La grande aigrette

Il y a trente ans, lorsqu’une grande aigrette était signalée en France, beaucoup faisaient le déplacement pour aller l’observer. Je me rappelle aussi qu’à cette époque, quelqu’un s’était arrêté vers moi en Camargue pour me signaler sa présence. C’est grâce à cet ornitho que j’ai pu admirer cet oiseau pour la première fois. La présence en France d’un oiseau du sud-est européen avait alors quelque chose de magique pour moi.

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Aujourd’hui, la grande aigrette est partout.

Je l’ai vue arriver dans la vallée de l’Ognon il y a cinq ou six ans peut-être. Et depuis, chaque hiver, je l’observe ça et là. Plusieurs personnes m’ont déjà demandé « C’est quoi ce héron blanc ? ». Le 15 novembre dernier, j’étais au Lac du Der en Champagne et j’ai vu un rassemblement de 84 grandes aigrettes à quelques centaines de mètres de moi.

Pour la première fois, l’une d’elle vient dans les prés qui sont face à la maison. Elle y vient tous les jours depuis une semaine. Et elle est devant mes yeux, à l’heure où j’écris cet article.

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La grande aigrette  ne niche pas en Franche-Comté. Elle n’y vient qu’en hiver mais deux individus sont restés tout le printemps 2008 dans la basse vallée de l’Ognon. Un jeune couple encore immature ? Signe d’une nidification prochaine ? A surveiller donc (notamment en amont de Pesmes).

Merci à Christophe de m’avoir prêté les deux photos de cet article.

Quand les côtes de porc volent …

Il n’est pas facile de gérer la nourriture que l’on met dans un congélateur de type « bahut ». Il y a certains aliments qui sont placés dans le fond du congélateur, recouverts ensuite par d’autres, et on finit par ne plus avoir accès à ce qui est tout au fond. Alors, sans le faire exprès, on oublie parfois un ou deux sachets. La nourriture qui est ainsi oubliée devient périmée au bout de quelques années. Mais toute cette viande n’est pas perdue pour tout le monde, loin s’en faut. Il m’est arrivé plusieurs fois qu’on me donne de la viande périmée pour que j’en fasse profiter les buses qui viennent derrière la maison. Il y a trois semaines, j’ai récupéré par exemple trois vieux poulets que ma mère avait oublié depuis de nombreuses années au fond de son congélateur. Comme il faisait très froid, ces poulets ont sans doute permis à quelques buses affamées de survivre à ce moment-là.

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Vendredi je suis allé chez des amis. Sachant que je suis toujours à la recherche de déchets de viande pour nourrir « mes » buses, ils m’ont donné de la viande qui était depuis pas mal de temps dans leur congélateur. Il y avait notamment quelques vieilles côtes de porcs que j’ai mises sur le terrain.

Dimanche matin, alors que j’étais devant mon ordinateur, j’ai entendu un énorme bruit du côté de la cuisine. Je suis vite allé voir, il y avait un grosse tache rougeâtre sur la vitre. J’ai aussitôt pensé qu’un épervier s’était scratché en poursuivant un petit oiseau. Mais deux buses étaient en train de se chamailler en vol. Et quand j’ai regardé le rebord de la fenêtre, juste sous la tache, il y avait une belle côte de porc. L’une des deux buses venait donc de la lâcher en plein vol. Le choc avait été violent mais ma fenêtre avait résisté.

Une côte de porc qui vole, ce n’est pas bien courant. Enfin, ça m’étonnerait fort que vous ayez déjà assisté à ce spectacle. Si j’étais sorti juste à ce moment, peut-être que j’aurais terminé ma vie à la manière d’Eschyle, le poète grec. On dit qu’un gypaète (rapace) a laissé tombé une tortue sur sa tête, prenant son crâne chauve pour un caillou. Eschyle est mort sur le coup.

Mais bon, voir écrire sur la tombe à Dupdup « victime d’une côte de porc », y’a quand même mieux comme épitaphe, non ?

