Le Canard Enchaîné de la semaine dernière a révélé comment les lobbies agro-alimentaires s’opposent au projet de l’Europe d’imposer une taille minimum de 3 mm aux caractères des étiquettes d’emballages afin que les consommateurs puissent connaître réellement la composition de ce qu’ils ingurgitent ! Mais non, en ramenant cette taille à 1,2 mm comme le demandent les fabricants, il sera beaucoup plus difficile à la plupart d’entre nous de se rendre compte que la terrine de lapin qu’ils mangent contient essentiellement du porc ou que les graisses qu’ils avalent sont en fait de mauvaises graisses très nocives pour la santé.
La semaine d’avant, le Canard avait révélé un autre scandale. En effet, des chercheurs ont comparé la flore intestinale des obèses et des non-obèses. Et là, surprise : les intestins des obèses sont remplis de probiotiques. Ces mêmes probiotiques que Danone met dans ses yaourts, avec comme argument qu’il s’agit de « bonne bactéries actives et vivantes ». Un milliard de bactéries par pot d’Activia et d’Actimel, ça a sans doute à terme des effets sur l’organisme. Après vérification par les chercheurs du labo de Virologie de Marseille, il s’agit exactement des mêmes bactéries que l’on utilise depuis belle lurette, sous le nom d’activateurs de croissance, dans les élevages de porcs et de poulets. En donner à un porc fait augmenter son poids de 10%. Et c’est sans le moindre scrupule et sans la moindre étude préalable que nos firmes agroalimentaires nous ont fait bouffer ces activateurs de croissance.
Moi, je m’en fous, je ne mange jamais ce genre de truc, mais vous ?
L’année 2009 aura été une année exceptionnelle pour le jardin (enfin, dans la secteur de Besançon où j’habite… car toutes les régions n’ont pas eu la chance d’avoir autant de précipitations). Mis à part les aubergines et les poivrons que j’ai loupés, tout se porte à merveille. Mêmes les tomates qui avaient commencé à souffrir du mildiou se sont remises sur pied progressivement. La production risque fort de durer jusqu’à la fin septembre. Voici ma dernière récolte.
2009 est notamment une bonne année pour les melons, ce qui contraste fort avec les années précédentes (car si la culture du melon réussit trois années sur quatre en Franche-Comté, la loi des séries a fait que les trois années précédentes ont été mauvaises). Cette année donc, la qualité est au rendez-vous.
Il y a une autre cucurbitacée, voisine du melon, que les habitants de l’Est de la France ne pensent pas à semer. Il s’agit de la pastèque. Pourtant, après plus de vingt années de culture de ce fruit, je peux assurer que sa culture est tout aussi facile que celle du melon, avec l’avantage de réussir tous les ans. La récolte de cette année est exceptionnelle de par le nombre et la taille des fruits.
La culture de la pastèque se fait grosso modo de la même manière que celle du melon, à savoir que l’on peut soit semer ses melons en godets au début avril pour les repiquer ensuite au début mai, soit les semer directement en pleine terre au cours de la première quinzaine de mai. On peut même pratiquer les deux méthodes, ce qui donne l’avantage d’une production de fruits sur août et septembre.
Les pastèques aiment l’eau (leur nom anglais est d’ailleurs water melon) mais leurs feuilles sont petites et recouvrent peu le sol, elles n’entretiennent donc pas une humidité suffisante. Je ne les ai jamais arrosées, ce qui explique peut-être que les fruits des autres années étaient assez petits (ce qui n’est d’ailleurs pas vraiment gênant en soi). Cette année, j’ai été débordé par l’herbe (dans toute la zone des melons et des pastèques) et cette herbe a finalement été un gros avantage, elle a entretenu une forte humidité au sol, ce qui explique aussi en partie (en plus des conditions météo) la taille exceptionnelle des pastèques.
En marchant avant-hier au bord de la Loire à Orléans, mon regard a été attiré par un petit bateau attaché à la rive. En regardant de plus près, je me suis aperçu que le bateau prenait l’eau et qu’il y avait accroché au cordage un petit fanion, celui de la Banque Populaire.
