Grands bluesmen (6)

LE LOUP HURLANT
Son vrai nom est Chester Arthur Burnett.  Celui qui allait devenir le grand bluesman Howlin’ Wolf que nous connaissons est né en 1910 dans le Mississippi. Son grand-père lui racontait d’affreuses histoires de loups qui allaient venir les dévorer et cela lui inspirera plus tard ce nom de scène.

Après une adolescence passée dans les champs de coton, il sera initié à la guitare dans les années 1920 par le grand Charles Patton puis à l’harmonica dans les années 30 par Sonny Boy Willliamson. Ce n’est que tardivement, en 1945, après avoir passé quatre années à la guerre sous les drapeaux, qu’il décide de se lancer dans la musique.

Chester Arthur Burnett fut l’un des premiers guitaristes à utiliser une guitare électrique, il formera un groupe à Memphis en 1948 et c’est à ce moment-là qu’il prendra le nom de Howlin’ Wolf.

Il enregistre ses premiers titres en 1950-1951.

http://www.youtube.com/watch?v=4Ou-6A3MKow

En 1952, il décide de se consacrer uniquement au chant et part pour Chicago où il est l’un des fondateurs du Chicago blues. S’ensuit alors une carrière fructueuse avec de nombreux enregistrements chez Chess Records et une collaboration avec Willie Dixon.

http://www.youtube.com/watch?v=A1FK620bS7A

Comme pour beaucoup de bluesmen, la carrière de Howlin’ Wolf décline à la fin des années 50 en raison du changement des goûts musicaux du public noir pour repartir en Europe dès le début des années 60 grâce à l’impulsion des groupes de rock européens.

Les Rolling Stones, en reprenant son titre Little Red Rooster contribueront beaucoup à le remettre en selle.

http://www.youtube.com/watch?v=ZiZ-sW38cT0&feature=related

Howlin’ Wolf connaîtra un vrai succès pendant toute les années 60 en Europe et décèdera le 10 janvier 1976.

Goélands en vol (1)

Contrairement à la plupart des ornithos, ce sont les espèces d’oiseaux communes qui ont le plus ma faveur. J’aime les hirondelles, les moineaux et les mésanges. Et quand je vais au bord de la mer, comme la semaine dernière en Bretagne, c’est aux goélands que je consacre le plus de temps. Et en plus j’aime l’air de pirate qu’ont la plupart des espèces. D’ailleurs sternes et autres espèces fragiles vous le diront : les goélands sont de véritables pirates ! Même les inspecteurs des impôts font pâle figure à côté d’eux, c’est vous dire !


Je pense avoir fait jusqu’à présent des milliers d’images de goélands en vol. C’est devenu une habitude pour moi, une espèce de rendez-vous régulier. Dès que je suis au bord de la mer, je passe une partie de mon temps à les observer et à les photographier. Le vol du goéland m’attire particulièrement. Voici une petite sélection de photos réalisées la semaine dernière. Il y en aura d’autres plus tard.


Désolé si je consacre tous mes articles actuels aux oiseaux de Bretagne (mes amis jardiniers de ce blog doivent patienter). Mais je repars dans une semaine pour une autre destination et je sais que si je ne mets pas en ligne mes photos d’oiseaux marins prises la semaine dernière, elles ne seront jamais utilisées sur ce blog (c’est ainsi que j’ai une cinquantaine d’articles en retard sur les oiseaux de Camargue, de Corse, de Lozère, du Finistère, de Texel, sur les papillons de la Brenne … qui ne seront jamais publiés, faute de l’avoir été en temps voulu).

Le phoque gris

Avec l’archipel de Molène dans le Finistère, la réserve des sep-îles, dans les Côtes d’Armor, est le seul lieu où se reproduit le phoque gris. Il trouve autour de l’île Rouzic et des autres îles de l’archipel le lieu le plus tranquille qui soit : aucun dérangement par l’homme, aucun prédateur.

Un trentaine de phoques ont ainsi élu domicile dans ce lieu privilégié. J’ai eu la chance d’en observer quelques-uns la semaine dernière autour des rochers des Cerfs, série d’affleurements rocheux qui se découvrent à marée basse.


Ce n’est qu’en visitant les Sept-Iles à bord des Vedettes de Perros-Guirec qu’on pourra voir parfois une grosse tête émerger de l’eau.


Les phoques se reposent souvent dans l’eau à faible profondeur et sont obligés de venir régulièrement à la surface pour respirer (sinon ils suphoquent !).

Avec la marée descendante, les phoques finissent pas être hors de l’eau et se retrouvent à l’air libre sur une saillie rocheuse.


J’ai eu la chance d’en photographier quelques-uns (et notamment une femelle avec son jeune), mon appareil photo étant muni d’un autophocus !


