Pierre Rabhi à Audincourt

Petite info que me transmet Claudine : Pierre Rabhi (dont j’ai déjà parlé sur ce blog) sera présent ce jeudi pour une conférence à Audincourt près de Montbéliard.


Et j’en profite pour faire connaître cet extrait du Recours à la Terre, texte de Pierre Rabhi :

Des songes heureux pour ensemencer les siècles…
Sachez que la Création ne nous appartient pas, mais que nous sommes ses enfants.
Gardez-vous de toute arrogance car les arbres et toutes les créatures sont également enfants de la Création.
Vivez avec légèreté sans jamais outrager l’eau, le souffle ou la lumière.
Et si vous prélevez de la vie pour votre vie, ayez de la gratitude.
Lorsque vous immolez un animal, sachez que c’est la vie qui se donne à la vie et que rien ne soit dilapidé de ce don.
Sachez établir la mesure de toute chose.
Ne faites point de bruit inutile, ne tuez pas sans nécessité ou par divertissement.
Sachez que les arbres et le vent se délectent de la mélodie qu’ensemble ils enfantent, et l’oiseau, porté par le souffle, est un messager du ciel autant que la terre.
Soyez très éveillés lorsque le soleil illumine vos sentiers et lorsque la nuit vous rassemble, ayez confiance en elle, car si vous n’avez ni haine ni ennemi, elle vous conduira sans dommage, sur ses pirogues de silence, jusqu’aux rives de l’aurore.
Que le temps et l’âge ne vous accablent pas, car ils vous préparent à d’autres naissances, et dans vos jours amoindris, si votre vie fut juste, il naîtra de nouveaux songes heureux, pour ensemencer les siècles.

(Pierre Rabhi, Extrait du Recours à la Terre, Terre du ciel, 1995)

Le grèbe huppé

OISEAUX DE TEXEL (11)
Il en est de Texel comme d’ailleurs : lorsqu’on va régulièrement dans une région, il est des coins où l’on retourne à chaque fois. Les deux étangs aux iris (c’est le nom que je leur ai donné) font partie de ces endroits texellois qu’on ne manquerait sous aucun prétexte.

Deux petits étangs sont coincés entre

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Philippe Jaroussky

Je suis encore sous le coup de l’émotion. J’attendais beaucoup de ce concert qui s’est déroulé avant-hier soir dans l’église de Saint-Lupicin dans le cadre du festival de musique baroque du Haut-Jura. Philippe Jaroussky et son ensemble musical ont consacré toute la soirée à la musique de Henry Purcell. C’était une grande soirée avec un public d’une rare attention, chacun était sous le coup de l’envoûtement dégagé par la voix de ce haute-contre.

Aussi, c’est tout naturellement que je vous propose quelques vidéos de Jaroussky pour ce petit dimanche musical.

Purcell tout d’abord avec le célèbre « music for a while ».

Vivaldi ensuite, dont Jaroussky a déjà enregistré beaucoup d’oeuvres. Ici, dans deux vidéos différentes :
http://www.youtube.com/watch?v=CaLyP5o23Qc&feature=PlayList&p=616978CDDD9FD738&playnext_from=PL&playnext=1&index=3

Haendel, autre compositeur de la même époque :
http://www.youtube.com/watch?v=5TQrbei8Z-4

Et pour finir un extrait du Stabat Mater de Pergolesi, Jaroussky est ici en duo avec Véronique Gens.

Bon dimanche à tous.

L’avocette (2)

La petite excursion dans le monde des avocettes continue. Pendant la période de reproduction, l’attitude de l’avocette vis à vis de ses congénères varie. Pendant la période de couvaison, elle supporte bien la promiscuité, qui lui assure une certaine protection collective contre les prédateurs, et les nids ne sont parfois distants que de 2 mètres, sans que cela pose vraiment de problèmes. Mais les jeunes aussitôt éclos sont amenés non loin de là et les adultes se mettent alors à défendre farouchement, pour des raisons alimentaires probablement, leur nouveau territoire. Le couple voit alors arriver d’un très mauvais oeil une autre avocette à proximité immédiate.


Voici quelques photos d’une scène qui

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L’avocette (1)

OISEAUX DE TEXEL (10)
J’aurais des tonnes de choses à dire sur Texel et ses oiseaux. Je reviens de cette île néerlandaise de la mer du Nord avec des tas de belles images dans la tête mais aussi assez attristé par la baisse des effectifs de certaines espèces.  Mais laissons-là pour l’instant (et pour l’instant seulement) cet aspect négatif pour porter notre regard sur ce qui donne encore à cette île un caractère exceptionnel, à savoir des conditions d’observation exceptionnelles des oiseaux.