Le parallèle avec la situation actuelle m’a paru saisissant : une société qui prend l’eau avec plein de gens dans ses cales et des banques au-dessus de la mêlée qui ne se mouillent pas.
Tout juste rentré de Bretagne donc. La Bretagne est une belle région, notamment le Finistère et ses côtes découpées.
Je n’ai pas été bon côté photos, ayant encore du mal à m’approprier toute la complexité des appareils réflex numériques et n’ayant sans doute plus, l’âge aidant (ou plutôt n’aidant pas), la vivacité d’esprit pour digérer les 281 pages de la notice technique. Mais bon, j’ai quand même réalisé quelques clichés et réussi à extraire quelques photos parmi les centaines dont la plupart seront éliminées ou sont déjà passées illico à la poubelle.
Je dois dire que je n’étais pas allé dans le Finistère depuis quelques années et que je n’ai pas retrouvé cette fois-ci les quantités d’oiseaux d’autrefois. Là aussi, comme ailleurs, on assiste à une diminution drastique des populations. C’est très net au niveau des passereaux mais ça l’est également chez les sternes et les limicoles.
Une petite balade à la pointe St Mathieu (à côté du Conquet) m’a permis d’observer d’assez près le cormoran huppé. Lui qui me semblait autrefois présent en grand nombre, m’a semblé en diminution.
Sur cette même pointe, j’ai pu voir d’assez près le pigeon biset qui est l’ancêtre de notre pigeon domestique et dont il subsiste encore, notamment sur le littoral breton, quelques populations sauvages se reproduisant sur les falaises maritimes.
Et puis, au détour d’un chemin, juste au moment de finir la balade, la vision fugitive d’une femelle de busard saint-martin en train de chasser les petits rongeurs ou quelques petits oiseaux.
On a beau être de gauche (ce que je revendique, personne n’est parfait), il faut bien l’admettre : le bilan des expériences collectivistes sur la planète s’est souvent avéré désastreux : exemple des 20 millions de morts politiques sous Staline. Quant à Mao, impossible de vous donner des chiffres. On ne sait même pas, à 10 millions de morts près le bilan humain du régime maoïste, c’est vous dire ! (et ceci sans compter les centaines de millions de Chinois victimes de lavage de cerveau et déstructurés dans leur mental).
Un livre très beau est paru il y a deux ans : il s’agit de « La rivière et son secret » de Zhu Xiao-Mei, auteure que les amateurs de musique connaissent bien car il s’agit d’une très grande pianiste. Zhu Xiao-Mei raconte dans ce livre son histoire personnelle dans la Chine de Mao et notamment son passage en centre politique de rééducation. Nul doute qu’il y a plus de larmes que de rires dans cette Chine-là et cela ressort admirablement bien de ce livre. A lire donc absolument.
Je ne ferai pas de cet ouvrage un rendez-vous littéraire mensuel comme nous en avons pris l’habitude sur ce blog car ce livre est relativement cher et je tiens à ce que ces rendez-vous voient la participation d’un maximum de personnes.
Au cas ou vous l’achèteriez, voici un petit marque-page à imprimer (accouplement de couleuvres vertes et jaunes que j’ai observé en Corse l’an passé)
Tiens, à propos de couleuvres, quand on ressort, très ému, de la lecture du livre de Zhu Xiao-Mei, on a une furieuse envie : celle de trouver encore quelques maoïstes français survivants (vous savez, ceux qui nous en ont fait avaler des couleuvres) et de leur faire bouffer « le petit livre rouge » de Mao-Tse Toung (qu’on aura, entre temps volé à la bibliothèque municipale du coin).
Triste record que celui qui va être battu cette année ! En effet, le nombre de suicidés dans les prisons va atteindre des limites jamais atteintes jusqu’ici. 90 suicides depuis le début de l’année, soit presque un tous les deux jours.
MAM vient de demander un rapport d’urgence.
Mais de qui se fout-elle ?
Des rapports, il y en a des tonnes et tous vont dans le même sens.