Ceux qui vont régulièrement aux Sept-Iles peuvent entendre toute la panoplie des cris de notre animal : les cris de salutation au moment du départ (« phoqu’ j’m’en aille ! »), les cris violents émis lors des affrontements (« phoqu’ tu t’casses ! »), les cris d’apaisement de la femelle face à ses jeunes qui se battent (« phoqu’ça cesse ! ») et Dupdup a même réussi à entendre (mais ne le répétez pas, ça ferait des jaloux) le célèbre cri d’amour du phoque (« I phoque you »).

Complétement louphoque !

Le Fou de Bassan (2)

Petites précisions à propos de l’histoire de l’île Rouzic qui accueille aujourd’hui plus de 21 000 couples de Fous de Bassan.

En 1912, la Société des Chemins de Fer de l’Ouest offre à ses clients des « safaris » : on va sur l’île Rouzic pour y tirer les macareux moines. Triste exploit ! En 2 ans, la population de macareux tombe de 20 000 … à 2 000 seulement ! Des personnes amies des oiseaux s’en émeuvent et mènent une action. La chasse est alors interdite sur tout l’archipel. La LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) naît dans ces circonstances. L’île Rouzic deviendra alors en 1912 la première réserve naturelle … à titre privé, car la reconnaissance nationale ne viendra qu’en 1976.

Dans les années 20 et 30, après une longue traversée du désert qui a duré tout le 19ème siècle, les Fous de Bassan qui avaient jusque-là subi de nombreuses destructions sur toute la zone Atlantique Nord, reprennent de la plume de la bête. Les populations des îles anglo-saxonnes sont si dynamiques qu’elles débordent de leur aire de répartition habituelle. C’est donc naturellement qu’une trentaine de couples de Fous de Bassan, favorisés par le calme qui règne désormais sur l’île Rouzic, viennent s’y installer en 1939.


Pendant les premières années, l’augmentation du nombre d’oiseaux nicheurs a été plutôt lente (chez les espèces sociables, il faut souvent un nombre minimum d’oiseaux pour que s’enclenche une véritable stimulation de reproduction). Huit ans plus tard, en 1947, ils ne sont encore que 47 couples. Mais la croissance de la colonie est ensuite fulgurante :
1 600 en 1960,
3 000 en 1970,
4 100 en 1975,
8 200 en 1991,
9 250 en 1992,
11 444 en 1994
15 122 en 2000
16 745 en 2003
21 393 en 2009.

Potentiellement, l’île Rouzic pourrait accueillir trois fois plus d’oiseaux. Mais d’ici là, peut-être aura-t-elle essaimé ailleurs !

Le Fou de Bassan (1)

C’est en 1986 que je suis allé pour la seule et unique fois de ma vie observer les fous de bassan de l’île Rouzic, dans l’archipel des sept-îles au large de Perros-Guirec. J’en garde un souvenir magique et encore très vivace.

J’ai eu l’occasion d’y retourner pour la deuxième fois la semaine dernière, sachant par avance que le spectacle allait être encore plus grandiose. Car le nombre de couples de fous ne cesse d’augmenter au fil des années. L’an passé, ils étaient plus de 21 000 couples à se reproduire sur l’île, soit quatre fois plus que lors de ma première visite (je parlerai de l’évolution des effectifs dans un prochain article).

Une telle quantité d’oiseaux se remarque de très loin et la colonie est visible depuis le continent par temps clair (l’île est située à 8 km environ de Perros-Guirec). Une immense tache blanche couronne l’île Rouzic.

Le voyage en direction de l’île Rouzic se fait plusieurs fois par jour, lors de circuits organisés par les Vedettes de Perros-Guirec. Je m’attendais au pire, à un truc très touristique. Mais non, les deux personnes qui animent le voyage de leurs commentaires sont des gens très compétents et passionnants.

L’île se rapproche. Les premiers oiseaux apparaissent dans le ciel et c’est l’étonnement général, tant la quantité d’oiseaux est immense.

La plupart des fous sont sur l’île mais quelques groupes stationnent sur les amas rocheux qui dépassent de l’eau.


Les Fous survolent sans cesse le bateau, certains passant à moins d’une dizaine de mètres. Impressionnant, quand on sait la taille de l’oiseau (l’un des plus grands oiseaux de mer : 85 cm de long, 1,80 m d’envergure) ! Magique !

Blog en congés

Le prochain article ne paraîtra que le lundi 17 mai. En attendant je vous laisse discuter sur le dernier article de Luc ou sur « le clan de l’ours des cavernes » ou encore sur tout autre article de ce blog. Et vous pouvez mettre à profit cette petite pause du blog pour lire le bûcher » que notre amie Etincelle nous propose pour le prochain rendez-vous littéraire du mois de juin.
Pendant ce temps-là, je file en Bretagne. Quitter les fous de ce blog pour des fous de Bassan, quelle drôle d’idée ! :biggrin:
Bonne semaine à tous.

Les vieux témoins (2)

Un article proposé par Luc.