Chouettes et faucons n’ont qu’à bien se tenir …

L’an passé, j’ai raconté comment j’ai installé un nichoir à la hâte, dans la précipitation, pour permettre au faucon crécerelle de nicher. L’expérience avait été réussie et cinq jeunes s’étaient envolés au début juillet.

Cette fois-ci, il n’y aura plus d’improvisation, tout est planifié, organisé. Dupdup a donc tout prévu.  Un nouveau nichoir vient d’être construit (grâce au concours très efficace de Michel qui possède tout le matériel pour construire ou façonner n’importe quel objet en bois).  Le résultat est plutôt pas mal ! Et c’est du solide ! Et surtout : le nichoir est conçu pour que l’élevage de la nichée de petits faucons puisse être observé, photographié et filmé.

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Explications sur la photo ci-dessus : la face ouverte, de ce côté-ci, sera plaquée depuis l’intérieur du grenier contre le mur de la maison. Le faucon rentrera donc de ce côté-ci, par la lucarne du mur, directement dans la caisse. Face à l’entrée, il y a deux trous en bas pour laisser passer l’objectif (selon l’endroit du nichoir où la femelle de crécerelle aura choisi de pondre) et un trou plus haut pour laisser passer le flash. Sur le plafond du nichoir, il y a un autre trou pour photographier éventuellement les oeufs et pour varier les plans photographiques. Enfin, entre les deux trous les plus élevés, à l’angle, il y a un petit espace biseauté entre les deux planches du nichoir, sur toute la longueur, pour pouvoir observer depuis l’intérieur du grenier, à plusieurs personnes, sans perturber les oiseaux. Le nichoir n’est pas terminé, il reste encore à équiper chacun de ces trous de petites fermetures à glissières, destinées à laisser le passage de l’objectif et du flash.

Le nichoir sera installé dans le grenier d’ici une quinzaine de jours. Au préalable, j’aurai garni le fond d’un mélange de tourbe et de foin car les faucons ne transportent jamais de matériaux et les oeufs risqueraient alors de rouler sur le bois lisse (et je crois savoir que les faucons, par manque d’éducation probablement, ne savent même pas jouer aux billes … !).

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Mais la façade de la maison de mes parents (où ont niché les faucons l’an passé) possède deux lucarnes. Comment utiliser la deuxième lucarne ?

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Michel et moi avons donc construit une deuxième nichoir à l’intention de la chouette effraie. Vous remarquerez  dans la photo ci-dessous qu’il y a deux différences essentielles avec le nichoir à crécerelle. D’abord, il y a une petite cloison (une « chicane »), car l’effraie aime les endroits sombres. La chouette entrera par le passage étroit, passera derrière la chicane et se trouvera ainsi à l’obscurité. Autre différence : la face latérale du nichoir (face gauche sur la photo) est également équipée de trous pour l’objectif et le flash, ce qui permettra de photographier (ou filmer) la chouette de face lorsqu’elle arrivera.

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Il est probable que l’effraie mettra plusieurs années avant de s’installer, mais je ne suis pas pressé …

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Quant à la cohabitation entre chouettes et faucons, ce n’est pas un problème, ces deux oiseaux nichent chaque année à quelques mètres l’un de l’autre dans la tour du château de Buthiers, à quelques kilomètres de chez moi, dans la vallée de l’Ognon.

Le gros-bec casse-noyaux

Tsic … tsic ! Les cris du gros-bec me font rêver. Pourquoi « rêver » ? Simplement parce que ces cris font partie du passé. Comment ça, « le passé » ? Les gros-becs  n’existeraient-ils plus ? Ne crieraient-ils plus ? Si si, simplement mon oreille de quinquagénaire n’est plus très bonne dans les aigus et il faut vraiment que ces oiseaux soient près pour que je puisse entendre ce tsic tsic qui me les faisaient instantanément repérer autrefois. Ainsi va la vie. Dupdup le dingue deviendra-t-il  un jour Dupdup le sourdingue !

