Créer sa propre variété de tomate ?

LE COIN DU JARDINIER (41)
Les graines ont quelque chose de magique. Chacune d’entre elles, aussi petite soit-elle, possède tout ce qu’il faut pour donner une plante adulte. La graine relève pour moi du miracle permanent. La fin d’hiver est pour moi une période très excitante car je me délecte à voir germer dans mon salon des tas de petites graines de salades, de poivrons, de choux … Je vais voir au moins dix fois par jour où en sont mes nombreux semis.

tomates

Je suis très impressionné aussi par la durée de vie des graines. Il y a dix jours, j’ai retrouvé de vieilles graines de tomates de la variété green zebra. Elles dataient de 2002 et provenaient de tomates que j’avais cultivées à l’époque. Il y avait 67 graines. Je les ai toutes semées, juste pour mesurer leur faculté à germer après une si longue période. Ce matin, 61 avaient déjà germé. 91% de germination au bout de 7 ans, c’est pas mal, non ? Cela veut dire que l’on peut se permettre de ne renouveler ses graines que très peu souvent. Peut-être qu’en gardant ses graines dans de bonne conditions de conservation, on pourrait se contenter de ne renouveler ses graines que tous les 10 ans.

tomatesjaunes
Je vais pousser plus loin l’expérience. Cette année, je vais garder des milliers de graines de tomates (de la variété green zebra) et j’en sèmerai tous les ans pour mesurer l’évolution dans le temps de leur pouvoir de germination. Je ne serais pas surpris que des graines arrivent encore à germer au bout de 15 ans. A suivre donc …

green-zebra

Tiens, puisqu’on parle de green zebra, une petite info intéressante : Tom Wagner, le génial obtenteur américain de cette variété et de centaines d’autres, sera en France en septembre et animera un stage pour inciter les jardiniers à créer eux-mêmes leurs propres variétés. Je participerai à ce stage au château de la Bourdaisière (ce même stage aura lieu aussi à Bruxelles et en Suisse).

Créer une ou deux variétés de tomates originales quand j’aurai un peu plus de temps, voila une idée intéressante pour le futur retraité que je suis. Après leblogadupdup, la tomatadupdup !

Le chevalier de la terre plate

Il y a quelques années, j’avais suivi la polémique incroyable entre Claude Allègre et le Canard Enchaîné à propos du temps que mettent une boule de pétanque et une balle de tennis pour tomber. Claude Allègre s’était complètement ridiculisé au fil des mois et les numéros du Canard de l’époque sont des numéros d’anthologie que j’aurais bien fait de conserver, je suis sûr qu’ils doivent valoir un prix d’or aujourd’hui sur le marché de l’occasion.

L’an passé, il y avait eu un début de discussion sur ce blog à propos de Claude Allègre. La discussion n’était pas allée bien loin, faute sans doute d’arguments sérieux pour défendre la position de notre chercheur en mal de reconnaissance par ses pairs et qui, pour cette même raison sans doute, a une soif inextinguible d’exister médiatiquement.

Pendant quelques temps, j’ai fait des recherches sur internet et je suis tombé sur des tonnes de données à propos de notre lascar. Je me rappelle que toutes les données allaient dans le même sens. J’ai toujours eu envie de faire une synthèse de ce que j’avais lu mais ça me semblait compliqué. Et puis le temps a passé …

Anne et Christophe m’ont envoyé

Lire plus

Quand les côtes de porc volent …

Il n’est pas facile de gérer la nourriture que l’on met dans un congélateur de type « bahut ». Il y a certains aliments qui sont placés dans le fond du congélateur, recouverts ensuite par d’autres, et on finit par ne plus avoir accès à ce qui est tout au fond. Alors, sans le faire exprès, on oublie parfois un ou deux sachets. La nourriture qui est ainsi oubliée devient périmée au bout de quelques années. Mais toute cette viande n’est pas perdue pour tout le monde, loin s’en faut. Il m’est arrivé plusieurs fois qu’on me donne de la viande périmée pour que j’en fasse profiter les buses qui viennent derrière la maison. Il y a trois semaines, j’ai récupéré par exemple trois vieux poulets que ma mère avait oublié depuis de nombreuses années au fond de son congélateur. Comme il faisait très froid, ces poulets ont sans doute permis à quelques buses affamées de survivre à ce moment-là.

buse

Vendredi je suis allé chez des amis. Sachant que je suis toujours à la recherche de déchets de viande pour nourrir « mes » buses, ils m’ont donné de la viande qui était depuis pas mal de temps dans leur congélateur. Il y avait notamment quelques vieilles côtes de porcs que j’ai mises sur le terrain.

