Récoltes d’automne (3)

Il y a eu ça et là quelques gelées matinales vendredi dernier dans la vallée de l’Ognon, mais pas dans mon village. Ce qui fait que mes légumes continuent de pousser alors qu’on est aux portes de l’hiver.

Bien sûr, qu’il y ait encore en terre des carottes, des panais, des betteraves rouges, des céleris-raves, des scaroles, des bettes, du persil tubéreux, … c’est tout à fait normal à cette saison (et tous ces légumes-là poussent dans le jardin au milieu d’une véritable jungle car je n’ai pas travaillé la terre ou désherbé depuis juillet).
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Mais d’autres légumes qui

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La cyclanthère

Oui, je le reconnais, la devinette botanique que je vous ai proposée dans mon dernier article n’était pas du genre facile, d’autant que je n’avais mis qu’une image – très peu significative – d’une feuille et d’une petite fleur. Mais notre ami Yves, ayant toujours autant de perspicacité (et sans doute aussi un peu l’entêtement des Bretons :whistle:   :wink: ), a fini par trouver la solution ! Il s’agit donc de la cyclanthère pédiaire (cyclanthera pedata) que l’on appelle aussi « concombre des Andes » (il est utile de préciser « pédiaire » car il existe une quarantaine d’espèces de cyclanthères, la plupart ne se cultivant d’ailleurs pas).

Evidemment, si je vous avais proposé une photo du fruit, vous auriez eu plus de facilité pour l’identifier. Mais Dupdup a des côtés sadiques et il aime faire mariner ses lecteurs dans leur jus ! :devil:

IMGP6572La cyclanthère est une plante que j’ai

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Variétés anciennes ou modernes ?

Les jardiniers d’aujourd’hui sont plein d’idées reçues. Parmi les lieux communs que l’on entend ici et là, il y a cette vérité criée sur tous les toits des jardiniers-écolo-bobos, à savoir que rien ne vaut les variétés anciennes.
Oui, peut-être que c’est assez vrai dans pas mal de cas.
Par exemple, aucune variété moderne de tomate n’arrive à la cheville de nos variétés anciennes qui avaient un vrai goût de tomate.

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Sans doute que

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Un champ de seaux !

Il y a deux raisons majeures à mettre ses plants de légumes en pleine terre de très bonne heure.

La première tient au fait de pouvoir consommer des légumes très tôt. Lorsque l’on a, comme certains d’entre nous, le projet de consommer toute l’année des légumes de son propre jardin (ce qui n’est pas simple à réaliser), on attache une importance particulière à l’échelonnement des semis et des plantations. On sème le plus tôt possible les premières graines et on sème aussi le plus tard possible les dernières. Le gain n’est pas négligeable : on peut ainsi consommer des tomates pendant 5 mois (dès les premiers jours de juin et jusqu’aux gelées), soit près du double de la période habituelle.

La deuxième raison tient au fait que les légumes plantés très tôt sont forcément élevés « à la dure » (car ils doivent affronter des périodes de froid difficile), qu’ils sont ainsi endurcis naturellement et qu’ils donneront des plants plus résistants. Et comme cela a été dit récemment sur ce blog, on n’insistera jamais assez sur le fait que les plants mis de bonne heure en pleine terre s’installent profondément en terre et que leur système racinaire se développe fortement pendant tout le début du printemps, y compris pendant les périodes de mauvais temps. Car lorsque toute croissance semble arrêtée en surface, notamment par températures trop faibles, la plante continue son installation souterraine. Et lorsque le beau temps revient, la plante va pouvoir s’appuyer fortement sur sa partie souterraine pour se développer à la vitesse grand V. C’est ainsi que les choux qui ont été plantés de bonne heure cette année (dès la fin mars) sont déjà consommables alors que ceux plantés en mai ont du mal à se développer.

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A ces deux raisons, il faut

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Planter oignons et échalottes à l’automne

Ce blog se met en congés pour une quinzaine de jours et reprendra le lundi 5 mai.
Pour terminer cette petite période de début de printemps : un article sur le jardinage.

Lorsqu’on se fait vieux, il arrive un temps où l’on ne peut plus aller travailler la terre. Fini donc le jardinage ! Je n’en suis pas encore là, mais mes parents si, depuis quelques années. Alors, année après année, je finis par m’approprier un peu leur jardin, qui vient s’ajouter aux deux autres. Viendra un temps où c’est moi qui devrai laisser la place.

