Ce type-là n’est-il pas fou ?

Trois phrases extraites du discours de Sarko hier :

« Mai 1968 nous avait imposé le relativisme intellectuel et moral. Les héritiers de mai 1968 avaient imposé l’idée que tout se valait, qu’il n’y avait donc désormais aucune différence entre le bien et le mal, le vrai et le faux, le beau et le laid. Ils avaient cherché à faire croire qu’il ne pouvait exister aucune hiérarchie des valeurs. D’ailleurs, il n’y avait plus de valeurs, plus de hiérarchie. Il n’y avait plus rien du tout ! ».

« L’héritage de mai 1968 a introduit le cynisme dans la société et dans la politique. Voyez comment le culte de l’argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portées par les valeurs de mai 1968 ».

« Voyez comment la contestation de tous les repères éthiques a contribué à affaiblir la morale du capitalisme, comment elle a préparé le terrain au capitalisme sans scrupule des parachutes en or, des retraites chapeaux, des patrons voyous ».

Dire en public que mai 68 a engendré la dérive boursière et les golden parachutes, il fallait oser le faire !

Honnêtement, je me demande si ce type n’est pas fou.

La culture des tomates

LE COIN DU JARDINIER (18)
Celui qui pense que la nature est idéale, idyllique, n’a qu’à se faire jardinier. Il retombera peut-être de haut. Il verra qu’il n’y a rien d’acquis et qu’il y a continuellement une lutte permanente entre les êtres vivants. Il en est ainsi entre le jardinier et les autres animaux amateurs de végétaux. Sept pommiers en espaliers que je cultivais amoureusement viennent d’en faire les frais. Les dents des rongeurs sont trop bien aiguisées pour que l’écorce des jeunes arbres leur résiste. Je trouve les campagnols terrestres que j’hébergeais jusqu’à présent dans mon jardin bien ingrats. Ou alors est-ce eux qui me considèrent, peut-être avec raison, comme un intrus !

Il faut beaucoup de constance et de persévérance pour devenir jardiner et on peut facilement céder au découragement.

Heureusement, le jardin réserve aussi beaucoup de satisfactions. Ainsi, mes tomates vont à merveille et me promettent déjà de fructueuses récoltes. Comme chaque année, les premières seront consommées dès le mois de juin, les dernières fin octobre. Là où les jardiniers dits « normaux » se bornent à manger des tomates pendant deux mois de l’année, les jardiniers passionnés arriveront, quant à eux, à doubler la période de production.

Chaque jardinier possède sa propre recette, son petit truc, qui lui permettra de dépasser les limites habituelles. Le jardinier digne de ce nom n’est jamais avare de renseignements, il aime confier à d’autres les petites astuces qu’il a trouvées seul ou glanées au fil de ses longues années de jardinage.

Pour arriver à produire des tomates sur une longue période, je cultive en général deux générations de tomates. La première est semée très tôt, pendant la première quinzaine de février. Les graines sont placées dans du terreau humide au chaud, dans le salon, à peine recouvertes de terre. Dès qu’elles germent, je les transplante dans ma serre. En aucun cas, elles ne peuvent rester dans la maison, l’excès de chaleur et le manque de lumière les feront grandir trop vite et les pieds seront trop frêles. Lorsque la température risque de descendre sous zéro, j’allume dans la serre une petite lampe au kerdane, ça ne consomme pas grand chose (20 litres par an me suffisent), il ne s’agit pas de chauffer la serre mais juste de garder une température positive. Au bout d’une semaine seulement, je sépare délicatement les plantules et les mets dans des godets individuels. Je transplante à plusieurs reprises les pieds de tomates dans des pots de plus en plus grands au fur et à mesure qu’ils grossissent. C’est l’une des conditions indispensables pour avoir de beaux pieds de tomates. C’est comme une tortue aquatique dans un aquarium, elle ne grossit que lorsqu’on la place dans un récipient plus gros !

Je transplante les pieds de tomate en pleine terre dès la fin mars ou le début avril. C’est très tôt mais je les préserve du gel grâce à un dispositif astucieux que l’on appelle Wallo Water. Grâce à ce procédé ingénieux, les plantes pourront résister en théorie jusqu’à – 10°C (je l’ai déjà constaté de visu jusqu’à – 6°C).

