À chaque espèce animale son habitat, son mode de reproduction, son régime alimentaire. Une espèce proche d’une autre n’exploite pas la même « niche écologique », c’est l’une des lois de la nature.
Prenons l’exemple des mésanges.
Une Mésange Charbonnière ne se nourrit pas tout à fait des mêmes proies et des mêmes graines qu’une Mésange Bleue. Ainsi, cette dernière exploitera en hiver les massifs de roseaux, alors que cette pratique d’exploration des phragmitaies est quasiment inconnue de la mésange charbonnière. Mais le régime alimentaire de ces deux espèces, malgré des différences importantes, se recouvre tout de même un peu. À 10% ? À 20 % ? Il me semble qu’en temps normal, lorsque les conditions sont bonnes, cette zone de recouvrement entre les deux régimes alimentaires ne pose pas vraiment de problème. Mais qu’en est-il dans le contexte climatique actuel ? Signe de la dérégulation en cours, on constate par exemple de plus en plus un déphasage entre l’apparition des chenilles et le moment où les mésanges ont justement besoin de ces chenilles pour nourrir leurs oisillons. Alors, dans ce contexte très tendu où l’oiseau ne peut faire l’impasse sur la moindre source de nourriture, peut-être que ces 10 ou 20% partagés entre deux espèces peuvent s’avérer insuffisants pour l’une ou l’autre des deux espèces.
Il me semble que depuis quelques années, la mésange bleue s’en sort bien mieux que sa cousine charbonnière. Est-ce pour la raison évoquée ci-dessus ? En tous les cas, vu l’évolution actuelle, on pourrait se demander si la mésange bleue ne va pas supplanter la mésange bleue dans de vastes secteurs.
Peut-être que chez un autre