Le dernier rapport est tout récent, il date d’avril. Son auteur, le psychiatre Louis Albrand, est très en colère suite aux propos de la ministre de l’intérieur, comme l’a rappelé le dernier numéro du Canard Enchaîné : « La cause essentielle des suicides est la surpopulation ! Quand vous êtes à 8 dans une cellule de 2, que vous déféquez devant les autres, que l’odeur envahit l’espace tandis que vous mangez, que vous ne pouvez dormir car les autres mettent la musique, que toute intimité vous est refusée, vous ne pensez pas qu’il y a de quoi être poussé au désespoir et à la dépression ? »
Alors, quand on écoute ce conseiller de MAM expliquer d’un ton mielleux « Avec la modestie de ceux qui arrivent, nous voulons comprendre pourquoi ces détenus ont voulu se tuer et comment ils ont réussi », on a juste envie de leur faire bouffer, à lui et à sa ministre, tous les rapports qui ont été écrits sur le sujet.
Lors de ce stage fin juin/début juillet à Azay-le-Ferron en Brenne consacré aux papillons nocturnes, plusieurs espèces d’écailles ont été attirées par nos lampes. Parmi elles, l’écaille pourprée (rhyparia purpurata), appelée également écaille pourpre ou écaille mouchetée.
Comme chez de nombreuses écailles, c’est lorsque l’insecte ouvre ses ailes qu’il montre tout l’éclat de sa parure : les ailes antérieures jaune soufré parsemées de petites tâches noirâtres s’écartent et laissent alors apparaître le rose/rouge magnifique des ailes postérieures, leurs belle tâches noire et leur fine bordure frangée jaune.
Cette espèce autrefois commune se raréfie et semble devenue rare dans toute la moitié nord de la France. Elle aime les lieux ouverts, aussi bien secs que humides et c’est là qu’elle vole tard dans la nuit (elle n’est attirée par les lampes qu’après minuit).
Les oeufs vont être pondus par groupes d’une centaine sous les feuilles de ronce, de prunellier, de sauge des prés, de plantain, de centaurée, de pissenlit ou d’origan. L’espèce est donc assez éclectique et est adaptée à bon nombre de plantes. A l’automne, la chenille qui fait 1 cm de long va hiverner sur le sol. Elle grandira très vite au printemps, jusqu’à la taille de 5 cm, avant de se métamorphoser en juin.
Tiens, ça fait longtemps que je n’avais pas parlé de tomates sur ce blog ! Si vous croyiez avoir définitivement échappé aux articles sur ce légumes, c’est raté … car en voici un nouveau.
Cela a déjà été dit à plusieurs reprises sur ce blog : la récolte de graines de tomates ne peut se faire que s’il s’agit de variétés anciennes. Inutile de vouloir retrouver les caractères de la variété d’origine avec des graines issues d’hybrides F1, vous trouveriez à vos tomates des qualités différentes de celles que vous escomptiez. Ainsi, si la variété hybride d’origine était réputée résistante au mildiou, il y a peu de chance que vous retrouviez ce caractère à partir de votre propre récolte de graines.
Voici une petite expérience qui m’est arrivée et qui peut illustrer ces propos.
Pascale m’avait fait découvrir une cerise jaune succulente de son jardin. J’en ai récolté quelques graines. L’année suivante, alors que j’avais déjà fait mes propres semis, Pascale m’a appris qu’il s’agissait en fait d’une variété hybride. J’ai quand même mis en pleine terre deux plants, histoire de voir ce que ça allait donner (les hommes étant parfois aussi curieux que les femmes !).
Le premier plant donne des tomates cerises qui jaunissent bien, dont la peau est assez fine et dont le goût est plutôt bon.
Le deuxième plant donne des tomates complètement différentes, les tomates sont plus grosses, la couleur reste verte à peine teintée de jaune, la peau est très dure et le goût est très moyen.
Les deux graines ayant donné ces plants très différents sont pourtant issues du même fruit au départ. L’an prochain, je vais semer des graines de la première tomate que j’ai trouvée bonne mais rien ne me garantit que je vais pouvoir retrouver la même bonne tomate cerise jaune.