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Le Wallo Water est un épais film plastique formé d’alvéoles que l’on remplit d’eau. Cette muraille aquatique créera en son sein une petite chambre intérieure douce préservée du froid qui permettra à la plante de se développer.

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J’enlève cette protection lorsque les gelées ne sont plus à craindre, le plus souvent fin avril (exceptionnellement le 15 avril cette année). La production de tomates de la saison 2007 s’annonce d’ores et déjà exceptionnelle si j’en juge par la taille des quelques tomates que j’ai déjà (photo réalisée hier).

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Les pieds de tomates sont en général épuisés à l’automne et contractent facilement le mildiou. Les jeunes plants résistent par contre nettement mieux. C’est pour cette raison que je sème une nouvelle génération de tomates courant juin, celles-ci sont généralement moins sensibles au mildiou à l’automne (je dis bien « en général » car il arrive parfois que ça ne marche pas, les attaques par le mildiou sont difficiles à comprendre).

Lors d’un précédent article, j’avais annoncé une rencontre physique entre les personnes qui fréquentent ce blog, autour d’une dégustation de tomates. La date définitive est le mardi 21 août à 18H30. Si chacun amène un petit truc à grignoter et une bouteille, la soirée pourra se prolonger … ! 25 variétés de tomates vous attendent ce soir-là.

Encore un très grand qui fout l’camp

C’était il y a quelques années, lors d’un apéro je crois. Maryse nous avait lu, à Joëlle, Roland et moi, un texte très émouvant de Guy Carlier sur la rencontre fortuite entre Mstilav Rostropovitch et Serge Gainsbourg dans la basilique de Vezelay. Cette rencontre avait eu lieu juste au moment même où Rostropovitch s’apprêtait enfin à enregistrer les six célèbres suites pour violoncelle de Bach. Plus tard, j’ai eu l’occasion d’écouter, avec le même bonheur, ce même texte par Guy Carlier lui-même. On peut trouver ce texte sur internet, il est à lire absolument (aller directement au deuxième texte de la page web des éditions Robert Laffont).

Hier, à Forum, le hasard a voulu que je tombe sur le DVD de Rostropovich interprétant ces six suites à Vézelay. Hier soir, le DVD acheté nous a délivré d’autres moments d’émotion avec la première des six suites. Très très beau (bien que ma préférence aille toujours à l’interpétation qu’en a fait il y a quarante ans Pierre Fournier) !

Ce matin, en allant en voiture à Besançon, riche encore de la musique de « Slava » dans la tête, depuis la veille, j’apprends sur France Musiques que Rostropovitch est mort ce matin. Pourquoi ais-je eu envie justement de l’écouter hier soir ? Etait-ce une intuition ?

Un talent exceptionnel a permis à Rostropovitch de devenir le plus renommé des violoncellistes du XXème siècle, dépassant même en célébrité Pablo Casals, incontestablement le plus grand. Mais l’histoire retientra aussi et surtout l’engagement de cet homme qui a su braver l’autorité soviétique, faire une première fois acte de dissidence en soutenant Soltjenitsyne lors de son prix nobel (1970) et lors de la parution de son livre L’archipel du Goulag (1973), puis une deuxième fois en 1975 lors de l’attribution du prix nobel de la paix à Andreï Sakkharov. Cette deuxième rebellion lui vaudra même la suppression de la nationalité soviétique. On se souviendra aussi de cette scène inoubliable lors de la chute du mur de Berlin.

Dans le monde de la musique classique, l’engagement n’est pas si courant que ça, non ?

Les soirées « Mezzo-Jazz » chez Dupdup (1)

Il y a quelques mois, j’avais organisé pour les blogueurs qui fréquentent ce site une petite soirée « vidéos musicales en noir et blanc ». Bebo & Cigala, Arno, Trenet, Barbara et quelques autres étaient au rendez-vous.

Il y a quelques semaines, j’ai parlé des émissions de jazz que j’enregistrais sur la chaîne Mezzo. J’ai terriblement envie de faire connaître, au travers de ces émissions, les artistes qui font vivre le jazz d’aujourd’hui. Aussi, dans la continuité de la première soirée, j’organise une petite soirée vidéos consacrée à une douzaine d’artistes actuels de jazz. La soirée est prévue le vendredi 13 juillet, elle est ouverte à tous ceux qui fréquentent ce blog, connus ou inconnus. Je donnerai des précisions ultérieurement sur le déroulement de cette première soirée « Mezzo-Jazz » qui pourrait être suivie par d’autres.