Dimanche matin, alors que j’étais devant mon ordinateur, j’ai entendu un énorme bruit du côté de la cuisine. Je suis vite allé voir, il y avait un grosse tache rougeâtre sur la vitre. J’ai aussitôt pensé qu’un épervier s’était scratché en poursuivant un petit oiseau. Mais deux buses étaient en train de se chamailler en vol. Et quand j’ai regardé le rebord de la fenêtre, juste sous la tache, il y avait une belle côte de porc. L’une des deux buses venait donc de la lâcher en plein vol. Le choc avait été violent mais ma fenêtre avait résisté.

Une côte de porc qui vole, ce n’est pas bien courant. Enfin, ça m’étonnerait fort que vous ayez déjà assisté à ce spectacle. Si j’étais sorti juste à ce moment, peut-être que j’aurais terminé ma vie à la manière d’Eschyle, le poète grec. On dit qu’un gypaète (rapace) a laissé tombé une tortue sur sa tête, prenant son crâne chauve pour un caillou. Eschyle est mort sur le coup.

Mais bon, voir écrire sur la tombe à Dupdup « victime d’une côte de porc », y’a quand même mieux comme épitaphe, non ?

Semaine vénitienne (8)

Dernier article consacré à Venise.
Venise est construite sur une centaine d’îlots marécageux. Il a fallu beaucoup d’ingéniosité à ses habitants pour réussir à construire une véritable ville sur l’eau. Le défi était énorme : comment bâtir sur des pieux sans que la cité finisse tôt ou tard par s’enfoncer. Le travail réalisé est titanesque.

photojoelle

Tous les pieux installés avant le 20ème siècle ont été posés à la main selon une technique qui a peu varié au cours des siècles. On entourait d’abord la zone à construire de gros caissons afin d’assécher la zone et l’on enfonçait ensuite des pieux de chêne, de chêne rouvre ou de mélèze dans le sol. Le travail était fait entièrement à la main, il fallait de nombreux hommes pour enfoncer chaque pieu et ce travail se faisait au rythme d’un chant monotone. Quand les pieux ne pouvaient être enfoncés plus profondément, on les mettait à niveau, on les reliait par d’énormes madriers transversaux. On recouvrait ensuite ces madriers de planches qui étaient agglomérées entre elles par un mortier fait de chutes de pierres, de marbre et de brique. Il a ainsi fallu un million de pieux pour supporter la basilique Saint-Marc.basilique

La solidité des pieux est éprouvée par le temps et, mis à part la chute du campanile de Saint-Marc en 1902 (le plus haut campanile de Venise), il n’y a pas eu beaucoup d’effondrements.

Mais la question de la survie de Venise demeure. Même si les pieux s’avèrent intacts pour la plupart, protégés par une gangue de boue, jusqu’à quand tiendront-ils ?

La montée des eaux met en danger cet équilibre fragile. Le phénomène d’acqua alta est de plus en plus fréquent, la plupart des rez-de-chaussées de maisons ne sont plus habités.

canaux

L’idée de mort est déjà fortement ancrée dans la ville de Venise elle-même car la ville vit de la splendeur de son histoire. Venise est presque entièrement tournée vers son glorieux passé. A cette idée de mort vient s’ajouter l’idée d’une mort programmée : Comment faire face à l’usure inévitable des pieux qui supportent la ville ? Comment faire face à la montée inéluctable des eaux ? Comment éviter le tourisme envahissant .) Il est évident que le tourisme de masse tue Venise. Mais sans tourisme à Venise, que serait aujourd’hui cette cité ?

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Tout voyage à Venise est forcément empreint de nostalgie, nostalgie d’un certain âge d’or, nostalgie d’un idéal artistique, nostalgie d’un monde qui n’est plus. Mais ainsi en est-il de toutes choses : naissance, vie et mort. Venise n’échappe pas à la règle.

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Venise la mort, Venise la nuit, le jardin de Venise, Venise couleur, Venise l’eau, Venise la pierre … et pour finir de nouveau Venise la mort. Ainsi la boucle est bouclée. Ainsi s’achève ce petit voyage.

Semaine vénitienne (7)

Ce petit dimanche musical qui termine une semaine complète d’articles consacrés à Venise, se devait de faire l’honneur aux musiciens de cette ville.

Monteverdi d’abord qui fut le plus grand musicien de son temps et qui écrivit l’Orfeo, le premier chef d’oeuvre de l’opéra. Monterverdi fut la charnière entre la musique de la Renaissance et la musique baroque. L’extrait que je vous propose, Ohimé ch’io cado, est interprété par Philippe Jarroussky, l’une des grandes voix de contre-ténor de notre époque.

