Et vive la Pologne !

Vendredi matin à la radio, un homme politique disait que la nouvelle directive Bolkenstein était une avancée pour notre pays, non seulement parce que le plombier polonais ne viendrait plus concurrencer notre plombier français mais aussi parce que le plombier français pourrait, lui aussi s’il est au chômage, aller travailler en Pologne.

Ce point de vue est choquant. D’abord parce qu’il laisse entendre que notre société se résume à un système économique dans lequel les gens n’ont qu’une valeur marchande et peuvent être déplacés comme des pions en fonction des besoins du marché. Mais aussi et surtout parce qu’il fait abstraction de la valeur humaine de la personne et des conséquences, sociales et familiales, qu’aurait la délocalisation de ce plombier au chômage. Qui, parmi les lecteurs de ce blog, accepterait de renoncer à sa vie familiale, à ses amis, à son quartier, à son village, pour aller travailler à plusieurs milliers de kilomètres ? Je n’en connais pas.

Mais allons jusqu’au bout du raisonnement de ce brave homme. Et si on appliquait la même méthode aux politiques ? Par exemple à tous ceux qui se retrouvent sans mandat parce que le peuple n’a pas voulu d’eux lors d’un scrutin ! Vous imaginer un organisme de type « Assedic » mais réservé aux hommes politiques, qui dirait à ces messieurs : « Monsieur, vous étiez sénateur, vous n’êtes plus rien, vous êtes sans travail politique. Si, dans les six mois, vous n’avez retrouvé aucun mandat, ne serait-ce que comme simple conseiller municipal dans un trou perdu en Haute-Saône (j’ai pris cet exemple au hasard, excusez-moi), nous vous proposerons une circonscription vacante en Pologne, où il vous faudra passer le stade de l’entretien d’embauche (les urnes). Vous avez évidemment le droit de refuser, mais deux fois seulement, sinon vous êtes rayé des Assedic (c’est-à-dire de la vie politique, à jamais)».

Et vive la Pologne où l’on pourrait envoyer tous ces beaux messieurs ! Je suis sûr que vous et moi aurions des tas de noms à proposer.

On a le droit de rêver, non !

Et vive la Belgique !

Dans mon avant dernier article sur la grippe aviaire, Roland a donné une info de tout premier ordre sur la possibilité de vacciner l’homme. Il écrit notamment « Et la vaccination des humains ? C’est envisageable d’autant plus qu’un labo belge a mis au point un vaccin universel contre toutes les variantes du H5, mais les grands groupes pharmaceutiques freinent des 4 fers car tout un pan de leurs juteux profits disparaîtrait ». Voilà encore une information qui apporte un éclairage nouveau sur la manière dont nos responsables politiques gèrent la crise.

Mais mon propos dans cet article n’est pas de parler de la grippe aviaire, mais de la Belgique. Roland nous a dit que le vaccin avait été mis au point par des chercheurs belges. Il y a une autre info qui est passée inaperçue ces jours-ci (les journaux étant accaparés par la grippe aviaire et les jeux olympiques), elle vient aussi de chez nos amis belges. En effet, la Belgique vient de devenir le premier Etat au monde à interdire la fabrication, le stockage, l’utilisation et le commerce de bombes à fragmentation.

Comme j’ai pris cette info dans lemonde.fr, voici des extraits de l’article que je viens de lire : « Réputées plus dangereuses que les mines, les bombes à fragmentation – ou bombes à sous-munitions – tuent plusieurs milliers de civils chaque année. Elles se présentent généralement sous la forme d’un cylindre métallique, sorte de miniconteneur, largué par un avion ou un engin d’artillerie. Lorsque la bombe explose, elle libère de nombreuses munitions plus petites. Entre 5 % et 30 % des engins n’explosent pas immédiatement, tuant et mutilant les civils qui les touchent longtemps parfois après les conflits.
Les Etats-Unis sont le plus gros producteur de ces armes, fabriquées dans 34 pays, sous plus de 200 formes. Selon Handicap International, les sous-munitions représentent une menace constante pour la vie quotidienne dans une vingtaine de pays. Elles auraient tué des milliers de personnes en Irak, au Kosovo et dans le Golfe, notamment. Deux millions de sous-munitions auraient été disséminées sur le champ de bataille irakien depuis 2003, affirme Human Rights Watch. »

L’article du Monde rappelle aussi que la Belgique avait déjà été la première, il y a quelques années, à bannir les mines antipersonnel, qui ont ensuite fait l’objet d’un traité international d’interdiction.

Il y aurait beaucoup à dire sur la Belgique, pas seulement sur les bières qui sont, sans conteste possible, les meilleures du monde mais aussi par exemple sur les socialistes de ce pays, à côté desquels les nôtres font vraiment très pâle figure. Il pourrait y avoir un article sur mon blog sur ce sujet dans les semaines qui viennent.

L’étau se resserre !

Lorsque j’ai commencé à raconter sur mon blog mes histoires d’oiseaux qui viennent manger sur ma main, mes amis ont commencé à s’inquiéter de ma santé et m’ont demandé si je n’allais pas servir de terrain au virus H5N1. J’avais répondu que j’aurais plutôt tendance à être atteint de la grippe à bière. Je croyais que ma réponse n’était qu’une boutade mais en buvant ce soir une bière de Munich, je m’aperçois qu’elle provient de B’aviaire ! Aïe, aïe, aïe, l’étau se resserre ! Et si mes amis avaient raison ?

A propos de la grippe aviaire (1)

Décidément, la grippe aviaire est à l’honneur ces jours-ci. De trop ? Pas assez au regard des risques encourus ? Je n’en sais trop rien et je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Toujours est-il que l’observation des oiseaux (qu’ils soient sédentaires ou migrateurs) est une activité qui me passionne et que, dans cette affaire, les oiseaux sauvages sont en première ligne et sont montrés du doigt. Cette histoire m’amène donc à quelques réflexions.

A priori, tous les oiseaux peuvent être atteints par le virus. Pourquoi alors ne parler que d’oiseaux migrateurs ? Surtout qu’il n’existe que très peu d’espèces strictement sédentaires, beaucoup d’espèces sont erratiques et se baladent de l’automne au printemps. Et puis, les populations migratrices sont largement en contact avec les populations sédentaires, et le virus, à partir du moment où il est présent quelque part, doit s’y répandre à la vitesse grand V et dans l’ensemble de la population d’oiseaux. Donc, première remarque : il n’y a pas à prendre des mesures différentes selon qu’il s’agisse de migrateurs, d’erratiques ou de sédentaires.

Examinons par ailleurs quelques chiffres dont on ne parle pas. Il faut savoir que le flot de migrateurs qui transitent entre l’Eurasie et l’Afrique est estimé annuellement à 6 milliards d’oiseaux. Ce flux migratoire est très accentué sur l’Europe occidentale et on peut estimer à peut-être un milliard le nombre d’oiseaux qui transitent par la France. C’est beaucoup à priori, mais réparti sur un territoire aussi vaste que la France … Sachant que tous ces oiseaux, pour la plupart petits, ne vivent que très peu (à mon avis, ça n’excède pas mille jours en moyenne toutes espèces confondues), ça voudrait dire, avec un calcul très rapide et plus qu’approximatif, que le nombre d’oiseaux qui meurent chaque jour en France est peut-être de l’ordre du million. Impressionnant, non ? Ces chiffres nous apportent un éclairage nouveau sur le problème de la grippe aviaire et sur l’impuissance de l’homme a pouvoir juguler une quelconque dispersion du virus, car il ne s’agit pas seulement de quelques oiseaux dont il faudrait se prémunir mais plutôt de l’ordre du milliard à l’échelle de notre seul pays. C’était la deuxième remarque.