Jadis, oh, temps jadis
S’étendait en mon pays
Une forêt immense
De chênes et de hêtres
De fougères et de clairières
Intimes et mystérieuses.

Le paysage condruzien à bien changé depuis ces temps anciens, et parfois, je me demande si je pourrais supporter maintenant, ces forêts épaisses, sans horizon, qui sont le biotope naturel de la Belgique en général, et de «mon» Condroz en particulier.
Le Condroz est cette bande géologique, de collines légères que borde par le nord, la dépression de la Famenne, évoquée dans le premier article consacré au vieux témoins. C’est une alternance de cultures, (colza, céréales) de vaches et de bois, c’est un mélange étrange d’églises et de granges, pour rependre les mots de Julos Beaucarne.
Ce sont ces petits bois qui aujourd’hui retiennent mon attention.
Je ne sais pas si en France, dans les milieux naturalistes, l’expression est usitée, mais chez nous, sachez que des temps anciens, il nous reste les «lambeaux»…
Essentiellement des lambeaux de prairies calcaires en Famenne, et des lambeaux forestiers en Condroz.
Les lambeaux : le costume des pauvres.
Sur les photos qui suivent, des exemples de ces habits forestiers déchirés.
Souvent, ils persistent dans les endroits les moins confortables:  les gerçures de la terre, les parcelles inexploitables.

Ne nous fions pas aux apparences: derrière ces images bucoliques, se cache autre chose. Les trésors de la nature se méritent, nous le savons tous. Ici, pas de tondeuses à gazon, pas de gravier dans les chemins, pas de chemins…  L’entrée se négocie.

Une fois passé les clôtures à vaches, les éventuels ruisseaux bordés d’orties, les pruneliers et les aubépines, c’est un autre monde qui s’offre à nous. Un monde de trésors rares, celui des plantes étranges, des animaux mal connus ou mal aimés du grand monde, le monde des blaireaux justement, dont on parle beaucoup sur le Blogadupdup, le monde du mariage du végétal et du minéral, celui du chaos, celui de l’équilibre : le monde de la beauté.

Et enfin, pour les petits malins, ceux qui se sentent un peu cousins avec les blaireaux, les cloportes et les limaces, la récompense est au bout du voyage. Car là où cohabitent la pierre et la mousse, le blaireau et la parisette, la mercuriale le frêne et le charme, se cachent les morilles!!!

Alors, à mon goût, les morilles se mangent comme tous les champignons : le plus simplement possible. Un peu de sel, un peu de poivre, une sacrée bonne dose de crème fraîche, et le tout sur un morceau de pain grillé. Bon appétit!
N’oubliez pas que la morille crue ou mal cuite est toxique et que pas lavée, vous avez toutes les chances de manger un de mes cousins…!!!

Prochainement sur ce blog : « le bûcher »

Une proposition de lecture faite par Etincelle
Le rendez-vous littéraire du blogadupdup nous fait voyager dans l’espace et dans le temps, et ceci à moindre frais.
De la Patagonie au Groenland, en passant pas les Balkans, le Maroc ou le Massif Central, nous en aurons parcouru du chemin ensemble.
Avec tous ces retours en arrière jusqu’aux siècles derniers et même jusqu’à la préhistoire, nous l’aurons fait chauffer la machine à remonter le temps.
Aujourd’hui, je vous propose de faire une halte dans les Corbières, au treizième siècle, avec le livre Le Bûcher de Georges Bordonove.
Plus exactement dans un extraordinaire petit village du sud de la France, citadelle construite sur un éperon rocheux en forme de proue de bateau … Minerve

Sur fond de croisade des Albigeois, pendant laquelle eut lieu la tragédie Cathare, ce roman « mêle avec une rare maîtrise l’Histoire, le sang, la foi, la volupté et la mort. »… et la trahison.
Tout comme La vierge froide et autres racontars de Jorn Riel, La jeunesse du monde de Paul Vialar et Qui se souvient des hommes de Jean Raspail, c’est un des livres que j’ai le plus offert.
Cela suffira-t-il pour vous inciter à le lire ?

Bon voyage … dans le sud de la France au moyen-âge !

Le clan de l’ours des cavernes

LES ENFANTS DE LA TERRE, de Jean Auel. Tome 1 : Le clan de l’ours des cavernes
L’image qu’on se fait de l’Homme préhistorique a la vie dure : un homme velu, vêtu de peaux de bête, qui tient à la main un gourdin (non non, je ne parle pas de son sexe !) et de l’autre une femme qu’il tire par les cheveux.

