sont croisés en dessinant dans le ciel un superbe Z.

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J’avais à peine fini la photo qu’un quatrième avion est passé plus haut et beaucoup plus en arrière plan, rajoutant un deuxième Z au premier (mais nettement moins visible que le premier, petite ligne blanche en haut de la photo).

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Décidément, on s’amuse bien dans les cieux !