Il y a surtout un autre aspect qui m’intrigue beaucoup, c’est le constat que les oiseaux retrouvés morts sont essentiellement des cygnes. Cela s’explique d’ailleurs très facilement, si l’on y réfléchit bien, car lorsqu’un cygne meurt, ça ne passe pas inaperçu et il est retrouvé dans quasiment 100% des cas (c’est le plus gros des oiseaux d’Europe et sa couleur d’un blanc pur, qui est rare dans la nature, ne passe pas inaperçue). Par contre, lorsqu’il s’agit d’un petit oiseau, le cadavre de celui-ci n’est quasiment jamais retrouvé, il disparaît toujours incognito. D’un point de vue statistique, si l’on part de ce constat mais aussi de l’hypothèse que tous les oiseaux, petits ou gros, peuvent être atteints par la maladie, on peut en déduire une conclusion intéressante. Car cela voudrait dire que pour un cygne retrouvé mort porteur du virus, il existe des milliers, voire des dizaines de milliers d’autres petits oiseaux qui meurent aussi de la maladie mais sans qu’on puisse jamais retrouver (et en plus, les petits oiseaux erratiques et grégaires du genre verdiers ou chardonnerets me semblent avoir infiniment plus de contact entre eux que n’en ont les cygnes). Fort de ce constat, le nombre de cygnes retrouvés morts pour cause de virus étant déjà actuellement de plus d’une centaine (135 simplement pour l’Iran), on peut extrapoler et imaginer que le nombre de petits passereaux morts pour la même raison est infiniment supérieur. Ce qui voudrait dire que la grippe aviaire est déjà largement répandue, au moins dans les pays où les cygnes ont été découverts. C’était la troisième remarque.

Voilà, les chiffres énumérés ci-dessus peuvent nous donner un peu le vertige et nous foutre la frousse car on imagine l’ampleur que peut prendre très rapidement le phénomène. Mais, les mêmes chiffres peuvent au contraire nous rassurer car s’il existe déjà une centaine de cygnes morts de la grippe aviaire, et donc à fortiori au moins des dizaines de milliers de petits oiseaux décimés par le même virus (peut-être même déjà autour de nous), il y a peut-être aussi matière à être optimiste car nous ne sommes toujours pas atteints.

Tout cela me parait très complexe. En tous les cas, les mesures draconiennes qui sont prises actuellement par la plupart des pays occidentaux me semblent être décidées en haut lieu sans tenir compte de la réalité de terrain (nombre réel d’oiseaux, dynamiques de population, différents types de migrations, mouvements saisonniers, …). Comment par exemple peut-on ignorer le risque dû aux chats qui prélèvent chaque année en France cinq millions d’oiseaux, dont une partie aux postes de nourrissage hivernal où viennent se nourrir des migrateurs venant des pays plus au nord ?

Enfin, que dire du comportement des pouvoirs publics qui me semble très incohérent : avez-vous remarqué que nous n’avons plus du tout entendu parler de la grippe aviaire en décembre ? Il fallait bien vendre les volailles en période de fête, non ! Et pourquoi avoir prolongé de quinze jours la chasse aux grives et aux merles dans certaines régions françaises alors qu’on nous raconte que les manipulations d’oiseaux morts présentent un risque susceptible d’engendrer ni plus ni moins qu’une pandémie au niveau de toute la planète ? Légèreté d’un côté, moyens lourds et disproportionnés de l’autre ?

J’avoue que je suis un peu perdu mais garde un certain scepticisme quant aux infos qui sont distillées dans les médias. Alors, si vous avez des avis sur la question … !

Vladimir Vissotski, l’écorché vif

Il y a un chanteur dont il me faut absolument parler, tant il occupe une place particulière et marginale dans la chanson, et tant il a marqué son pays natal, la Russie, par son passage éclair, tel un météore.

Mort à 42 ans en 1980 d’une crise cardiaque, après de nombreux excès dus à l’alcool et au tabac, Vladimir Vissotski a été découvert par hasard : après avoir composé des chansons plutôt confidentielles, un ami décide de l’enregistrer. La cassette est alors copiée et colportée, de main en main, « sous le manteau » dans toute la Russie. C’est à ce moment que débute sa courte mais extraordinaire carrière de chanteur (il a été écouté par des millions de russes), boostée par le fait que toutes ses chansons, trop politiques, ont été officiellement interdites et, par réaction, se sont mises à circuler partout, tant elles reflètaient le triste sort et le quotidien de la population russe, alors sous emprise communiste.

C’est au début des années 80 que j’ai découvert Vladimir Vissotski. Il y a plus de vingt ans, Joëlle est tombée sur une émission de Bernard Pivot au cours de laquelle était invitée la veuve de Vladimir, l’actrice française Marina Vlady (qui avait été mariée avant à Robert Hossein et qui épousera après la mort de Vladimir, Léon Schwartzenberg). Dans cette émission, un reportage étonnant montrait Vladimir hurlant sur sa guitare.

Le mot « écorché vif » est celui qui sied le mieux à ce poète. Il m’est impossible de décrire l’impression que me laisse à chaque fois l’écoute de Vladimir Vissotski. C’est pourquoi je préfère citer Marina Vlady : « Cette voix que l’on ne peut confondre avec aucun autre. Poète violent et rare, les consonances des mots s’entrechoquent et donnent encore plus de force au cri… Il peut hurler comme un loup blessé, puis chanter l’amour avec douceur et tendresse, crier son indignation, sa colère, son désespoir en s’arrachant la glotte ou passer du ton gouailleur des faubourgs au lyrisme le plus pur. Ceux qui l’ont entendu chanter, qui l’ont vu jouer, ne peuvent oublier l’émotion ressentie. ».

Le disque « le vol arrêté » paru aux éditions du Chant du monde, est le plus beau témoignage discographique de l’œuvre de Vladimir Vissotski. Les textes sont en russe mais le livret est magnifique, il présente une très belle traduction et on arrive à peu près à suivre les paroles. Mais attention, l’écoute n’est pas facile, on n’en ressort pas indemne car la voix est dure, rauque, rapeuse (accentuée par le caractère un peu guttural de la langue russe), on ne peut rester indifférent à une telle manière de chanter. Les textes sont souvent d’une noirceur absolue (il suffit d’ailleurs de lire la traduction des titres pour se faire une idée : « les cabans noirs », « à l’hôpital », « le vol arrêté », « l’écho fusillé », « la poursuite », « la demeure étrangère », « la voile déchiré », « l’ornière », « la chasse aux loups », « l’homme fini »).

Ceux qui aiment les choses lisses, un peu aseptiques, passeront leur chemin. Quant à ceux qui aiment les émotions fortes, ce disque est pour vous … !

Des oiseaux, en veux-tu, en voilà ! (4)

Il y a trois jours, j’avais annoncé un scoop, en disant qu’une quatorzième espèce était venue sur ma main. Je n’avais pas dit le nom mais fait saliver quelques-uns en disant simplement que c’était encore plus invraisemblable que le geai, le pic épeiche ou l’écureuil. Voilà donc l’histoire, telle qu’elle s’est déroulée.