Même si l’on a encore parfois cette image dans la tête avant la lecture de ce livre, impossible de la conserver ensuite. Pourtant, ce premier tome des Enfants de la terre – le clan de l’ours des cavernes – ne parle pas de nos ancêtres directs mais d’une espèce d’Hominidé (le premier du genre Homo) qui a disparu depuis longtemps de la terre : l’Homme de Neandertal.
(image extraite de ce site)

C’est dans un clan de ces premiers hommes qu’atterrit Ayla, une fillette de cinq ans qui a miraculeusement survécu à un tremblement de terre. Mais elle vient d’ailleurs, d’un peuple qu’on appelle tout au long du roman « les Autres ». C’est elle, cette jeune fille, qui est notre ancêtre. Elle est Cro-magnon (le terme n’est pas employé dans le roman, mais on le devine vite). S’ensuit, au cours des deux premiers tomes des Enfants de la terre, une comparaison entre deux cultures, entre deux modes de vie, entre deux espèces distinctes, l’une qui n’a aucune faculté d’adaptation à une situation nouvelle et qui est sans doute destinée à disparaître de la terre, l’autre qui a en elle la capacité à inventer, expérimenter, évoluer … Le combat est inégal, on le sent au fur et à mesure que la petite Ayla grandit.

Comparés à nous, humains d’aujourd’hui, les membres du clan sont assurément plus primaires. Mais on est séduit par le monde harmonieux qu’ils ont réussi à bâtir malgré tout. Bien sûr, il s’agit d’un roman mais les paléontologues les plus renommés ont été séduits par ces enfants de la terre, preuve que la vérité ne doit pas être bien loin. Les croyances des hommes du clan, basés sur le monde des esprits et sur les totems peut paraître absurde. Mais on finit par rentrer dans ce monde qui n’est, au final, pas si étrange que ça. Et on finit par se dire que finalement ces croyances-là ne sont pas plus ridicules que celles des hommes modernes que nous sommes. Il y a beaucoup de cohérence dans la spiritualité de ce peuple.

(image extraite de ce site)

Même si les attitudes des membres du clan nous semblent parfois étrangères et incompréhensibles, les sentiments qu’éprouvent les uns et les autres sont finalement assez proches des nôtres (il y a de l’amour, de la jalousie, de la haine, de la bienveillance) et les personnages du roman, de ce fait, en deviennent vite attachants, qu’il s’agisse de Brun, d’Iza ou de Creb.

Ce sont sans doute les rapports avec la nature qui constituent l’aspect le plus fascinant de ce livre. Il y a, emmagasiné dans le cerveau d’Iza, une somme de connaissances sur les plantes qui ferait frémir le moindre botaniste d’aujourd’hui. Pas des connaissances au sens scientifique du terme mais des connaissances plus instinctives, empiriques, et qui viennent de loin, de très loin même, transmises par dix mille générations d’aïeux.

C’est sans doute dans le tome 2 – La Vallée des chevaux – (dont nous pouvons aussi parler dans la discussion) que les rapports avec la nature sont les mieux décrits.

La vie à cette époque était dure. Il fallait lutter en permanence contre les éléments naturels et les autres êtres vivants. Mais aussi dure soit-elle, n’y a t-il pas derrière cette vie, avec ce contact permanent de la nature, le sens du rituel qui est admirablement décrit dans ce livre et le sens de la communauté, une certaine forme de paradis perdu ?

Professions en crise !

Avec cette crise,  tout le monde souffre :

Les boulangers ont des problèmes croissants.
Chez Renault,  la direction fait marche arrière, les salariés débrayent.
A EDF, les syndicats sont sous tension.
Coup de sang à l’usine Tampax.
Les bouchers veulent défendre leur bifteck.
Les éleveurs de volaille sont les dindons de la farce  : ils en ont assez de se faire plumer.
Pour les couvreurs, c’est la tuile.
Les  faïenciers en ont ras le bol.
Les éleveurs de chiens sont aux abois.
Les brasseurs sont sous pression.
Les cheminots menacent d’occuper les locos : ils veulent conserver leur train de  vie.
Les veilleurs de nuit en ont assez de  vivre au jour le jour.
Les pédicures  doivent travailler d’arrache-pied.
Les  ambulanciers ruent dans les brancards.
Les  pêcheurs haussent le ton.
Les prostituées sont dans une mauvaise passe.
Sans oublier les imprimeurs qui sont déprimés et les cafetiers qui trinquent,
Les carillonneurs qui ont le bourdon,
Les électriciens en résistance,
Et les dessinateurs qui font grise mine …

Je suis sûr qu’entre tous les blogueurs du blogadupdup, on pourrait compléter cette liste, non ?

Le paillage au jardin

Nous voici arrivés à une période où il est difficile de manger un peu de verdure. Il n’y a plus grand chose au jardin et les quelques légumes présents sont précieux. Ainsi ces salades « merveille d’hiver » dont j’ai déjà parlé et qui doivent impérativement être semées en septembre en vue d’une récolte ultérieure en avril et début mai de l’année suivante.

Les poireaux font aussi partie des rares légumes subsistant de l’année précédente.

Ces deux légumes vont permettre de faire le joint avec la récolte des premiers légumes semés en 2010. Les prochaines salades à consommer sont déjà belles mais il faudra encore attendre une quinzaine de jours pour qu’elles soient de bonne taille.