J’ai sans doute plus d’une trentaine d’articles en perspective sur les oiseaux de cette île. J’en distillerai un certain nombre au fil des mois qui

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Phôtes d’aurtograf

L’aurtograf ! maime laids journots si maitte ôssi dent lheur graux tytres ! voissi kèlkes kapturres d’écrand queue geai fête les tants derniés :


Mai la palmeuh reviend au journalle le Mond’ avêque cinque ereur rellevez !

Blog en congés

Je serai absent une dizaine de jours et ce blog ne reprendra que le lundi 7 juin.
En attendant, je vous laisse discuter sur l’article que nous a écrit Christophe sur l’essaimage des abeilles et sur tout autre article de ce blog.
Et une toute dernière photo avant de partir : celle d’un moineau friquet photographié ce lundi devant la maison.

Chronique de la ruche (3) – mai 2010

Un article proposé par Christophe

L’hiver est fini, bien qu’il ait tardé à nous libérer des froidures…
Cela a provoqué des retards et des aléas dans nos plantations ou notre programmation au potager comme dans nos sorties en quête de la nature. Mais… Mais la nature n’attend parfois pas l’élévation de la température ou l’extinction des cheminées pour suivre son rythme. Ainsi les hirondelles ont elles pâti de conditions difficiles, et de même, mes chères abeilles, programmées dans leur chronologie, n’ont-elles pas attendu plus que le lilas une phase de leur développement qui est bien connue : l’essaimage.


La reine, une pondeuse invétérée, soit qu’elle ne dispose plus de place pour pondre, soit que d’autres conditions l’y obligent (issue d’une variété essaimeuse par exemple), entraîne avec elle un groupe plus ou moins important d’abeilles, qui vont quitter la ruche après s’être emplies de munitions pour la route : jabot plein de miel.
Cette situation peut être vécue comme un désastre pour l’apiculteur, mais répond aussi à une nécessité biologique qui permet la multiplication de la colonie.
Le désastre de l’apiculteur est compréhensible : le miel stocké est en grande partie exporté, et la nouvelle reine qui sera élevée, après fécondation, ne permettra un nouvel essor de la colonie, et donc une nouvelle production de miel, que lorsque près d’un mois aura permis l’éclosion de nouvelles ouvrières et une nouvelle croissance. La chute de production (de miel !) est donc conséquente à un moment où les ressources sont considérables.
Cet essaimage constitue toutefois un moyen naturel pour l’espèce de reproduire l’espèce en fondant de nouvelles colonies. Je vous laisse le soin d’épiloguer sur ce que la notion d’essaimage peut évoquer de négatif ou de positif… Mais l’apiculteur que je suis, pas trop soucieux de la productivité, capable de récupérer un essaim, et surtout heureux de voir la vie prospérer, ne s’émeut pas outre mesure de ce comportement.
L’an passé, j’ai pour la première fois attrapé des essaims, et j’ai enrichi mon expérience cette nouvelle saison. L’essaim peut être plus ou moins important : celui qui est en image est de taille moyenne, mais j’en ai capturé un cette année qui était au moins 4 fois plus important, équivalent à deux ballons de basket : difficile à faire rentrer dans une seule ruche !
La manipulation consiste à placer cet essaim dans une nouvelle ruche, soit en secouant au-dessus, quand c’est possible, la branche qui supporte la grappe d’abeilles, soit en transférant dans un sac par exemple, l’essentiel de la grappe vers une ruche.
Si la reine se trouve dans le lot et accepte son domicile, la phase suivante offre tout simplement une possibilité d’observation extraordinaire…


Quelques abeilles battent le rappel (voir le cercle rouge qui montre l’abdomen d’une abeille en pleine activité d’émission, ce qui manque, ce sont les battements d’ailes qui appuient le message) de la troupe en émettant une phéromone (contact chimique) indiquant ainsi à celles qui forment un nuage où se retrouver. Les insectes ne tardent pas à entrer en masse, rapidement, comme en une réunion urgente et minutée dans ce nouveau lieu, une nouvelle colonie se trouve alors fondée.
La reine se remettra à pondre dès que les « cirières » auront bâti les alvéoles nécessaires, mais si le lieu ne convient pas, tout repartira !
4 essaims au compteur cette année, et une dizaine de ruches cette année, on verra la suite de cette inflation.
Je repense à ma première année au cours de laquelle je me demandais comment obtenir ma première colonie (il y a deux ans), et je réalise qu’une étape est franchie… Je suis devenu apiculteur !
Un grand plaisir, mais un drame personnel : cette intense activité des abeilles à cette période (et donc de l’apiculteur) coïncide avec une grande effervescence chez les oiseaux. Alors entre ça et le potager… ce sont presque de trop nombreux plaisirs et déplacements pour un seul homme en un mois de mai qui ne compte, désespérément, que 31 jours. Le temps qui passe, le temps qu’il fait.
Une prochaine fois, je vous parlerai sans doute du miel et de son extraction, un sujet tout de même fort appétissant, bien qu’il ne suffise pas à contenter l’horrible exploiteur que je suis devenu ! Je viens de cuisiner une tarte « crumblée » aux cerises, améliorée au miel… je ne vous raconte pas la misère de calories !