La Haute-Saône se distingue une fois de plus

Toujours aussi désolé de ne pouvoir participer à la vie de ce blog. J’ai toujours des problèmes avec free et suis encore obligé de squatter d’autres ordinateurs pour écrire des articles qui se font de plus en plus rares.

Comme je l’ai annoncé, dès que tout sera revenu dans l’ordre, je vais vite passer à des articles non politiques et parler surtout de nature, de jardinage et de musique.

Mais avant, j’aimerais vous faire part d’une petite information dont je ne suis pas fier : la Haute-Saône figure au 4ème rang des départements qui ont voté Le Pen. Avec 16,48% de voix extrémistes, elle ne se fait battre que par le Vaucluse (16,55%), la Haute-Marne (17%) et l’Aisne (17,28%). C’est d’ailleurs étonnant de consulter la carte des résultats et de voir la différence entre la moitié Est de la France et la moitié Ouest où Le Pen fait des scores très bas. Pourquoi une telle différence ?

Je retourne à mes tomates

La prochaine fois, je m’abstiendrai de tout pronostic. Même si cela me vaut de boire quelques bières avec les amis. Il y a tellement d’autres occasions pour cela.

Je n’imaginais pas un tel score aussi élevé pour Sarko et je pensais que Ségolène Royal se rapprocherait un peu plus des 30%. Elle a mené le PS à son niveau le plus élevé depuis vingt ans et a réussi à atteindre le score de François Mitterand en 1981. Belle performance qu’aucun éléphant n’aurait pu réaliser.

Mais soyons réalistes, le PC et les Verts ne pèsent quasiment plus rien et le total des voix de gauche est très faible. La France est un pays très à droite, cela ne fait pas de doute. Une grande partie de la droite s’est lepénisée. En un sens, les idées que défend le FN ont gagné et Sarko doit cette première victoire au fait d’avoir joué sur le même registre que Le Pen. On le pressentait déjà, les idées extrémistes se sont infiltrées de manière insidieuse dans toutes les couches de notre société, Sarko n’a fait que surfer avec habileté sur cette lame de fond.

Ce premier tour a été, d’une certaine manière, une victoire des instituts de sondage. Si l’on retient la marge d’erreur de trois points (pour les grands candidats) qu’il convient d’appliquer aux chiffres publiés, force est de reconnaître que les sondages des derniers jours étaient relativement proches des résultats sortis des urnes.

Pour le deuxième tour, la dynamique Sarko va forcément se poursuivre. Le « Tout Sauf Sarko » des partis les plus à gauche n’est pas un bon plan, il va diaboliser un peu plus le candidat de l’UMP et incontestablement lui ramener quelques voix supplémentaires. Les trois sondages de ce matin le donnent déjà nettement vainqueur et une moyenne de 88% d’électeurs sont déjà certains de leur choix. Tout semble donc maintenant « plié », même s’il ne faut pas sous-estimer les qualités de Ségolène Royal, et notamment ses capacités à rassembler, bien supérieures à celles de Sarko.

Les articles politiques que j’ai écrits étaient une parenthèse sur ce blog. Je vais retourner à des choses plus sereines : à mes tomates, à mes blaireaux et aux chansons de Brassens. Dès que mes problèmes de connection seront résolus (enfin ceux de l’ordi, mes quelques neuronnes tiennent encore le coup), mes articles reprendront, sur des thèmes problablement proches de ceux d’avant les élections : jardinage, nature, musique et un peu d’actualité.

Qui parie une petite bière ?

Toujours en panne de Freebox, ce qui explique ma non-participation aux discussions de ce blog les temps derniers. J’écris cet article une nouvelle fois depuis « ailleurs ».

La dernière ligne droite de la présidentielle est là. C’est la semaine où tout s’accélère. Si l’on prolonge les courbes des évolutions des sondages des derniers jours, on peut déjà avoir une petite idée du résultat de dimanche soir. Plusieurs courbes vont se croiser, c’est certain. Je n’ai qu’une confiance très limitée dans les sondages mais l’analyse de l’ensemble des résultats des six instituts de sondages donne actuellement une tendance plutôt nette. A voir si ça se confirme dimanche soir.