Les salades aiment le frais. Et la tendance, année après année, est plutôt au sec. Alors que faire ?

Je suis en train de changer de méthode de culture car je suis convaincu que le sol doit rester le moins possible à nu. J’utiliserai peut-être la technique du BRF (Bois Raméal Fragmenté) dans les années qui viennent, mais je ne sais pas encore si je vais vraiment m’équiper d’un broyeur. Pour l’instant, je vais me contenter d’une technique moins onéreuse.

Ce printemps, j’ai remarqué que le sol était infiniment plus meuble et plus facile à travailler là où j’avais mis de la paille l’été précédente dans le but de maintenir un peu d’humidité au pied de mes tomates. Alors j’ai décidé de pailler l’ensemble du jardin. Ce qui va assurément permettre à toute une microfaune de vivre et de faire vivre le sol.

Certains d’entre vous pratiquent-ils cette technique ?

petite visite impromptue

Ce matin, j’ai mis quelques déchets de viande sur la pelouse derrière la maison, avec l’espoir d’attirer le milan noir. A défaut de milan, les corneilles s’en sont données à coeur joie pendant une partie de la journée.

Vers 17H30, surprise : un renard s’en va du charnier avec un gros paquet de déchets de viande dans la gueule. Mais nous ne le voyons qu’au moment où il s’en va. Le temps de régler l’appareil photo et il est trop tard.

Le renard va-t-il revenir ?

Il y a une demie-heure, Joëlle surprend de nouveau le renard qui semble surveiller depuis la butte puis qui s’éclipse par la droite. Nous attendons derrière la vitre de la cuisine.

Un quart d’heure plus tard, il arrive et descend le coteau,

s’immobilise,

regarde attentivement en direction de la maison du voisin (où un chat le regarde lui aussi),

cherche de la nourriture (mais les corneilles ont tout embarqué entre temps),

prend de nouveau le temps d’inspecter les alentours,

puis se décide à repartir.

Belle fin de week-end !

Graëme Allwright, le chanteur aux pieds nus

« J’ai voyagé de Brest à Besançon … »
Si j’en juge par le nombre de fois où il est venu dans notre région (j’ai vu quatre de ses concerts au cours des quatre dernières années), Graëme Allwright aime la Franche-Comté et la Franche-Comté aime Graëme Allwright. Ce mardi 28 avril était le premier concert d’une série de cinq spectacles d’affilée en Franche-Comté. Tous les concerts ont été joués « à guichets fermés », dont deux soirées à Besançon.

Graëme Allwright était accompagné comme à l’accoutumée par ses deux extraordinaires musiciens malgaches : Dina Rakotomanga …

… et Erick Manana (un très bon musicien qui a fait l’Olympia l’an passé et à qui je consacrerai bientôt un petit dimanche musical).

Pas de surprise dans ce concert, il ressemblait à ceux des dernières années. Comme les dernières fois, Graëme Allwright nous a donné une magnifique leçon de jeunesse. Comment trouver autant d’énergie en soi, quand on a 84 ans (hé oui !) et chanter près de deux heures et demi, cinq soirs d’affilée ?


Ce qui est incroyable, c’est que lorsque le concert s’arrête, un nouveau concert recommence. Graëme Allwright sort de scène sous les applaudissements. Beaucoup doivent alors se dire qu’il a tout donné et que le concert va s’arrêter là. Hé bien non, Graëme Allwright revient pour un rappel … de 9 chansons (parmi lesquelles ses plus connues, dont le célèbre « Suzanne » de Leonard Cohen).

A la fin du spectacle, le public, comme chaque fois, est debout dans la salle. Et Graëme continue. On sent dans ce bonhomme une énergie débordante mais surtout une grande force et une grande paix intérieure.

Malheureusement, on ne trouvera que peu de vidéos concernant Graëme Allwright sur le net. En voici cependant quelques-unes :

une très belle version de Suzanne (chantée avec Mauranne), que je vous ai déjà présentée dans un autre article …

L’étranger (version identique à celle chantée à Besançon avec de très belles voix à partir de 2’00) …

P’tite fleur fanée, chanson traditionnelle (admirez le guitariste à partir de 2’30) (document amateur de qualité très moyenne) …

… un extrait d’un concert à Besançon de l’an passé …
http://www.youtube.com/watch?v=-vekfZ4RMwA&feature=related

et pour finir une petite reprise de Dylan.

Bon dimanche à tous !

