Meilleurs voeux

En cette période troublée, que vous souhaitez pour 2022 ?
Personne ne sait de quoi sera fait le monde de demain.
Une chose est sûre : la planète s’épuise et il y a aura bien moins de biens matériels à partager.
L’intuition que j’ai depuis longtemps, c’est que les personnes qui sont capables de se contenter de choses simples qui ne coûtent rien (la musique, la poésie, la peinture, l’observation de la nature, le sourire de ses proches, le verre partagé, …) s’en sortiront bien mieux que ceux qui ne vivent que de produits de consommation.
A une époque lointaine où un sondage révélait que pour les Français, Brassens était le plus heureux des hommes, celui-ci vivait encore, malgré sa célébrité, chez la Jeanne, dans le dénuement le plus complet. Dans un livre que j’ai lu récemment sur lui, il disait que s’il découvrait chez un poète deux vers qui lui plaisaient, il pouvait vivre ensuite pendant deux semaines simplement avec ces deux vers-là dans la tête. Je nous souhaite tous cette capacité d’être touché par la poésie (poésie des mots, poésie des notes, …).
Alors vivez simplement avec ce qu’il y a de plus simple et la vie continuera d’être belle pour vous, malgré tout. Pour les autres, ça ne sera pas gagné !
Avec cette vidéo mise sur youtube par un amateur, et qui m’a beaucoup ému, je vous souhaite juste de faire partie de ceux qui peuvent se contenter des rares choses indispensables à notre bonheur, par exemple trois petites notes de musique posés sur trois petits accords d’une simplicité extrême …

Ma dernière ligne droite, mais au ralenti …

Le moment devait fatalement arriver.
Ce blog mourra de sa belle mort, d’une mort douce, au ralenti.
Je crois avoir dit à peu près tout ce que j’avais envie de dire, et mes sujets de prédilection, finalement, ne sont pas si nombreux que ça, je ne ressens plus le besoin de les développer, voire de ressasser un peu les mêmes choses.
Les vieux finissent tous par radoter, je préfère tirer ma révérence avant.
J’ai aussi un besoin vital (la vie est courte, hein !) de repartir sur d’autres projets.
Mais si je crois avoir dit l’essentiel de ce que je voulais dire sur des tas de sujets, je n’ai pas envie d’arrêter sans parler auparavant de quelques sujets musicaux qui me tiennent à coeur.
Car la musique est au centre de ma vie.
Donc, pour les derniers articles qu’il me reste à écrire, je parlerai des musiciens qui me tiennent le plus à coeur, Brassens surtout, mais peut-être aussi Dylan, Bach et Miles Davis (j’évolue constamment entre ces quatre énormes piliers de la musique).
Ce n’est que lorsque j’aurai épuisé ce que j’ai envie de dire sur Brassens que ce blog s’arrêtera (avec, j’imagine, un dernier article pour remercier celles et ceux qui m’ont accompagné dans ce projet de longue durée  … bientôt 16 ans !).
Donc, pour cette dernière ligne droite, un article sur deux au moins sera consacré à la musique, le reste se partagera sur les sujets habituels (jardinage, nature …) que je n’abandonne pas tout à fait complètement … mais presque.

Tout dépend du point de vue …

Tout dépend du point de vue où l’on se place …

J’avais lu un jour que Brassens, dans une interview, avait dit que l’objectivité n’existait pas. Je ne me rappelle plus exactement de sa phrase, mais ça disait à peu près ceci « C’est quoi un coup de pied au cul ? Celui qui le donne n’a pas la même définition pour ce mot que celui qui le reçoit. Et celui qui n’en n’a jamais donné ou reçu a sans doute encore un avis différent ». Effectivement, vu sous cet angle … !

Même ceux qui utilisent les mathématiques pour démontrer des choses soit-disant objectives, le font de manière très partiales, souvent juste par idéologie. Exemple : « L’espérance de vie ayant augmenté de tant d’années, il faut reculer l’âge de la retraite d’autant, c’est mathématique je vous l’dis ! ». Quelqu’un d’autre pourrait lui répondre « Les jeunes trouvant leur emploi bien plus tard qu’auparavant, il faut avancer le départ des Anciens d’autant, c’est mathématique je vous l’dis ». C’est à dire exactement le contraire en prenant lui aussi l’argument des maths … L’arithmétique, c’est du niveau CP, c’est le degré zéro des maths. Et quand on regarde n’importe quel problème sociétal, ou économique ou autre, on voit bien qu’on est quasiment tout le temps sur des équations à plusieurs inconnues car tout est évidemment multifactoriel, tout est très complexe, sans doute encore plus aujourd’hui qu’hier.

Dans la vie de tous les jours, on prend donc souvent la position qui nous arrange.

Ainsi celui qui fait du vélo le week-end trouve que les automobilistes sont dangereux. Mais quand à son tour il prend sa bagnole le lundi pour retourner au boulot, il râle contre les cyclistes qui sont très dangereux sur les routes, ne se souvenant déjà plus que la veille encore il était cycliste lui-même. Et je vous dis pas les propos qu’il tiendrait s’il avait aussi par ailleurs une moto, des rollers ou une trotinette !!!

Tout ça pour en arriver à ceci :

J’adore le Choucas des tours, son oeil vif, son intelligence exceptionnelle, sa capacité d’adaptation à notre monde moderne (et je sais d’ailleurs bien qu’il nous survivra, je n’ai aucun doute là-dessus !).


En tant qu’ornitho, cet oiseau me plait énormément, comme tous les autres d’ailleurs, chacun ayant sa place dans un écosystème aux règles complexes et qui est rôdé depuis des millénaires.

Mais ça, c’est juste mon point de vue …

Les agriculteurs d’ici ont un avis différent, ils sont passés du statut de « indifférent » (car jusqu’à présent ils ne connaissaient que le corbeau freux) au statut de « farouchement contre ». Il faut dire que le choucas est arrivé en masse à Bussières et cause de multiples dégâts (exemple : destruction complète de 150 000 grains de maïs dans un champ de mon neveu, déterrés et consommés par des dizaines de choucas ce printemps).

Moi qui jardine en plein champs, je suis aux premières loges pour voir l’ampleur du problème dans les cultures  des paysans, je me dis que « quand même on n’aurait jamais dû en arriver à cultiver autant de maïs ». Et quelque part je me dis que ces dégâts occasionnés par les choucas, c’est juste l’un des grains de sable de l’agriculture d’aujourd’hui, l’une de ses contreparties obligatoires (aucun système n’ayant que des avantages). Et je suis persuadé que je dis cela de la manière la plus neutre possible.

Mais voilà-t-y pas qu’après avoir avalé le maïs, les choucas s’en sont pris à mes tomates qui sont toutes éventrées les unes après les autres.

Je vais passer de la paire de jumelles à l’arme atomique (je vais d’ailleurs écrire à Manu pour lui demander une autorisation) !

Je vous le disais au début de l’article : « tout dépend du point de vue où l’on se place » …

Le sens du partage

Je discute tous les jours (ou presque) avec des jardiniers. Chacun à ses propres manières de faire, et toutes les méthodes sont bonnes me semble t-il, pour peu qu’elles aient été éprouvées par le temps et par l’expérience.
Et je me pose parfois la question : « Au delà de la méthode, différente d’un jardinier à l’autre, c’est quoi un vrai jardinier ? ».
J’ai discuté de tout cela avec quelques personnes venues à mes animations « jardin » au cours des journées précédentes.
Et finalement, la réponse, à laquelle je ne m’attendais pas forcément, pourrait être la suivante :  » ce qui différencie un vrai jardinier d’un autre, ce n’est pas la méthode de jardinage, c’est le sens du partage ».
Et, effectivement, ça me renvoie à une époque très ancienne (voire ancestrale pour moi, celle des années 50-60, la période de mon enfance), au cours de laquelle les gens donnaient facilement des légumes, des fruits, des graines, voire de simples conseils, … à leurs proches, à leurs voisins.
Vous en pensez quoi ?