Mais le grand musicien de Venise, celui est est joué dans toutes les églises de la ville, c’est bien entendu Antonio Vivaldi. Vivaldi est surtout connu pour ses centaines de concertos, le concerto Les quatre saisons étant devenu universellement connu. Pourtant, Vivaldi excella dans la musique vocale, sacrée ou profane. Nous retrouvons de nouveau Philippe Jarrousky qui interprète Se in ogni guardo (extrait de l’opéra Orlando).

Vivaldi toujours, mais sous une autre forme, en jazz par Jacques Loussier Trio :

Et pour finir, Que c’est triste Venise, par Charles Aznavour :

Semaine vénitienne (6)

On ne peut qu’être séduit par l’architecture de Venise. Chaque maison a son propre caractère. Il suffit de regarder de part et d’autre du Grand Canal (la « grand’ rue » de Venise) pour se rendre compte de la richesse architecturale de la ville.

gondoles

Il y a des « passages obligés » à Venise. Difficile de ne pas être tenté d’aller visiter, malgré la foule, la basilique Saint-Marc ou le palais de Doges.

doge

Le dernier jour de notre petite semaine, nous sommes allés à l’église des Frari (« Santa Maria Gloriosa dei Frari » plus exactement), sans doute la plus riche de toutes les églises.

eglisefrari
C’est un véritable musée à lui tout seul. C’est là que se trouve face à face le tombeau du Titien et le Monument à Canova. La moindre petite chapelle latérale réserve des trésors artistiques.

chapelle

Joëlle avait pris un audioguide. Moi non. Je déambulais un peu au hasard dans l’église sans parcours précis. Joëlle faisait la visite de manière systématique. A un moment donné, elle est venue vers moi et m’a dit « va vite prendre un audioguide et reviens à la station n° 4. Tu n’as rien vu ? ». J’ai bien senti qu’il y avait quelque chose d’important. Je suis donc retourné à la caisse prendre un audioguide, j’ai fait les stations dans l’ordre, l’une après l’autre. Et j’ai tout de suite vu en arrivant devant la 4ème station de quoi il s’agissait : le tombeau de Claudio Monteverdi. J’avais écrit un jour sur ce blog que Monteverdi représentait, plus que Bach encore, mon idéal musical. C’est dire l’émotion que j’ai eue en me trouvant devant le tombeau du maître.

monteverdi
monteverdi2
Tiens, Monteverdi est une bonne transition pour notre petit dimanche musical de demain…

Semaine vénitienne (5)

A Venise, l’EAU est partout. Elle irrigue toute la cité.

canal

A venise, on prend le vaporetto presque comme on prend le bus ou le métro à Paris.

Dans la lagune, on fait tout en bateau : le menuisier livre ses planches en bateau, l’ambulancier se déplace à toute vitesse sur les canaux, les flics aussi, on transporte les corps jusqu’au cimetière de San Michele en bateau-corbillard, on vend sa marchandise depuis une embarcation et certains canaux sont parfois bien encombrés.

bateaux

ambulance

transporteur

encombrement

Robert disait, dans l’un de ses commentaires, qu’au XVIIème siècle les producteurs de légumes venaient de Sant’ Erasmo au petit matin pour y vendre leur production sur des barques-étals. L’habitude semble être restée ça et là. Mais d’où viennent les légumes ?

vendeurlegumes

Pendant notre séjour, l’eau a submergé la place Saint-Marc mais nous étions ailleurs à ce moment-là et je n’en ai pas rapporté de photos. Ce phénomène appelé acqua alta est de plus en plus fréquent et laisse peut-être présager un avenir difficile pour Venise.

Semaine vénitienne (4)

Quatrième article consacré à Venise et à sa lagune. Après Sant’ Erasmo, je vous parlerai encore d’une île ce soir : l’île de Burano dont le nom vient sans doute de bora, ce vent violent qui souffle sur le golfe de Trieste. Tout comme sa voisine Murano, réputée pour ses souffleurs de verre, l’île de Burano vit de sa gloire passée. Car la confection de la dentelle qui a fait la renommée de cette île dans le monde entier n’a plus vraiment cours aujourd’hui. Ou si peu. La marchandise vendue dans toutes les échopes se confectionne ailleurs. Et si quelques magasins proposent encore de l’authentique, c’est au-dessus de nos possibilités financières, il faut des centaines d’heures, parfois des années, de travail de brodeuses pour réaliser certaines pièces.