J’avais écrit à plusieurs reprises, il y a six mois déjà, que je ne croyais pas à la présence de Sarkozy au deuxième tour. Je continue à le penser aujourd’hui, malgré l’avis général. J’ai déjà parié plusieurs bouteilles à ce sujet et suis prêt à continuer à parier avec les lecteurs de ce blog. Quelque soit le résultat, que je sois gagnant ou perdant, j’aurai au moins le plaisir de boire une petite bière avec vous.

Problèmes techniques : ça continue !

Je n’ai toujours pas d’accès à la Freebox. France Télécom dispose maintenant de sept jours pour répondre aux injonctions de Free. Mon attente peut donc durer encore une semaine. En attendant, je suis obligé d’aller squatter les ordinateurs des autres pour avoir accès à mon blog. Je viens d’y accèder après trois jours d’absence.

Très heureux de constater le retour du Russe. Merci à ceux qui ont pensé à mon anniversaire. Notamment à Ségolène qui est venue à Besançon spécialement ce jour-là. Mais bon, je n’aime pas la foule et je suis allé ce jeudi soir observer mes amis les blaireaux. Le spectacle était à la hauteur de mes espérances, il faudra que j’en parle prochainement. C’est étonnant comme cette absence de connection à internet m’a permis de recréer des liens plus forts avec la nature. Peut-être que cette pause était nécessaire.

Ce qui m’embête, c’est que la panne intervient au moment où commence la dernière ligne droite de la campagne présidentielle. Il y a tellement de choses à dire. Je suis très frustré par l’absence de vrais débats. Il n’y a pas un seul sujet qui tienne plus de vingt quatre heures. Ainsi en est-il de sujets essentiels comme l’Europe, de la 6ème République, de l’éducation nationale, de l’environnement … Les candidats sont pris dans une course effreinée que leurs imposent les médias et les citoyens.

Il me semble qu’il y a quelques dizaines d’années, les candidats étaient plus visionnaires, assénaient avec vigueur et conviction quelques idées fortes et le public pouvait imaginer comment ces grandes idées allaient se décliner par la suite. Aujourd’hui, on demande aux candidats de s’exprimer sur tout, c’est devenu très catégoriel, impossible pour chacun d’entre eux de maîtriser tous les sujets et de ne pas faire de gaffe. Le détail tue le général.

Qui, parmi les candidats, a aujourd’hui une vision globale de l’avenir. Qui leur demande d’ailleurs ? Mais les médias et le public ont parfois beau dos. N’est-ce pas aussi parce que l’avenir est très incertain que les candidats cachent, peut-être volontairement, leur impuissance derrière des montagnes de discours, éludant ainsi les vrais problèmes ?

J’espère pouvoir revenir rapidement sur ce blog. En attendant, je retourne à mes tomates et à mes blaireaux, vous laissant avec ce sujet de discussion.

Petit problème technique

J’ai un problème de connection avec la freebox, ce qui explique que je n’ai pas écrit de nouvel article depuis deux jours et que je n’ai pas participé aux commentaires. Cet article est donc écrit depuis un autre ordi, juste pour vous informer de ce problème technique. Un nouvel article sera mis en ligne dès que les difficultés de connection seront résolues. Merci d’être patients !

Semblant de démocratie

Je me demande parfois si la démocratie représentative, qui donne à une minorité le pouvoir de prendre des décisions pour tous, n’est pas un leurre dans notre société actuelle. Nos dirigeants et nos candidats nous laissent nous exprimer. On a d’ailleurs de plus en plus l’occasion de participer. Alors, on a va donner naïvement notre avis lors d’une enquête publique – avis dont personne ne tiendra compte – ou on va surfer sur le web et participer bêtement à un « débat participatif »…

Nos élus et ceux qui prétendent l’être prochainement laissent s’exprimer le bon peuple – ça ne mange pas de pain – mais, au dernier moment, qu’il s’agisse d’une enquête, d’un débat participatif ou de n’importe quelle sollicitation de l’opinion publique, on nous sortira une synthèse « de derrière les fagots » qu’on avait préparée avant que ce brave peuple n’ouvre la bouche !

Ce qui m’effraie le plus dans cette manière de fonctionner, c’est qu’en pratiquant ainsi des semblants de démocratie, nos élus et nos candidats contribuent à dérouler un tapis rouge au vote extrêmiste. Ce sentiment partagé dans la population de ne plus « compter que pour du beurre » n’est-il pas là, malheureusement, l’une des premières raisons à ce vote ?