Météo: « c’est tout ou rien ! »

Dans la vallée de l’Ognon où j’habite, la pluviométrie annuelle n’est pas très importante : un peu plus de 1000 mm (1036 mm exactement, d’après Didier qui a fait la moyenne précise des années 2008 à 2020). C’est moins que ce qu’il tombe dans le reste de la Franche-Comté (plus montagneuse, donc plus arrosée) et sans doute dans la moyenne de ce qu’il tombe en France (à noter, pour ceux qui ne le savaient pas, que globalement il pleut significativement plus dans la moitié sud de la France que dans la moitié nord, voir la carte).

Ici, dans mon secteur, la pluviométrie a l’avantage d’être régulière et c’est une bénédiction : globalement, à 10% près, il tombe la même quantité d’eau chaque mois. Mais ce schéma de régularité, idyllique pour moi qui suis jardinier (encore que ! il ne pleut jamais assez à mon gré), n’a plus cours.  Cette régularité, c’est de l’histoire ancienne ! Tout est devenu très capricieux et cette année encore plus. Excès et pénuries se suivent et c’est devenu la règle.

Le mois de mai est terminé et on peut déjà analyser ce qu’il s’est passé pour les cinq premiers mois de l’année. C’était très cahotique, en dents de scie. Voici les chiffres, relevés quotidiennement à mon pluviomètre et totalisés par mois :

  • janvier : 154,5mm (+ 78% par rapport à la moyenne mensuelle)
  • février : 99 mm (+ 14%)
  • mars : 70mm (- 19%)
  • avril : 40mm (- 54%)
  • mai : 168,5 mm (+ 95%)

Certaines périodes ont été très excessives, dans les deux sens. Deux exemples : moins de 20 mm entre le 20 mars et le 20 avril, 149 mm en 18 jours entre le 6 et le 23 mai.

Quand j’écoute les gens parler de météo, j’entends souvent cette expression : « maintenant, c’est tout ou rien ! ». Effectivement … !

Et chez vous ? En Bretagne ? Dans la Drôme ? En Suisse ? En Belgique ? … ?

Happy birthday Bob !

80 piges aujourd’hui, c’est quand même kèk’chose !!!

Je n’ai pas pris le temps d’écrire quelque chose, tout a déjà tellement été dit et redit sur Dylan …

Au départ, je voulais proposer 6 vidéos, une par décennie. Mais finalement, je suis resté « accroché » aux vidéos de la tournée Rolling Thunder Revue, tournée assez délirante comprenant près de 50 concerts entre l’automne 75 et le printemps 76 à travers les Etats-Unis et le Canada. Le Dylan de ces années-là n’était pas le même que le Dylan des années 60, ni le même que les nombreux Dylan qui suivront, année après année, disque après disque, jusqu’à ce moment extraordinaire du confinement 2020 où un nouveau Dylan nous a abreuvé d’un disque crépusculaire, intemporel. Sans doute que depuis, il est reparti dans son univers intérieur, pour de nouveaux chemins de traverse, et que dans quelques années il nous amènera encore, comme à chaque fois, dans son nouveau monde, toujours là où personne ne l’attend.

Mais pour l’instant, retour sur cette fin d’année 1975.

Bonne écoute à tous.

une bière, deux bières …

Caché par ma haie, j’ai entendu depuis mon jardin une voix féminine qui venait de la rue : « Oui nous on s’aime, hein mon amour »  :wub:
C’était dit avec tellement de passion que je me suis dit qu’en cette époque compliquée et incertaine, l’amour n’est pas encore mort et je m’en suis réjoui. :angel:
Alors j’ai ouvert une bière pour fêter l’évènement ! :wink:
En fait, le doute s’est installé, à peine la bière ouverte, et quand j’ai jeté un oeil par-delà la haie : elle parlait à son chien !!! :whistle:
Et j’ai ouvert une deuxième bière pour digérer la chose !  :smile:  :smile:
Ainsi va le monde …

Si vous étiez Président … ?

Lorsqu’on vient d’être élu, il y a « un moment de grâce », un moment où les gens « attendent pour voir ». Alors les nouveaux élus prennent parfois des mesures symboliques, pas forcément de grandes mesures, mais juste des décisions qui leur permettent de jalonner le début de leur mandat, de poser leurs marques.
Parfois je me pose la question « Tu ferais quoi, toi, si tu étais à leur place ? ». Et j’ai des tas d’idées qui me viennent par la tête.
Parmi ces idées, je vous en livre une toute petite (j’en ai des tas d’autres, mais c’est pour plus tard) : Je déclarerais illégal le démarchage téléphonique et je punirais sévèrement cette intrusion violente dans la vie des gens (ceux qui suivent assidûment les discussions de ce blog savent que c’est Jacqueline qui, du haut de ses 88 printemps, m’a soufflé cette idée).
Et vous, vous prendriez quoi comme « petites mesures » ?

Passion tomates avec « Vertiloom »

C’est fou, dès qu’on s’intéresse à quelque chose de précis, on a l’impression qu’on va s’enfermer dans quelque chose de très réduit, un monde minuscule, mais c’est le contraire qui se passe et à chaque fois on se rend compte qu’on pénètre dans un monde infini. Celui qui déciderait par exemple de s’intéresser à la musique italienne du 17ème siècle pourrait y passer sa vie tellement le sujet est vaste, celui qui déciderait d’aborder le monde des papillons nocturnes ne verra jamais le bout de son sujet … Mais ça, vous le savez tous …

Lorsqu’on parle de biodiversité, on pense aussitôt aux espèces sauvages. Et on pense plus rarement à la diversité des plantes cultivées (ou des animaux élevés). C’est un sujet qui m’intéresse énormément. Ainsi, par exemple, je me penche depuis un an sur la diversité des houblons (je vous laisse deviner pourquoi …) et on a décidé, avec Christophe (d’Etuz) et Jacques, de mettre en place un mini-conservatoire sur le sujet (pour notre usage personnel, bien évidemment !) Déjà une quinzaine de variétés ! Et là, même chose, dès qu’on est entré dans ce monde-là, tout est devenu immense. Je savais qu’il existait plusieurs dizaines de variétés de houblons et je pensais que ça allait être dur de s’y retrouver ! Mais voilà-t-y pas qu’un site internet vient de naître et décrit, non pas vingt ou trente variétés mais 316 ! Bon, c’est pas grave, je prends d’ores et déjà l’option de vivre jusqu’à 150 ans pour avoir le temps de défricher un peu le sujet !

Autre exemple, et j’en arrive au sujet d’aujourd’hui : les tomates. Ce thème a déjà été traité de 1000 manières sur ce blog et on est loin d’avoir tout dit sur le sujet. Là aussi c’est un domaine inépuisable. La plupart des gens pense que les variétés anciennes ont été remplacées par des variétés modernes. C’est vrai pour les tomates achetées dans le commerce (sauf chez des tous petits producteurs) mais ce n’est pas vrai pour les variétés proposées aux jardiniers amateurs. L’offre est immense (plus de 16 000 variétés recensées) et ne fait qu’augmenter au fil des années. Pourquoi augmente-t-elle ? Tout simplement parce que partout dans le monde il y a des passionnés qui consacrent leur temps à obtenir de nouvelles variétés (en croisant d’abord deux variétés entre elles, puis souvent en recroisant avec une troisième, voire une quatrième). Et ces variétés ne sont proposées ensuite aux jardiniers que lorsqu’elles sont stabilisées (il faut au minimum 7 générations de tomates pour y arriver, d’où un travail immense). Ces variétés sont donc dites « reproductibles » (contrairement aux hybrides F1 vendues par les semenciers).

Le chef de file de ces « hybrideurs-développeurs-créateurs » (je ne sais pas quel nom utiliser) est Tom Wagner (USA) qui a obtenu en 1985 la première tomate verte (Green zebra) et avec qui j’ai fait un stage en 2008 au château de la Bourdaisière dans la vallée de la Loire. Mais d’autres noms sont devenus célèbres dans ce domaine : Brad Gates, Anna Kozula, Luc Fichot, Pascal Moreau …

A noter également que l’arrivée de tomates vertes dans les années 80 puis des tomates bleues dans les années 2000 a permis de démultiplier les possibilités de croisement et donc de combinaisons génétiques. D’où l’importance, dans les nouvelles variétés obtenues récemment, des tomates striées et des tomates bicolores. On pourrait croire que ces nouvelles variétés sont surtout obtenues pour leur aspect esthétique. On aurait tort de le croire, car les mélanges de couleurs correspondent à des pigments différents, et donc à des composés aromatiques différents. On a souvent de belles complexités d’arômes dans ces tomates-là.