Quand on est à Burano, est-on encore à Venise ? « Oui » disent sans conteste les guides touristiques. « Pas si sûr » disent certains. Car Burano a une longue histoire d’indépendance vis à vis de Venise et les Buranelli de souche ne se disent Vénitiens que du bout des lèvres (et les Buranellettes – c’est un terme que j’invente à l’instant – ayant de belles lèvres, on les croit forcément sur parole !).

Je n’ai pas trop aimé tous ces magasins qui vendent tout ce qu’un touriste peut être capable d’acheter. Mais par contre, j’ai flashé sur ces maisons colorées que l’on trouve à la périphérie du bourg.

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Je ne sais pas d’où vient cette habitude de peindre régulièrement ces maisons, de manière concertée semble-t-il, mais je dois dire que l’effet est garanti sous un ciel pluvieux.

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Sur la photo précédente, Claude, Manu et Joëlle ont leur regard attiré par un écriteau? Qu’y a t-il donc sur cette petite pancarte qui attire ainsi l’oeil ?

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« Il colore come la musica ». « Color is like music ». Belle formule qui résume à elle seule l’île de Burano.

Alors que nous approchons de l’embarcadère pour repartir dans la cité des Doges, un homme passe à côté de nous. Trop drôle … !

parapluie

Semaine vénitienne (3)

Troisième article consacré à la Cité des Doges. Ce troisième volet est consacré au JARDIN DE VENISE.

Le jardinier que je suis a de quoi être un peu perdu dans un lieu où l’eau et la pierre sont les éléments dominants. Peu de contacts avec la terre sont possibles dans cette cité lacustre. Je savais pourtant que l’une des îles de la lagune de Venise n’était qu’un immense jardin mais la plupart des ouvrages sur Venise n’en parlent pas. J’ai enfin découvert que cette île était signalée dans le guide National Geographic. Elle s’appelle Sant’ Erasmo et elle est facile à localiser sur la carte.

Le voyage en vaporetto est assez long car il faut traverser une bonne partie de la lagune. Le long du parcours, nous croisons des hauts fonds vaseux où se tiennent des aigrettes garzettes, des chevaliers et quelques autres limicoles. C’est assurément l’endroit le plus sauvage de la lagune.

haut-fond

L’endroit est d’ailleurs si sauvage que nous y avons croisé un bateau … de corsaires !

corsaires

Joëlle, Emmanuelle, mon frère Claude et moi avons été les seuls à débarquer sur l’île. Sant’ Erasmo n’est pas connue des touristes. Et pour cause : il n’y a rien à voir sur cette île, aucun monument prestigieux, aucun musée, pas d’oeuvre d’art … Rien à voir donc, sauf pour le jardinier en quête d’un peu d’espace cultivé. Il faut sans doute être un peu paysan pour aimer cette île. Et un peu naturaliste aussi car l’espace y est très sauvage …

jardin

Il nous a fallu une heure et demi pour faire la moitié du tour de l’île, c’est dire si cette île est importante en taille. Quelques centaines de petites maisons, tout au plus … Deux ou trois personnes qui circulaient sur de vieux vélos nous ont croisés pendant notre ballade. Et un ou deux jardiniers de ci de là, mais pas très nombreux à cette période de l’année  (ou alors, ils faisaient la sieste !).

jardinier

On cultive de tout sur cette île : des artichauts, des asperges, des poireaux, des salades, des tomates, des choux, des poivrons, des grenades, des nashis, du raisin, des herbes aromatiques, des figues, … Tout cela se retrouve sur les marchés de Venise sous l’appellation nostrani (« de chez nous »).

asperges

Semaine vénitienne (2)

Les articles de la semaine sont à peu près organisés dans ma tête. Il y aura en fait un article tous les soirs sur Venise. C’est la première fois que je fais ainsi une « semaine thématique ». Je crois que j’ai un besoin vital de vacances. Mon choix de Venise n’est donc pas complètement le fait du hasard.

Après VENISE LA MORT, voici VENISE LA NUIT. Peu de texte ce soir, juste quatre images.

La nuit qui tombe sur la lagune :

lagune
La nuit qui met en valeur l’architecture de la ville :

pont
eglise
Et enfin, dans les quartiers périphériques, là où vont peu les touristes, un étal de légumes qui n’est pas encore fermé :

legumes
Bonne nuit !

Semaine vénitienne (1)

J’ai toujours aimé les cimetières. Allez savoir pourquoi. Peut-être parce qu’il s’agit de lieux chargés d’émotion, chargés d’histoire. Je me rappelle d’ailleurs avoir écrit un premier article sur le sujet.