Marque-page (9)

Tiens, un petit parque-page à imprimer et à insérer dans votre prochain livre ( par exemple, Le bûcher, de Georges Bardonove, dont nous parlerons le mardi 15 juin) !

(photo réalisée ce dimanche à quelques mètres de ma porte d’entrée)

Le traquet motteux

Le « traquet de moulin », ça vous dit quelque chose ? C’est une petite latte de bois qui passe au travers de la trémie d’un moulin dont le mouvement fait tomber le blé sous la meule. Lorsqu’il bouge, ce petit clapet en bois fait trac trac.

Il existe une famille d’oiseaux dont les cris font aussi trac trac. Alors, en toute logique, on a donné aux oiseaux de cette famille le nom de traquets. Et comme l’un d’eux s’arrête en migration dans les champs labourés en y recherchant les mottes de terre les plus élevées, on l’a affublé du vocable de motteux (nos vieux d’autrefois étaient bien mieux inspirés que les chercheurs actuels du Museum d’Histoire Naturelle qui n’ont pas trouvé mieux que d’appeler la poule d’eau gallinule et la mésange à moustaches panure).

Le traquet motteux est un bel oiseau.

Son élément, c’est la végétation rase et la pierre, ce qui fait qu’on le trouvera aussi bien en bordure de mer, qu’en montagne ou dans la toundra nordique. C’est en Bretagne, près de Perros-Guirec, que j’ai réalisé il y a quinze jours toutes les images de cet article.

Le traquet motteux capture volontiers des insectes en vol mais c’est au sol que a plupart d’entre eux sont recherchés (coléoptères, diptères, hyménoptères, papillons et leurs chenilles, sauterelles…). La plage et ses abords sont souvent utilisés comme terrain de chasse.

Cet oiseau ne reste jamais longtemps sans retourner sur un perchoir (piquet, branche sèche …) ou sur une petite proéminence du terrain, le plus souvent un amas de pierre. Les deux photos suivantes illustrent bien les différentes de plumage entre mâle et femelle.

C’est en général dans une petite cavité sous des pierres avec un couloir d’accès étroit, sombre et tortueux, que le traquet motteux construit sont nid. Le lien familial semble assez fort et les jeunes, bien que sachant se nourrir très vite, restent assez longtemps avec leurs parents. La migration devient générale à partir de la mi-août.


Le traquet motteux hiverne dans toute l’Afrique tropicale et utilisant tous les milieux dénudés, à toute altitude. Les premiers mâles reviennent dès la deuxième quinzaine de mars. Les traquets motteux qui se reproduisent très au nord passent encore chez nous au début mai.

Rencontres au sommet

Hier après-midi, dans le petit village de Geneuille, c’était pour moi une belle rencontre au sommet (de l’arbre).

Tout à l’heure, devant la maison, une autre rencontre au sommet !

Le pipit maritime

Voici un oiseau qui m’a accompagné pendant tout mon séjour en Bretagne : le pipit maritime. C’est dans l’herbe rase et sur les rochers que je l’ai observé à de très nombreuses reprises.

C’est une espèce qui est très liée aux rochers des bords de mer et je l’ai donc vu un peu partout, car le secteur des côtes d’Armor est très pierreux. S’il se cantonne au niveau des rochers pour se reproduire, il arrive qu’il niche aussi dans les gazons en arrière des falaises.

Sur la photo précédente et sur la photo suivante, on notera la longueur du doigt arrière.

D’après Paul Géroudet, la densité moyenne est de 4 couples par km de côte maritime, pouvant aller jusqu’à 10 couples en Bretagne. C’est donc sans doute en Bretagne que l’on trouve les plus grandes concentrations de pipits. Ceux que j’ai vus il y a quinze jours étaient relativement peu farouches, notamment au Cap Fréhel.