Par cet article, je voudrais faire connaître le site belge Vertilom qui diffuse bon nombre de variétés très récentes, celles obtenues justement par tous ces passionnés du monde entier, et celà à un prix assez bas (2€ le sachet, frais de port gratuit à partir de 25€) . J’ai déjà effectué quatre commandes et j’ai toujours reçu mes commandes en quelques jours seulement. Vertiloom, c’est le top du top ! A noter que Vertiloom est également diffuseur de variétés de piments récemment obtenues.

Allez cliquer sur l’image ci-dessous, vous accéderez directement au site de Vertiloom (vous pouvez choisir la langue si le français ne s’affiche pas directement). Passez ensuite avec la souris sur le mot « tomates » sur le bandeau du haut et faites ensuite votre choix en fonction de la couleur, de la taille, de l’obtenteur … On peut ensuite cliquer sur chacune des photos pour avoir une description précise de la variété et son histoire.

Vous allez voir, vous pénétrez dans un nouveau monde !

La fin du blog (suite)

Ce nouvel article ne remet pas en cause la fin du blog.
Mais, à situation exceptionnelle mesures exceptionnelles.
On a commencé à parler entre nous de la crise liée au coronavirus mais sur des articles tellement disparates (jardinage, oiseaux, grippe aviaire, …) qu’il est impossible, même pour moi qui suis censé administrer le blog et qui lis tous les commentaires, de suivre ce qui se dit.
Et ce, d’autant plus que j’ai l’impression d’avoir arrêté le blog à une mauvaise période, c’est à dire à un moment important où il se passe des choses sur lesquelles on a tous besoin de s’exprimer.
Alors ce nouvel article est simplement là pour tenter de donner du lien à la discussion.
Alors vous, comment vivez-vous ça ?

La fin du blog

Ce blog s’arrête définitivement. Enfin en théorie … ! Car, comme je crains un peu de regretter ma décision, je me garde quand même une petite possibilité, même si celle-ci est infime, de repartir ultérieurement. Je vous donne rendez-vous le 1er janvier prochain, histoire de vous faire un dernier coucou (cas le plus probable) ou de reprendre mon bâton de pèlerin pour faire encore un bout de chemin ensemble (mais c’est peu probable, il faudrait vraiment que je sois dans un état d’esprit bien différent de celui qui est le mien aujourd’hui). De toute façon, dans tous les cas de figure, ce blog restera en ligne plusieurs années, afin de permettre la discussion permanente. Je me mets en congés, mais je ne vous mets pas en congés (ça c’est le côté sadique du Dupdup !!! :devil: )

Voici donc le dernier article. Le 2020ème !

L’aventure aura duré un peu plus de 14 ans avec une intense participation de vous tous (plus de 65 000 commentaires, 32 en moyenne par article, près de 3 millions de visites).

Je crois qu’il en est ainsi des projets, comme des gens. Les choses naissent, se développent et meurent. C’est dans l’ordre naturel des choses.

Je savais que ce jour arriverait et, honnêtement, je pensais même qu’il arriverait bien plus tôt.

Il n’y a pas une seule raison à cet arrêt, il y en a plusieurs. Certaines ont d’ailleurs déjà été évoquées sur ce blog (car j’ai souvent eu des états d’âme sur le fait de continuer ou non). Ces raisons, les voici, en vrac (c’est à dire sans ordre d’importance) et de manière assez concise :

La première raison est l’impression que j’ai dit à peu près tout ce que j’avais envie de dire. J’ai encore une bonne centaine d’articles dans ma tête et suffisamment de photos pour illustrer mes articles, mais à quoi bon un Nième article sur les oiseaux de Texel, sur la diversité des tomates ou sur les chansons de Brassens … ? Bref, il me faut arrêter avant de devenir un vieux qui radote (c’est déjà un peu fait, non ?)

La deuxième raison, importante dans mon cheminement personnel, tient au fait que je ne me sens plus vraiment concerné par le monde actuel dans lequel je vis. Ce monde de l’inculture et de l’ultra-consommation tire l’ensemble de l’humanité vers le bas. C’est effrayant. Et en plus c’est un mode de théâtre, un monde de carton-pâte, un monde de figurants, dans lequel peu de choses sont vraies. Alors je vais vivre dans ma petite bulle faite de  choses vraies, c’est à dire faite surtout d’amis, de bonnes choses à partager, de contacts avec la terre, avec la nature, au milieu de mes bouquins, de mes musiques, … On ne peut pas sauver le monde, mais au moins on peut essayer de préserver son âme ! Pour l’état du monde, advienne que pourrira !

La troisième est liée à l’impossibilité de dire maintenant des choses sur certains sujets d’actualité. J’avais prévu trois articles « à charge », le premier sur la laïcité, le deuxième sur la « perm’arnaqu’culture », le troisième sur le mouvement vegan). Ces articles sont prêts (sur mon ordi ou dans ma tête) mais ne seront pas publiés. A quoi bon écrire des choses qui ne sont pas dans la bien-pensance actuelle, si c’est pour se faire laminer sur les réseaux sociaux ? Je sais que j’ai tendance à prendre les choses à cœur et que tout conflit n’est pas bon pour moi. Cet arrêt du blog, à l’heure où j’avais pourtant vraiment envie d’écrire sur des sujets moins consensuels, est donc la seule solution que j’ai trouvée pour me préserver.

Il y a bien sûr aussi la déception qu’il peut y avoir parfois à écrire un article qui suscite peu de commentaires (surtout quand l’article était important pour moi). Mais comme ça fait forcément partie de la règle du jeu (sinon j’aurais arrêté le blog dès le départ), ça m’affecte au final assez peu. Mais les articles en question m’ont pris tout de même beaucoup de temps … Et de toute façon, il n’y a qu’un public très confidentiel pour la musique de Miles Davis, les chansons de Jacques Bertin, les variétés de piments, …

La dernière raison tient à mes « différents métiers de retraité ». Je mène de front trop d’activités différentes : brassage de bière, jardinage, conférences, animations au jardin, production et diffusion de semences, pratique de la guitare et du chant, blog, photographie,  … sans compter les projets en cours (projets d’écriture, préparation d’une série de concerts pour 2021, mener à bien le projet des « fêlés de la graine »). Et évidemment ma vie de famille à préserver ! Au cours de mon existence, j’ai toujours trouvé le temps de faire ce que j’avais envie de faire, même lorsque j’étais en activité professionnelle, mais là, pour la première fois, c’est un peu plus tendu … !

Ce fut une bien belle aventure. Riche d’échanges. Riche de relations humaines. Et je sais que cette partie là n’est pas complètement terminée et que je reverrai, toujours autour d’un verre, la plupart des fidèles de ce blog.

Ce blog est né dans un contexte très particulier. A une période difficile de ma vie, j’ai commencé d’écrire en 2002 un petit livret sur mon lit d’hôpital, pour moi d’abord, puis ensuite pour mes proches, avec juste des choses qui me passaient par la tête. Deux ou trois choses importantes sans doute, mais surtout des choses anodines, comme il en passe dans la tête de tous les gens malades. Et Stéphane, ayant remarqué que j’avais peut-être deux ou trois trucs à dire, m’a « formaté » un peu plus tard ce blog (ce fut son cadeau de Noël 2005). A l’époque, je ne savais même pas ce qu’était un blog. Et ce fut le début d’une belle expérience pour moi, car ce blog m’a permis d’ordonner des choses éparses que j’avais dans la tête et que j’ai dû ensuite structurer pour en faire quelques sujets d’articles.