En novembre dernier, lors d’une petite escapade à Venise, je suis allé à San Michele, un cimetière qui occupe entièrement l’une des îles de la lagune. Le cimetière est reconnaissable de loin. Tous les bateaux qui partent en direction des îles de Burano et de Murano passent devant ce lieu. Mais peu s’y arrêtent.

cimetiereexterieur

Le cimetière de Venise est étonnant. Paisible comme tous les cimetières. Mais la qualité architecturale lui donne un cachet particulier.

cimetiere2

Si j’avais tant tenu à aller dans ce lieu, c’est parce que le corps d’Igor Stravinski y repose. Le sacre du printemps est pour moi l’une des plus grandes partitions ayant jamais été écrite, je me devais de faire cette petite visite à son auteur. Stravinski y est enterré dans l’un des cimetières intérieurs au centre de l’île (en fait, il s’agit non pas d’un unique cimetière mais d’un ensemble de cimetières), probablement l’endroit le plus calme de l’île. Stravinski est mort à New York en 1971 mais c’est à Venise qu’il sera enterré, selon ses dernières volontés, à côté de don épouse Véra.

stravinski

Juste à côté, dans un coin très ombragé, repose Serge Diaghilev, mort bien plus tôt, en 1929. Ce nom vous dit quelque chose ? Il s’agit de l’inventeur des fameux ballets russes. Mais Diaghilev est surtout connu pour avoir commandé à des compositeurs des oeuvres fameuses dont justement le sacre du printemps, oeuvre révolutionnaire qu’il a demandée à Stravinski en 1913 (Diaghilev a commandé, puis interprété avec ses ballets russes, de nombreuses autres oeuvres à Ravel, Debussy, Satie, Prokofiev, Richard Strauss et Poulenc …).

tompbediaghilev
Comme je suis en train de trier des photos sur Venise, cet article est le premier d’une série qui pourrait durer toute la semaine. Mais pas de panique, il n’y aura pas que des tombes (juste encore une !).

Graeme Allwright et Leonard Cohen

La dernière fois que je suis allé écouter Pierre Louki sur scène, c’était deux ans avant sa mort. Le concert se déroulait à Beaucourt, le 30 novembre 2004, et  j’avais été, une fois de plus, conquis par l’énergie que pouvait donner sur scène cet homme de 84 ans.

Mardi soir, j’étais encore à Beaucourt pour y écouter une nouvelle fois Graeme Allwright. J’avais assisté à un concert magnifique de lui il y a trois ans, dans le même lieu, il avait alors 79 ans. Mais cette fois-ci, j’appréhendais un peu. Trois ans de plus à cet âge, ça compte ! Mes doutes on été balayés dès la première seconde. J’ai vu arrivé sur cette scène un jeune homme fringuant avec une pêche pas possible. Même sourire, même regard, une voix de 82 ans … inchangée. La jeunesse de Graeme Allwright, tout comme l’avait été celle de Louki, est un véritable mystère pour moi. Mardi en fin de soirée, lorsque Graeme Allwright a quitté la scène, aucune fatigue ne se lisait sur son visage, le concert avait pourtant duré  … deux heures trois quart ! Une grande leçon ! Le lendemain matin, Joëlle et moi avons réservé des places pour son concert du 25 mars à Besançon au Petit Kursaal.

J’avais déjà mis la vidéo Suzanne sur ce blog, l’an passé. Mais comme il s’agit de la seule vidéo de bonne qualité que l’on trouve sur Graeme Allwright (et qu’il y a par ailleurs de nouveaux lecteurs sur ce blog), la revoici :

La chanson Suzanne que Graëme Allwright a traduite est de Leonard Cohen. La voici dans sa version originale. Cela se passait il y a presque 40 ans, Leonard Cohen avait été l’un des invités les plus prestigieux du festival de l’île de Wight en 1970.

Et puisque nous sommes dans les chansons de Leonard Cohen, voici deux autres extraits de ses chansons. Une première vidéo d’abord, qui date de 1986, Cohen y est accompagné par Sonny Rollins.

Et pour finir une autre vidéo qui date de 1988, je ne sais pas qui sont les musiciens qui accompagnent Cohen dans cette belle version de The partisan. Cette vidéo ne bénéficie pas d’autorisation pour être intégrée à un article sur un blog. Se rendre donc sur le site de Youtube (cliquer ici).

Des salades tous les jours de l’année

LE COIN DU JARDINIER (40)
La salade est l’un des légumes les plus précieux. Car en se débrouillant bien, on peut en consommer tous les jours de l’année. C’est d’ailleurs ce que je fais, les salades font partie de mon quotidien. Aujourd’hui encore, alors que nous sommes à la mi-février, il y avait ce midi dans mon saladier un mélange de scarole cornet de Bordeaux, d’endive, de mâche, de chicorée pain de sucre et de roquette.

saladier

Nous voici à l’époque où l’on commande ses graines car les premiers semis sont proches.

graines

Ce petit article est en fait la reprise d’un premier article que j’avais écrit sur le sujet il y a très longtemps et que j’ai eu envie de compléter. Il est destiné à ceux qui auraient envie d’avoir des salades tous les jours de l’année sur leur table et donne des réponses à deux questions : Quelles salades semer ? A quelles périodes ?