En mai, la saison de reproduction est déjà bien avancée et bon nombre de pipits nourrissaient leurs jeunes.

Le macareux moine

L’archipel des Sept-iles, en Bretagne, n’abrite pas que des Fous de Bassan.


Parmi les autres espèces : le macareux moine, dont il ne reste que le millième de la population du début du 20ème siècle. On est loin, très très loin des 20 000 couples des années 1900. Pour trouver cet oiseau, il faut scruter les eaux et y rechercher des petites formes sombres. Avec un peu de chance, quelques macareux apparaîtront entre deux vagues.

Les macareux des Sept-Iles reviennent sur leur lieu de nidification en mars-avril. Les couples sont déjà unis bien avant leur retour, ce qui n’empêche que les couples se livrent pendant tout le printemps à de nombreux jeux amoureux (notamment des révérences à n’en plus finir).

Je n’ai pas d’images relatives à la nidification, mais en voici les grandes lignes : nidification en colonie ; nid installé dans un terrier que le macareux creuse lui-même (jusqu’à 2,5 m de profondeur), parfois volé à un lapin qu’il n’hésite pas à déloger ; fidélité au nid, année après année ; un seul oeuf ; jeune nourri 6 à 8 fois par jour (en moyenne 20 petits poissons par nourrissage, capturés à proximité immédiate de la colonie) ; jeune abandonné par les parent à l’âge de 6 semaines, ce qui l’oblige, affamé, à gagner au bout de quelques jours la mer, toujours à la nuit tombante ; abandon de la colonie en août : les macareux vivront toute la mauvaise saison en mer, à quelque distance du littoral.

L’observation du macareux moine (surnomme aussi « perroquet de mer ») a été pour moi l’un des plus grands moments de mon petit séjour en Bretagne.

Grands bluesmen (6)

LE LOUP HURLANT
Son vrai nom est Chester Arthur Burnett.  Celui qui allait devenir le grand bluesman Howlin’ Wolf que nous connaissons est né en 1910 dans le Mississippi. Son grand-père lui racontait d’affreuses histoires de loups qui allaient venir les dévorer et cela lui inspirera plus tard ce nom de scène.

Après une adolescence passée dans les champs de coton, il sera initié à la guitare dans les années 1920 par le grand Charles Patton puis à l’harmonica dans les années 30 par Sonny Boy Willliamson. Ce n’est que tardivement, en 1945, après avoir passé quatre années à la guerre sous les drapeaux, qu’il décide de se lancer dans la musique.

Chester Arthur Burnett fut l’un des premiers guitaristes à utiliser une guitare électrique, il formera un groupe à Memphis en 1948 et c’est à ce moment-là qu’il prendra le nom de Howlin’ Wolf.

Il enregistre ses premiers titres en 1950-1951.

http://www.youtube.com/watch?v=4Ou-6A3MKow

En 1952, il décide de se consacrer uniquement au chant et part pour Chicago où il est l’un des fondateurs du Chicago blues. S’ensuit alors une carrière fructueuse avec de nombreux enregistrements chez Chess Records et une collaboration avec Willie Dixon.

http://www.youtube.com/watch?v=A1FK620bS7A

Comme pour beaucoup de bluesmen, la carrière de Howlin’ Wolf décline à la fin des années 50 en raison du changement des goûts musicaux du public noir pour repartir en Europe dès le début des années 60 grâce à l’impulsion des groupes de rock européens.

Les Rolling Stones, en reprenant son titre Little Red Rooster contribueront beaucoup à le remettre en selle.

http://www.youtube.com/watch?v=ZiZ-sW38cT0&feature=related

Howlin’ Wolf connaîtra un vrai succès pendant toute les années 60 en Europe et décèdera le 10 janvier 1976.

Goélands en vol (1)

Contrairement à la plupart des ornithos, ce sont les espèces d’oiseaux communes qui ont le plus ma faveur. J’aime les hirondelles, les moineaux et les mésanges. Et quand je vais au bord de la mer, comme la semaine dernière en Bretagne, c’est aux goélands que je consacre le plus de temps. Et en plus j’aime l’air de pirate qu’ont la plupart des espèces. D’ailleurs sternes et autres espèces fragiles vous le diront : les goélands sont de véritables pirates ! Même les inspecteurs des impôts font pâle figure à côté d’eux, c’est vous dire !


Je pense avoir fait jusqu’à présent des milliers d’images de goélands en vol. C’est devenu une habitude pour moi, une espèce de rendez-vous régulier. Dès que je suis au bord de la mer, je passe une partie de mon temps à les observer et à les photographier. Le vol du goéland m’attire particulièrement. Voici une petite sélection de photos réalisées la semaine dernière. Il y en aura d’autres plus tard.