Il y a eu tellement de chemin parcouru depuis que j’ai l’impression que ce blog a toujours fait partie de ma vie (alors qu’il n’a que 14 ans). C’est pourquoi la séparation ne peut pas se faire pas sans une certaine douleur. Mais j’assume évidemment le fait de prendre cette décision qui devait avoir lieu inévitablement un jour ou l’autre.

Merci à tous ! Merci de votre compréhension.

Ce blog ayant cette spécificité très rare – et c’est grâce à vous – de voir des discussions repartir parfois plus de dix ans après la parution d’un article, nul doute que s’il s’éteint de sa propre vie ça ne sera que dans quelques années … car il vous reste sans doute beaucoup de choses à dire.

Je voulais terminer cet article en ajoutant une petite touche de couleur, avec quelques photos emblématiques de ce blog. Mais que choisir ? Le guêpier ? La buse variable (dont j’ai tant parlé) ? Un panier coloré de légumes ? … ? Et puis finalement, non, au moment de mettre un point final à cet article, j’ai juste envie de mettre quelques images de mon village, photographié depuis la maison. Et je crois que ça illustre bien ce besoin que j’ai de me recentrer.

Elections 2020

Comme je l’ai annoncé, ce blog va suspendre son vol, mais il me reste encore quelques articles à publier. Ce site restera tout de même en ligne afin que les discussions continuent.

Si j’intitule cet article « élections 2020 » c’est donc pour permettre à celles et ceux d’entre vous qui suivent l’actualité politique, de mettre des commentaires sur les élections à venir, françaises d’abord (municipales et sénatoriales), mais aussi internationales, avec notamment un œil fixé sur les élections aux États-Unis où l’on joue gros (présidentielle + législatives + sénatoriales) et où se joue une partie de l’avenir du monde (si toutefois il a un avenir …).

Juste quelques phrases pour lancer la discussion sur les municipales (qui risquent d’ailleurs d’impacter un peu ma vie familiale, Joëlle étant encore plus investie cette fois-ci).

Après l’effondrement des deux partis autrefois dominants, le paysage politique est radicalement modifié … mais cela est sans doute plus visible au niveau national qu’au niveau local. Et cela sera moins visible aussi en milieu rural pour les prochaines municipales car l’enjeu est forcément moins politique dans les petites communes. Et il faut dire aussi que les gens aiment plutôt bien leurs maires (on oublie souvent de le dire) et mettent l’appartenance politique, quand elle existe, souvent au second plan. Beaucoup de mairies sont d’ailleurs bien gérées par des élus de tout bord, malgré la baisse des moyens (car tout est de plus en plus accaparé par les agglos et les communautés de communes, sans compter la baisse des dotations d’État, … mais c’est un autre débat !).

De toute évidence, pour ces municipales-là, il va se passer des choses dans les villes importantes (pour info : il y a en France 125 villes de plus de 50 000 habitants, dont 42 de plus de 100 000, source wikipedia) et il semblerait bien que des bastions socialistes et républicains vont tomber. Au profit de qui ?

Les écolos devraient, après l’exemple précurseur de Grenoble en 2014, rafler un certain nombre d’autres villes. La presse a déjà parlé d’un certain nombre de grandes villes qui pourraient basculer (Montpellier, Bordeaux, Strasbourg, Nîmes, Rouen …).

Il y a toutes les chances d’ailleurs que Besançon, l’une des rares villes de tradition très socialiste (depuis 65 ans sans discontinuité) vire au vert. Impensable il y a encore un an !

Après avoir fait fureur dans les campagnes, le Rassemblement National va sans doute lui aussi faire un tabac dans les villes. No comment de ma part !

Ainsi va la vie politique de notre pays.

Portier pour chat !

Il y a deux ans, j’ai récupéré un chat. Enfin, plutôt une chatte. Elle avait fui son ancien maître qui a eu la malheureuse idée d’acheter un chien. J’adore les chats (mais je n’aime pas les chiens, personne n’est parfait hein !), mais je n’étais pas très favorable à l’idée d’en avoir un, d’une part à cause de tous les oiseaux qui sont autour de la maison, mais aussi parce que Joëlle est plutôt allergique aux poils de chat. Mais bon, vous le savez tous, si le maître choisit son chien, ce n’est pas le même cas de figure pour le chat : le chat choisit son serviteur. Et la gamine nous a choisis (je dis « la gamine » car notre voisin l’appelait ainsi).


Bien évidemment, on a établi une règle : la chatte vient dans la maison quand elle veut, mais pas pour dormir la nuit. D’ailleurs, le soir, dès qu’on prononce le mot « dodo », elle va devant la porte pour sortir, elle a compris. Par contre, elle n’est pas jetée à la rue la nuit, elle a un accès permanent au sous-sol. C’est donc plutôt une chatte qui ne passe que très peu de temps chez nous, juste quelques dizaines de minutes par jour. Enfin l’été ! Car en hiver, ce n’est pas la même chose, elle vient roupiller souvent dans la journée sous le radiateur (un chat dort au moins 15 h par jour). Elle passe donc pas mal de temps à la maison pendant la mauvaise saison.

Quand la gamine veut rentrer dans la maison, elle miaule (dès le matin quand je me lève). Alors je lui ouvre la porte. Quand elle veut ressortir, elle miaule aussi. Je lui ouvre aussi la porte.

Parfois, la situation est ubuesque. Exemple. La chatte miaule pour sortir par la porte d’entrée et je lui ouvre la porte. Mais quelques minutes plus tard, je l’entends miauler en haut des escaliers du sous-sol car elle veut rentrer. Et, évidemment je lui ouvre. 5 mn plus tard, elle remiaule pour sortir. Je ne suis pas du genre à céder aux caprices d’un animal. Mais, évidemment, pour que la gamine s’arrête de miauler et de nous casser les oreilles, je lui ouvre de nouveau la porte.

Pffhhh, dur dur la vie de retraité !

Vous l’avez compris : « portier pour chat » est mon nouveau métier. On croit que les retraités ont tous arrêté leur activité professionnelle. Non, dans mon cas, je bosse toujours. Mon nouveau patron, c’est cette gamine de malheur.

J’en discutais avec un ami (Christophe d’Etuz) il y a quelques semaines, autour d’une bière (bien évidemment). Il me disait qu’à un moment donné il avait eu trois chats et que lui aussi était devenu portier pour chat. Il a même pris le soin un jour de noter les allées-et-venues de ses trois chats. Ce jour-là, Christophe a ouvert la porte … 72 fois !

Pour conclure cet article, moi qui considère que les chats sont des êtres supérieurs, je suis tombé sur une citation que j’aime bien et qui m’a fait beaucoup rire. Je vous la livre, elle parle de nous, leurs supposés maîtres :
Le chien se dit « ils me protègent, ils me nourrissent, ce doit être des dieux ». Le chat se dit « ils me protègent, ils me nourrissent, je dois être Dieu ».
Chat m’amusait de vous la raconter celle-là !

Le jardinage, étonnamment moderne ?


JARDINER À NOTRE ÉPOQUE, ÇA VEUT DIRE QUOI ?

Drôle de question, non ? Car elle sous-entend que jardiner maintenant, ce n’est pas tout à fait la même chose qu’autrefois.

Effectivement, faire du jardin aujourd’hui ne correspond pas aux mêmes préoccupations qu’auparavant.

Pendant une dizaine de millénaires, depuis que l’Homme s’est sédentarisé, le jardinage n’a pas eu vraiment d’autres fonctions que de nourrir l’Homme. On a longtemps été dans une économie de subsistance et il fallait absolument boucler le cycle annuel de nourriture. Question de survie ! Il fallait tenir jusqu’au printemps suivant et, en cas de disette, aucune possibilité d’aller au supermarché du coin. Ce mode de fonctionnement a duré longtemps et je me souviens qu’étant enfant, tout le monde encore faisait du jardin dans le village, c’était une activité essentielle (le jardinage était une activité obligatoire des classes modestes, c’est devenu aujourd’hui une activité en grande partie réservée aux classes moyennes).