Le gros-bec n’est pas très régulier aux mangeoires. Il lui faut des temps froids ou de la neige pour s’approcher des maisons. Mais quand il le fait, il prend l’habitude de venir chaque jour, jusqu’à la fin de l’hiver.

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Cette année, le gros-bec est venu dès le mois de novembre. C’est la première fois que je le vois aussi tôt. Il semblerait bien qu’il y ait un sérieux problème de nourriture dans la nature, avec très peu de graines et de baies disponibles pour les oiseaux. Mais grâce aux bonnes graines bio vendues par la LPO Franche-Comté, voici « mon » gros-bec (il n’y en a qu’un seul à ma mangeoire) paré pour l’hiver.

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Cet oiseau a une drôle d’allure. La tête est énorme. A l’arrière, la queue est très courte et ne semble pas faire contrepoids. J’ai toujours l’impression que cet oiseau va piquer du nez.

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Le bec de cet oiseau est si puissant qu’il broie facilement les noyaux de cerises. Il paraît qu’il peut exercer une pression de 70kg/cm2 entre les deux mandibules de son bec. De quoi ne pas inciter à y mettre le doigt. Les miens ont parfois été plutôt près …

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Pic épeiche et pic mar

J’ai toujours aimé les pics. J’adore leur manière d’escalader les troncs, tels des jouets montés sur ressorts et j’aime leur façon de jouer à cache-cache avec l’observateur. Le pic épeiche est souvent l’espèce la plus visible et tous ceux qui s’intéressent à la nature le connaissent bien.

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J’ai la chance d’habiter une vallée où une espèce assez voisine est très abondante : le pic mar. Il y est si abondant que je me demande parfois si, dans les forêts de la vallée de l’Ognon, les effectifs de pics mars ne dépassent pas ceux de pics épeiches. J’ai toujours eu de la chance avec cet oiseau qui fréquente mon poste de nourrissage presque chaque hiver. Depuis quelques jours, il vient manger du tournesol sur le rebord de la fenêtre et c’est la première fois que je le vois d’aussi près (à cinquante centimètres de moi hier matin). Habituellement, je badigeonne les troncs à son intention, d’un mélange composé de graisse (saindoux ou margarine de type « fruidor »), de noisettes et de noix hâchées.

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L’an passé, sur ce blog, Oetincelleo m’avait demandé quelle était la différence entre pic épeiche et pic mar. Je n’avais pas pris la peine de répondre à l’époque  mais j’avais gardé la question dans un petit coin de ma tête.

Les différences entre les deux espèces (de taille relativement semblable) sont assez caractéristiques. Au niveau du ventre, le pic épeiche (photo de gauche) possède une belle tache rouge qui tranche avec le ventre blanc et la limite entre les deux couleurs est très nette. Par contre, chez le pic mar (à droite), le dessous du ventre est d’un « rose sale » et la couleur s’effiloche en remontant sur le ventre, la limite entre les deux couleurs est plutôt du genre « floue dégradée ».

pic-epeiche-pic-marAu niveau de la tête, les différences sont frappantes. Chez le pic épeiche, le mâle possède une petite tache rouge derrière la tête. Chez le pic mar, la calotte rouge est beaucoup plus grande et recouvre tout l’arrière de la tête. En outre, les joues sont beaucoup plus blanches que chez le pic épeiche. Le seul risque de confusion se situe au mois de juin car à cette époque, les jeunes pics épeiches fraîchement sortis du nid possèdent eux-aussi une large calotte rouge qui les fait ressembler un peu à des pics mars. Dans ce cas, il faut considérer les autres critères et notamment la tache colorée au bas du ventre.

A chaque chose malheur est bon …

Depuis plusieurs années, le marronnier qui est derrière la maison est attaqué par un parasite appelé caméraria. Les feuilles brunissent dès juin et tombent en juillet. En août, l’arbre se retrouve sans feuilles, nu comme un ver (on reconnaîtra au passage, sur la photo, un nichoir à chouette hulotte accroché au tronc).