Chronique de la ruche – Avril 2010

Un article proposé par Christophe.
La fin de l’hiver et l’élévation des températures incitent la reine à redémarrer la ponte. Cette période est sensible car les provisions de miel se tarissent et il est préférable d’apporter un complément de nourriture à cette période où le butinage est encore aléatoire, fortement soumis aux conditions météorologiques. Bref, quatre de mes ruches ont passé ce cap, mais l’une d’elles a subi un de ces petits drames quotidiens…

Dans cette ruche, la reine est morte à ce terrible moment clé et j’ai assisté, désarmé, au pillage des dernières réserves par les abeilles des colonies avoisinantes. Deux jours et une ruche vide ! Je me console un peu en sachant que cette colonie était un peu fragile, sûrement malade. L’essaim bien que relativement important était peu dynamique, la reine sûrement déjà bien usée par son activité forcenée de pondeuse ! Mais j’y reviendrai sans doute à l’occasion d’une autre chronique…

Le printemps est bien là, la floraison des fruitiers est en cours, et l’arrivée du lilas annonce le plein boum dans la ruche. Observez ici une de mes gagneuses au charbon, une belle pelote de pollen accrochée à sa corbeille, le nom donné à l’aplatissement de son fémur postérieur, sur lequel une sorte d’épine évite le fatal décrochage. C’est une des extraordinaires caractéristiques de cet insecte très perfectionné.


C’est avant ce moment-là, fin mars ou début avril, que l’apiculteur ausculte ses colonies : c’est la capitale visite de printemps.

L’apiculteur a pris soin de préparer la ruche afin de contraindre les abeilles à un bâti régulier. On voit sur l’image suivante les étapes de ce travail.


Le premier cadre est uniquement préparé avec un fil tendu, on a collé à chaud sur le deuxième une plaque de cire gaufrée (ébauches d’alvéoles), le troisième cadre a été élaboré par les abeilles qui ont étiré les alvéoles à l’aide de leurs glandes cirières (une autre spécialisation extraordinaire de cette merveille de la nature). La zone noire correspond aux alvéoles qui ont contenu le couvain, donc les larves d’abeilles.

La ruche (ici modèle Voirnot que j’utilise), comporte 10 cadres. Ce sont des étages supplémentaires moins hauts (appelés hausses et que l’on ajoute au fur et à mesure de la récolte par les abeilles) dans lesquels on récolte le miel, en laissant le corps de la ruche avec des réserves normalement suffisantes pour la saison froide.

La visite de printemps permet de constater l’état général de la ruche : état matériel (remplacement d’u ou deux cadres par de neufs), sanitaire (présence d’intrus de maladie), dynamisme (quantité d’abeilles, étendue du couvain).

J’ai pris soin de préparer plusieurs ruches supplémentaires car je compte bien cette année augmenter mon cheptel ! Je vous raconterai la suite des événements (les essaims naturels ou artificiels) dans un autre épisode.

Une image tirée du net montre ici un cadre « vivant » tel que l’on peut l’observer lors de la visite de printemps.


On remarque la ponte en zones concentriques et les alvéoles blanchâtres qui correspondent vraisemblablement à des larves qui seront bientôt closes par un opercule, ces opercules étant déjà en place sur les alvéoles de teinte jaune. Les alvéoles noires, creuses, contiennent des œufs fraîchement pondus ou ont vu récemment une jeune abeille s’en extraire.

Et autour… le miel dont on voit l’aspect brillant lorsqu’il est operculé lui aussi (dès que son taux d’humidité est optimal). Il existe un autre type de réserves : le pollen.

Vous remarquerez que la forme du cadre du corps de ruche est ici rectangulaire (ruche type Dadant), carré pour moi. Alors petite devinette : pourquoi ai-je donc choisi une ruche de ce format cubique alors qu’il constitue un standard peu utilisé ?

Aux petites abeilles que vous êtes de le quérir !

Hirondelles en souffrance

Un article proposé par Daniel.
Tout a commencé le 18 avril, un dimanche, quand j’ai trouvé sur le répondeur téléphonique le message de Jean-Marie.
Le message disait à peu près ceci :
“ Depuis quelque temps,  des hirondelles tournent autour de l’ancienne ferme de Jean, mon voisin, cherchant visiblement à regagner les nids qui se trouvent à l’intérieur et qui sont cette année inaccessibles parce que la porte doit demeurer fermée. Que peut-on faire pour remédier à cette situation ? ”

Pour bien comprendre, quelques précisions s’imposent. Jean est un ancien agriculteur, à la retraite depuis longtemps. Mais il avait  gardé jusqu’à l’an passé un joli troupeau d’une soixantaine de moutons. Une partie de l’étable avait été transformée en bergerie et la porte du bâtiment restait ouverte toute la journée. C’est que Jean, très attaché à la nature et à ses moutons, l’était tout autant à « ses » hirondelles ! Aujourd’hui, à 87 ans révolus,  il a dû se résigner à quitter ses moutons et  la bergerie s’est vidée de ses pensionnaires. Jean, ce qui le chagrine, c’est de ne pas savoir quoi faire pour cette petite colonie d’hirondelles alors qu’il ne peut plus à présent garder sa porte ouverte !