Il arrive aussi parfois que l’on ait des surprises avec des variétés anciennes. Thierry, que j’avais croisé lors du salon écobio de Besançon, m’avait donné à cette occasion quelques graines d’une variété de tomate africaine appelée « trèfle du Togo ». Je les ai semées, j’en ai gardé deux plants et j’ai donné les autres plants à des amis. L’un des pieds me donne de belles petites tomates rouges côtelées et qui correspondent bien à la description de l’espèce.
Le deuxième plant me donne des tomates de la même forme, sauf que toutes les tomates de la plante deviennent oranges à maturité et non rouges.
Il est certain que même les tomates anciennes ne sont jamais « fixées génétiquement » et qu’il existe des variations, souvent minimes, d’un fruit à l’autre. En étant observateur et en faisant preuve de beaucoup de rigueur, on peut mettre à profit ces petites variations, et obtenir, génération de tomates après génération de tomates, des fruits qui, à un moment donné, s’écarteront suffisamment de la variété type d’origine pour qu’on puisse alors parler de nouvelle variété. C’est ainsi que procédaient nos aïeux jardiniers.
Je me demande si l’évolution n’a pas franchi d’un seul coup un grand pas dans mon jardin en faisant apparaître spontanément ces fruits oranges. Nul doute que je vais conserver précieusement ces graines et les cultiver année après année jusqu’au moment où tous mes plants sélectionnés ne donneront que des fruits oranges. Je pourrai alors sans doute parler de la « trèfle du Togo orange ». A suivre donc.
La première vient du Népal. Oui, vous savez, le Népal c’est ce pays où l’on récolte 10 ans de prison si on tue une vache mais 10 jours seulement pour le meurtre d’une femme (info donnée par un lecteur du Monde hier). Le gouvernement népalais vient de décider de donner 50 000 roupies (460 euros) à tout homme qui acceptera d’épouser une veuve, ceci afin de briser l’ostracisme dont la gente féminine est victime, notamment en milieu rural. Une manifestation de femmes, qui refusent à juste titre que leur misère soit monnayée, a eu lieu hier à Katmandu pour s’opposer à ce texte de loi. Les manifestantes ont demandé à ce que l’argent soit plutôt utilisé à favoriser l’accès à la santé et à l’éducation des veuves et de leurs enfants. Un bel exemple de dignité venant de la part de ces femmes.
La seconde info, parue dans Rue 89, est ahurissante et, en cette époque de l’année, cela n’a évidemment rien à voir avec un poisson d’avril. Michael Bloomberg, maire de New York n’a pas trouvé mieux (« dans l’intérêt des contribuables » dit-il), pour débarrasser sa ville de ses SDF, d’offrir à tout pauvre qui en fait la demande … un billet d’avion vers n’importe quelle destination de la planète (pour peu que la personne ait dans ce pays un proche qui puisse l’accueillir). La mairie offre le billet simple mais évidemment pas le retour. Une famille de 5 personnes vient ainsi d’arriver à Granville dans la Manche et les 6 332 dollars du coût du voyage (y compris le train de Paris à Granville) ont été payés par la ville de New York. Le maire de Granville, qui fera tout pour accueillir cette famille dans de bonnes conditions, n’en est pas moins scandalisé par l’attitude du maire de New York qui, pour lui, rappelle celle du pouvoir français affrétant des charters d’immigrés en direction du Mali ou du Sénégal (bien vu la comparaison !).
OK, on peut être scandalisé dans le cas présent mais si on proposait d’envoyer certains de nos hommes politiques et médiatiques (tiens, un physicien politique pris au hasard par exemple) à l’autre bout de la planète pour un voyage sans retour, je crois que je finirais par trouver que l’initiative a du bon.
Vous aviez été, une fois de plus, très forts pour déterminer le nom des légumes de la première série et de la deuxième série des « devinettes potagères ».
Allez, une dernière série de légumes qui sortent une fois de plus du jardin à Dupdup.