Pour l’instant, mon utilisation de ce jardin est encore modeste, je n’en occupe encore qu’un tiers environ, le reste est en herbe ou cultivé par l’un de mes frères. Parmi les légumes, fruits et plantations du moment, une petite collection de cassissiers et groseilliers que j’ai plantés cet hiver (16 variétés différentes) …

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… quelques kiwis et kiwaïs mis en place cet

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Durée du jour Nord/Sud

La Franche-Comté est un paradis pour les légumes d’été, le climat y est propice pour quasiment toutes les cultures, qu’il s’agisse d’aubergines, de poivrons, de piments, d’artichauts, d’asperges, etc… Ce qui est valable pour la Franche-Comté l’est aussi naturellement pour les autres régions de l’Est de la France.

Bien sûr, il y a moins d’ensoleillement ici que dans le Sud. Alors comment expliquer que nos jardins soient aussi luxuriants ? Je citerai en vrac quelques raisons :
– une bonne pluviométrie, bien répartie sur toute l’année. Regardez d’ailleurs ce diagramme montrant la normale à Besançon en matière de pluviométrie, la régularité est assez éloquente :
Sans-titre-1– des sols qui sont profonds et qui retiennent donc bien l’eau (contrairement aux sols méditerranéens qui sont superficiels)
– des températures estivales qui favorisent bien l’activité des plantes (il ne faut pas oublier que les températures élevées que l’on trouve dans le Sud bloquent l’activité de photosynthèse) ;
– des épisodes plus frais qui, à mon avis, favorisent le développement des systèmes racinaires des plantes (c’est un bon sujet de discussion entre jardiniers et j’aimerais qu’on y revienne plus tard) ;
– moins de vent et donc moins d’évaporation ;
– plus d’humidité dans l’air et donc moins de dessèchement des plantes.

Mais il y a une autre raison qu’on oublie en général – et c’est l’objet de cet article – c’est la durée du jour. Plus on monte vers le Nord, plus les jours d’été sont longs (à l’inverse de l’hiver). On a parfois l’impression qu’il faut aller dans les pays nordiques pour s’en apercevoir. Non, les différences sont déjà très importantes au sein même de notre pays. Ainsi, fin juin, la durée du jour est de 15H20 à Perpignan, 15H56 à Besançon et 16H32 à Dunkerque, soit une différence très significative de 1H12 entre les deux bouts de la France.  Il est évident que ces différences ont une grande conséquence sur le développement des plantes, et notamment des légumes.

Ce qui est dingue, c’est que lorsqu’on en parle autour de soi, tout le monde ignore qu’il y a ces différences de longueur du jour. Mais le jardinier n’est pas « Monsieur tout l’monde », il le sait !

On peut connaître précisément ces données en consultant ce site (très bien fait au demeurant, même si l’on n’y trouve pas tout à fait tous les départements).

Radis d’hiver

Peu de gens pensent à semer des radis d’automne et d’hiver. C’est pourtant quelque chose de facile car le radis aime la chaleur et l’humidité (il a besoin de pousser vite pour être beau et pas trop piquant) et l’automne lui offre des conditions bien plus favorables qu’en début de saison (au printemps, les radis se développent alors trop lentement à cause du froid de la terre).

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Les deux meilleures variétés de radis d’automne que

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La culture des endives (3)

Comme chaque hiver, je cultive des endives en cave et j’en ai d’ailleurs déjà parlé à deux reprises sur ce blog. Au fil des années, j’essaie d’améliorer mes pratiques, aussi bien dans le choix des variétés que dans la manière de les cultiver.

Cette année, je n’ai fini d’arracher mes racines au champ que vers le 20 janvier. Vu l’hiver très doux, certaines seraient encore en pleine terre s’il n’avait fallu que je fasse de la place pour que la terre puisse être travaillée au tracteur. Les dernières racines arrachées ont été replantées aussitôt à l’obscurité et sont déjà assez belles au bout de trois semaines de culture en cave.

1J’avais essayé il y a quelques années une

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Jardinage : vive la diversité des approches !

Attention, article polémique !

J’aime bien les discussions sur le jardinage qui ont lieu sur ce blog. Aucun des blogueurs n’y a d’idée définitivement arrêtée. Chacun d’entre nous sait que le jardinage est un long apprentissage, une perpétuelle remise en question, qu’il n’y a pas de recettes toutes faites, et que l’on tâtonne souvent avant de trouver une méthode que l’on testera d’abord puis adoptera peut-être … ou peut-être pas. Le jardinier est une personne humble par définition car il apprend très vite qu’on n’impose rien à la nature et qu’on ne peut, au mieux, que composer avec elle. Si le jardinier était plein de certitudes toutes faites, la nature aurait vite fait de lui rabattre son caquet. Et c’est bien ainsi. Savoir qu’au bout d’une vie entière de jardinage on ne connaît même pas le dixième de ce qu’il faudrait savoir est plutôt rassurant.