En même temps que je nourris des oiseaux avec du tournesol, des noix ou des noisettes, je mets un peu de déchets de viande sur le terrain derrière la maison et j’ai l’habitude d’avoir comme hôte principal la buse variable, accompagnée parfois de la pie bavarde et de la corneille. Cette année, les buses ont beaucoup plus faim que d’habitude (les centres de soins pour rapaces de Lons-le-Saunier ou de Lyon regorgent cet hiver de buses maigres et épuisées) et j’ai eu la surprise de voir, jeudi de la semaine dernière, onze buses en même temps sur les déchets de viande. Je n’avais jamais attiré autant de buses depuis l’hiver froid de 1986.

Dans la journée, une idée un peu saugrenue m’est venue : et si je mettais de la viande sur ma main, est-ce que l’une d’entre elles oserait venir ? J’ai appelé Michel (avec qui j’avais déjà prévu de faire des photos de petits passereaux le lendemain) en lui disant que j’allais peut-être tenté d’attirer la buse sur ma main. Je suis allé m’acheter une paire de gants (j’aurais bien essayé mains nues, mais Joëlle s’y est formellement opposée !).

Le lendemain matin, Michel s’est installé dans son petit affût, à quelques mètres du mien (je rappelle que je suis planqué dans un abri en toile, que je laisse dépasser mes mains pleines de nourriture et que j’ai fait une ouverture dans la toile pour voir les oiseaux à 30 cm de mes yeux). Au bout d’une heure environ, une première buse est arrivée et a mangé un peu de nourriture que j’avais mise au sol. Et puis la pression a augmenté, d’autres buses ont commencé à tourner. L’une d’elles est enfin venue sur la mangeoire à un mètre de moi. Quand elle a eu fini de dévorer le petit morceau de viande que j’avais mis, elle est venue d’un seul coup sur ma main. Séquence émotion ! La buse est peut-être restée deux ou trois minutes sur ma main. Je ne me rappelle pas vraiment des détails, j’étais un peu dans un rêve. Je n’ai pas gardé l’impression d’un oiseau lourd, je ne me rappelle pas non plus avoir senti ses serres.

Michel a fait trois photos. On avait prévu un cadrage beaucoup trop serré, il aurait fallu un 135 mm plutôt qu’un 200. Michel devait donc attendre que la buse se baisse de temps en temps pour avoir dans le viseur, à la fois la main et l’oiseau. Petit problème d’exposition ou d’accus qui avaient du mal à recharger par le froid, les trois photos sont plutôt très sombres. En voici donc une, à titre de document !

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Mon histoire d’oiseaux sur la main est sur le point de s’achever, au moins au niveau du récit, car je continuerai cette activité qui m’a passionné tout un hiver. Il y aura peut-être encore une ou deux nouvelles espèces d’ici la fin de l’hiver (j’espère que le gros-bec viendra ce week-end) mais avec un rapace aussi spectaculaire que la buse, je crois que la limite est atteinte. Mais bon, il y aura encore au moins un petit « article-bilan » en fin d’hiver !

Le chevreuil et la fourmi

Mon article intitulé « la retraite offensive du météorologue » et la réaction à cet article de Roland, avaient permis d’aborder un problème plus général, celui de la responsabilité des scientifiques dans les informations mises (ou non mises) à disposition du public.

Aujourd’hui, des tas de rumeurs circulent, sans réel fondement scientifique, et arrivent à s’installer parfois durablement dans le public. Ainsi, on entend parfois dire (il n’y a encore pas si longtemps à la radio) que des espèces disparaissent de la planète mais qu’il en a toujours été ainsi. Il doit y avoir probablement des milieux scientifiques autorisés (comme dirait Coluche) qui cautionnent ce genre d’affirmation. Effectivement, vu sous cet angle, l’affirmation est vraie. Simplement, il y a aujourd’hui une espèce animale qui disparaît toute les vingt minutes de la surface du globe, ce rythme n’a donc aucune mesure avec ce qui se passait pendant les périodes géologiques passées car on considère qu’il est aujourd’hui, au minimum, cent fois plus rapide. On est dans la même erreur de raisonnement que pour les changements climatiques, à propos desquels certains disent encore très facilement qu’il y a toujours eu des excès climatiques – ce qui est vrai – mais oublient de préciser que c’est la fréquence de ces excès qui augmente à la vitesse grand V.

Mais revenons à nos espèces, qu’elles soient animales ou végétales et dont la survie est aujourd’hui – au moins pour certaines – très compromise. D’une manière générale, l’homme est peu attentif à ce qui l’entoure et, à moins que ne disparaissent de grosses espèces comme le cerf ou le sanglier, ne se rendrait pas compte des disparitions de toutes petites bestioles qui font partie intégrante de son environnement. Les habitants de nos villages se sentiraient probablement concernés par l’éradication complète du chevreuil mais seraient complètement insensibles à la disparition d’une espèce de fourmi.

Or, il n’y a pas d’échelle de valeur à appliquer au monde vivant. Au regard de la vie même, aucune espèce n’est supérieure à une autre (même si l’homme croit pouvoir s’affranchir des lois de la nature). Il faut aujourd’hui considérer que la disparition de n’importe quelle espèce, qu’elle soit animale ou végétale, ou qu’il s’agisse même d’un hybride naturel comme la fougère d’Albert, est un drame irréparable. Une espèce qui disparaît, c’est une espèce disparue à jamais ! Une espèce qui est rayée de la carte toutes les vingt minutes, c’est un coup de poignard que nous recevons en pleine panse toutes les vingt minutes. Certains trouveront dommageables que certaines espèces disparaissent en raison de la place qu’elles occupaient dans l’écosystème et les équilibres naturels. Ce n’est pas là l’essentiel. Les êtres vivants n’ont pas à justifier leur existence par une quelconque utilité. Ils existent tout simplement.

Le miracle de la vie est la seule idée forte qui devrait nous guider en ces temps troublés. Regardons donc l’insignifiante fourmi avec le même regard que celui porté sur le chevreuil qui galope dans le pré.

Des oiseaux, en veux-tu, en voilà ! (3)

Résumé des épisodes précédents : dans un premier article intitulé «des oiseaux en veux-tu, en voilà», j’ai relaté comment, en l’espace d’un week-end, quatre espèces d’oiseaux sont venues manger sur ma main, alors que je les observais, à bout portant, les yeux collés à la vitre (sittelle, mésanges charbonnière, bleue et nonnette). Les 5 et 6 novembre marquaient donc le début d’une véritable aventure et, dans l’article suivant (épisode n°2), j’ai parlé des belles surprises qui m’attendaient (je dis bien « surprise » car comment imaginer que des oiseaux aussi farouche que le geai et le pic épeiche + un mammifère : l’écureuil) deviennent aussi familiers et viennent eux aussi manger dans la main.

Mésange

Dans l’article d’aujourd’hui, il n’y rien d’extraordinaire à dire, si ce n’est que la liste s’allonge progressivement au fil des semaines. Six nouvelles espèces de passereaux sont venus picorer des graines au creux de ma main : l’accenteur mouchet (qui n’est venu qu’une seule fois), le verdier (9 fois), le pinson du nord (deux fois seulement), la mésange boréale (qui vient en permanence, déjà plus de mille cinq cent fois) et puis les deux petits derniers, arrivés tout récemment : le tarin des aulnes (voir photo ci-dessous) et le chardonneret.