Dès le lendemain matin me voici donc avec Jean-Marie devant la ferme. Tout autour, les hirondelles sont présentes, difficiles à dénombrer tant elles sont nombreuses, vives, volant au raz des rues adjacentes et toujours revenant vers la façade qu’elles frôlent à toute allure.


Construit à la fin des années soixante, le bâtiment est tout en longueur. Au centre, la grange, avec un étage pour le stockage et, de part et d’autre, deux ailes latérales pour accueillir le bétail. En notre entrée, nous découvrons des murs et le sol maculés de fientes, visiblement laissés là par des oiseaux en vol. Sans doute que ces dernières années, la porte n’était pas ouverte à temps le matin et les oiseaux ont dû passer de longs moments avant de pouvoir sortir. Des nids sont accrochés aux poutres du plafond. Nous en comptons vingt-quatre en parfait état.

Une évidence s’impose immédiatement ; il suffirait de pratiquer une ouverture dans une des fenêtres existantes pour remédier au problème ; les dites fenêtres ne sont en réalité que de simples panneaux en résine translucide. Je propose à Jean de remplacer le panneau voisin de la porte par une planche en laissant un espace suffisant en partie supérieure. Les détails de construction sont rapidement évalués. Conscient que cette affaire ne va pas me prendre beaucoup de temps, je suggère que l’on ouvre (enfin !) la porte du bâtiment, en attendant que le panneau soit remplacé …

La porte est ouverte, nous nous écartons et là, spectacle étonnant, dans les quelques  secondes qui suivent (je crois rêver) toute la colonie, à la queue leu leu, se précipite à l’intérieur, remplissant tout l’espace dans un concert assourdissant; c’est un ballet continu d’ allées et venues d’un bout à l’autre de la grange ; les oiseaux se posent un temps sur les nids puis repartent de plus belle. Témoins incrédules, figés sur place, nous découvrons les reflets magnifiques des plumages ; leur beauté, la vivacité des vols, l’impossibilité de suivre leurs mouvements tant il y a d’oiseaux qui virevoltent dans si peu d’espace nous laissent émerveillés. Nous sommes le 19 avril ; arrivées avec le printemps, cela fait donc trois bonnes semaines que ces hirondelles attendent de pouvoir entrer là, après leur long parcours migratoire de milliers de kilomètres !

Deux heures plus tard, je suis de retour sur les lieux, la planche découpée et la visseuse en poche. Le ballet continue, les hirondelles entrent et sortent par la porte, les décibels n’ont pas faibli, mais dans la plupart des nids se trouvent des couples qui y demeurent de plus longs moments. Quelques minutes nous suffisent pour procéder au remplacement du panneau. Quand c’est fait, après un léger instant d’hésitation, nous décidons de refermer la porte.  Les quelques oiseaux qui étaient sur le point de sortir rebroussent chemin, reviennent aussitôt, volent sur place un instant, hésitent puis repartent. Une ou deux minutes se passent ainsi, le temps nous paraît long. Finalement, une hirondelle trouve l’ouverture pratiquée dans la fenêtre, suivie aussitôt par une autre, puis une troisième, les autres continuant à tourner dans la grange, et puis, le soulagement, un oiseau rentre par le même chemin, puis un second, puis s’ensuit un va-et-vient dans les deux sens ; la partie semble gagnée, du moins pour cet été.

Alors naissent les questions. Qu’ont-ils fait, ces oiseaux, pendant tout le temps qui a précédé, tous ces jours qui ont séparé leur arrivée sous nos climats de cette matinée mémorable ? Que ce serait-il passé si rien n’eût été entrepris ? Pourquoi sont-ils restés autour de cette ferme ? Est-ce simplement parce que, dans un très grand voisinage, il n’existe plus un seul abri (le bâtiment a été construit il y quarante ans à la place d’une très ancienne ferme, quand il restait encore dans le village une bonne dizaine d’exploitants en activité ; aujourd’hui, il n’en reste plus qu’un seul, installé en périphérie) ? Ou bien, les vraies raisons sont-elles ailleurs ? Ami ornithologue, qui d’aventure lit ceci, aurais tu par hasard tout ou partie de la réponse ?

Enfin, plus inquiétante, une question qui n’est plus de simple curiosité : dans quelques années, il est probable que ce bâtiment n’existera plus. Alors que faire pour que les lieux de nidifications ne disparaissent pas à tout jamais ? Preuve d’imagination ? Oui, mais avez-vous une idée ?

Dans l’intimité du blaireau (4)

Je pars ce soir observer le blaireau pour la 8ème fois en 9 jours.
Dupdup est devenu fou. Un mordu des blaireaux.
Chaque soir, j’observe des scènes incroyables dans des conditions exceptionnelles.
Mercredi dernier, je venais de retrouver le vieux flash-torche que j’utilisais il y a vingt ans. Et ma foi, les résultats sont plutôt encourageants, même si je n’ai pas encore essayé de téléobjectif et que je me borne encore à mon petit zoom 17/55 mm (certaines des photos qui suivent ont été recadrées).
C’était le 21 avril donc, j’étais avec Patrick et nous avons eu devant les yeux de très belles scènes pendant plus d’une heure de temps :

toute la famille réunie autour du terrier,



… des petites joutes amicales où chacun teste l’autre,

… l’adulte finissant toujours par avoir le dernier mot,

et surtout des séances d’épouillement …


… plutôt intimes pour certaines.