Dans nos campagnes, la société de consommation est arrivée de plein fouet, demeurant encore timide dans les années 60, puis au grand galop dans les années 70 et au-delà. Chacun a pu s’affranchir des contraintes de la terre et du climat. On trouvait de tout sur les étalages, pas besoin de « se casser le cul » à faire du jardin. Emancipation de l’Homme aurait-on pu croire …

Certains, pas plus de quelques personnes par villages, ont continué à cultiver leur petit bout de terre comme si l’époque était restée la même, comme si le modernisme n’avait pas prise sur eux. Ils ont été rejoints à un certain moment par d’autres personnes, souvent plus jeunes, qui avaient soif d’authentique et qui avaient envie de renouer avec la pratique du jardinage.

Mais les préoccupations de ces nouveaux jardiniers sont devenues assez différentes et on peut dire qu’aujourd’hui le jardinage répond à d’autres aspirations.

Car aujourd’hui on ne jardine plus tout à fait pour les mêmes raisons.

Evidemment on jardine toujours pour se nourrir des produits de son jardin. Cette fonction nourricière du jardin existe encore bel et bien (même si très peu de jardiniers arrivent à boucler le cycle annuel de la production de nourriture) et il se pourrait même que cette fonction reprenne du poil de la bête dans les temps qui viennent. Jardiner, c’est donc avant tout produire des légumes !

Mais on jardine aussi de plus en plus dans une démarche qualitative. Car si la plupart d’entre nous a les moyens d’acheter des fruits et des légumes, on sait que la qualité des produits du commerce n’est plus vraiment là. Les pommes sont pesticidées à outrance, les concombres n’ont plus le goût de concombres et les tomates sans goût ont pris une telle apparence de plastique qu’on se demande si ce ne sont pas des produits dérivés du pétrole.

On jardine aussi pour des raisons esthétiques. Car le jardinier est souvent quelqu’un qui aime aménager son espace de vie. Il se crée son petit domaine, façonné suivant son aspiration à vivre dans un espace qui lui convient. Autant de jardiniers différents, autant de jardins différents !

Le jardinage a aussi aujourd’hui, sans doute plus qu’autrefois, une dimension sociale. Le jardin est un lieu de rencontres. Le jardinier aime partager sa passion. Il y a souvent autour de chaque jardinier un micro-réseau de personnes qui parlent de jardinage, se partagent des graines, des conseils, boivent un verre de bière ensemble …  J’aime à dire que le jardinier est un sauvage sociable. « Sauvage » parce qu’il aime se retrouver seul au milieu de ses légumes, de ses fleurs, perdu dans ses pensées…et « sociable » parce qu’il aime partager tout ça. Le jardinier est intarissable quand il parle de ses tomates ou de ses salades, il est même parfois difficile de le faire taire.

On jardine aussi pour « se vider la tête ». Le jardinage peut aider à se déstresser, à prendre de la distance par rapport à sa propre vie, professionnelle ou familiale. Et comme notre société moderne nous inflige une vie hyperactive et trépidante, nul doute que cette fonction de bien-être est une fonction essentielle du jardinage. Quand on est dans son jardin, on ne pense plus vraiment aux tracasseries de la vie quotidienne. Faire du jardin, c’est vivre sans doute dans sa petite bulle mais c’est aussi prendre de la distance, du recul, par rapport aux problèmes. Et combien de problèmes résolus lorsqu’on se met à y réfléchir sereinement, la pioche à la main ?

Il y a aussi parfois, dans les différentes préoccupations des jardiniers d’aujourd’hui, une démarche un peu plus intello, voire même affective. Je m’explique. Cultiver le haricot du père Machin qui nous a été transmis par un voisin, c’est se rattacher à la petite histoire locale. Prendre soin d’une variété d’oignon qu’un Algérien vivant à Besançon m’a donnée, c’est pour moi le fruit d’une rencontre humaine. Prendre soin dans son jardin d’une variété de tomate que cultivaient les Aztèques au Mexique il y a 500 ans, c’est aussi nous relier à quelque chose d’universel, qui vient de loin. Ce ne sont que des exemples. Il y en aurait tellement …

Une autre démarche des jardiniers d’aujourd’hui est une démarche environnementale (dans le sens militant du terme). Jardiner c’est dire NON aux légumes qu’on achète et qui viennent de l’autre bout de la planète, avec un mode de production – en matière énergétique ou en matière d’intrants chimiques – qui produit des ravages au niveau de la planète mais aussi des ravages au niveau économique, en détruisant les économies traditionnelles d’ailleurs et nos emplois de producteurs ici. Il y a donc dans le jardinage ce nouvel aspect, nouvelle fonction, qui est d’ordre politique. Jardiner, c’est un acte citoyen de résistance face au monde que l’industrie agro-alimentaire essaie de nous imposer.

J’ai cité 8 raisons de faire du jardin aujourd’hui. Dans mon quotidien, je me sens riche de toutes ces raisons-là, mais je ne perds jamais de vue la fonction première du jardin qui est la fonction nourricière. Et souvent d’ailleurs, je réagis en fonction de ce critère-là. Car je sais que ce critère peut devenir vital un jour et qu’il est peut-être urgent que chaque jardiner travaille ce point-là.

En conclusion à mon propos, on voit bien, vu la somme des enjeux (production nourricière, souci de qualité, esthétique, vie sociale, équilibre personnel, démarche environnementale …) que le jardinage est quelque chose d’étonnamment moderne et qu’il contribue à répondre aux préoccupations actuelles de notre société.

Meilleurs voeux

A l’heure où je rentre de ma nuit de réveillon (assez arrosée je dois dire), il n’y a pas d’éclairage public dans les rues de Bussières, la municipalité ayant pris – et c’est une très bonne chose – la sage décision d’éteindre les réverbères entre 23H et 5 H. Ce qui me permet de vous adresser une carte de vœux, pas très colorée certes, mais d’une extrême et rare originalité !

Notre monde s’assombrit de toutes parts. Alors je vous souhaite de trouver de la lumière partout où ça sera possible : dans les yeux et les sourires de vos proches, dans les musiques que vous aimez, dans vos poèmes et textes préférés, bref dans tout ce qui nous permet d’avancer sur le chemin chaotique de la vie … mais aussi et surtout à l’intérieur de vous-même !

Séparer l’Homme de son œuvre ?

Je reviens sur un fait qui date de plus d’un mois : l’un des deux prix Nobel de littérature (puisque cette année, exceptionnellement il y en a eu deux) a été décerné à l’écrivain autrichien Peter Handke, qualifié par les académiciens d’« héritier de Goethe », dont l’œuvre « forte d’ingénuité linguistique, a exploré la périphérie et la singularité de l’expérience humaine » (LeMonde.fr)

La nomination de cet écrivain de 76 ans, qui est l’un des écrivains de langue allemande les plus lus (pas par moi, je ne le connais pas) avec plus de quatre-vingts ouvrages publiés, a toutefois suscité une très forte controverse, sur les réseaux sociaux d’abord, puis dans les médias. La raison de la polémique : les positions pro-serbes de Handle et sa présence en 2006 aux obsèques de Slobodan Milosevic, accusé de génocide.

Pour défendre la grande institution Nobel, Anders Olsson, l’un des académiciens suédois, à déclaré : « Ceci est un prix littéraire, pas un prix politique ».

Conséquence de la polémique : dans les médias, on n’a parlé que de l’homme et de ses prises de position contestables, et non de ses livres.

Doit-on séparer, comme certains peuvent le faire pour des écrivains ou artistes contestés sur le plan moral (tels que Céline mais aussi tant d’autres comme Polanski dont on parle beaucoup ces temps-ci), l’Homme de son œuvre ?

Vaste sujet.

Vous en pensez quoi ?

Dérive climatique : ses effets sur la Loue

Ce blog est en congés.
En attendant la reprise du blog le lundi 4 novembre, je vous propose un article sur la santé de nos rivières.

Le 18 septembre dernier à 14H, la rivière « l’Ognon » passait, sans doute pour la première fois de son histoire, en-dessous de la barre symbolique de  1 mètre cube/seconde (cf. la station de mesure automatique de Beaumotte-Aubertans, réactualisée toutes les heures et située une vingtaine de kilomètres en amont de chez moi).
Ce chiffre est extrêmement bas car l’Ognon n’atteint que tous les cinq ans la valeur de 3,4 m3/seconde. Or, depuis un an et demi, nous sommes quasiment en permanence en-dessous de ce chiffre appelé « quinquennal sec ». C’est dire si la situation est exceptionnelle.