Tarin

Tout ça nous amène à treize espèces au total. Enfin quatorze exactement, car la dernière est de taille mais je ne me résous pas encore à en parler aujourd’hui. Je suis encore sous le coup de l’émotion et il me faut un article complet pour décrire ce qui est arrivé vendredi dernier. Alors, patience, vous saurez tout dans un ou deux jours car je dois dire que j’attends le développement de la pellicule diapos pour demain ou après-demain. Eh oui, on a les moyens qu’on se donne, et je me suis attitré les services d’un photographe de choc en la personne de mon ami Michel G (qui avait déjà photographié le pic épeiche dans le précédent article de la série et qui est également l’auteur des deux photos de cet article). Il était là, camouflé dans son affût, lors de la scène de vendredi dernier et a pu prendre trois clichés. Je n’en dis pas plus, mais imaginer l’oiseau dont je parle sur ma main, c’est encore plus incroyable qu’imaginer le geai, le pic épeiche ou l’écureuil !

A très bientôt donc pour la suite de cette série.

Le chêne de Noirefontaine, digue digue dondaine !

Depuis le début de l’hiver, j’ai vu circuler des tas de mails concernant le projet d’abattage d’arbres sur la commune de Noirefontaine, dans le secteur de Montbéliard (de St Hippolyte plus exactement). Ce projet d’abattage visait en particulier un très vieux chêne remarquable, qui borde un chemin et gêne le passage de gros engins (contrairement au « vieux chêne » de Brassens qui « vivait à l’écart des chemins forestiers, ce n’était nullement un arbre de métier … »). Le maire du village, peut-être tout simplement parce qu’il ne comprend pas vraiment qu’un vieil arbre plusieurs fois centenaire fait aussi partie du patrimoine communal, au même titre que le serait une vieille fontaine ou un monument, a longtemps maintenu son projet. Je n’ai pas signé la pétition qui a circulé (qu’aurait valu une signature de plus ?) mais j’avais envie d’apporter une contribution minime, et surtout différente, à la lutte contre le projet. Un soir, j’ai pris ma plume, enfin plutôt le clavier, et tapé un petit texte consacré à ce vieux chêne. Et puis les semaines ont passé…

J’ai appris récemment que le vieux chêne, contrairement aux autres arbres visés par le projet, serait épargné (ça reste au subjonctif, est-ce si certain que ça ?). Finalement, même si mon texte est très imparfait, je préfère le publier sur mon blog plutôt que de le laisser dormir au fond de mon ordi. Car d’autres arbres de bords de route sont menacés en Franche-Comté et le combat demeure.

Ce texte est écrit un peu comme une chanson, avec un refrain, mais je n’ai pas les capacités d’écrire une petite musique et laisse à la municipalité de Noirefontaine le soin de le faire. En scie majeure ou en scie mineure ?

Aux arbres, citoyens !

Dans le secteur de Montbé
Des arbres vont tomber,
Décision malheureuse !
Parmi eux, un vieux chêne
Va passer sous la chaine
D’une gross’ tronçonneuse.

Aux arbres citoyens !
Le chêne, ce doyen
Va-t-il donc rendre l’âme ?
Ce vieil arbre débonnaire
Plusieurs fois centenaire,
Va périr sous la lame.

Le chên’ de Noir’fontaine
Digue digue dondaine
Est-c’ que nous le gardons ?
Digue digue dondon

« Faut élargir la route,
Vaill’ que vaill’, coût’ que coût’
Mais l’arbre nous fait chier ! »
Alors, pour le trafic
Des camions et leur clique,
Il faut le sacrifier !

Aux arbres citoyens !
N’y a-t-il pas moyen
D’empêcher ce carnage ?
Pour la terre, notre mère
Opposons-nous au maire,
Evitons l’abattage !

Le mair’ de Noir’fontaine
Digue digue dondaine
Est-c’ que nous le vidons ?
Digue digue dondon

Ce chêne est un vieil homme
Aux racines difformes,
Il a l’air d’un vieux sage.
Le maire est un autr’ homme,
Son cœur n’a pas de forme :
Triste sir’ d’un autr’ âge !

Aux arbres, citoyens
Ce chêne, c’est notre bien.
Il va être sanglant,
Mais ses fruits resteront,
Car toujours nous serons
Gouvernés par des glands !

Moralité : (s’il y en a une !)
Les gens de Noir’fontaine
Digue digue dondaine
Sont pris pour des dindons
Digue digue dondon.

Brassens, bluesman ?

En ce moment, comme j’ai la gorge un peu enrouée depuis plusieurs semaines, je ne peux pas m’exercer sur les chansons de Brassens (et en plus, Stéphane m’a emprunté ma seule guitare … pour le concert de la Nef des Fous qui a lieu ce soir). Plusieurs semaines sans être accompagné des chansons de Georges, c’est un peu dur, moi qui en ai fait mon quotidien ! Alors, j’en profite pour réécouter les disques du maître, chose qui ne m’arrive pas très souvent. A leur écoute, plusieurs commentaires me viennent et ça me donne envie d’écrire quelques articles à ce propos. Il pourrait donc y avoir plusieurs articles sur Brassens dans les semaines qui viennent. Oui, je sais, je m’étais promis de parler de plein de gens peu connus (Louki, Caussimon, Haillant, Jonas, Bertin…) avant d’évoquer Brassens. Mais je suis désolé, j’y reviens toujours et inlassablement. Et puis, j’ai encore du temps pour parler des autres (d’autant plus que vous avez été plusieurs à souhaiter longue vie à mon blog).

Brassens n’a jamais écrit de chansons vraiment tristes, l’humour finit toujours par l’emporter, même – et surtout – lorsqu’il parle de la mort, qui est son thème de prédilection (« les funérailles d’antan », « la ballade des cimetières » , par exemple, regorgent de traits humoristiques). Même dans la chanson « le testament » qui est un sujet grave et qui compte quelques passages très noirs (« je serai triste comme un saule », « est-il encore debout le chêne ou le sapin de mon cercueil ? », « me v’la dans la fosse commune, la fosse commune du temps »), Brassens ne peut s’empêcher de prendre les choses un peu à la rigolade, comme s’il faisait la nique à la mort, en émaillant son texte de mots d’esprit et de propos ironiques. Si l’on excepte « Pensées des morts » que Brassens a mis en musique tardivement (mais dont le texte superbe est de Lamartine), les très rares chansons foncièrement tristes qu’il a écrites lui-même datent toutes de ses débuts de chanteur.

Parmi ces rares chansons, il y en a une qui retient particulièrement mon attention, il s’agit du « fossoyeur » qui figure sur son tout premier disque. La chanson est bouleversante, c’est une véritable complainte, complainte de celui qui refuse la mort et ne peut se résoudre à faire ce triste travail qui est d’accompagner à la fosse ses « clients ».

Mais au-delà des paroles, c’est aussi la musique qui me frappe. Elle colle si bien au texte, elle est si évocatrice, avec son rythme lancinant, qu’on imagine même le décor de la chanson : au bord d’une tombe, un pauvre fossoyeur égrène quelques notes et paroles tristes. A chaque écoute, la chanson me fait immanquablement penser à un blues. D’abord par sa noirceur et sa tristesse sans fond, par la sobriété de la ligne mélodique et par un très bel accord de La7M qui souligne ce sentiment de tristesse. Cette impression est peut-être renforcée par le fait qu’on y trouve les trois accords classiques du blues (Mi7, La7 et Si7).