Désolé si je consacre tous mes articles actuels aux oiseaux de Bretagne (mes amis jardiniers de ce blog doivent patienter). Mais je repars dans une semaine pour une autre destination et je sais que si je ne mets pas en ligne mes photos d’oiseaux marins prises la semaine dernière, elles ne seront jamais utilisées sur ce blog (c’est ainsi que j’ai une cinquantaine d’articles en retard sur les oiseaux de Camargue, de Corse, de Lozère, du Finistère, de Texel, sur les papillons de la Brenne … qui ne seront jamais publiés, faute de l’avoir été en temps voulu).

Le phoque gris

Avec l’archipel de Molène dans le Finistère, la réserve des sep-îles, dans les Côtes d’Armor, est le seul lieu où se reproduit le phoque gris. Il trouve autour de l’île Rouzic et des autres îles de l’archipel le lieu le plus tranquille qui soit : aucun dérangement par l’homme, aucun prédateur.

Un trentaine de phoques ont ainsi élu domicile dans ce lieu privilégié. J’ai eu la chance d’en observer quelques-uns la semaine dernière autour des rochers des Cerfs, série d’affleurements rocheux qui se découvrent à marée basse.


Ce n’est qu’en visitant les Sept-Iles à bord des Vedettes de Perros-Guirec qu’on pourra voir parfois une grosse tête émerger de l’eau.


Les phoques se reposent souvent dans l’eau à faible profondeur et sont obligés de venir régulièrement à la surface pour respirer (sinon ils suphoquent !).

Avec la marée descendante, les phoques finissent pas être hors de l’eau et se retrouvent à l’air libre sur une saillie rocheuse.


J’ai eu la chance d’en photographier quelques-uns (et notamment une femelle avec son jeune), mon appareil photo étant muni d’un autophocus !


Ceux qui vont régulièrement aux Sept-Iles peuvent entendre toute la panoplie des cris de notre animal : les cris de salutation au moment du départ (« phoqu’ j’m’en aille ! »), les cris violents émis lors des affrontements (« phoqu’ tu t’casses ! »), les cris d’apaisement de la femelle face à ses jeunes qui se battent (« phoqu’ça cesse ! ») et Dupdup a même réussi à entendre (mais ne le répétez pas, ça ferait des jaloux) le célèbre cri d’amour du phoque (« I phoque you »).

Complétement louphoque !

Le Fou de Bassan (2)

Petites précisions à propos de l’histoire de l’île Rouzic qui accueille aujourd’hui plus de 21 000 couples de Fous de Bassan.

En 1912, la Société des Chemins de Fer de l’Ouest offre à ses clients des « safaris » : on va sur l’île Rouzic pour y tirer les macareux moines. Triste exploit ! En 2 ans, la population de macareux tombe de 20 000 … à 2 000 seulement ! Des personnes amies des oiseaux s’en émeuvent et mènent une action. La chasse est alors interdite sur tout l’archipel. La LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) naît dans ces circonstances. L’île Rouzic deviendra alors en 1912 la première réserve naturelle … à titre privé, car la reconnaissance nationale ne viendra qu’en 1976.

Dans les années 20 et 30, après une longue traversée du désert qui a duré tout le 19ème siècle, les Fous de Bassan qui avaient jusque-là subi de nombreuses destructions sur toute la zone Atlantique Nord, reprennent de la plume de la bête. Les populations des îles anglo-saxonnes sont si dynamiques qu’elles débordent de leur aire de répartition habituelle. C’est donc naturellement qu’une trentaine de couples de Fous de Bassan, favorisés par le calme qui règne désormais sur l’île Rouzic, viennent s’y installer en 1939.


Pendant les premières années, l’augmentation du nombre d’oiseaux nicheurs a été plutôt lente (chez les espèces sociables, il faut souvent un nombre minimum d’oiseaux pour que s’enclenche une véritable stimulation de reproduction). Huit ans plus tard, en 1947, ils ne sont encore que 47 couples. Mais la croissance de la colonie est ensuite fulgurante :
1 600 en 1960,
3 000 en 1970,
4 100 en 1975,
8 200 en 1991,
9 250 en 1992,
11 444 en 1994
15 122 en 2000
16 745 en 2003
21 393 en 2009.

Potentiellement, l’île Rouzic pourrait accueillir trois fois plus d’oiseaux. Mais d’ici là, peut-être aura-t-elle essaimé ailleurs !