Alors que je constatais ces tristes faits, Jean-Pierre Hérold (qui fut mon prof de fac à une époque très très lointaine) m’envoyait un article qu’il a écrit sur la santé d’une autre rivière franc-comtoise : la Loue, rivière emblématique connue des pêcheurs à truite dans toute l’Europe. Et l’une des plus belles rivières qui soient.

Je vous propose donc l’intégralité de ce texte qu’il a écrit en septembre dernier. Cet article montre l’ampleur des dégâts.
Jean-Pierre, qui est également l’auteur de toutes les photos de cet article (dont l’image précédente), pourra réagir à vos commentaires.

UN ARTICLE ÉCRIT PAR JEAN-PIERRE HÉROLD :

La série est déjà longue : 2019 après 2018 et 2017, 2011, 2003 ! Voici une répétition de phénomènes météorologiques qui traduisent, d’après les climatologues (Bichet et coll. 2015) une augmentation dans le long terme des températures moyennes régionales. Celles-ci ont des conséquences mesurables sur les débits moyens mensuels des rivières de Bourgogne Franche-Comté qui sont consultables en ligne sur le site Hydroreel, le serveur de données hydrométriques en temps réel et en archives depuis les années 50 ; exemple pour la Loue à Chenecey-Buillon.

En 2018, de la mi-juin jusqu’à la fin octobre, les rares précipitations orageuses ont représenté souvent moins du dixième du volume moyen des pluies selon les secteurs concernés dans notre département. En 2019, dès le 5 juillet l’alerte sécheresse a été déclenchée par la Préfecture du Doubs. Fin août les restrictions d’usage de l’eau étaient encore en cours. En septembre les étiages perdurent.

Durant la même période, les températures aussi bien diurnes que nocturnes ont atteint des records sur des durées importantes, et en 2019 des valeurs supérieures à 35 °C ont été quotidiennes pendant plus d’une semaine au mois de juin, une situation tout à fait inédite. Des températures diurnes élevées ont été enregistrées jusqu’au mois de septembre, elles dépassent encore les 30°C.

Les effets de ces amplitudes thermiques sur le régime des cours d’eau ont été plus marqués que ceux de l’année de la canicule historique 2003. Ils entraînent des contraintes nouvelles sur le cours de toutes les rivières de l’arc jurassien et des zones karstiques de la région. Ainsi, l’exemple très remarqué de l’assèchement total du Doubs à l’aval de Pontarlier entre juillet et octobre 2018  a été très commenté par les médias et les populations locales, dont certaines ont subi des déficits hydriques perturbateurs : plus de vingt communes ont dû faire appel à des transporteurs pour alimenter leurs châteaux d’eau à sec pendant plusieurs semaines. La situation s’est reproduite début juillet 2019.

Dans le cas de la Loue, présenté ici, les effets combinés des canicules et des sécheresses montrent un impact sur l’évolution et la répartition des populations piscicoles de cette rivière qui a été longtemps considérée come un fleuron des cours d’eau français à salmonidés, truites et ombres, et donc fréquentée et admirée par les pêcheurs sportifs de tous horizons.

Les effets sur les débits :

Rappelons que la Loue, sur 125 km, a un régime pluvio-nival classique de moyenne montagne, avec cependant des occurrences de crues très fortes lors de pluies intenses qui entraînent la fonte d’une couverture neigeuse en place sur son bassin versant à certaines périodes.

Ainsi les crues décennales atteignent 530 m3/s (mètres-cubes par seconde), alors que la valeur moyenne interannuelle du débit est de 46,8 m3/s à la station hydrométrique de CHENECEY-BUILLON. Les années pluvieuses, ce débit moyen se situe autour de 100 m3/s (82 en 2014, 128 en 1974). Les étiages d’années chaudes et sèches sont par exemple de 4,2 m3/s en 2003, 3,9 m3/s en 1959 et 3,5 m3/s en 1962. Ces minima historiques sont dépassés par l’année 2018 avec un débit de 2,5 m3/s.

A PARCEY, en basse Loue, le débit d’étiage de la station hydrométrique annonce 2,6 à 3,3 m3/s fin septembre 2018, alors que la moyenne interannuelle est de 50 m3/s.

A ORNANS, le 15 octobre 2018, le débit mesuré est de 2,3 m3/s.

A VUILLAFANS, le débit moyen de la haute Loue au mois de novembre est encore de 2 m3/s, voisin du mensuel le plus bas de septembre 1962.

La grande sécheresse des rivières du Doubs de 1906, décrite par Eugène FOURNIER, ancien doyen de la Faculté des sciences de Besançon et pionnier de l’hydrogéologie, montre que les variations extrêmes des niveaux ne sont pas récentes, mais que leur fréquence augmente sensiblement ces dernières décades, comme le montre l’analyse des données disponibles à partir des différentes stations de mesure du réseau rdbrmc.com .

Un des effets visibles de ces très basses eaux est l’exondation des zones peu profondes, tels les gravières et les nassis (mot usité par les riverains pour désigner les concrétions et tufs calcaires souvent perpendiculaires au lit de la rivière). Ce sont les refuges de très nombreuses espèces d’invertébrés aquatiques.

La surface en eau vive est de plus en plus réduite, et en conséquence l’espace de vie de toute la faune aquatique ! De plus le lit encore mouillé est envahi par des proliférations d’algues filamenteuses, Vaucheria et Cladophora dont le poids essoré atteint 3 à 5 Kg/m2. Elles colmatent les substrats et forment même un tapis uniforme, sauf sur le linéaire résiduel du courant le plus vif. L’origine de ces masses végétales tient dans la présence excessive de nitrates et de phosphates d’origine anthropique : agriculture et assainissement.

Les effets sur les températures :

A sa source, l’amplitude des variations des températures de l’eau de la résurgence est limitée. Elle a transité dans le karst profond et sort entre 6 et 9 °C, et atteint 10 °C en aval à MOUTHIER HAUTE PIERRE.

Elle reste, en année normale, à des valeurs inférieures à 15 °C jusqu’à ORNANS. Elle convient donc aux espèces animales et végétales exigeant des températures basses toute l’année. Selon la typologie proposée par Bruslé et Quignard en 2004, ce sont des espèces d’eau tempérée froide, inférieure à 19 °C. Les effets de la canicule sont moindres, le réchauffement de l’eau n’est sensible que sur les zones de profondeur et/ou de courant faible. La végétation rivulaire, la ripisylve, contribue à la protection contre l’ensoleillement direct, comme les falaises rocheuses surplombant les gorges de Nouailles en cette partie du cours amont étroit et sinueux.

C’est à partir de la confluence avec le Lison que l’on note des températures qui dépassent les 25 °C au cours des épisodes caniculaires. Il peut même apporter à certaines occasions de fortes chaleurs des eaux à 27 °C, donc plus chaudes que celle de la Loue. L’aval de cette confluence est marqué par un ralentissement du courant dû à la présence du barrage de l’usine électrique des forges de CHATILLON, sur la commune de RUREY. II constitue une zone de réchauffement  majeur en période prolongée de canicule.

C’est une première charnière bioclimatique le long du cours de la Loue.

La deuxième charnière se situe à l’entrée de la vallée alluviale, en aval de QUINGEY. Le Val d’Amour s’élargit jusqu’à la grande plaine à vocation agricole située à la confluence avec le Doubs, à PARCEY. Cette zone aval a subi les effets du redressement du cours décidé dans les années 1960, au motif de la production agricole à développer. Les travaux gigantesques de canalisation et d’endiguement ont conduit à une reprise de l’érosion régressive d’une rivière active, avec pour conséquences une incision dans les alluvions et une sensibilité accrue aux variations thermiques. Plus de 27 °C sont relevés dans ces secteurs en période de canicule.