Mais ce qui a cours sur ce blog ne prévaut pas forcément ailleurs.

Aujourd’hui, il faut appartenir à une école.
Il y a l’école de ceux qui prônent le non-travail de la terre, l’école de ceux qui ne jurent que par les purins et décoctions, d’autres que par le compostage, d’autres que par la rotation des cultures,  d’autres que par la technique du jardinage en carrés, d’autres que par la technique du jardinage « en lasagne » …

TOUT CELA M’EMMERDE ET JE LE DIS HAUT ET FORT !

Tous ceux qui jardinent vraiment savent qu’une technique valable ici ne l’est plus ailleurs, qu’il faut tenir compte de sa terre, de son climat, du temps disponible dont on dispose et de bien d’autres choses encore.

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Quelques exemples (mais je pourrais en prendre plein d’autres) :

Premier exemple : il m’arrive 

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Potirons 2013

2013 ne fut pas une très bonne année pour les potirons. Je n’ai eu souvent que quelques fruits par pied. Problème de pollinisation ? Oui sans doute. Avec aussi comme problème la difficulté pour certaines variétés (notamment les courges musquées) à venir à maturité. Evidemment, comme je n’ai pas le sens de la mesure (vous le savez, non ?) et que j’ai récolté plus de 30 variétés différentes, il m’en reste suffisamment pour passer l’hiver et même tenir un siège de deux ans.

IMGP6081Et vous, amis jardiniers, ça a donné quoi vos potirons 2013 ?

Semer des choux toute l’année

Novembre et décembre sont des mois encore riches pour le jardin car un certain nombre de légumes résistent au gel tant qu’il ne fait pas trop froid. Alors, même si le jardin n’a plus fière allure à cette époque, on peut y récolter encore, malgré les gelées nocturnes : carottes, panais, betteraves rouges, céleris-raves, choux-raves, choux-navets, bettes, chicorées, endives, fenouils, persil tubéreux, poireaux, oignons-tiges, radis, artichauts, …

1Mais le légume qui trône à

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Fête d’automne à Brussey

Petite info pour signaler que la Maison de la Nature de Brussey (à quelques kilomètres de Marnay en Haute-Saône) organise prochainement sa petite fête d’automne.

flyerCette manifestation n’avait pas eu lieu depuis 2009. Elle est destinée à illustrer le thème de la biodiversité cultivée. Voici quelques images

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Cultures et récoltes 2013

Le thème du jardin passionne un bon nombre d’entre nous. J’imagine que les autres doivent nous prendre un peu pour des fous, à parler ainsi continuellement de tomates ou de  salades. Près de 300 commentaires sur l’article sur le mildiou et plus de 400 sur l’article sur les semis de ce printemps !
Voici venir le temps des récoltes, plutôt tardives cette année. Cet article n’est là que pour qu’on puisse discuter entre nous de cette année 2013 qui est une année très spéciale pour nous autres jardiniers.

IMGP8410Alors, vos potirons, vos choux, vos haricots, … ça donne quoi ?

Salades de début de printemps (2)

Dans mon dernier article consacré aux salades (un sujet qui me passionne depuis quelques temps), j’avais dit quelques mots de ces fameuses laitues que l’on appelle « laitues d’hiver »,  qui réussissent à passer la mauvaise saison sans geler et que l’on consomme en général en avril. J’avais dit que les conditions météo particulières de cette année avaient retardé leur production et que celle-ci n’aurait lieu qu’en mai, ce dont je parlerais ultérieurement sur ce blog.
Nous voici donc en mai et voici donc le moment d’en parler.

Je n’ai jamais vu autant de retard dans la production des laitues. Elles sont encore petites et il est évident qu’elles grossiront jusqu’en juin. Je pourrais donc attendre un peu qu’elles grossissent mais il y en a tellement … !