Une bonne radio de jazz

J’adore travailler en musique. Quand je suis à mon boulot, il y a toujours une musique qui tourne sur mon ordinateur. Discrètement évidemment, pour ne pas gêner le bureau d’à côté. Au travail, j’écoute presque toujours du jazz, parfois du blues. J’aime travailler dans cette ambiance et j’ai l’impression d’être plus efficace. Mais, petit problème, je commence à connaître les 60 disques de la série « Triomphes du jazz » et « Triomphes du blues » presque « par coeur » (« Parker » aurait dit Charlie).

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Alors, j’ai cherché sur le net une radio où il n’y aurait que du jazz et pas de commentaires. Je suis tombé assez vite sur une très bonne radio. Elle s’appelle radio-jazz-international et a été fondée par un amateur éclairé de jazz (Philippe Zumbrunn) qui, depuis 60 ans, a accumulé plus de 50 00 disques et documents sonores. Quand je suis au boulot devant mon ordinateur, je suis maintenant connecté en permanence à cette radio. On y passe du jazz récent, du vieux jazz, du jazz péléolithique des années 30, du jazz métissé, un peu de blues, j’aime beaucoup.

Lorsqu’on est sur la page d’accueil, il faut aller cliquer sur radio live. Ensuite, il suffit de ne pas quitter votre navigateur et la radio continue même si vous allez sur d’autres pages internet ou si vous allez bosser sur votre ordi. C’est le principe même de toutes les radios (attention quand vous avez la radio en ligne, il faut fermer la page d’accueil, sinon on a une superposition de deux musiques, celle de la page d’accueil et celle de la radio, ce n’est évidemment pas agréable).

Voilà, c’était juste pour vous signaler l’existence de cette radio sur laquelle vous pouvez essayer d’aller faire un tour :
http://www.radiojazz.ch/

Et vous, vous connaissez des radios de ce type, en jazz, en blues, en rock, en classique, en chanson française … ?

Législation « pur porc »

Face aux lobbyes de tous poils, la législation n’est souvent qu’un faux-semblant. On se croit protégés de certaines atteintes mais nous sommes bien souvent trop naïfs. Ou alors, nous ne voulons pas voir. Ainsi, en matière d’alimentation, la plupart des consommateurs sont persuadés qu’on ne peut pas nous faire avaler n’importe quoi et qu’il existe des lois limitant le dosage de certaines molécules et interdisant d’autres. C’est vrai pour certaines, peu nombreuses. Mais il y a tellement de produits dont on ne sait rien, tellement de « seuils autorisés » qui ont été établis au pifomètre, qu’on peut se poser des questions. Et on ne rappellera jamais assez que sur 100 000 molècules de synthèse inventées par l’Homme, seules 2 000 (soit 5% seulement) ont fait l’objet de tests sur la santé.

Il est un autre domaine où le grand public est persuadé que la réglementation est bien faite, c’est celui de la pollution des eaux. On n’arrête pas d’entendre parler de réglementations, de « contrats de rivière », de rejets limités dans le milieu naturel et même de taxes qui s’appliquent aux pollueurs. Justement, parlons-en de ce principe « pollueur-payeur » dont on entend souvent parler. Il me semblait normal que les taxes-environnement payées pas les différents usagers de l’eau soient calculées au prorata de ce que rejettent les uns et les autres dans le milieu naturel. Et j’imagine que le public est certain qu’il en est ainsi. J’en étais moi-même persuadé. Jusqu’à hier soir. J’étais à l’assemblée générale de Franche-Comté Nature Environnement et j’ai appris qu’en France, le montant des prélévements de cette taxe étaient plus importants chez les pêcheurs à la ligne que chez les propriétaires de porcheries. Les lobbyes agricoles sont très forts. Convaincre le législateur que cet innocent pêcheur à la ligne que l’on voit, avec son air débonnaire le long de nos rivières, est un pollueur en puissance, il fallait le faire !

A vous dégoûter de manger du porc. A vous dégoûter aussi d’aller à la pêche. Le 22 avril et le 6 mai, au lieu d’aller à la pêche, j’irai donc voter. Promis.