Mais c’est surtout par l’ambiance générale de la chanson, son côté plaintif et résigné (on a l’impression que tout le poids du monde pèse sur les épaules de ce fossoyeur), que cette chanson s’apparente vraiment à un blues, peut-être pas d’un strict point de vue musical, mais en tout cas par l’esprit. Bien sûr, le blues ne peut pas se restreindre à ce côté plaintif et résigné. C’est vrai. Mais je fais surtout référence à la première période du blues, celle qui a vu naître les génies de Robert Johnson, Blind Willie McTell ou Skip James (oui je sais, vous n’étiez pas nés … moi non plus) dans les années 20 ou 30 et non du blues tel qu’on l’entend aujourd’hui, avec ses longs solos de guitare électrique, mis à la sauce du public blanc par des gens de talent que sont John Mayall (qui a formé Eric Clapton. Au fait, le saviez-vous, Mayall passe à Besançon le 23 mars) et par les Stones.

Mais revenons à la chanson. Ce fossoyeur, on l’imagine aussi très solitaire (même si Brassens parle des copains qui « s’amusent de moi, y’m’disent mon vieux par moment, t’as une figure d’enterrement ») ! Là aussi, il y a encore un autre point commun car le blues aussi est une musique de solitaire (contrairement au jazz, et encore plus au gospel, également nés en Amérique, qui sont avant tout des musiques communautaires et collectives).

Alors Brassens, bluesman ? Ce concept vous choque-t-il ? Mon ami Vincent va-t-il encore dire que j’ai fumé la moquette ? Quelqu’un a-t-il un avis sur la question ?

Changements de comportements alimentaires chez les oiseaux ?

Depuis quelques années, je remarque quelques bizarreries chez nos amis les oiseaux.

En 2003, pendant la canicule, j’avais d’abord été surpris de voir disparaître des tomates, mangées essentiellement par les merles mais aussi par les mésanges. Au cours de l’été 2004, j’ai remarqué le même phénomène, mais de manière nettement moins forte. En 2005, été à nouveau très chaud, tous les petits fruits du jardin disparaissent dès le mois de juin : les framboises, les cassis, les raisins et même les groseilles acides. Dès le début juillet les premières tomates cerises sont, elles aussi, dérobées par des voleurs ailés qui sont encore les mêmes : merles et mésanges surtout auxquels s’ajoutent quelques fauvettes. Partout, les jardiniers franc-comtois, qu’ils habitent en milieu rural ou en milieu urbain et périurbain, se sont plaints de la même chose. Question : au cours de la canicule de 2003, certaines espèces d’oiseaux auraient-elles acquis de nouveaux comportements alimentaires ? Et pour quelle raison : manque de nourriture ? manque d’eau ?

Autre phénomène constaté au cours de cet hiver : au poste de nourrissage pour oiseaux, plusieurs espèces ont des comportements inhabituels. Ainsi, alors que je nourris, comme chaque hiver, des buses avec des déchets de viande, j’ai eu la surprise de voir, à de très nombreuses reprises, d’autres espèces manger la viande : le merle, le pic épeiche et la sittelle. Je n’avais jamais observé ce comportement. Autre constatation : le tournesol fait lui aussi de nouveaux adeptes : d’abord le pic épeiche mais surtout le merle noir qui d’habitude ne se nourrit pas de graines (ou alors peut-être en quantité très limitée). Actuellement, derrière chez moi, onze merles passent leur journée entière à manger du tournesol. Etonnant, non ? Les relations entre les oiseaux changent aussi du fait de ces nouveaux comportements. Avant, lorsque je mettais du tournesol par terre, il y avait toujours une armée de verdiers, tarins et chardonnerets qui occupaient tout l’espace et qui empêchaient, par leur nombre, les autres espèces d’approcher. Depuis quelques jours, ce sont les merles qui occupent l’espace central, s’accaparent une bonne partie de la nourriture, ne laissant qu’un peu de place aux autres. Est-ce que ce nouveau comportement hivernal est en relation avec un manque de nourriture général dans la nature ?

Rappelons-nous qu’à l’automne dernier, il n’y avait aucune baie dans les haies, aucun fruit aux arbres (la plupart des noix et noisettes étant même vides) et peu de graines sur les plantes. Ce manque de nourriture explique probablement la quasi-disparition de certaines espèces au cours des dernières semaines. Il me semble par exemple que les pies (espèces très sédentaires) sont soudainement devenues plus rares.

Avez-vous remarqué, vous aussi, des changements de comportements alimentaires identiques ? Ou des changements d’attitude au poste de nourrissage ?

Maxime et les chansons du Maître.

Hier soir, Maxime Leforestier était à Besançon au Kursaal pour interpréter les chansons de Brassens. En arrivant plus d’une demi-heure avant le spectacle, j’espérais être dans les premiers rangs mais la salle était ouverte et une bonne partie était déjà pleine (la soirée fonctionnait à guichets fermés). Je me suis donc trouvé relégué au 20ème ou même peut-être au 30ème rang.

Une voix d’aéroport (mais en moins sexy, très monocorde, presque déprimée et sans même l’accent franc-comtois de circonstance) nous a demandé d’éteindre nos portables. La lumière a diminué progressivement puis Maxime est arrivé. Tenue simple, sourire chaleureux, très détendu, à l’image même du concert qui allait suivre.

Avec sa seule guitare pour accompagnement, il a entonné la première chanson « le temps ne fait rien à l’affaire ». A partir de la deuxième, la soirée s’est déroulée telle une loterie : les spectateurs choisissaient un nombre de 1 à 99 et Maxime chantait la chanson correspondante. Il y a bien sûr quelques inconvénients mineurs à cette méthode aléatoire (les 10 premières chansons étaient presque sur le même rythme, il n’y a eu aucun rythme de valse, quasiment aucune chanson des disques 7,8, 9 et 10 de Brassens n’a été tirée au sort). Mais la méthode a surtout beaucoup d’avantages. Elle permet surtout d’écouter des chansons peu connues et même rares (sur scène, Brassens lui-même chantait beaucoup de chansons connues car il n’était pas sûr que les autres soient appréciées). Cette méthode aléatoire nous a donc permis d’apprécier ou de réapprécier des chansons que l’on pourrait qualifier de petites histoires mineures (« les lilas », « l’amandier », « la fille à cent sous »), d’autres grands textes que Brassens lui-même n’aurait peut-être pas oser chanter sur scène (notamment l’une de ses plus belles chansons « le blason ») mais aussi des chansons de la dernière période, celle où Brassens est, à mon avis, un peu désabusé, notamment par rapport au sexe féminin (« si seulement elle était jolie » et « les casseuses »).

Il y a eu un moment très drôle lorsque Maxime a refait l’histoire de la chanson « voir le nombril de la femme d’un flic » en chantant deux autres versions antérieures : « Carcassonne », dont le texte est de Gustave Nadaud, et surtout « la chaude-pisse » que Brassens, avec un humour de potache, avait composé pour ses copains de chambrée lorsqu’il était au STO en Allemagne. Nombreux rires dans la salle !

Beaucoup de spectateurs savaient les textes par cœur, c’était un public de connaisseurs qui a repris en chœur plusieurs refrains. A ce propos je mettrais un petit bémol, non plutôt un gros, à la chanson « le roi des cons », la seule de toute l’œuvre chantée par Brassens que je n’aime pas du tout (ce n’est pas du tout à cause des paroles, que j’apprécie), et que Maxime n’arrive pas à rehausser, bien au contraire (il la chante sur un rythme un peu trop lent et même cassé, ce qui fait que la reprise des paroles par le public tombe un peu à plat). Enfin, ceci est un avis très personnel. A ce petit détail près, j’ai adoré le concert.