Finalement, les branches dénudées du marronnier ont leur avantage. Car les gobemouches recherchent de manière privilégiée les rameaux sans feuilles qui leur permettent d’avoir des perchoirs bien dégagés pour repérer leurs proies aériennes (de petits insectes volants). Et, la semaine dernière a été marquée par la présence de gobemouches noirs et de gobemouches gris derrière la maison (il y en avait quatre ou cinq). Et ceci grâce probablement aux dégâts provoqués par le parasite du marronnier…

C’est la deuxième fois seulement en huit ans que j’observe ces deux espèces sur le site (la photo de gobemouche noir m’a été prêtée par Fred, car je n’ai jamais réussi à photographier cet oiseau. Quant à celle du gobemouche gris, j’ai puisé dans mes anciennes photos).

Une flopée de belles observations !

Le site de la Maison de la Nature de Brussey est très riche en oiseaux. 136 espèces d’oiseaux y ont déjà été observées, sur une surface de quelques hectares seulement. La LPO Franche-Comté mène sur ce lieu un programme de baguage d’oiseaux depuis une vingtaine d’années. Cette action scientifique, régie par un protocole très précis et placée sous la responsabilité de Pierrot, permet de mieux connaître la biologie des oiseaux, pas seulement leur migration mais aussi la notion de territoire, la fidélité à un site, l’évolution des effectifs, …

Je n’ai pas souvent le temps de participer à ces séances de baguage d’oiseaux (qui ont lieu sept fois par an) mais c’est toujours un réel plaisir pour moi de pouvoir admirer de très près le plumage des différentes espèces.

Chacune des séances apporte son lot de surprises. A l’automne dernier, j’avais relaté la capture exceptionnelle d’un autour des palombes. En juin dernier, c’était au tour du hibou moyen-duc de se prendre les ailes dans les filets de baguage au lever du jour.

A la dernière séance, en juillet, une centaine d’oiseaux ont été capturés, bagués puis relâchés au cours de la même journée. Parmi eux, le martin-pêcheur, le gros-bec, l’hypolaïs polyglotte et le torcol dont on ne se lasse pas d’admirer le plumage délicat et nuancé.

Mais la surprise de la journée était la présence d’un coucou dans les filets. Observation rare ! Il n’y a pas eu une seule capture sur les sites franc-comtois au cours des dix dernières années. C’était aussi la première fois que cet oiseau était tenu en main sur le site de Brussey.

Enfin, pour clore la journée, alors que nous étions en train de baguer les oiseaux, un appel téléphonique nous a avertis qu’une chouette blessée avait besoin de secours dans le village à côté. Vérification faite, il s’agissait d’une jeune chouette chevêche, fraîchement sortie du nid, et qui avait atterri devant la porte d’un habitant. Belle observation d’une petite chouette en voie de disparition !

(un grand merci à Cécile qui a réalisé les photos du hibou moyen-duc et de la chevêche)

Le faucon crécerelle (5)

L’élevage d’une nichée de faucons crécerelles ne prend pas beaucoup de temps, guère plus d’un mois. Au cours des derniers jours de leur séjour dans le nichoir que j’avais installé dans la maison de mes parents, les jeunes ont été nourris à un rythme rapide. Dans les derniers temps, seule la femelle apportait des proies. Le duvet a fait place aux plumes définitives.

Le nichoir est maintenant vide et les cinq petits faucons se sont tous envolés en quelques jours. Les deux premiers ont quitté le nid le vendredi 4 juillet et le samedi 5 juillet. L’envol du troisième le dimanche 6 juillet était un peu prématuré et a failli tourner à la catastrophe. Le voisin de mes parents a réussi à remettre en vol le jeune qui était tombé dans le jardin et sur lequel un chat s’apprêtait à bondir. Les deux derniers jeunes se sont envolés les mardi 8 et mercredi 9 juillet.

Les crécerelles sont restés sur le site. Le soir, la famille de faucons dort sur les nombreux rebords des murs de l’église du village et je peux les observer à la longue-vue depuis ma maison.