Poisson d’avril

Naturellement, l’article précédent était un POISSON D’AVRIL.
Désolé Marc, tu n’existais pas avant cet article, te voilà à nouveau retombé dans l’anonymat. Je te renvoie brutalement dans ce no man’s land d’où tu viens. J’aurais bien aimé te connaître, au moins pour que tu me parles de musique soul. Ce n’est pas souvent qu’on peut parler de Sam Cooke avec les gens qu’on rencontre.

L’hirondelle grivelée

En allant à un stage de formation à Paris il y a une quinzaine de jours, j’ai croisé dans le train l’une de mes anciennes connaissances d’il y a trente ans : Marc R. Nous étions tous deux à l’université ensemble, je me rappelle juste qu’à l’époque il était parti faire son DEA à Lille dans sa région d’origine. Et je n’avais plus entendu parler de lui.

Nos retrouvailles se sont faites autour d’un café à 7 heures du matin, au bar du TGV. Nous avons papoté pendant plus d’une heure de temps et avons beaucoup parlé de musique, Marc est un passionné de musique soul et c’est un très grand connaisseur de la musique d’Otis Redding, de Wilson Pickett et surtout de Sam Cooke. Comme le disque live de Sam Cooke enregistré en 1963 est l’un de mes disques préférés, toutes musiques confondues, nous avons vite été en pays de connaissance.

Mais nous avons aussi beaucoup parlé d’oiseaux. Car Marc, après son départ de la fac de Besançon, avait eu la chance de faire un DEA puis une thèse dirigée conjointement par deux grands bonhommes du monde ornitho : Frochot & Blondel, puis d’être embauché au Muséum d’Histoire Naturelle à Paris. Depuis vingt cinq ans, Marc travaille sur des tas de missions internationales et se déplace aux quatre coins de la planète (ça le gonfle parfois, car à plus de cinquante ans, il commence d’en avoir un peu marre des hôtels et des voyages et aspire à être un peu plus auprès de sa famille).

L’an passé, Marc a travaillé sur un projet étonnant. Avec une équipe de chercheurs danois, suédois et allemands, il a consacré son temps à une nouvelle espèce d’hirondelle, découverte il y a deux ans, en Ukraine. Cette hirondelle a été appelée Delichon macularia (traduction littérale en français : hirondelle grivelée). Très vite, une polémique a vu le jour, car cette hirondelle est apparue au sud-ouest de la centrale de Khmelnytskyi, dans une zone où le taux de radioactivité est très supérieur aux normales admises (voir l’article danse macabre autour d’un sarcophage du 10 mai dernier que j’avais d’ailleurs consacré aux fuites des centrales ukrainiennes). La possibilité que cette hirondelle ait pu apparaître à la suite d’une mutation sous l’effet des radiations a été prise très au sérieux par les scientifiques. D’abord, parce que mis à part l’aspect « grivelé » du poitrail, cette hirondelle ressemble étrangement, pour les autres caractères, à l’hirondelle de fenêtre. Et ensuite parce qu’il est peu probable qu’une espèce d’hirondelle ait pu être ignorée par l’Homme pendant des millénaires. Cette hirondelle ne pouvait donc qu’être apparue récemment.

Mais cette hypothèse de mutation pour cause de radioactivité a été abandonnée par les autres chercheurs. Marc enrage car il est persuadé que les autres chercheurs se sont laissés graisser la patte par les autorités ukrainiennes. Depuis des mois, lui qui croyait tenir un véritable « scoop », ne décolère pas. Officiellement donc, cette hirondelle grivelée (qui va faire l’objet d’une publication scientifique en mai prochain) existe depuis fort longtemps mais vient seulement d’être découverte par l’Homme. Il s’agit donc d’une espèce endémique (très localisée) dont les effectifs sont extrêmement faibles (92 couples seulement).

La polémique est donc close. Sauf que Marc a entendu dire qu’une habitante de Clansayes, en France, avait chez elle une colonie d’hirondelles de fenêtre et que trois d’entre elles avaient le poitrail grivelé. Et ce village de Clansayes est situé … à 3 km seulement de la centrale nucléaire du Tricastin (vallée du Rhône), qui a déjà eu de sérieux problèmes de fuites. Marc a appris ça en novembre dernier, après son retour en France, à une époque où les hirondelles étaient déjà parties pour l’Afrique. Il n’a donc pas pu encore vérifier ce fait troublant.

Le 14 mars dernier, dans ce TGV Besançon-Paris, il y avait donc un homme tout excité dans l’attente du retour imminent des hirondelles.