Voici donc comment on peut échelonner les semis pour récolter ses propres salades à longueur d’année :

Mars à juillet : c’est la période idéale pour semer des laitues. Il en existe toute une gamme : laitues pommées, laitues batavias, laitues romaines, laitues à couper de type « bowl ». C’est une histoire de goût, je préfère les salades croquantes de type batavia ou romaine. Les jardiniers qui ont la possibilité de cultiver sous abri (sous couche, c’est facile à installer) peuvent débuter leurs semis dès la fin février. Le mieux est de semer peu de graines à la fois mais de renouveler ses semis tous les quinze jours environ (car les salades supportent mal les grosses chaleurs et montent facilement à graines). Pour éviter la contrainte de semer tous les 15 jours, on peut mélanger dans un petit bol les graines de toutes les variétés de laitues pommées, batavias, romaines et laitues à couper dont on dispose et semer tous les mois une partie de ce mélange. Chacune des variétés ayant un cycle de végétation différent, l’échelonnement des récoltes sera ainsi assuré sur une plus longue période.

salade

Avril à mai : semer en pleine terre des endives (que l’on appelle aussi chicorées de Bruxelles) qui seront récoltées en octobre pour être ensuite à nouveau cultivées au noir en cave et consommées ensuite pendant tout l’hiver (voir ici le premier et le deuxième article que j’ai consacré à la culture de l’endive). Pour une culture facile, prendre une variété moderne dite « sans terre de couverture »

Juin à août : On peut continuer de semer quelques laitues pommées, batavias … pour une récolte d’arrière-saison mais cette période est surtout favorable pour les chicorées qui sont des salades souvent plus résistantes aux froids et qui pourront ainsi être consommées tout l’automne. Les chicorées les plus connues sont les scaroles (blondes et frisées). La scarole cornet de Bordeaux occupe une place de choix dans mon jardin car elle possède une bonne résistance au gel et peut même passer la mauvaise saison en pleine terre si l’hiver n’est pas trop rude. Ce sont les chicorées italiennes qui sont pour moi les meilleures sur le plan gustatif car elles offrent la plus grande diversité de goût, il en existe des tas de variétés comme par exemple la chicorée pain de sucre, la rouge de Trévise, la grumolo verde,  la palla rossa, la castelfranco, etc… Plusieurs d’entre elles peuvent se consommer jusqu’au printemps (on peut également les protéger tout l’hiver avec un voile).

Mi-août à mi-septembre : semer de la mâche (appelée « doucette » dans notre région) qui sera consommée de novembre à fin mars. Choisir par exemple la variété mâche à grosse graine (la plupart des autres variétés sont très bonnes au niveau gustatif mais trop petites et trop longues à nettoyer sous le robinet… et comme c’est moi qui fais ce boulot à la maison !). La mâche supporte plutôt bien le froid, les miennes sont recouvertes de neige aujourd’hui et ça ne les dérange pas vraiment.

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Septembre : semer une laitue d’hiver (par exemple la variété Merveille d’hiver ou la laitue brune d’hiver) qui sera repiquée en octobre puis consommée en avril-mai du printemps suivant. Il est important de semer ces laitues d’hiver car ce seront généralement les seules salades consommable en avril et elles feront la jonction entre les dernières salades consommables du mois de mars (mâche, endive) et les premières nouvelles salades de l’année (difficile d’en consommer avant le mois de mai).

Je n’ai pas donné trop d’indications sur les variétés à cultiver mais il en existe des centaines et toutes sont très bonnes à mon avis. C’est un domaine où la qualité gustative me semble être toujours au rendez-vous.

Les définitions de Pierre Desproges (1)

Tiens, deux définitions de Desproges en rapport avec la crise que nous vivons :
– BANQUIER : « Homme secourable qui vous prête un parapluie quand il fait beau et vous le réclame dès qu’il commence à pleuvoir ».
– ECONOMISTE : « Expert qui saura demain pourquoi ce qu’il a prédit hier n’est pas arrivé aujourd’hui »

Pelote et repelote !

