PAPILLONS DE NOS JARDINS (6)
Le mois de septembre voit fleurir les premiers asters de nos jardins. C’est pour moi l’occasion de revoir ce beau papillon qu’est le paon du jour et qui n’avait guère fréquenté mon jardin depuis ce printemps. C’est l’un des papillons communs les plus beaux, il est facilement reconnaissable à ces belles taches, que l’on appelle ocelles, et qui sont disposées comme des yeux destinés à affaroucher d’éventuels prédateurs.

Comme d’autres espèces de papillons, le paon du jour est beaucoup moins visible lorsqu’il est posé, ailles fermées, et qu’il profite alors d’un certain mimétisme avec son environnement.

Si beaucoup d’espèces de papillons semblent disparaître au fil des années, le paon du jour reste fréquent. Il faut dire que les plantes qui accueillent sa chenille, les orties, sont plutôt communes et favorisées par le mode d’agriculture d’aujourd’hui (les orties se développent sur les lieux riches en nitrates et nitrites).
Les oeufs du paon du jour sont pondus en petits paquets (contenant de 50 à 200 oeufs) sur la face inférieure des feuilles d’orties (ou parfois de houblon). Quelques jours après leur éclosion, les chenilles entament déjà leur première mue. A ce stade, elles vivent en communautés dans un réseau de soie et dévorent tout sur leur passage.

Au bout de quatre mues, après avoir épuisé leurs plantes-hôtes et changé plusieurs fois de plantes, les chenilles vont s’écarter du groupe et se fixer sur une tige sèche, se transformant d’abord en chrysalide puis au bout de deux semaines en bel adulte ailé. Les adultes vont s’accoupler très rapidement après leur métamorphose puis vont vivre leur vie en butinant des fleurs diverses.
A l’automne, les adultes de la dernière génération vont hiberner à l’abri, dans des terriers de renards, des grottes ou des caves.
Aujourd’hui, il a plu toute la journée. Il va sans dire qu’aucun paon du jour n’était de sortie. Par contre, dès 7 heures du matin, le coup de feu d’un chasseur a éclaté dans le silence du lever du jour. C’était un autre « pan » du jour ! Et qui va sévir pendant six mois encore ! Ce qui laisse pas mal de temps à l’épouse pour aller « papillonner » !