Comme je l’avais précisé dans mes précédents articles, je n’avais pas prévu de dispositif particulier pour photographier ce qui se passait à l’intérieur du nichoir et j’ai donc utilisé des photos très anciennes pour illustrer ces articles. Je vais construire cet été un nichoir spécialement conçu pour la pratique de la photographie.

Il ne reste plus qu’à attendre le retour des faucons au printemps prochain !

Le faucon crécerelle (4)

« Mes » petits crécerelles poussent à vue d’oeil. Les cinq poussins continuent leur développement. Ce soir, avec Joëlle, nous les avons observés à cinquante centimètres, à travers une petite fente du nichoir. Fabuleux de voir ainsi la vie palpiter à portée de main. Si je m’en réfère aux photos que j’avais faites il y a vingt cinq ans, les jeunes en sont à peu près au stade suivant.

Les jeunes commencent à dépecer eux-mêmes la nourriture, le plus souvent un campagnol, qui est est apportée par l’un des adultes, presque toujours la femelle.

Si les blogueurs qui habitent sur mon secteur ont envie de les observer de très près, je peux organiser, à la demande, des petites séances d’observation dans les jours qui viennent (l’envol est prévu autour du 8 juillet je pense). Il suffit juste de me prévenir. Les dames qui viendraient voir avec moi dans le grenier en ressortiraient probablement couvertes de foin. Je leur souhaite du courage pour expliquer à leurs maris qu’elles se sont juste contenter d’observer avec moi des petits crécerelles … !

J’en profite pour rappeler qu’il existe un site fabuleux où l’on peut suivre en direct l’élevage d’une autre nichée de crécerelles, à peine plus âgés que « les miens ».

Le faucon crécerelle (3)

Un très grand merci à Mat, Marc et Caro qui m’ont indiqué ce site fabuleux où l’on peut suivre en direct l’élevage d’une nichée de jeunes faucons crécerelles. Il se passe parfois une heure avant que la femelle ne vienne apporter une souris mais quand elle arrive, c’est extraordinaire. Le site de nidification est en Suisse allemande si j’ai bien compris et les jeunes crécerelles n’ont probablement qu’un ou deux jours de plus que « les miens ».

Le faucon crécerelle (2) : faire-part de naissance

A peine ais-je regagné mes pénates après une semaine de rêve au bord de la mer du Nord que je suis allé jeté un coup d’oeil à mon nichoir à faucons. Pendant une bonne partie du mois de mai, j’avais été inquiet, ne voyant aucune activité sur le site. Mais j’ai été rassuré juste avant mon départ : la femelle de crécerelle était bel et bien en train de couver, immobile toute la journée sur ses oeufs, ce qui expliquait le calme apparent autour du nichoir.

Hier matin, je suis allé « guetter » en douce ce qui se passait et j’ai pu admirer la femelle à moins de cinquante centimètres de moi, grâce à une petite fente qui me permet d’observer ce qui se passe. J’ai entendu distinctement de petits piaillements. Plus tard dans la soirée, j’ai profité d’une petite absence de la femelle pour observer plus en détail le reste du nichoir. Cinq jeunes venaient juste de naître. Tous les oeufs, sans exception, avaient donc éclos.

Comme je l’ai expliqué dans mon précédent article, j’ai installé ce nichoir en toute urgence il y a un mois et demi lorsque j’ai vu que le couple de crécerelles venait se poser sur le rebord d’une lucarne dans la maison de mes parents. Je n’ai donc pas pris le temps d’équiper le nichoir d’une petite glissière qui m’aurait permis de faire des photos. Mais si je m’en réfère aux photos ci-dessous que j’ai réalisées il y a vingt cinq ans, les jeunes crécerelles en sont à peu près à ce stade :

A suivre.

Un troglodyte moderne

J’ai toujours eu un faible pour les hirondelles. Mon origine paysanne y est probablement pour quelque chose, ayant passé toute mon enfance entouré de nombreuses hirondelles rustiques et hirondelles de fenêtre qui avaient choisi les bâtiments de la ferme parentale pour se reproduire.