L’écureuil fait partie de mon quotidien. Il y a dix ans, j’avais fait quelques tentatives pour l’apprivoiser. Tentatives à moitié réussies seulement car si l’écureuil avait pris l’habitude de venir sur moi, il ne m’a jamais vu bouger et je ne sais pas quelle aurait été sa réaction dans ce cas.

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Il y a huit ans, j’ai déménagé en bordure de forêt. Depuis, l’écureuil m’est devenu familier et j’en vois deux ou trois tous les matins, à trente centimètres de mes yeux, sur le rebord de la fenêtre. Mais j’ai déjà parlé sur ce blog de l’écureuil pépiniériste et de l’écureuil qui fait les soldes.

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Ce matin, sur mon lieu de travail, j’ai observé depuis mon bureau un écureuil qui grimpait sur le mur voisin, entrait dans le grenier en passant sous les tuiles du toit et en ressortait avec une magnifique pelote de … laine de verre, coincée dans la gueule. Il est parti cacher la grosse boule je ne sais où, est revenu quelques minutes plus tard, et ainsi de suite. Cela a duré près d’une heure. Je pense que le nid que l’écureuil est en train de se construire sera très bien isolé.

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N’ayant pas l’habitude d’avoir mon matériel photo dans mon bureau, je n’ai fait aucun cliché de la scène. Les images utilisées pour cet article sont donc d’anciennes photos réalisées il y a une vingtaine d’années déjà.

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Une autre vie, un autre passé …

Internet et les médias ont ceci de pratique, à savoir qu’ils peuvent servir à donner une autre image de soi, une image différente de ce que l’on est réellement. Heureusement, ce blog est exempt, je crois, de tels travers et il y a beaucoup de sincérité dans les propos qui sont aujourd’hui échangés.

Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Je me rappelle qu’une amie m’avait dit « Je connais X qui vient sur ton blog, ce n’est pas du tout la même personne dans la vraie vie, ses idées ne sont pas du tout les mêmes ». Cela m’avait interpelé. Et puis j’ai eu l’occasion de rencontrer X un peu plus tard, je ne la connaissais pas auparavant. Je me rappelle qu’elle m’avait raconté qu’elle travaillait pour un homme politique de gauche qu’elle appréciait beaucoup, elle m’a donné ce jour-là l’image d’une personne de cette sensibilité politique et ses mots fleuraient bon la sincérité. Je lui aurais donné le Bon Dieu Mao sans confession. Et puis patatras, j’ai retrouvé quelques mois plus tard, sur un blog que je fréquentais à l’époque, des propos d’elle qui étaient bien à droite. Evidemment, il n’y a pas de honte ou de gloire à être à droite ou à gauche. Mais un minimum (un maximum ?) de sincérité s’impose.

Tout ceci est un mystère pour moi. Pourquoi un tel jeu ? Et d’abord, s’agit-il vraiment d’un jeu ? Quel est le but recherché ? Internet n’est-il pas devenu le lieu où les gens s’inventent parfois une vie, un passé, une manière en quelque sorte pour eux de sortir de leur petite vie étriquée ?

C’est un peu pareil que dans les journaux où tout n’est parfois que « façade » et « communication ». Tiens, à ce propos, vous avez lu l’interview de Sophie Marceau dans le Journal du dimanche du 1er février ? L’actrice raconte qu’aux dernières présidentielles, elle ne savait pas pour qui voter. Elle a alors tiré un nom au hasard et c’est le nom de Sarkozy qu’elle a jeté dans l’urne. La méthode montre le degré de conscience politique qu’a Sophie Marceau. Mais là n’est pas mon propos. Car juste avant, la journaliste lui avait demandé : « En 1981, vous avez voté pour qui ? », Sophie avait répondu sans hésiter « Mitterand, j’en garde un souvenir de fierté et d’espoir ». Quelle belle confession ! Quelle sincérité à fleur de peau ! Sauf que le 10 mai 1981, la petite Sophie n’avait que 14 ans et demi et qu’elle n’était pas en âge de voter !

Sophie Marceau s’invente ainsi un fragment de passé qu’elle n’a pas vécu (ou alors seulement en rêve). Sa vie médiatique n’est qu’un mime. C’est donc ça le fameux mime Marceau ?

Jean-Roger Caussimon

La discussion sur la vieillesse qui a commencé suite à mon article Mignonne, allons voir si l’arthrose … m’a fait penser à un beau texte, l’aïeul, que Jean-Roger Caussimon avait écrit dans les années 70. Je me rappelle avoir entendu Caussimon réciter sur scène ce texte, ce devait être en 1975 (10 ans avant sa mort) et le concert se déroulait dans une toute petite salle, « la boutique-théâtre » à Besançon, qui a disparu depuis et qui était installée entre le Doubs et le canal.