Maxime a un très grand respect pour l’œuvre et les musiques de Brassens. La voix est nuancée et très chaleureuse. Le tempo est généralement plus lent que dans les enregistrements de Brassens, ce qui permet de prendre un peu plus de temps pour savourer les paroles. Le texte est évidemment respecté … à un détail près : dans la chanson « la fille à cent sous », Leforestier remplace le prénom de Ninette par Nina, et en insistant sur ce prénom : nul doute que Maxime connaît une Nina qu’il identifie à l’héroïne de la chansonnette. Au total : 29 chansons dont je vais mettre la liste dans les jours qui viennent dans un commentaire lié à cet article. Leforestier aime Brassens, ça se sent tout au long du concert. Remercions-le pour contribuer ainsi à faire vivre l’œuvre du maître, vingt cinq ans après, notamment auprès de publics plus jeunes.

Il paraît que Maxime repasse ce printemps, en juin à Besançon à Micropolis, et je ne sais trop quand à Baume-les-Dames. Quelqu’un connaît-il les dates ?

Des oiseaux, en veux-tu, en voilà ! (2)

La semaine dernière, j’ai relaté la première partie de cette petite aventure qui a commencé le 5 novembre avec mes copains les zoziaux. Petit rappel : à la fin du premier week-end, sittelles, mésanges charbonnières, bleues et nonnettes, ont pris l’habitude de venir manger sur ma main pendant que je les observe, le nez presque collé à la vitre de la cuisine.

L’aventure continue le week-end suivant avec une très grosse surprise : le jour du 11 novembre, un pic épeiche est venu se poser sur la fenêtre (habituellement, il vient y prendre quelques noix par semaine) et s’est approché à 30 cm de moi. Après son départ, j’ai aussitôt mis deux noix au creux de ma main, en plus du tournesol. Dans la matinée, il est revenu (enfin, elle, c’était une femelle). L’attente a été un peu longue, il est resté un quart d’heure à tourner autour de la main avec de longs moments d’immobilisation et puis, d’un seul coup le voilà sur la main. Je pensais qu’il allait prendre la noix et aussitôt l’emmener, mais non, il s’est mis à taper avec force sur la noix. Celle-ci a cédé assez facilement et le pic s’est mis à la décortiquer au creux de ma main, je sentais ses griffes, j’avais le palpitant qui cognait, ça a été un grand moment émotionnel pour moi, d’autant que la scène a peut-être duré trois minutes (mais je dois dire que dans ces circonstances, je n’ai plus vraiment la notion du temps).

Le 19 novembre, autre régal pour l’œil, un écureuil (assez sombre) est venu sur ma main. Il a eu du mal à trouver la nourriture et m’a mordu deux fois les doigts en essayant de tirer dessus mais il s’est assez vite rendu compte qu’un Dupdup ce n’est pas très comestible. L’écureuil n’a été qu’une demi-surprise car je l’observais régulièrement sur le rebord de la fenêtre, et j’avais déjà habitué un écureuil à grimper sur moi (y compris sur ma tête) il y a 6 ou 7 ans (voir ma galerie photo, image 15 http://www.leblogadupdup.org/gallery/ecureuil/ecureuil-15.jpg).

Autre très grande surprise : le 16 décembre au soir, je dis à quelques amis que je m’attends à la visite du geai, tellement il a une attitude bizarre en fixant ma main, à distance, plusieurs minutes d’affilée. Le lendemain matin, au lieu de continuer à refroidir la maison en laissant continuellement la fenêtre ouverte (on est quand même en hiver et Joëlle est un peu frileuse) je décide d’aller dans mon affût à côté de la maison et de laisser dépasser une (ou deux) mains pleine(s) de tournesol et de noix. J’ai fait un trou dans la toile au niveau des yeux et je peux ainsi voir tout ce petit monde à trente centimètres. Mieux qu’une télé ! Tous les oiseaux du coin ne prennent pas ombrage du changement de situation et adoptent très vite ce nouveau lieu. Au bout de quelques dizaines de minutes seulement, un gros truc se pose sur ma main, la main a du mal à ne pas faire un mouvement car l’oiseau est emporté par son élan et pèse son poids : il s’agit du geai. Au cours de ce week-end du 17-18 décembre, il fera beaucoup d’allées-et-venues très rapides (il se contente de se poser sur la main, de prendre une noix, et s’envole toujours très vite) et viendra de nombreuses fois sur la main, je ne sais pas s’il s’agit d’un seul et même individu car plusieurs geais « rodent » autour de la maison.

Parmi ces trois visiteurs de marque, seul le pic épeiche sur la main a pu être photographié. Et encore, il a fallu que mon ami Michel G (un pro) vienne à la rescousse pour photographier la scène le week-end dernier car je n’ai pas vraiment réussi à maîtriser la technique de nourrir d’une main et de photographier de l’autre (la photo mise ce soir sur ma galerie http://www.leblogadupdup.org/gallery/les-pics/pic-epeiche-05.jpg représente le pic épeiche mâle, reconnaissable à la tache rouge derrière la nuque, car depuis ma première aventure de novembre, la femelle me boude et le mâle l’a remplacée sur la paume de ma main).

La suite de cette aventure la semaine prochaine (car nous n’en sommes qu’à 4 + 3 = 7 espèces différentes, il en reste 5 encore à vous présenter). Mais où donc s’arrêtera-t-il ?

Coups de gueule en réserve

17H51. Le dernier coup de feu résonne dans la campagne. Juste après, le merle noir a poussé une espèce de rire. Sait-il donc, lui aussi, que c’est le dernier week-end de chasse ? Eh oui, je n’ai vraiment réalisé que maintenant que la pitrerie était finie. Il va donc falloir attendre septembre prochain pour que ma rubrique « coups de gueule » puisse s’étoffer d’un ou deux articles sur le sujet.

Déjà, la semaine dernière, j’avais mis mon blog en ligne trop tard, quelques jours après la fin du Paris-Dakar. Là aussi, va falloir maintenant que j’attende un an !

Heureusement, il reste bien d’autres sujets. Tiens, par exemple, ceux qui sont obsédés par les arbres le long des routes et qui ne rêvent que de tronçonneuses ! M’est avis qu’il pourrait bien y avoir, à leur propos, quelques « coups de gueules » dans les semaines qui viennent !

Merci, mille fois merci !

C’était il y a juste une semaine, j’ai envoyé un mail aux amis et à quelques connaissances pour annoncer la mise en ligne de mon blog et de ma galerie d’images. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de visites, et surtout autant de commentaires (déjà une trentaine) sur les articles du blog.

Merci beaucoup à Nanou, la première à réagir (elle est tout le temps devant son ordi, pour réagir aussi vite ?), à Marie qui m’a redonné envie de retourner en Bretagne, ce pays « où il ne pleut que sur les cons », à Odile, Francesca (qui nous amène un petit vent agréable du sud-ouest), Claudine, Valou et Magalie. Que des filles ! Joëlle commençait à en être inquiète mais Roland, puis ensuite Vincent, sont venus à ma rescousse avec leurs séries de commentaires, merci à tous les deux (ah les amis, on peut compter dessus aux moments les plus difficiles !).