Et pour finir, tout ce petit monde se met à suivre un adulte en direction de la forêt.

Vivement demain soir !

Helium Horse Fly

Pas de vidéo pour ce petit dimanche musical, juste de la musique à écouter en ligne. Celle d’un nouveau groupe liégeois Helium Horse Fly.

J’attendais le concert de ce nouveau groupe de Stéphane (Dupdup) du 4 avril dernier avec impatience. Quelle type de musique cette fois-ci ? Plus rien à voir avec la chanson française de la Nef des Fous ou le « hardcore chaotique déstructuré » de Daverio. Mais comment qualifier la musique de Helium Horse Fly ? Stéphane m’a parlé de « rock/noise/math/indie », ce qui ne vous en dira certainement pas plus. A moi non plus.

Le concert se passait au Maquis à Besançon. Très bon concert avec beaucoup d’énergie et un climat envoutant due à la présence de la chanteuse Marie. J’ai beaucoup aimé le côté précis dans la manière de jouer, les notes étaient incisives, la musique très aboutie et on sentait une vraie complicité entre les musiciens.

Dans la foulée, le groupe a passé une bonne semaine en studio à enregistrer son premier disque. Un vrai travail de pro (18 micros juste pour la batterie !).

Les six morceaux de ce disque constituent le petit dimanche musical de ce jour. Vous pouvez les écouter et les télécharger sur le site du groupe (cliquer sur les mots en couleur pour un accès direct). Vous aurez intérêt à télécharger ce disque en format wav qui donne une qualité d’écoute optimale.

Ce disque est sorti lundi dernier. Enfin, pas réellement « sorti » car on ne peut pas le trouver dans les rayons des disquaires mais uniquement sur le site du groupe où il est en téléchargement libre. Beaucoup de disques sont aujourd’hui en auto-production et diffusés de cette manière.

Le groupe est constitué de Marie, chanteuse,

de Stéphane, guitariste, pianiste et compositeur des musiques et de la plupart des textes,

de Dimitri à la basse…

et de Tom à la batterie.

Vous pouvez en savoir plus en consultant la biographie du groupe. Disponible également : une galerie d’images !

Bonne écoute !

Dans l’intimité du blaireau (3)

Les photos de mon précédent article sur le blaireau avaient été faites dimanche soir à la tombée de la nuit en forêt. Elles avaient été faites en lumière naturelle, dans de mauvaises conditions lumineuses. Ce soir-là, les blaireaux étaient sortis tôt, ce qui avait rendu les photos sans flash possibles.

Je suis évidemment retourné sur le site le lendemain soir. Lorsque je suis arrivé, un chevreuil s’est enfui devant moi et est passé en galopant au-dessus des terriers des blaireaux. Cela a dû perturber les blaireaux qui sont sortis plus tard que d’habitude. Il faisait sombre et impossible donc de faire une seule photo en lumière naturelle. Finalement, lorsque les blaireaux sont sortis de leur tanière, j’ai utilisé le petit flash de l’appareil. Mais il s’agit d’un petit flash minuscule, incorporé à l’appareil et j’ai dû utiliser une sensibilité élevée (1600 et 3200 iso). Les photos que j’ai ramenées ce soir-là ne sont donc pas bonnes (impossible de ne pas avoir des yeux brillants) mais illustrent bien le comportement des blaireaux à leur sortie du terrier : toilette, câlins, amusements, …

Une autre scène émouvante m’attendait lors du retour. Il faisait nuit. Un chevreuil a détalé devant moi dans le pré. Je n’ai vu qu’une tache blanche (celle de l’arrière-train) qui se déplaçait à grande vitesse dans le pré, produisant une courbe « en feston ». Cette tache blanche qui dansait dans le pré était magique.

Chevreuil en plein vol !

Hier soir, il faisait bien nuit lorsque j’ai quitté « mes » terriers de blaireaux habituels et je marchais à travers la forêt. J’ai entendu soudain un animal, venant de la droite, galoper devant moi. Par réflex(e), j’ai braqué l’appareil dans le noir en direction du bruit et j’ai appuyé sur le déclencheur. Par chance, mon vieux flash-torche sunpack  était encore allumé. Comme je l’ai aussitôt vérifié sur l’écran et comme je l’avais deviné, il s’agissait d’un chevreuil, très mal cadré car, dans la précipitation, je n’avais pas anticipé le mouvement. La photo est nulle, complètement nulle et floue de surcroît. Mais quelle majesté dans le mouvement du chevreuil !