Jean-Roger Caussimon a écrit une vingtaine de chansons pour Léo Ferré. Il en a chanté lui-même certaines. En voici deux : Nous deux et Comme à Ostende (qui sera reprise beaucoup plus tard par Arno).

Ceux qui aiment Jean-Roger Caussimon seront ravis d’apprendre que l’INA et les éditions Saravah viennent de sortir un double DVD qui regroupe une centaines de chansons de Caussimon, chantées par lui-même en public et en studio mais aussi par d’autres interprètes (Catherine Sauvage, Serge Gainsbourg, Philippe Clay, Arno, les Frères Jacques, Bernard Lavilliers). Les amis qui souhaiteraient me l’emprunter savent où j’habite … Voici la bande-annonce de ce DVD :

Semer ses tomates

LE COIN DU JARDINIER (39)
Les fenêtres bien ensoleillées sont précieuses pour le jardinier, elles permettent de cultiver certaines plantes potagères en plein hiver. Ainsi cette petite jardinière dans laquelle j’ai semé du basilic en septembre et qui me donnera de quoi agrémenter des salades jusqu’au printemps.

basilic

Mais c’est surtout pour les semis que les intérieurs des maisons sont précieux. Car les graines ont besoin de chaleur pour germer. De chaleur et d’humidité. Un rebord de fenêtre est un bon endroit pour la germination et les graines s’y développent vite.

Le principe de semis des tomates est simple : on recouvre les graines d’une très faible épaisseur (pas plus de 2-3 mm) de terreau très fin (que l’on appelle « terreau de semis », disponible dans n’importe quelle jardinerie). On maintient ensuite la terre légèrement humide. Ne semez que très peu de graines (gardez le reste pour les autres années), le taux de germination des graines de tomates atteint parfois les 100%. La germination se fait parfois en trois ou quatre jours (c’est par contre un peu plus long, de l’ordre de la semaine, pour les tomates cerises). Cette année, j’ai semé quelques pieds de tomates très tôt, dès le 20 janvier. Oui, je sais, c’est beaucoup trop tôt, mais comme j’aime faire des essais … !

semistomates

Mes petites tomates ont bien débuté leur carrière de tomate, et poussent plutôt bien jusqu’à présent. C’est un stade un peu fragile et un excès d’humidité peut les faire disparaître. Ne laissez surtout jamais les godets baigner dans l’eau de la coupelle, l’excès d’humidité peut provoquer le phénomène appelé « fonte des semis » et les petites plantules risquent de se flétrir et de disparaître en quelques jours.

Dès que les tomates ont atteint le stade de quelques feuilles (comme sur la photo ci-dessus), je les repique une par une dans des petits godets.  Le premier repiquage est un acte douloureux pour moi, il y a toujours trop de plants par rapport à ce que je peux garder et de nombreuses petites plantules finissent sur le tas de compost (si je n’ai pas trouvé de preneur à ce moment-là).

tomatesrepiquees

La conduite des petits pieds de tomates s’avère très difficile en appartement, l’excès de chaleur (et le fait que la température baisse peu la nuit) entraîne une croissance trop rapide des plants, ils ont tendance à « filer » (c’est à dire à devenir trop grêle, trop haut). Il faut alors avoir recours à une serre ou à une véranda un peu froide. Il faut donc transplanter les petits godets de tomates dans ces lieux le plus vite possible. Voila pourquoi les semis de tomates en février ne sont réservés qu’à ceux qui peuvent bénéficier d’une serre ou d’une véranda.

serre
Pour ceux qui ne disposent ni de l’une ni de l’autre, ce n’est pas grave du tout, il suffit d’attendre la deuxième quinzaine de mars pour faire ses semis.

Quel est le secret pour avoir des pieds de tomates qui soient beaux au moment où on les repique ? C’est très simple à mon avis : il faut auparavant les avoir repiqués deux ou trois fois au moins dans des pots de plus en plus large (avec un mélange de terreau et de terre de jardin). Il ne faut jamais que les racines soient en manque d’espace. Un pied de tomate dont les racines s’enroulent en faisant le tour du pot  ne sera jamais un beau pied de tomate.

A noter un problème que rencontrent ceux qui ont une serre : les plantes peuvent griller au soleil dans la serre, celle-ci doit donc être plus ou moins ouverte la journée, selon la présence ou non de soleil. Dans une serre, l’excès de chaleur est bien plus difficile à gérer que le froid. Gare à celui qui est parti le matin au boulot en avril en ayant oublié d’ouvrir la serre avant de partir !

Je parlerai un peu plus tard dans la saison de la plantation en pleine terre et de la manière de les cultiver.