Décidément, même en vacances, je vous fais bosser …
Joëlle et moi venons de passer deux jours dans le Valais en Suisse. Nous avons terminé ce très court séjour par un concert d’orgue donné à la basilique Valère dans la ville de Sion. La basilique est très belle, elle est construite en haut d’une colline et offre une belle vue sur la ville et les vignobles.
Sa construction date du 11ème siècle et l’intérieur est un mélange harmonieux d’art roman et d’art gothique.
L’orgue de la basilique Valère est le plus ancien orgue jouable au monde. Sa construction date du début du 14ème siècle, il a ensuite été agrandi en 1687 et vient de faire l’objet d’une restauration en 2004. Sa position dans l’église est étonnante, on dirait un nid d’hirondelle accroché au mur.
Il s’agissait d’un concert donné dans le cadre du festival international de l’orgue ancien et de la musique ancienne dont c’est la 40ème édition. Nous avons eu le privilège d’écouter l’organiste Georges Athanasiadès qui fêtait là son … 80ème anniversaire. Et comme des anniversaires peuvent en cacher d’autres, il y avait au programme des oeuvres de Henry Purcell, dont nous célébrons cette année le 350ème anniversaire de sa naissance et de Joseph Haydn mort il y a tout juste 200 ans.
L’organiste était accompagné sur certaines oeuvres (de Marcello, Vivaldi et Tartini) par un grand violoncelliste Roumain : Alexandre Morosanu.
Allez, faut que je vous avoue une chose : je me suis endormi quelques instants pendant le concert. Non pas que je m’ennuyais, bien au contraire, mais l’orgue et le violoncelle donnaient une telle atmosphère de sérénité dans l’église que je me suis senti bien … au point de piquer du nez.
L’association d’éducation à l’environnement dans laquelle je travaille utilise un terrain de 7,5 ha qui est d’une diversité exceptionnelle : 22 espèces de libellules, 137 espèces d’oiseaux observées sur une surface très restreinte, … La LPO Franche-Comté y effectue un suivi des populations d’oiseaux sous forme de séances de baguage d’oiseaux (7 séances par an).
Les résultats montrent bien la diversité du milieu naturel : le nombre d’espèces capturées (et relâchées après baguage des oiseaux) est supérieur de 50% à ce qui est observé dans les réserves nationales de Franche-Comté. Autant dire qu’on n’en est pas peu fier … !
Les séances de baguage des dernières années se sont singularisées par la capture du hibou moyen-duc, du coucou ou celle de l’autour des palombes. Cette année, trois mâles de gros-bec viennent d’être capturés en pleine période de nidification et il est probable que cette espèce niche désormais sur ce petit terrain.
Mais la plus grosse surprise de la semaine dernière a été la capture d’un pic cendré. Il s’agissait d’un jeune sorti du nid depuis peu. En 25 ans, le pic cendré n’avait été entendu qu’une seule fois (en juin 1994) et nous n’imaginions pas qu’il se reproduisait sur le site.
(un grand merci à Brigitte qui a réalisé cette photo)
Comme quoi, même en croyant avoir un oeil (ou une oreille) averti, nous côtoyons parfois, sans même nous en douter, de biens beaux trésors !
Je me rappelle qu’autrefois en été, on faisait des tas de conserves de haricots. Je n’en garde pas de bons souvenirs. C’était long et fastidieux et il faisait chaud dans les maisons à cause de la chaleur dégagée par le stérilisateur. Et puis les haricots perdaient de leur qualité gustative et de leur croquant.
Une vieille tante m’a donné sa recette à elle. Elle ne les stérilise plus, elle les met au sel. Enfin pas dans du sel, dans de l’eau salée plus exactement. C’est très simple. On blanchit les haricots une minute (c’est à dire qu’on les plonge dans de l’eau bouillante et l’on compte ensuite une minute à partir du moment où l’eau bout de nouveau). On les étale ensuite sur un linge propre. Quand ils sont froids, on les met dans un bocal et on les recouvre ensuite d’eau salée (125 g/l). Et puis on fait comme les vieux autrefois, on ajoute une feuille de chou avant de fermer le bocal (le chou est naturellement bactéricide, il empêche les haricots du dessus du bocal de noircir). Voilà, simple comme bonjour !