1J’avais semé sept 

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Le « Sauvage Partageur »

Le jardinier est souvent un personnage ambivalent qui fait en permanence le grand écart entre deux attitudes opposées.
D’une part c’est un SAUVAGE. Car le jardinier aime la solitude de son jardin avec comme seuls compagnons la terre et ses légumes. Il y a ainsi des moments où le jardinier n’aime pas être dérangé, où il ne supporte que la compagnie des vers de terre (même s’il aura un jour toute l’éternité pour ça !). Ces moments où il est juste avec lui-même, dans l’air frais du matin et l’odeur du terreau, il ne les échangerait avec aucun autre moment.
Mais le jardinier aime aussi PARTAGER, COMMUNIQUER. Alors il parle. Il parle même beaucoup. Même les moins loquaces et les plus asociaux des jardiniers sont intarissables dès qu’il s’agit de parler de tomates ou de mildiou.
Le jardinier, quel qu’il soit, partage la parole mais partage aussi tout ce qu’un jardinier peut partager : des graines, des plants, des trucs à lui … Le jardinier est un sauvage généreux.
Dupdup est un jardinier comme tous les autres. Il aime discuter de sa passion du jardinage. Mais il a besoin aussi de s’isoler parfois.
Alors quand il fait du jardin dans la parcelle collective, en plein champ, dont il a déjà parlé, il y va avec son outil (la serfouette) très tôt le matin, quand il n’y a personne, mis à part le chant de l’alouette qui salue le lever du jour. Il peut alors vivre pleinement son côté sauvage. Sa journée de jardinier est finie dès 8H du mat’ quand il rentre à la maison boire un café et réveiller sa chère et tendre. Mais vers 10H ou 11H, quand il sait que ses camarades jardiniers sont en train de suer sang et eau en plein soleil au milieu de leurs tomates, il va les retrouver pour discuter un coup, échanger de tout et de rien. ça, c’est son côté sociable !
C’est pareil sur ce blog. Dupdup aime partager sa passion du jardin (et, d’une manière plus générale, de la nature). Mais il lui arrive parfois de mettre son blog en congés pour aller vivre sa sauvagerie dans des lieux perdus. Alors une semaine en Camargue est alors la bienvenue.
Et comme un lâche il vous laisse à cette discussion.
Alors, sauvage ou sociable le jardinier ?
Ou ni l’un ni l’autre ?
Ou les deux à la fois ?
JE VOUS RETROUVE LE LUNDI MATIN 13 MAI.
Mais on ne peut pas se quitter sans une petite musique, n’est-ce pas ? Et la chanson qui colle le mieux à cet article est sans doute « Pauvre Martin » de Brassens.

A très bientôt.

Trois charpentières seulement ?

Tiens, je n’ai jamais consacré d’article à la taille de formation des arbres fruitiers alors que c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup et que j’ai beaucoup pratiqué.
Je suis toujours sidéré de voir qu’on vend chez les pépiniéristes des arbres qui deviendront ce que j’appelle des « arbres-fagots », beaucoup trop touffus. Souvent, lorsqu’on achète un arbre fruitier, il y a au moins une dizaine de branches qui partent toutes à la même hauteur du tronc. Ces branches sont destinées à former l’ossature de l’arbre et on les appelle des charpentières. Mais 10 – voire parfois 12 ou 15, c’est beaucoup trop ! Quand on achète un arbre, il faut imaginer que l’arbre va grossir et que ces dix branches ne seront alors plus qu’un sac de noeuds dans lequel la sève aura du mal à circuler. Alors, dès l’achat, prenez le sécateur et couper dans le vif ! Malheureusement, la plupart des acheteurs ne le savent pas. Et la plupart des vendeurs non plus (ils ne sont plus arboriculteurs, juste vendeurs).

J’ai souvent discuté avec mes amis pomologues du nombre de charpentières qu’il faut laisser. Tous sont d’accord pour dire que c’est 3 ou 4 maximum. En général, je n’en laisse que trois …

IMGP1039… parfois quatre, mais plus

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Salades de début de printemps

En général, c’est en avril que l’on commence à manger ce que l’on appelle « les laitues d’hiver », c’est à dire les laitues qui arrivent à passer l’hiver en pleine terre sans encombres, sans pousser d’une seule feuille, mais qui se mettent à grossir dès les premiers beaux jours en mars.

Sauf que les beaux jours de mars n’ont pas eu lieu. Alors les salades d’hiver on pris beaucoup de retard et ne donneront sans doute qu’en mai. On mangera donc les premières laitues d’hiver avec près d’un mois de retard sur les dates habituelles (j’en parlerai dans un prochain article car j’ai testé cinq variétés différentes et les résultats sont très inégaux d’une variété à l’autre).

Je ne serai pas très affecté par ce retard car j’avais profité l’automne dernier de la place libre dans le jardin de mes parents pour repiquer des tas de chicorées italiennes et j’avais par ailleurs fait une belle récolte de racines d’endives. Il nous reste suffisamment de verdure jusqu’à la fin avril.

Malgré la pénurie de salades qui aurait dû survenir à cause de la météo, on ne change donc rien à nos habitudes : salade au moins une fois par jour, souvent aux deux repas.

IMGP8950En attendant donc la

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