Il y a une quinzaine d’années, j’ai installé quelques nichoirs artificiels dans des endroits favorables à l’installation de l’hirondelle rustique (qu’on appelait encore à l’époque « hirondelle de cheminée »). L’un d’eux, notamment, a été installé dans la cabane de mes deux ânes favoris : Grand-Pas et Pluchon.

Mais point d’hirondelles. Seule la bergeronnette grise a utilisé de temps en temps le nichoir, ce qui n’est déjà pas si mal.

Cette année, Grand-Pas et Pluchon ont une nouvelle compagnie. Le troglodyte, qui d’habitude fait un nid entièrement en mousse, a utilisé le nid artificiel en béton comme soubassement et le résultat est plutôt original.

Le nichoir a Dupdup a ainsi évité au troglodyte quelques centaines de voyages à transporter de la mousse. Tiens, à propos de mousse, il me doit bien une petite bière en compensation, non ?

La glaréole à collier

Décidément, l’ornitho franc-comtois a de quoi se régaler. Au rythme où les surprises s’accumulent, on est en droit de se demander si la faune de notre région n’est pas en train de se modifier progressivement et si les espèces rarissimes qui y sont observées ne sont pas les prémisses de modifications lentes et beaucoup plus profondes. Les faucon kobez sont à peine partis que nous arrive un oiseau du sud. Et pas n’importe lequel : la glaréole à collier.

Je me souviens qu’il y a vingt ans, les ornithos qui voulaient observer cet oiseau se rendaient sur l’unique site français de Méjanes en Camargue. Sinon, l’observateur devait aller dans le sud de l’Espagne ou dans des contrées plus ou moins dispersées sur le pourtour du bassin méditerranéen. C’est en Camargue qu’à l’époque j’ai admiré à deux uniques reprises la glaréole.

Aussi, quand Anne a appelé dimanche après-midi pour signaler qu’elle avait la glaréole dans la ligne de mire de sa longue-vue, je n’en croyais pas mes oreilles. Il semble qu’il s’agisse là de la troisième observation connue de glaréole en Franche-Comté. C’est à Guy Pascal que revient le mérite d’avoir su la détecter. Guy est devenu notre nouveau « découvreur de glaréole ».

J’ai retrouvé Anne sur le terrain, il y avait aussi Dominique, Annie, Sam, Françoise et bien entendu Christophe qui est l’auteur des magnifiques clichés de cet article et que je publie avec son autorisation (photos toutes réalisées ce dimanche en digiscopie à plusieurs dizaines de mètres de l’oiseau, je suis stupéfié par le résultat, d’autant plus que les conditions de lumière n’étaient pas très bonnes).

La glaréole est un drôle d’oiseau, très atypique dans la grande famille des limicoles (bécassines, chevaliers, gravelots, avocettes, courlis…). Elle se nourrit d’insectes qu’elle capture en plein vol (un peu à la manière d’une guifette) et vit dans les paysages arides et dénudés.

Une observation dans un champ labouré de la vallée de l’Ognon a vraiment de quoi surprendre.

Quelle sera la prochaine surprise ?

Le faucon crécerelle (1)

Cela fait une trentaine d’année que j’installe des nichoirs un peu partout. Des tas d’oiseaux y ont déjà fait leur nid : les mésanges, les rouge-queues, les bergeronnettes, le torcol, le grimpereau des jardins, l’hirondelle de fenêtre, la chouette effraie et même le cincle plongeur. Mais il y a un oiseau qui me désespère et que je n’arrive pas à attirer, c’est le faucon crécerelle. Pendant quinze ans, un nichoir suspendu au hangar agricole de mon frère l’a attendu en vain.

Cette année, le 12 avril, jour de mon anniversaire – mais est-ce un hasard ? – Joëlle a vu un couple de crécerelles se poser sur le rebord d’une lucarne dans l’un des murs de la maison de mes parents (lucarne de gauche sur la photo).