Depuis un siècle, en Franche Comté, le record de température maximale absolue mesuré est de 41,5 °C à ARC et SENANS le 13 août 2003 ; cet événement météorologique a eu très probablement des effets synchrones sur la température des  eaux de la Loue.

Au niveau climatique, une augmentation discrète des moyennes de températures minimales sur 30 années de 1,5 °C a un impact certainement encore plus important et prolongé. On en trouvera les détails dans l’ouvrage collectif « Histoire du climat en Franche-Comté » (Bichet et al., 2015). Mais c’est bien l’augmentation des températures extrêmes , minimales et surtout maximales, qui ont le plus d’impact sur les milieux.

Après les travaux de redressement, les anciens méandres sont rescindés et se trouvent perchés au-dessus du niveau de la rivière et de la nappe phréatique : ils sont devenus des « mortes » (lesquelles ont fait l’objet de tentatives récentes de reconnexion comme à CHAMBLAY). Les résultats sont catastrophiques : ponts déchaussés, érosion, déconnexion des affluents et augmentation des températures entre les seuils aménagés pour « réguler » le cours de la rivière « nouvelle ».

L’espace de liberté accordé à la rivière entre le pont de BELMONT et le pont de PARCEY, sur environ 9 km, n’est qu’un petit pansement sur une rivière très dégradée. L’ancien secteur des GOUBOTS qui était situé sur le delta de la confluence Loue-Doubs, d’une richesse biologique et piscicole extraordinaire, est devenu un pauvre branchement hydraulique soumis aux crues et aux étiages. On en voit les conséquences dans l’évolution des peuplements. Les travaux tout récents de suppression des enrochements au niveau de la confluence donneront sans doute dans l’avenir des effets positifs, mais c’est tout un écosystème qui doit se reconstituer.

Globalement, l’augmentation estimée de 1 à 2 degrés de la température moyenne de l’eau de la Loue depuis 1980 semble modeste mais ne laisse pas imaginer les conséquences biologiques des valeurs extrêmes provoquées par les canicules successives de ces dernières décennies.

Les effets sur les populations de poissons :

La répartition des espèces piscicoles de l’amont vers l’aval d’un cours d’eau est bien connue depuis les publications de HUET en 1954 puis de VERNEAUX en 1973. La zonation classique précise quatre grands ensembles, de l’amont à l’aval : la zone à truite, la zone à ombre, la zone à barbeau puis la zone à brème.

Le facteur déterminant qui régit cette répartition est la température de l’eau. Le gradient n’est cependant ni régulier ni progressif puisque des affluents (51 pour la Loue, dont 4 principaux, Brême, Lison, Furieuse, Cuisance) modifient localement la température par apport d’eau généralement plus fraîche. On néglige aussi, souvent, la présence peu connue de « froidières », sources qui apportent l’eau résurgente du karst profond ou de la nappe alluviale vers le lit mineur de la rivière. C’est en période de canicule le dernier refuge des espèces strictement dépendantes de la température de l’eau, la truite (Salmo trutta) et l’ombre (Thymallus thymallus), tout deux de l’ordre des Salmoniformes.

Ces espèces sont dites sténothermes contrairement aux espèces eurythermes qui supportent des variations de température et se répartissent de façon beaucoup plus étendue sur le parcours de la rivière, comme peuvent le faire le chevesne et nombre d’autres Cyprinidés.

Cette dépendance aux conditions du milieu est d’origine physiologique, puisque le besoin en oxygène des espèces diffère selon le type de métabolisme oxydatif de l’organisme. Les poissons qui ont besoin d’une concentration élevée exigent des eaux plus froides (10 à 15°C) où l’oxygène est présent en concentration de l’ordre de 9 à 12 mg/l. En revanche, ceux qui sont adaptés à de faibles concentrations, de 5 à 9 mg/l, acceptent des eaux de 15 à 30°C et plus, en période de canicule.

Les températures les plus élevées mesurées dans les eaux de la Loue aval, ont atteint localement 28°C au mois d’août 2018, lors des jours les plus chauds dépassant 35°C. Cette température est létale pour la truite, entraînant une hypoxie fatale. Ceci explique que la basse vallée de la Loue a depuis des années perdu progressivement ses populations de truites. Rares, quelques gros spécimens survivent dans les zones de « froidières ». Les gravières de PARCEY à CHISSEY ont aussi vu disparaître leurs belles populations d’ombres, et en conséquence aussi les pêcheurs à la mouche venant de toute la France et bien au-delà !

En revanche se maintiennent ceux qui tolèrent les températures élevées et le peu d’oxygène disponible, comme le hotu, le barbeau, le chevesne. Ils occupent à présent tout le cours aval et moyen de la Loue. On constate même que des espèces inconnues il y a un demi siècle colonisent maintenant ces milieux : ainsi de la carpe, et depuis peu du silure qui atteint des tailles impressionnantes. Cette espèce, remontée du Doubs, est présente au niveau d’ARC ET SENANS et s’installe dans les zones profondes du lit de la rivière en direction de QUINGEY. Donc une bonne part du cours de la Loue est concernée déjà par l’arrivée de ce prédateur polyvalent.

On observe donc deux phénomènes biogéographiques simultanés :

– la remontée vers le cours supérieur de la Loue, dans les eaux encore froides et oxygénées, des populations de truites et d’ombres avec leurs espèces compagnes, chabot, loche franche, blageon, vairon, vandoise, lamproie de Planer… La même migration vers l’amont s’observe pour certains invertébrés aquatiques dont en particulier des éphéméroptères ;

– plus en aval, l’apparition d’espèces nouvelles pour la rivière, comme le silure dont la zone d’occurrence a augmenté de 270% en Bourgogne Franche-Comté ( Bouchard et Hérold 2017 ).   L’installation pérenne dans ce milieu de la carpe, du brochet et des espèces d’accompagnement de la grande famille des cyprinidés ubiquistes conduit à remplacer les anciennes espèces électives de ces biotopes par les vandoise, spirlin, gardon, goujon et hotu dont les cohortes nombreuses occupent dorénavant les gravières.

Le déversement régulier de truites arc en ciel issues de pisciculture semble permettre aux sociétés de pêche de satisfaire leurs adhérents… pourtant l’espèce ne se reproduit pas mais présente l’avantage d’une moindre sensibilité à la température et à la qualité de l’eau . Une tentative malheureuse d’introduction du huchon ou saumon du Danube à l’amont de QUINGEY dans les années 1980, afin de limiter les populations de hotus, n’a pas eu les effets escomptés et s’est avérée être un échec.

Le cas de l’apron du Rhône, espèce emblématique, est plus complexe, puisqu’il a été répertorié sur des secteurs limités de la basse Loue (CHISSEY, ARC ET SENANS) en cohabitation avec le silure (observation de M. Kupfer en plongée à l’aval du pont de CRAMANS), ainsi qu’en moyenne Loue où il est encore présent avec la truite et l’ombre. Ses effectifs restent faibles avec quelques populations résiduelles et isolées. Un projet de reconnexion des sites où sa présence est reconnue a fait l’objet d’un plan national d’action (PNA) soutenu par des fonds européens, qui a permis d’aménager des passes à poissons dédiées à l’apron, lesquelles profitent aussi aux autres migrateurs de la rivière. Il reste cependant inscrit sur la liste rouge des espèces menacées, dans la catégorie « en danger critique» selon la nomenclature de l’UICN.

D’autres espèces classées « en danger » comme l’ombre et le toxostome sont aussi en difficulté, car leurs exigences biologiques et la présence de fonds non colmatés ne sont plus assurés, malgré le fait que la Loue figure toujours dans la catégorie des rivières en « bon état ».

Il est en effet paradoxal de constater que 97% du bassin versant de la Loue est composé d’espaces « naturels » forestiers et agricoles, que les zones Natura 2000 y représentent 23000 hectares… et que malgré tout les perturbations récurrentes des peuplements aquatiques perdurent.