Je trouve un inconvénient à la méthode mais aussi deux avantages.
L’inconvénient, c’est que les haricots ne sont pas cuits et qu’il faut les sortir quelques heures avant le repas et les déssaler dans plusieurs eaux avant de les cuire (Joëlle les cuit 20 mn dans un grand volume d’eau, non salée, à la cocotte minute). On ne peut donc pas ouvrir un bocal de haricots à la dernière minute.
Le premier avantage est d’ordre gustatif, les haricots sont ainsi bien meilleurs que s’ils étaient en conserve ou congelés et ils gardent leur croquant. Le deuxième avantage est que l’on peut ne mettre dans l’eau salée qu’une poignée de haricots à la fois. Inutile donc d’avoir l’équivalent de cinq bocaux comme dans la stérilisation.
L’an passé, au printemps 2008, plusieurs personnes m’ont amené une grosse chenille afin que je l’identifie. A chaque fois, il s’agissait de la même chenille, impressionnante par sa taille énorme (10 cm environ).
La première fois qu’on me l’a apportée, je dois avouer que je suis resté sec et que je n’avais aucun nom à proposer. C’est avec le livre « Quel est donc ce papillon ? » que je suis tombé facilement sur le nom de l’espèce. Il s’agissait du cossus gâte-bois(Cossus cossus). En lisant le paragraphe concerné, je me suis vite rendu compte des dégâts importants que pouvait faire cette espèce dont les galeries au coeur des arbres peuvent faire 2 cm de diamètre. A chaque fois, j’ai relâché les chenilles en lisière de forêt au pied d’arbres qui leur étaient favorables (bouleaux ou saules marsaults) mais loin de mes pommiers et poiriers car j’ai lu que le cossus nourrissait une affection particulière pour ces deux arbres fruitiers.
Avec une chenille aussi grosse, je me demandais bien à quoi pouvait ressembler l’adulte. J’espérais bien voir cette espèce en 2008 car le nombre de chenilles semblait exceptionnel cette année-là. Mais aucun n’est venu voler le soir à la lueur de ma lampe.
Je désespérais donc … Mais voilà que lors de mon stage en Brenne il y a un mois, un adulte est venu se poser à côté de la lampe qui servait à attirer toutes sortes de papillons nocturnes.
Que dire sur cette espèce ? Les oeufs sont pondus de préférence sur des plantes nourricières (souvent des arbres dépérissants ou même déjà morts) sur lesquelles il y a déjà des chenilles de cossus. L’arbre attaqué se reconnaît à sa forte odeur de vinaigre (acide pyroligneux) due à la présence des chenilles.
Au départ, les larves s’attaquent à la partie périphérique de l’arbre (le phloème) mais en vieillissant (elles vivent de 2 à 4 ans) elles s’en prennent au coeur (l’aubier).
Ce qui est étonnant, c’est qu’avant de se métamorphoser les chenilles ont un comportement différent d’un individu à l’autre. Certaines quittent leur arbre à l’automne pour aller se faire une petite loge hivernale dans le sol et se métamorphoser ensuite au printemps. D’autres ne le quittent qu’au printemps, juste avant la métamorphose. D’autres enfin sont plus casanières et restent sur place dans l’arbre qui les ont nourries toute leur vie (peut-être ont-elles trop écouté la chanson de Brassens « auprès de mon arbre » ?).
Finalement, comme beaucoup de blogueurs sont en vacances et que la discussion sur le livre du mois sera probablement pauvre (sans compter que certains d’entre vous ont acheté l’ouvrage mais n’ont pas encore pris le temps de le lire), la discussion sur le livre « l’automne à Pékin » de Boris Vian est reportée au mardi 1er septembre. Désolé pour ce petit contre-temps.
Et comme chaque fois, si vous avez besoin d’un marque-page pour cet ouvrage, en voici un petit qu’il vous suffit d’imprimer.