Aussitôt, dans l’heure qui a suivi, j’ai installé une caisse sommaire derrière la lucarne, côté grenier. Si le faucon revenait, nul doute qu’en entrant directement dans une caisse, il y élirait domicile. Ce serait une première pour le village de Bussières, les crécerelles n’y étant pas des habitués des humains et préférant nicher dans de vieux nids de pies ou de corneilles loin des habitations.

Mais il n’y pas eu l’ombre du moindre faucon dans les jours qui ont suivi. Tant pis, ce sera peut-être pour l’an prochain. C’était donc il y a un peu plus d’un mois. Et puis, il y a une semaine, alors que je rentrais d’une visite à mes amis blaireaux, Joëlle m’a dit « j’ai une super nouvelle pour toi, devine … ». Ma réponse ne fut pas longue : « les crécerelles ! ». Effectivement, le couple était bel et bien revenu. D’après le plus proche voisin de mes parents, cela faisait même une quinzaine de jours qu’il voyait régulièrement le couple entrer et sortir du nichoir. Dimanche soir, j’ai mis à profit l’absence momentanée des crécerelles, partis en chasse, pour jeter un coup d’oeil rapide à l’intérieur du nichoir depuis l’intérieur du grenier. Cinq oeufs venaient d’y être pondus.

Je ferai état de l’évolution de la nidification sur ce blog. Mais je n’ai pas eu le temps de prévoir une ouverture dans le nichoir pour pouvoir photographier l’élevage des jeunes faucons. J’utiliserai donc, pour illustrer mes propos, des images que j’avais réalisées il y a vingt cinq ans dans la tour du château de Buthiers en Haute-Saône. Caché derrière une toile, j’avais alors eu l’occasion de photographier l’élevage d’une nichée de faucons à cinquante centimètres seulement du nid.

Nidification à suivre donc.

Le faucon kobez

Lorsqu’il se produit un événement dans le monde des oiseaux, ça se sait vite dans le milieu ornitho. Je me rappelle ainsi que la nouvelle de la réapparition du hibou grand-duc, après 31 années d’absence, s’était répandue comme une traînée de poudre et nous nous étions alors retrouvés à une dizaine de personnes sous la falaise du château de Joux un soir du mois d’août 1980 pour partager ce moment exceptionnel.

Avec internet, les nouvelles vont encore plus vite. Ce week-end, la nouvelle de la présence d’une cinquantaine de faucon kobez sur un site proche d’Arc-et-Senans, s’est répandue à la vitesse grand V. Avertis par Christophe, nous sommes allés, avec Joëlle et Guy (Anne ayant eu la très mauvaise idée de partir quelques jours dans le sud), admirer ce splendide rapace. Les faucons étaient là, amassés par petites grappes sur les saules aux branches dégarnies. Une petite partie de la communauté ornitho franc-comtoise était aussi sur le site, munie des indispensables longues-vues.

Jusqu’à présent, je n’avais vu le faucon kobez qu’à une seule reprise et à grande distance. C’était il y a une vingtaine d’années en Camargue. Je n’espérais pas voir ce rapace en Franche-Comté, bien que sa présence soit de plus en plus régulière semble-t-il.

C’est probablement à la faveur de conditions exceptionnelles, tant au niveau météorologiques, ressources locales en nourriture et peut-être dynamique des populations de ce rapace, qu’une telle concentration a pu avoir lieu.

Pendant près de deux heures, nous avons pu admirer les allées-et-venues incessantes du faucon en train de capturer au vol inlassablement les insectes dont il se nourrit. Car le régime alimentaire de ce rapace est en très grande partie composé d’insectes tels que coléoptères, libellules, criquets et sauterelles (qu’il n’hésite pas à rechercher au sol).

Merci à Christophe de m’avoir permis de mettre en ligne ses photos, toutes réalisées en digiscopie (appareil photo numérique plaqué, moyennant un adaptateur, sur l’oculaire de la longue-vue). Ci-dessus une femelle en train de faire sa toilette.