Merci aussi à celles et ceux qui ont réagi à ma galerie photo, la surprise est venue de Titouan, 8 ans (pour la rime ?) qui m’a laissé plein de petits mots touchants. Mais aussi à Jean-Pierre, Hervé et Nicole pour leurs commentaires poétiques ou pleins d’humour.

Il y a toutes les petites phrases sympas, qui n’ont pas étés mises en lignes et qui sont arrivées directement sur ma boîte aux lettres e.mail : Roland (« Tu déblogues mon pot’, ça y est, tu t’es mis au goût du jour comme Juppé ou DSK … », Christophe, Bernard (un autre, un bon lui aussi), Jean-Claude, Martine, Didier, Dominique, Thierry, Julien, Manu, Michel, Georges, Daniel, Dan, Marie-Geneviève, Guillaume, Benoît, Cyrille, Joëlle, Adriane, Joël, Evelyne et Pascale (qui a fait connaître mes photos à son réseau d’adresses avec comme titre de mail « un pur moment de plaisir dans ce monde gris et menaçant » … René m’a fait savoir que mes photos étaient déjà en fonds d’écran sur 4 ou 5 pc de l’hôpital de Montbéliard. Merci à la belle infirmière qui en est responsable !

Un grand merci évidemment à Stéphane qui m’a formaté ce blog. C’était un très beau cadeau de Noël, qui s’ajoute aux deux verres d’Orval offerts par Sylvain (je suis grand amateur de cette bière belge !)

Ce matin est venue une belle surprise, suite à mon article sur Bach (qui, finalement n’aura attiré que des commentaires …sur Mozart), les lecteurs se mettent à réagir aux commentaires des autres lecteurs, (et non plus seulement aux miens) comme si j’avais lancé une petite idée qui vit ensuite sa propre vie, sans que je ne contrôle plus rien, et ça, c’est génial, c’est probablement là l’esprit même d’un blog.

Voilà, grâce à vous, car vous avez mis la barre très haute à ce blog, il va falloir que tous ensemble on assure maintenant ! Le début d’une aventure ! Merci et encore mille fois merci à tous.

Journée Mozart : et vive Jean-Sébastien Bach !

Mozart est partout à l’honneur. Ce sacré bonhomme est né le 27 janvier 1756 et c’est donc aujourd’hui le 250ème anniversaire de sa naissance. Après cette « journée Mozart », toute l’année 2006 a déjà été consacrée « l’année Mozart ». MAIS TROP, C’EST TROP ! Mozart, c’est comme le chocolat, on peut adorer, on peut finir aussi par en avoir une indigestion. Et ce ne serait pas la première ! Rappelez-vous le gavage Mozart que nous avions déjà eu en 1991, année anniversaire de la mort du compositeur (car non seulement Mozart est né, mais il est mort aussi … pour le double bénéfice des compagnies de disques, radios et télés, qui en profitent pour nous en mettre une double couche).

Je ne me sens pas concerné par l’hommage d’aujourd’hui, il vaudrait mieux mettre en place une véritable éducation musicale dans notre pays plutôt que de faire des gros coups médiatiques. La musique n’a rien à gagner à ces gesticulations radiophoniques et télévisuelles.

Bref, moi qui écoute très souvent Mozart, j’ai décidé d’écrire le jour même de son anniversaire, un article sur mon blog consacré … à Jean-Sébastien Bach. Et ce, par pure réaction !

Moi qui ne suis pas trop « anniversaire », j’ai envie de parler d’un DVD consacré … justement au 250ème anniversaire de la mort de Bach. Un concert mémorable qui a eu lieu en 2000 sur la place de Leipzig (celle des trois villes où il a été compositeur et habité le plus longtemps). On savait que Bach pouvait être joué avec toutes sortes d’instruments, il existe des tas de transcriptions, je connais des versions au saxophone, au marimba et même … à l’accordéon (par Sylvie Jobard, franc-comtoise). D’ailleurs, dans les dernières œuvres de Bach (l’offrande musicale, l’art de la fugue), la destination de l’instrument n’est pas précisée. Le DVD dont je parle, intitulé « Swinging Bach » est un véritable hommage à l’universalité et au côté intemporel de la musique de Bach.

Les musiciens se succèdent avec une joie communicative. Les versions classiques sont somptueuses avec notamment une superbe transcription pour cuivres d’un concerto brandebourgeois. Ces interprétations purement classiques alternent avec des adaptations que certains qualifieraient de plus modernes (mais ont-ils bien saisi toute la portée de la musique de Bach ?) où des musiciens d’aujourd’hui revisitent avec beaucoup de réussite l’œuvre du maître. Il y a d’abord le trio de Jacques Loussier qui nous donne des interprétations jazz très hautes en couleur (Jacques Loussier est ce défricheur solitaire qui se passionne depuis des décennies pour Bach mais l’intelligentzia classique, généralement très « coincée du cul » méprise ce bonhomme qui – oh sacrilège ! – ose interpréter Bach à sa manière). Il y a ensuite les King’s Singers qui vont plus loin encore dans l’irrespect et surtout dans l’humour en s’amusant à « déconstruire » les morceaux les plus connus de Bach (« Deconstructing Johann »). Jiri Stivin, flûtiste et saxophoniste, nous propose un morceau étonnant dans lequel il passe, en une fraction de seconde et avec beaucoup de brio, d’une interprétation classique à une improvisation jazz. Signalons une magistrale interprétation par le Quintessence Saxophone Quintet.

Mais le plus beau moment de ce concert, ce sont les quatre morceaux chantés a capella par Bobby McFerrin. Il y a bien sûr la virtuosité de cet artiste, capable de tout faire avec sa voix, et notamment de suivre plusieurs lignes mélodiques à la fois, mais il y a surtout la charge émotive qui se dégage de chacun des morceaux interprétés. Pendant que Bobby McFerrin chante, la caméra prend ses aises et se balade dans le public qui écoute avec une ferveur incroyable. La pluie est au rendez-vous, les gouttes d’eau perlent sur les peaux, mais les visages ruissellent surtout … de bonheur. De gros moyens visuels et sonores ont été mis en branle pour ce DVD car le son et l’image sont d’une qualité irréprochable, rarement égalée.

Un seul point négatif, un regret : celui de ne pas avoir été présent ce jour-là sur la place de Leipzig. Il va donc me falloir attendre 2050 pour le 300ème anniversaire ! J’attends donc patiemment.

Pardon Mozart, toi dont j’aime tant la musique, de cette infidélité (passagère, rassure-toi) !

La retraite « offensive » du brave météorologue

L’Est Républicain du mercredi 25 janvier relate la tenue du Forum sur l’Education à l’Environnement et le Développement Durable à Dole. Belle initiative évidemment et bravo aux organisateurs de ce forum ! Sur la même page, le journal publie une interview de J.L., ancien directeur de Météo-France, qui a donné une conférence sur les changements climatiques lors de ce même forum. Bravo aussi à ce monsieur qui ose venir dire ce qui va nous arriver en pleine figure dans les décennies qui arrivent.