CHICAGO
Il y a un an, j’écrivais un avant-propos à une série d’articles sur la musique de la fin des années 60. Vous pouvez relire cet article ancien avant de passer à la suite en cliquant ici (indispensable sans doute avant de continuer). J’annonçais dans cet article que la série en question commencerait le dimanche suivant. Et puis rien. Aucun article n’est paru. Il y a encore des filiations et des interactions entre les différents artistes de l’époque que j’ai du mal encore à percevoir et je crois que cela m’a arrêté dans mon projet sans doute trop ambitieux. Mais peut-être aussi que la musique rock ne se prête pas, ou très difficilement, à toute tentative de synthèse ou de classement.
Alors, je reprends ce projet de manière moins méthodique et sans vraiment de rapport avec ce que j’envisageais. Je vais parler dans les temps qui viennent de groupes qui m’ont marqué, sans respecter du tout l’ordre chronologique, sans aborder les différents courants musicaux (c’était mon idée de départ). Bref, ça va être un peu fouillis, je vais parler de différents groupes sans ordre particulier avec juste les nombreux souvenirs, très mélangés dans ma tête, qui me restent de cette époque. Peut-être que tout cela me paraîtra plus clair quand j’aurai fini mes différents articles. Mais aurais-je vraiment fini un jour (d’autant plus que je n’écrirai sur le sujet qu’un article de temps en temps) ? Il y a tant et tant à dire …
Il s’agit-là d’une époque lointaine, préhistorique presque aux yeux de certains. Parmi les personnes qui fréquentent ce blog, certains vieux comme moi étaient nés depuis belle lurette, d’autres n’avaient que quelques années et étaient encore dans les jupes de leur mère, d’autres enfin étaient en devenir et étaient encore – pardonnez-moi l’expression – « dans les sacoches à papa ».
La logique voudrait que je commence par Jimi Hendrix, la grande révélation de l’année 66. Lui qui a tant bouleversé le monde la musique … Et bien non, il y a tellement à dire que ça viendra plus tard. Et puis en ce moment, j’écoute Chicago, alors pourquoi ne pas parler de ce groupe ?
Le groupe s’appelait au départ Chicago Transit Authority mais dès le deuxième disque, il ne gardait que le nom de la ville dont il était issu.
Le groupe fut fondé dès 1966 par Terry Kath, guitare et chanteur, mais le premier disque (Chicago Transit Authority I) ne paraîtra qu’en 1969. Le succès de ce disque fut énorme et les plus vieux d’entre nous se rappelleront sans doute ce fameux « I’m a man » :
La musique de Chicago était surprenante à l’époque car le monde blanc du rock n’avait pas l’habitude d’utiliser « des cuivres qui claquent » comme dans la musique des Noirs. Par la présence de ces cuivres, la musique de Chicago reliait incontestablement le monde du rock à celui du jazz. Un autre titre très représentatif de cette musique à la section rythmique de cuivres puissante : « Questions 67 & 68 ». Désolé, mais la qualité technique de la vidéo laisse à désirer :
A partir de là, les disques s’enchaîneront les uns les autres, presque toujours des doubles albums et prendront les noms peu originaux de Chicago II, Chicago III, Chicago IV … Voici un extrait du Chicago II : « 25 or 6 to 4 » (décidément, Chicago a la passion des chiffres !) (le morceau date de 1970 mais il s’agit sur la vidéo d’un réenregistrement de ce titre célèbre en 1974) :
Aujourd’hui, ce groupe maintenant ancestral qui existe toujours, vient de publier son Chicago XXXII, c’est dire s’il a été prolifique pendant sa longue carrière. Mais de cette longue carrière de plus de quarante ans, on retiendra surtout la musique de la première décennie, Chicago se fourvoyant progressivement dans une musique de variétés un peu soupe épaisse, mais bien léchée et aux arrangements très soignés. Voici à nouveau le morceau « 25 or 6 to 4 » mais dans une version récente. C’est puissant certes, bien rodé, de la vraie artillerie lourde …
La mort du fondateur Terry Kath au début 1978 a accentué ce virage vers une musique de variété. Mais pourquoi a t-il fallu qu’il joue bêtement à la roulette russe ?