Chaque année, au début janvier, on a droit au regard que jettent les médias sur l’année précédente. Tous les journaux sont d’accord pour dire que l’un des événements les plus importants de l’année 2006 a été la crise du CPE, la coupe du monde de football et le coup de boule de Zidane. Je ne sais pas si vous vous y retrouvez dans ce genre d’analyse faite en jetant un coup d’oeil rapide dans le rétroviseur. Moi pas du tout.
S’il fallait que je cite le truc qui m’a fait le plus rire dans l’actualité 2006, ce serait inconstestablement le départ de Johnny vers la Suisse, non pas que nous en soyions enfin délivré (quoique … !), mais surtout parce que plusieurs journaux (de droite essentiellement) ont comparé sa fuite vers l’étranger avec celles des cerveaux. Il fallait oser le dire.
S’il fallait par contre que je cite le truc qui m’a fait le moins rire et qui demeure l’un des événements les plus graves de l’année, je parlerais de la guerre Israël/Liban, pas de la guerre en entier mais seulement des tous derniers jours. Car ce qui est arrivé est une escalade de plus vers la barbarie. Essayons de nous rappeler, bien que les journaux en aient à peine parlé.
Fin juillet, on savait que la guerre allait se terminer de manière imminente, un accord avait enfin été trouvé. Pourtant, profitant des dernières heures de guerre officielle, les Israéliens avaient alors sauvagement pillonés le sud Liban avait des bombes à fragmentation. On considère qu’un million deux cent mille bombes ont été tirées.
La particularité de ces bombes est qu’elles n’explosent pas toutes lors du choc. Il en restera ainsi près de deux cent mille qui gardent toutes leur potentiel destructeur et qui, au fil des années, vont tuer ou mutiler des paysans et des enfants libanais. Trente après, si l’on en croit ce qui se passe encore au Laos aujourd’hui, la tuerie continuera.
Ces bombes, que l’on appelle « sous-munitions » font l’objet d’un vide juridique international. Enfin presque, car ces bombes qui sont considérées comme « non-discriminantes », ne peuvent, d’après la loi, être utilisées contre des civils, il s’agirait alors dans ce cas d’actes pouvant être qualifiés de « criminels ». Cet été, l’Etat israélien a donc bien agit de manière criminelle.
Evidemment, les américains, qui possèdent un milliard de bombes à fragmentation, qui sont les principaux fournisseurs d’Israël et qui ont utilisé eux-mêmes les mêmes bombes sur Bassora pendant la guerre du Golfe, n’on rien dit. Idem ou presque de la communauté internationale. Il me semble pourtant que le chef de l’Etat israélien, qui a donné l’ordre de ce bombardement et qui s’est félicité publiquement de la mort par pendaison de Saddam Hussein, présentait lui aussi toutes les caractéristiques pour être jugé par une cour internationale pour crime contre l’Humanité.
Et vous, qu’est-ce que vous avez retenu de l’actualité 2006 ?


