Mais je m’interroge quand même sur cette pratique, devenue habituelle, de parler tardivement, trop tardivement peut-être. Je m’explique. Avec ses 6000 personnes (dont beaucoup de chercheurs), on se doute que Météo France sait, depuis très longtemps, énormément de choses sur les changements climatiques en cours (d’autant plus que ces changements climatiques, Monsieur J.L. l’a confirmé, ont commencé dès le début de l’ère industrielle). Mais vous avez déjà vu, vous, un responsable météo venir nous parler, à la télé, des véritables problèmes ? Voilà donc un monsieur extrêmement compétent (il a aussi dirigé la recherche à l’organisation mondiale météorologique) qui, une fois en retraite, vient vendre une prestation de conférencier en présentant devant un parterre de gens convaincus les problèmes à venir. C’est très courageux. Mais n’aurait-il pu dire les mêmes choses, à l’ensemble du grand public, alors qu’il était encore en place et qu’il était payé pour ça ? Ou alors, et c’est pour moi une véritable interrogation, n’avait-il pas le droit de parler à l’époque ? La muselière imposée par le pouvoir ? Le poids des lobbies de tous genres et notamment industriels ? L’indifférence des médias ? Ou tout simplement du grand public ?

Ce type de questions concerne finalement l’ensemble du fonctionnement de notre société, car c’est bien de ça qu’il s’agit n’est-ce pas ? Que disent aujourd’hui les responsables en place ? Pas grand-chose. Pourtant, de grands chercheurs doivent d’ores et déjà savoir que certains produits mis sur le marché, commencent à causer des cancers à la pelle. Est-ce que ça fera comme l’amiante (car on savait tout depuis des décennies) ? On nous annoncera donc en 2030 seulement que depuis l’année 2000, tel produit phytosanitaire est responsable de 3000 cancers par an.

Mais non, je me trompe, tout va bien dans le meilleur des mondes et si Monsieur J.L. n’avait jamais parlé auparavant, c’était évidemment de sa seule responsabilité, le pouvoir n’avait rien à voir avec ça. Et s’il vient aujourd’hui parler devant un cercle restreint, ce n’est que l’illustration … de remords tardifs ! Vous pouvez donc dormir en paix, brave gens, nos dirigeants veillent !

Baumaux et Kokopelli : prenez-en de la graine !

LE COIN DU JARDINIER (1)
Chaque année en janvier, le jardinier qui sommeille en moi se réveille. Se réveille même violemment : la veille encore j’étais plongé dans la langueur hivernale et le matin, je me réveille soudain avec quelque chose de puissant qui monte en moi. J’ai alors envie d’aller au jardin, de semer, de planter, de travailler la terre. Mais il me faut me rendre à l’évidence : les semis, ce n’est pas avant au moins deux mois ! Alors je trouve une activité « jardinage » de substitution et je me mets à feuilleter, de manière un peu fiévreuse, les catalogues de graines. En janvier et février, ces catalogues deviennent mes livres de chevet et je me plais alors à admirer les poivrons aux couleurs éclatantes, les feuilles biscornues de la laitue « oreilles du diable » ou les formes plantureuses de certains potirons. Mais plus je regarde les catalogues, plus j’ai envie de semer et plus ça devient l’enfer car une petite voix intérieure me répète de manière obsessionnelle « dans deux mois, deux mois … ».

Quand je dis que j’ai souvent la tête plongée dans « les » catalogues, c’est un peu exagéré, car en fait, au fil des années, il n’y en a plus que deux qui retiennent vraiment mon attention. Ils ont chacun leur approche et leur philosophie différentes :

1 – le catalogue des graines Baumaux : c’est le top du top parmi les pros de chez pros, le catalogue est richement illustré (c’est un régal pour l’oeil), il y a une grande diversité (plus de 100 variétés de potirons par exemple) et l’on y trouve un certain équilibre entre variétés anciennes traditionnelles et variétés modernes plus productives (hybrides F1). Seul petit bémol : si les variétés traditionnelles sont d’un prix moyen, les variétés F1 et surtout les nouvelles introductions au catalogue sont chères (mais depuis quelques années, les prix de tous les fournisseurs – qu’il s’agisse de Tézier, Vilmorin … – ont fait un grand bond). Contact : www.graines-baumaux.fr

2 – les graines de Kokopelli : on est là dans un autre univers, non commercial, qui est celui d’une association militante qui fait un travail remarquable de sauvegarde de variétés anciennes menacées, du monde entier, et qui œuvre dans de nombreux pays du tiers-monde pour que les populations s’affranchissent du lobbying inacceptable exercé par les grandes multinationales des producteurs de semences. Le catalogue est très riche, plus riche que celui de Baumaux (plusieurs centaines de variétés de tomates par exemple), mais si l’on est simple acheteur on n’a accès qu’à une gamme limitée (la gamme «boutique») alors que si l’on devient adhérent à l’association, l’ensemble des variétés du catalogue devient accessible. Les graines sont d’un prix très modéré. Seul reproche : un grand nombre de variétés ne sont pas illustrées (mais sont bien décrites). Contact : www.kokopelli.asso.fr

On pourrait aussi se contenter d’acheter des variétés classiques que l’on trouve un peu partout, dans n’importe quel magasin. Mais ce petit article s’adressait en priorité à tous les curieux et amoureux de la biodiversité au jardin. Si vous faites partie de ceux qui ne plantent que des tomates rouges, il n’est pas trop tard, faites le pas : essayez les tomates jaunes, vertes ou roses de Baumaux et Kokopelli !

Des oiseaux, en veux-tu, en voilà ! (1)

Comme certains de mes amis le savent, il m’arrive un drôle de truc depuis cet automne. Il m’arrive d’ailleurs souvent des drôles de trucs, mais je crois … que je les cherche un peu.

Depuis plus de vingt cinq ans je nourris des oiseaux chaque hiver et prends beaucoup de plaisir à cette activité. J’attends d’ailleurs toujours l’hiver avec impatience car je sais que pendant quatre mois les abords de la maison seront animés en permanence grâce au va-et-vient incessant de centaines d’oiseaux. Cette année, pour la première fois, j’ai commencé le nourrissage sur le rebord de ma fenêtre, beaucoup plus tôt que d’habitude, dès le mois d’octobre, en raison du manque de nourriture dans la nature (pas de baies, pas de fruits et très peu de graines à l’automne).

Le 5 novembre au petit matin, j’ai mis quelques graines de tournesol dans ma main, ouvert la fenêtre et attendu, le visage presque collé à la vitre, en espérant voir un oiseau se percher sur la main. Mésanges et sittelles n’ont pas tardé à voleter autour de la main, très hésitantes mais se rapprochant de plus en plus. Finalement, c’est la sittelle qui a osé la première, au bout d’un quart d’heure seulement. Plus tard dans la matinée, tout est allé assez vite. Si je me souviens bien, c’est la mésange nonnette, puis la mésange bleue et enfin la mésange charbonnière qui sont venues prendre, chacune à leur tour, quelques graines dans la paume de la main. Je me suis dit que c’était peut-être le début d’une aventure et que l’hiver allait peut-être me réserver d’autres surprises.

Pour cette raison, j’ai commencé de noter au fur et à mesure mes différentes observations et notamment le nombre d’oiseaux qui venaient se poser. Cette première expérience se passait un samedi. Le lendemain, à la fin du week-end, ils étaient déjà venus 236 fois. Comme j’aime assez les chiffres et que j’ai du mal à me défaire d’une certaine rigueur scientifique, j’ai pris l’habitude de noter tout ça. Depuis cette date, ce petit monde ailé est venu se poser sur ma main des milliers de fois et j’ai eu des tas de surprises. Mais ça, je le raconterai plus tard, dans les jours ou les semaines qui viennent.

C’est un peu gênant de raconter tout ça à posteriori, mais à cette époque, mon blog n’existait pas encore.

sittelle torchepot