Encore quelques jours probablement et ces faucons kobez seront partis en direction de leurs territoires de nidification situés loin à l’Est : depuis la Roumanie et jusque sur une bonne partie de l’Asie.

Chouette effraie

La chouette effraie me semblait en diminution sur le secteur où j’habite, mais voilà plusieurs soirs que je l’entends après la tombée de la nuit ou que je l’aperçois dans les phares de la voiture.

Pour les personnes intéressées par la manière dont les adultes élèvent leurs jeunes, voir la série d’images sur la galerie de mon blog.

Retrouvailles photographiques (4)

J’ai souvent pratiqué la photographie animalière avec mon ami Michel. Dans certaines situations, nous avons mis nos photographies en commun, ne sachant plus vraiment qui avait appuyé sur le déclencheur. Nous avions parfois très peu de temps pour installer et caler le matériel, alors nous n’installions qu’un seul appareil. Et puis, nous allions nous cacher tous les deux sous une toile de camouflage et nous déclenchions à distance, grâce à la présence d’un moteur sur l’appareil. Alors, quand les photos étaient développées, nous nous les partagions : une sur deux pour chacun, un peu au hasard.

C’est ainsi que nous avons mis en commun des photos de petit gravelot, de pic noir et de huppe fasciée. Sauf que pour la huppe, j’ai égaré toutes les diapos il y a huit ans … y compris celles de Michel. Nous avons souvent parlé de ces photos perdues et j’ai souvent été mal à l’aise dans les discussions. Ce n’était pourtant pas faute de les avoir cherchées.

Et bien, ces photos ont été retrouvées il y a quelques mois, par hasard, en même temps que les photos de grand tétras, de mante religieuse et de chien viverin dont je vous ai déjà parlé. Voici cinq de ces photos. Lesquelles sont de Michel, lesquelles sont de moi ? Nul ne saurait le dire … !

Le nasillard est de retour !

Lorsque je suis rentré à 12H30, il n’y avait aucun son inhabituel autour de la maison : le rouge-gorge égrenait sont fragile chant cristallin, le pic noir ricanait en haut de la forêt, … la routine quoi ! Et puis quand je suis sorti vers 12H45, le chant tant attendu a résonné dans la haie. Il était de retour. Probablement était-il arrivé par le train de 12H38. Qui ça « il » ? Le torcol quoi ! Vous en connaissez beaucoup, vous, des oiseaux qui viennent vous dire un grand bonjour à peine descendu du train qui arrive du Sud ?

J’admire la constance de cet oiseau qui pousse la fidélité à venir chaque année dans le même nichoir.

Son chant est si nasillard que je me demande parfois si ce n’est pas la musique de Dylan qui sort régulièrement de la maison qui l’attire et le pousse ainsi à s’installer sous mes fenêtres.

Encore de belles observations en perspective pour cette année !!!

Le chant des oiseaux (1)

La détermination du chant des oiseaux est un vrai casse-tête pour les débutants. Comment s’y retrouver alors que la campagne résonne de dizaines de chants différents ? Evidemment, il est impossible d’apprendre à reconnaître autant de chants en une seule saison, même si l’on a l’oreille très musicale.

Pour faciliter la tâche de celles et ceux qui aimeraient se familiariser avec ces sons qui jaillissent de partout au printemps, je vous propose une petite sélection des chants les plus fréquents. Focalisons-nous sur une douzaine de chants seulement. Car 80% des chants que nous entendons proviennent essentiellement de 12 espèces d’oiseaux. Il est donc indispensable de commencer par apprendre à reconnaître le chant de ces espèces.

Je publie donc aujourd’hui la première partie d’un diaporama qu’Oetincelleo a réalisé à partir de mes photos et qui vient d’être mis en ligne sur Youtube. Un très très grand MERCI A OETINCELLEO, l’artisane de ce projet !

La deuxième partie paraîtra d’ici quelques semaines, je pense.