Or, force est de constater que les multiples polluants d’origine anthropique, nitrates, ammoniaque, phosphates, pesticides, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), résidus de traitements des bois et des médications vétérinaires, sont toujours présents en quantité variable selon les périodes de l’année ou les secteurs de la rivière. Des mortalités impressionnantes de truites et d’ombres ont dévasté de nombreux secteurs, entre 2009 et 2015. Les experts ont cherché des explications et leur rapport a été rendu au Préfet du Doubs en 2012. Il a confirmé une dégradation qui concerne tous les compartiments écologiques :

« Trois communautés biologiques majeures (algues, macro-invertébrés benthiques et poissons) présentent un état très dégradé qui se caractérise par une faible diversité et/ou par des abondances limitées en regard de ce que ce milieu devrait accueillir) », probablement depuis le « début des années 80 » et qui « semble traduire à la fois un excès de nutriments dans l’eau et la présence probable de polluants d’origines diverses »

L’analyse vétérinaire de poissons morts a montré qu’ils étaient souvent infestés de nombreux parasites de plusieurs espèces, genres et familles, ce qui évoque une déficience immunitaire et la mort par des pathogènes opportunistes. Pour l’observateur médusé, le signe évident de l’atteinte mortelle de ces poissons était le développement de la « mousse » sur les téguments ulcérés : c’est le parasite ultime, Saprolegnia parasitica , ( Oomycète).

Une des hypothèses pour expliquer ces processus mortifères est liée à la géologie locale et à la structure karstique du bassin versant amont, responsable des phénomènes de circulation d’eau souterraine très rapide et sans filtration. Il est bien connu l’exemple de la Loue à sa source à OUHANS, qui s’est chargée d’absinthe  quelques jours après l’incendie de la distillerie située au bord du Doubs en 1901 à Pontarlier. De même, les intrants divers et nombreux qui percolent depuis les plateaux vers les niveaux d’aquifères karstiques participent à la dégradation de la qualité de l’eau.

En basse vallée les faibles mortalités sont probablement à expliquer par les échanges plus lents entre la nappe phréatique et les substrats de granulométrie réduite du lit de la rivière. Les processus de filtration sont rendus plus efficaces et laissent à l’activité bactérienne plus de latitude.

Malgré tous les efforts de protection, on observe une banalisation des populations piscicoles sur les trois quarts du cours de la rivière. L’évolution climatique amplifie et accélère cette dérive. Les débits de plus en plus variables et l’augmentation des températures constituent un défi que le Plan Climat du Comité de pilotage de la Communauté de communes Loue-Lison a la lourde charge de relever .

CONCLUSION

La Loue a perdu son lustre de rivière emblématique pour les pêcheurs sportifs et son excellence de modèle de cours d’eau du type « chalk stream »,  rivière calcaire à forte productivité biologique : elle est devenue une rivière banale ! Son statut salmonicole ne vaut plus que pour son parcours amont.

Elle reste cependant située dans une vallée remarquable et dorénavant plus connue par la présence du musée Gustave COURBET à ORNANS et par l’existence de la Saline Royale due à Claude-Nicolas LEDOUX située à ARC ET SENANS.

Mais on ne peut que déplorer la perte de son attractivité naturaliste et halieutique, qui a eu en quelques années des effets négatifs sur l’économie locale. Des hôtels-restaurants qui en saison accueillaient les pêcheurs sont aujourd’hui fermés ou en liquidation. Les gîtes de pêche et les chambres d’hôtes souffrent de la même désaffection.

La réhabilitation de la rivière passe par des mesures d’action à long terme qui prennent en compte la protection de l’eau. Maîtriser les rejets des effluents usés avec mise en place de traitement tertiaire, réduire drastiquement les épandages de lisier et en faire plutôt un engrais et non un déchet à éliminer, limiter au strict nécessaire l’usage des produits toxiques, des phytosanitaires ou sels de déneigement… constituent un programme à promouvoir pour une eau de qualité.

Le réchauffement peut être atténué par des suppressions de seuils qui forment des retenues où l’eau reste chaude, mais aussi par des plantations de végétaux rivulaires qui forment une ripisylve protectrice. La protection des nappes phréatiques est essentielle pour assurer un bon équilibre des réserves de sub-surface, en particulier en basse vallée où le relèvement du niveau de la nappe peut contribuer à une meilleure gestion agro-environnementale.

La dérive climatique qui s’est enclenchée au 20eme siècle n’est cependant pas maîtrisable à l’échelle d’une région : elle doit devenir la préoccupation majeure de tous les terriens au 21ème siècle.

Le nœud du problème

C’est quoi un prêtre ? Un homme de chair ou un homme de marbre ?

Dans « La faute de l’abbé Mouret » de Zola que je viens de relire, je suis tombé sur une description étonnante d’un prêtre. Je vous donne quelques extraits :

« Longtemps, aux heures de recueillement, lorsque la méditation le prosternait, il avait rêvé un désert d’ermite, quelque trou dans une montagne, où rien de la vie, ni être, ni plante, ni eau, ne le viendrait distraire de la contemplation de Dieu. C’était un élan d’amour pur, une horreur de la sensation physique… Et que les biens de la terre lui semblaient méprisables !… Il fermait la porte de ses sens, cherchait à s’affranchir des nécessités du corps, n’était plus qu’une âme ravie par la contemplation. … Il n’envisageait que les biens célestes, ne pouvant comprendre qu’on mît en balance une éternité de félicité avec quelques heures d’une joie périssable… Il était parfait, dès le premier agenouillement, sans lutte, sans secousse, comme foudroyé par la grâce, dans l’oubli absolu de sa chair… Il se souvenait d’avoir entendu parler de la tentation comme d’une torture abominable qui éprouve les plus saints. Lui, souriait… On avait tué l’homme en lui, il le sentait, il était heureux de se savoir à part, créature châtrée, déviée, marquée de la tonsure ainsi qu’une brebis du seigneur ».

Evidemment la suite de ce roman célèbre sera celle que l’on connaît : la chair sera plus forte que la raison et le prêtre connaîtra les joies de l’amour terrestre et deviendra même le père d’un enfant. Pouvait-il en être autrement ?

Dans un discours très ambigu du 24 février dernier (mais plutôt bien médiatisé), le Pape a déclaré « Derrière la pédophilie, il y a Satan ». Ouais, bof !
En tous les cas, c’est ce que la Presse a retenu et il semble qu’effectivement il n’a pas dit grand chose d’autre.
Parmi les sujets éludés par le Pape, il y a notamment le refus obstiné de l’Église d’autoriser ses prêtres à mener une vie sexuelle normale.
« Le » problème !
Refuser la normalité incite forcément à l’anormalité. Par définition me semble-t-il.
Que dire des prêtres tiraillés par plein d’envies légitimes et desquels on exige qu’ils se fassent un nœud en permanence, non pas une heure, un jour, des semaines, des mois … mais des dizaines d’années ? N’importe qui, normalement constitué, deviendrait dingue au bout de quelques … (jours ? semaines ? mois ? années ? … Je vous laisse le choix de la durée !). Ou finirait alors par chercher des chemins de traverse. Et certains enfants ne le savent malheureusement que trop !
Evidemment, il est assez logique que l’Eglise en reste à sa position dogmatique officielle. Il faudrait vraiment être naïf pour penser que ce Pape-là aurait pu avoir une action différente de celle de ses prédécesseurs, il n’est bien évidemment que le représentant d’une institution à jamais figée. Les débats qui traversent la société civile aujourd’hui ne peuvent avoir prise sur des règles datant de près d’un millénaire.
Mais si je suis scandalisé, ce n’est pas par cette position de l’Église, mais par le fait qu’aucun grand journal de notre pays n’ait saisit cette occasion de scandales sexuels dans l’Église pour aborder enfin ce sujet tabou : LE CÉLIBAT DES PRÊTRES.
C’est quand même le principal élément du problème, non ?

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Variétés de courges et de potirons (3)

Pour les jardiniers les plus organisés, janvier et février sont les mois où l’on choisit les variétés que l’on va semer. Bonne période donc pour poursuivre mes séries d’articles sur le sujet entamées il y a plusieurs années déjà.

Et je vous propose aujourd’hui un nouvel article sur la diversité des cucurbitacées.


L’année 2018 fut une année moyenne : difficultés de

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